Conspiration et Constitution : Andrea Vitaliani et la République napolitaine de 1799 - article ; n°1 ; vol.313, pg 545-573

Anna Mariarao

Description

Annales historiques de la Révolution française - Année 1998 - Volume 313 - Numéro 1 - Pages 545-573
Anna Maria Rao, Cospirazione e Costituzione : Andrea Vitaliani e la Repubblica napoletana nell 1799.
II caso della Repubblica napoletana del 1799 mostra come i patrioti italiani si impegnassero durante il « Triennio » in una duplice via d'azione : da una parte, un'attività politica condotta nel rispetto delle leggi e delle forme costituzionali, considerate come Tunica difesa contro gli interventi arbitrari del Direttorio ; dall'altra parte, un'attività cospirativa frenetica, cominciata fin dal 1794 e proseguita anche dopo la nascita della Repubblica cisalpina, per ottenere la liberazione di tutta l'Italia e la sua unificazione in una repubblica democratica. Le fonti inedite degli emissari della polizia napoletana permettono di ricostruire in particolare l'attività cospirativa di Andrea Vitaliani e di altri patrioti italiani non soltanto per la « repubblicanizzazione » di Genova, Venezia, Lucca, Roma e Napoli, ma anche per la realizzazione di una vera democrazia.
Anna Maria Rao, Conspiracy and Constitution : Andrea Vitaliani and the Naples Republic of 1799.
The example of the Naples Republic of 1799 highlights the involvement of Italian patriots during the « Triennio » by its double action : on the one hand, a political activity carried out according to constitutional forms and laws, considered as the only protection against the arbitrary intervention of the Directoire ; on the other hand, a frenetic conspiratorial activity begun in 1794, and prolonged even after the birth of the Cisalpine Republic in order to obtain the liberation of all Italy and its unification as a single democratic republic. In particular, the unpublished documents of the emissaries agents of the Naples police permit reconstructing the conspiratorial activities of Andre Vitaliana and other Italian patriots not only for the « republicanization » of Genoa, Venice, Lucca, Rome and Naples, but also for the realization of an authentic democracy.
Anna Maria Rao, Conspiration et Constitution : Andrea Vitaliani et la République napolitaine de 1799.
Le cas de la République napolitaine de 1799 montre l'engagement des patriotes italiens pendant le « Triennio » dans une double voie d'action : d'une part, une activité politique menée dans le respect des lois et des formes constitutionnelles, considérées comme le seul rempart contre les interventions arbitraires du Directoire; de l'autre part, une activité conspiratrice frénétique, commencée dès 1794 et prolongée même après la naissance de la République cisalpine, pour obtenir la libération de toute l'Italie et son unification dans une république démocratique. Les sources inédites des émissaires de la police de Naples permettent de reconstruire en particulier l'activité conspiratrice d'Andréa Vitaliani et d'autres patriotes italiens non seulement pour la « républicanisation » de Gênes, Venise, Lucques, Rome et Naples, mais aussi pour la réalisation d'une véritable démocratie.
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: ANNALES_HISTORIQUES_DE_LA_REVOLUTION_FRANCAISE
• Publié le: 01 janvier 1998
• Nombre de lectures: 267
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Anna Maria Rao
Conspiration et Constitution : Andrea Vitaliani et la République
napolitaine de 1799
In: Annales historiques de la Révolution française. N°313, 1998. pp. 545-573.
Citer ce document / Cite this document :
Maria Rao Anna. Conspiration et Constitution : Andrea Vitaliani et la République napolitaine de 1799. In: Annales historiques de
la Révolution française. N°313, 1998. pp. 545-573.
doi : 10.3406/ahrf.1998.2199
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahrf_0003-4436_1998_num_313_1_2199Riassunto
Anna Maria Rao, Cospirazione e Costituzione : Andrea Vitaliani e la Repubblica napoletana nell 1799.
II caso della Repubblica napoletana del 1799 mostra come i patrioti italiani si impegnassero durante il «
Triennio » in una duplice via d'azione : da una parte, un'attività politica condotta nel rispetto delle leggi e
delle forme costituzionali, considerate come Tunica difesa contro gli interventi arbitrari del Direttorio ;
dall'altra parte, un'attività cospirativa frenetica, cominciata fin dal 1794 e proseguita anche dopo la
nascita della Repubblica cisalpina, per ottenere la liberazione di tutta l'Italia e la sua unificazione in una
repubblica democratica. Le fonti inedite degli emissari della polizia napoletana permettono di ricostruire
in particolare l'attività cospirativa di Andrea Vitaliani e di altri patrioti italiani non soltanto per la «
repubblicanizzazione » di Genova, Venezia, Lucca, Roma e Napoli, ma anche per la realizzazione di
una vera democrazia.
Abstract
Anna Maria Rao, Conspiracy and Constitution : Andrea Vitaliani and the Naples Republic of 1799.
The example of the Naples Republic of 1799 highlights the involvement of Italian patriots during the «
Triennio » by its double action : on the one hand, a political activity carried out according to
constitutional forms and laws, considered as the only protection against the arbitrary intervention of the
Directoire ; on the other hand, a frenetic conspiratorial activity begun in 1794, and prolonged even after
the birth of the Cisalpine Republic in order to obtain the liberation of all Italy and its unification as a
single democratic republic. In particular, the unpublished documents of the emissaries agents of the
Naples police permit reconstructing the conspiratorial activities of Andre Vitaliana and other Italian
patriots not only for the « republicanization » of Genoa, Venice, Lucca, Rome and Naples, but also for
the realization of an authentic democracy.
Résumé
Anna Maria Rao, Conspiration et Constitution : Andrea Vitaliani et la République napolitaine de 1799.
Le cas de la République napolitaine de 1799 montre l'engagement des patriotes italiens pendant le «
Triennio » dans une double voie d'action : d'une part, une activité politique menée dans le respect des
lois et des formes constitutionnelles, considérées comme le seul rempart contre les interventions
arbitraires du Directoire; de l'autre part, une activité conspiratrice frénétique, commencée dès 1794 et
prolongée même après la naissance de la République cisalpine, pour obtenir la libération de toute l'Italie
et son unification dans une république démocratique. Les sources inédites des émissaires de la police
de Naples permettent de reconstruire en particulier l'activité conspiratrice d'Andréa Vitaliani et d'autres
patriotes italiens non seulement pour la « républicanisation » de Gênes, Venise, Lucques, Rome et
Naples, mais aussi pour la réalisation d'une véritable démocratie.CONSPIRATION ET CONSTITUTION :
ANDREA VITALIANI ET
LA RÉPUBLIQUE NAPOLITAINE DE 1799
ANNA MARIA RAO
La République napolitaine, proclamée par les patriotes le 21 janvier
1799 et confirmée deux jours après par le général Championnet, fut un véri
table défi au Directoire, hostile à la « républicanisation » du Midi de l'Italie
et surtout à son indépendance. Le Directoire, en effet, fit traduire au conseil
de guerre Championnet, à cause de son conflit avec l'agent civil Faipoult, et
refusa de recevoir la deputation envoyée par le gouvernement provisoire.
Après les revers français dans le Nord, Naples resta presque le dernier
rempart de l'Italie républicaine. Malgré le départ des troupes françaises, les
patriotes se défendirent jusqu'au 13 juin, quand les bandes recrutées dans
les provinces par le cardinal Ruffo sous les enseignes de la royauté et de la
sainte foi entrèrent dans la capitale (1).
Les vicissitudes napolitaines furent suivies avec intérêt par la presse
française. Amaury Duval exprima dans la Décade philosophique son admirat
ion pour la capacité des patriotes à défendre leur indépendance et à résister
au milieu des adversités. Les « hommes à qui l'on a confié les rênes de ce
gouvernement - écrivait-il le 19 mai - n'étaient pas des hommes ordinaires
[...] depuis long tems ils méditaient, dans le silence, les moyens de donner la
(1) Cf. B. CROCE, La rivoluzione napoletana del 1799. Biografîe-racconti-ricerche, Bari, Laterza, 1968
(Ire éd. 1887-1896); A. M. RAO, P. VlLLANl, Napoli 1799-1815. Dalla Repubbhca alla monarchia amminis-
trativa, Napoli, Ed. del Sole, s.d. [1995]; A. M. Rao, La repubbhca napoletana del 1799, Roma, Newton
Compton, 1997.
Annales Historiques de la Révolution française - 1998 -N° 3 [545 à 573 ] ANNA MARIA RAO 546
liberté à leur patrie » (2). Après la chute de la République, il pleura les
victimes de la réaction, « les hommes les plus distingués dans Naples par
leurs vertus, leurs richesses ou leurs lumières » (3). Encore le 7 décembre
1801 Pierre-Louis Ginguené prononçait un discours passionné contre le roi
des Siciles et rappelait les plus illustres de ses victimes, les noms « sacrés [...]
des grands hommes que nous avons perdus » :
« Vous y verrez les noms du célèbre Mario Pagano, l'ami, le disciple et
le rival de Filangieri; du savant médecin Cirillo, de l'érudit et profond
helléniste Baffi, de l'éloquent publiciste et historien Conforti, de l'amiral
Caracciolo [...]; du général Fédérici, du savant et modeste Marcello
Scotti, du jeune et éloquent Vincenzo Russo, de l'aimable et courageuse
Eléonore Fonseca, femme poète, honorée du suffrage de Métastase, et
auteur d'un journal politique qui fut le prétexte de sa mort ; vous y verrez
les noms des familles les plus illustres de Naples [...]; vous y verrez enfin,
parmi ceux de la classe lettrée, c'est-à-dire de celle qui, indépendamment
des lieux et des formes politiques, est essentiellement et par-tout la
première, les noms des Falconieri, des Albanesi, des Defilippis, des
Fiorentino, des Ciaja, des Bagni, des Neri, et de tant d'autres, distingués
parmi les médecins, les gens de loi, et les autres professions savantes ou les simples gens de lettres [...] » (4).
Aux yeux des idéologues, la République napolitaine devint le symbole
de la République de philosophes qu'ils rêvaient d'instaurer en France. La
dureté de la réaction monarchique contribua à ce mythe, qui porta à tran
sformer son nom-même en République parthénopéenne (5). Certes, sa
renommée était due aussi aux relations européennes des hommes de lettres,
à la célébrité de Mario Pagano et de Gaetano Filangieri, mort en 1788 à
l'âge de trente-trois ans, considéré comme le maître des patriotes de 1799.
Mais la République napolitaine ne fut pas un cénacle idyllique de philo
sophes platoniciens. Elle fut le fruit et le lieu d'une lutte politique âpre et de
longue haleine, particulièrement significative dans le cadre des rapports
entre France et Italie, et des rapports entre modérés et démocrates.
Amaury Duval avait raison d'écrire des patriotes de Naples que
« depuis longtemps ils méditaient, dans le silence, les moyens de donner la
(2) La Décade philosophique, littéraire et politique, par une Société de gens de Lettres, vol. 21, n° 24,
30 floréal an VII, p. 380. Sur la République napolitaine dans la presse française, cf. A. M. Rao, Esuli.
L'emigrazione politico italiana in Francia (1792-1802), Napoli, Guida, 1992, pp. 140-157, 174-183, 252-253,
394-396.
n° 33, 30 (3)thermidor La Décade an philosophique, VIII, p. 380. vol. 23, n° 9, 30 frimaire an VIII, pp. 568-569; voir aussi le vol. 26,
(4) Discours prononcé par Ginguené l'un des orateurs au Corps Législatif, sur le Traité de paix entre la
République française et S. M. le Roi des Deux-Siciles, séance du 17 frimaire an X.
(5) Ce nom ne figure