Mes yeux, vous m êtes superflus
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Mes yeux, vous m'êtes superflus

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Description

Découvrez le poème "Mes yeux, vous m'êtes superflus" écrit par François de Malherbe (1555-1628). "Mes yeux, vous m'êtes superflus" de de Malherbe est un poème classique extrait de Poésies livre III.. Vous pouvez le télécharger et l’imprimer au format PDF grâce à YouScribe.
Grâce à ce document PDF sur le poème de de Malherbe, vous pourrez faire un commentaire ou bien comprendre la signification des paroles du poète qui a écrit "Mes yeux, vous m'êtes superflus".

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Langue Français

Extrait

Mes yeux, vous m'êtes superflus.

Chanson pour M. le duc de Bellegarde, amoureux d'une dame
de la plus haute condition qui fût en France, et même en Europe.

1616.


Mes yeux, vous m'êtes superflus ;
Cette beauté qui m'est ravie,
Fut seule ma vue et ma vie,
Je ne vois plus, ni ne vis plus.
Qui me croit absent, il a tort,
Je ne le suis point, je suis mort.

Ô qu'en ce triste éloignement,
Où la nécessité me traîne,
Les dieux me témoignent de haine,
Et m'affligent indignement.
Qui me croit absent, il a tort,
Je ne le suis point, je suis mort.

Quelles flèches a la douleur
Dont mon âme ne soit percée ?
Et quelle tragique pensée
N'est point en ma pâle couleur ?
Qui me croit absent, il a tort,
Je ne le suis point, je suis mort.

Certes, où l'on peut m'écouter,
J'ai des respects qui me font taire ;
Mais en un réduit solitaire,
Quels regrets ne fais-je éclater ?
Qui me croit absent, il a tort,
Je ne le suis point, je suis mort.

Quelle funeste liberté
Ne prennent mes pleurs et mes plaintes,
Quand je puis trouver à mes craintes
Un séjour assez écarté ?
Qui me croit absent, il a tort,
Je ne le suis point, je suis mort.

Si mes amis ont quelque soin
De ma pitoyable aventure,
Qu'ils pensent à ma sépulture ;
C'est tout ce de quoi j'ai besoin.
Qui me croit absent, il a tort,
Je ne le suis point, je suis mort.



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