La guerre de course de l Ancien Régime au XXe siècle : essai sur la guerre industrielle - article ; n°1 ; vol.16, pg 7-43
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La guerre de course de l'Ancien Régime au XXe siècle : essai sur la guerre industrielle - article ; n°1 ; vol.16, pg 7-43

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Description

Histoire, économie et société - Année 1997 - Volume 16 - Numéro 1 - Pages 7-43
Abstract The myth of the race, a victory tool used by the weakest and the greatest alike, has remained with us throughout and contemporary history. However, both theoreticians and historians have often been behind over-selective studies of this phenonemon. In order to be able to understand all the ins and outs of the question, it has to be-situated in a lengthy historical context. In doing so, the permanent mental representations are set against the continually self-accelerated mutability of the technological and scientific innovations which have governed times of war throughout the centuries. There is therefore no one uniform theory for all centuries, but instead a forever changing inter-active game between, the race to race and the sudden steps forward in technology, which therefore modifies the elements of the problem more and more.
Résumé Le mythe de la Course instrument de victoire du plus faible au plus fort a perduré pendant toute l'histoire moderne et contemporaine. Or la pensée théorique et historique a principalement étudié le phénomène de manière trop ponctuelle. Pour en comprendre les tenants et les aboutissants, il faut replacer le tout dans le contexte d'une histoire longue. S'opposent ainsi le permanence des représentations mentales à la mutabilité sans cesse auto-accélérée des novations technologiques et scientifiques qui déterminent les épisodes des guerres de course à travers les siècles. Il n'existe donc pas de théorie uniformément valable à travers les siècles, mais bien un interjeu sans cesse changeant entre la « course à la course » et les brusques sauts de technologie, modifiant de plus en plus les données du problème.
37 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Jean Meyer
La guerre de course de l'Ancien Régime au XXe siècle : essai
sur la guerre industrielle
In: Histoire, économie et société. 1997, 16e année, n°1. pp. 7-43.
Résumé Le mythe de la Course instrument de victoire du plus faible au plus fort a perduré pendant toute l'histoire moderne et
contemporaine. Or la pensée théorique et historique a principalement étudié le phénomène de manière trop ponctuelle. Pour en
comprendre les tenants et les aboutissants, il faut replacer le tout dans le contexte d'une histoire longue. S'opposent ainsi le
permanence des représentations mentales à la mutabilité sans cesse auto-accélérée des novations technologiques et
scientifiques qui déterminent les épisodes des guerres de course à travers les siècles. Il n'existe donc pas de théorie
uniformément valable à travers les siècles, mais bien un interjeu sans cesse changeant entre la « course à la course » et les
brusques sauts de technologie, modifiant de plus en plus les données du problème.
Abstract The myth of the race, a victory tool used by the weakest and the greatest alike, has remained with us throughout and
contemporary history. However, both theoreticians and historians have often been behind over-selective studies of this
phenonemon. In order to be able to understand all the ins and outs of the question, it has to be-situated in a lengthy historical
context. In doing so, the permanent mental representations are set against the continually self-accelerated mutability of the
technological and scientific innovations which have governed times of war throughout the centuries. There is therefore no one
uniform theory for all centuries, but instead a forever changing inter-active game between, the "race to race" and the sudden
steps forward in technology, which therefore modifies the elements of the problem more and more.
Citer ce document / Cite this document :
Meyer Jean. La guerre de course de l'Ancien Régime au XXe siècle : essai sur la guerre industrielle. In: Histoire, économie et
société. 1997, 16e année, n°1. pp. 7-43.
doi : 10.3406/hes.1997.1933
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hes_0752-5702_1997_num_16_1_1933GUERRE DE COURSE DE L'ANCIEN REGIME AU XXe SIECLE LA
ESSAI SUR LA GUERRE INDUSTRIELLE
par Jean MEYER
Résumé
Le mythe de la Course instrument de victoire du plus faible au plus fort a perduré pendant
toute l'histoire moderne et contemporaine. Or la pensée théorique et historique a principalement
étudié le phénomène de manière trop ponctuelle. Pour en comprendre les tenants et les aboutis
sants, il faut replacer le tout dans le contexte d'une histoire longue. S'opposent ainsi le perma
nence des représentations mentales à la mutabilité sans cesse auto-accélérée des novations
technologiques et scientifiques qui déterminent les épisodes des guerres de course à travers les
siècles. Il n'existe donc pas de théorie uniformément valable à travers les siècles, mais bien un
interjeu sans cesse changeant entre la « course à la course » et les brusques sauts de technolog
ie, modifiant de plus en plus les données du problème.
Abstract
The myth of the race, a victory tool used by the weakest and the greatest alike, has remained
with us throughout and contemporary history. However, both theoreticians and historians have
often been behind over-selective studies of this phenonemon. In order to be able to understand all
the ins and outs of the question, it has to be-situated in a lengthy historical context. In doing so,
the permanent mental representations are set against the continually self-accelerated mutability of
the technological and scientific innovations which have governed times of war throughout the
centuries. There is therefore no one uniform theory for all centuries, but instead a forever chan
ging inter-active game between, the "race to race" and the sudden steps forward in technology,
which therefore modifies the elements of the problem more and more.
Sujet souvent abordé, et ce sous des angles de prise de vue fort divers, la
guerre de course au XXe siècle plonge ses racines dans l'histoire et l'histori
ographie des marines « faibles », comme spécificité du « faible au fort ». L'on
sait toute l'importance qu'a revêtu l'opposition, courant de la deuxième moitié
du XIXe siècle de « l'école historique » s'appuyant sur l'américain Mahan et
la « Jeune Ecole » française de l'amiral Aube, mais dont les premiers liné
aments se situent, avec le général Paixhans, dans l'immédiat après 1815. Or
l'historiographie maritime, et plus encore les traités tant de stratégie que de
tactique, ont longtemps - jusqu'en plein XXe siècle -, présenté les débats
« intellectuels » sur ce sujet sous la forme de dogmes antagonistes reposant
HES 1997 ( 16e année, n° 1) 8 Histoire Economie et Société
sur des présupposés tirés d'une histoire comprise à travers les insuffisances de
toute historiographie en train de se construire et axée sur le spectaculaire.
Pour les uns, la bataille « décisive » est à rechercher à tout prix, comme
condition de la maîtrise de la mer, pour les autres, ils reconnaissent d'emblée
la supériorité anglaise. Nul salut que dans la guerre de course : tentation quasi
permanente dans la marine française, de Vauban à la Jeune Ecole. Le grand
mérite (à nos yeux), de la « Jeune Ecole » a été de replacer ce débat séculaire
dans le contexte d'une évolution technologique redistribuant la donne général
e. Il nous semble cependant, à tort ou à raison, indispensable de situer, en
premier lieu, les données du contexte évolutif dans l'interjeu permanent de
l'attaque et de la défense, des possibilités de « nuisance » face à l'adversaire
mesurées aux capacités non seulement de réaction, mais plus encore de « reta
liation » de l'ennemi.
Car les grands principes de la guerre de course sont simples, fixés depuis
le XVIe siècle, ou du moins, depuis l'apparition de réelles marines de guerre '.
Le « faible » réplique au « fort » en refusant la guerre d'escadre, - du moins
tant que l'usure en détail du « fort » ne l'a pas assez affaibli - et, en tentant
d'atteindre les capacités de transport maritime, et par là, en ruinant son écono
mie commerciale, finit par affaiblir, indirectement le crédit et donc les capacit
és financières du « supérieur ». L'ennui, en pareille matière spéculative, est
que l'on prend peu en compte les répliques adverses, qui peuvent être de type
varié. Le non-dit est ici aussi important que l'écrit. Pareil calcul, de type éco
nomique, et en fin de compte, longtemps, de finalité financière, présuppose
que l'on soit soi-même peu vulnérable dans le domaine pris pour cible.
Apparaît ainsi d'emblée, un critère de classement : la guerre de course ne peut
atteindre sa pleine efficacité que si son propre commerce ne présente pour la
survie de l'Etat et de la Nation qu'un apport non seulement très inférieur à
celui de l'adversaire, mais plus encore non décisif pour la suite des événe
ments. En d'autres termes la guerre de course diffère essentiellement des stra
tégies de « blocus », car celles-ci présupposent la sécurité donnée par la
faiblesse de leur propre économie commerciale. Dès que la guerre de course
connaît une croissance marquée, l'arme devient à double tranchant. Apparaît
aussi une nuance (le mot est faible) : car si la guerre de course peut se super
poser à une stratégie de blocus, elle appelle aussi le contre-blocus; mais la
guerre de course de l'Ancien Régime peut-elle viser pareil blocus? La lecture
des textes politiques de l'ancienne France comme de la Révolution et de
l'Empire permet de préciser la finalité réelle de ces mesures : il s'agit essen
tiellement, d'atteindre le crédit de l'Etat adverse estimant qu'en détruisant
assez de fortunes privées d'armateurs, on obtient un effet à double détente : 1)
dégoûter le plus possible d'hommes d'affaires et 2) provoquer des paniques
boursières annulant la capacité d'emprunt liée au crédit de l'Etat. Talleyrand
1. M. Acerra et J. Meyer, Histoire de la marine française des origines à nos jours, Rennes, Ouest-
France, 1994, p. 12-14, 17-35, etc.
H

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