Le « développement français » au concours de l École préparatoire en 1826  - article ; n°1 ; vol.46, pg 135-154
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Le « développement français » au concours de l'École préparatoire en 1826 - article ; n°1 ; vol.46, pg 135-154

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Description

Histoire de l'éducation - Année 1990 - Volume 46 - Numéro 1 - Pages 135-154
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 45
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pierre Albertini
Le « développement français » au concours de l'École
préparatoire en 1826
In: Histoire de l'éducation, N. 46, 1990. Travaux d'élèves. Pour une histoire des performances scolaires et de leur
évaluation. pp. 135-154.
Citer ce document / Cite this document :
Albertini Pierre. Le « développement français » au concours de l'École préparatoire en 1826 . In: Histoire de l'éducation, N. 46,
1990. Travaux d'élèves. Pour une histoire des performances scolaires et de leur évaluation. pp. 135-154.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hedu_0221-6280_1990_num_46_1_3336«DÉVELOPPEMENT FRANÇAIS» AU CONCOURS LE
DE L 'ÉCOLE PRÉPARA TOIRE EN 1826
par Pierre ALBERTINI
Il est intéressant de relire en 1990 les copies rendues par les
58 candidats au concours de l'École préparatoire (ex- et future
École normale) en 1826 (1). Ce paquet nous donne un aperçu très
concret de ce qu'était l'enseignement classique du français à une
date où le baccalauréat ne comportait pas d'épreuves écrites et
laissait donc peu de traces : il y va de notre connaissance de la
rhétorique scolaire, dont chacun sait l'importance. Par ailleurs, les
candidats de 1826 ont fourni, au temps de la Monarchie de Juillet et
du Second Empire, une dizaine d'agrégés des lettres, des profes
seurs des lycées de Paris, deux censeurs, un proviseur, trois inspec
teurs d'académie, un inspecteur général, un recteur, profes
seurs de faculté dont deux doyens : notre enquête s'élargit donc
naturellement à la culture des professeurs et à leurs années d'ap
prentissage (2).
Ce corpus de 58 copies offre plusieurs avantages : les copies ne
sont pas anonymes et on dispose d'informations sur tous les candi
dats (on sait en particulier leur établissement d'origine) ; elles font
partie d'un tout plus vaste comprenant toutes les copies des six
épreuves littéraires et des deux épreuves scientifiques (le concours
de 1826 est le premier à avoir imposé autant d'épreuves et les
documents qu'il nous laisse autorisent les comparaisons interdisci
plinaires) ; enfin, elles sont classées par ordre de mérite et nous
disposons d'un compte rendu, au demeurant fort sommaire, du
correcteur.
(1) Le paquet se trouve aux Archives nationales, en F17 4172.
(2) Cf. P. Albertini : « Le cursus studiorum des professeurs de lettres au XIXe
siècle ». Histoire de l'éducation, janvier 1990, pp. 43-69.
Histoire de l'éducation - n° 46, mai 1990
Service d'histoire de l'éducation
I.N.R.P. 29, rue d'Ulm - 75005 Paris Pierre ALBERTINI 136
Il présente aussi, ne nous le cachons pas, quelques inconvénients.
D'abord, les copies ne sont absolument pas annotées même les
fautes d'orthographe ne sont pas corrigées : les critères du class
ement nous échappent largement. Cela n'est d'ailleurs pas dépourvu
d'intérêt: l'impressionnisme de la correction du français semble
une réalité historique ancienne. D'autre part, l'exercice dont il
s'agit n'est pas le plus représentatif. « Développement » est un terme
assez rare. « Composition en français » est une expression bien plus
courante : cette composition se subdivise en discours (l'élève fait
parler un personnage précis et amplifie les données d'une matière)
et dissertation (l'élève parle en son nom propre et répond à une
question). Le « développement » est un discours où l'élève fait
parler un personnage indéterminé qui peut bien être lui-même:
d'où son caractère intermédiaire entre discours et dissertation (1).
I. LE RECRUTEMENT DE L'ECOLE NORMALE
SOUS LA RESTAURATION
De 1809 à 1816, il n'existe pas de procédure unique de recrute
ment que l'on puisse baptiser concours. Sous l'Empire, les nominat
ions sont faites par le Grand Maître de l'Université sur proposition
des inspecteurs généraux en tournée dans les départements. Les
arrêtés de nomination se succèdent donc tout au long de l'année (il y
en a au moins dix pour 1813) avec une forte irrégularité : le gros des
cohortes est désigné en octobre ou en novembre et complété, selon
les besoins ou les mérites, à l'hiver et au printemps suivants. Les
commissions d'inspecteurs recueillent des informations sur les can
didats et les interrogent sur les langues anciennes ou sur les mathé
matiques et la physique, et le ministre choisit en fonction du juge
ment des commissions et des lettres de recommandation, qui
pleuvent (2). En 1815, l'examen des capacités est confié non plus
aux inspecteurs mais aux recteurs à l'intérieur de leur académie :
chacun d'eux doit organiser des épreuves communes pour tous les
aspirants de son ressort. Les solutions retenues sont fort variées,
combinant écrit et oral, interrogation et explication, latin et fran
çais, composition et version (3).
( 1 ) On est sans doute ici plus près de la dissertation, en raison du caractère bref et
moral de la matière.
(2) Archives nationales, F17 4160.
(3)F17 4161. Le développement français à l'École préparatoire 137
En 1816 (1) est adopté le premier règlement officiel du concours
d'entrée qui restera en vigueur jusqu'à la suppression de l'École
en 1822 : le cadre des épreuves est toujours le chef lieu d'académie,
mais les épreuves sont désormais uniformes et les sujets d'écrit,
identiques pour tous, sont choisis à Paris. L'ensemble dure quatre
jours : le premier est consacré aux explications orales des auteurs
grecs et latins (poètes, orateurs, historiens) ; le second aux interro
gations sur la rhétorique, la philosophie, l'histoire (2) et les sciences
(3) ; le troisième au discours latin en six heures ; le quatrième au
discours français en six heures (4). Mais l'École normale de la
Restauration est peu attractive : le rétablissement de la paix rend
moins intéressante l'exemption de conscription offerte aux normal
iens (le nombre des candidatures stagne autour de la trentaine) ;
l'implantation même de l'École est mal assurée : les Pères du Saint-
Esprit, dont elle occupe le séminaire depuis 1813, en réclament la
restitution; enfin l'institution, supposée libérale, est mal vue du
régime et en particulier du Grand Maître Frayssinous qui la fait
supprimer par l'ordonnance du 6 septembre 1822 (5).
Mais les difficultés du recrutement contraignent Frayssinous à
revenir sur sa décision : en mars 1826 est créée l'École préparatoire
près du Collège royal de Louis-le-Grand, c'est-à-dire, au nom près,
l'ancienne École normale. Le premier concours eut lieu au début du
mois d'août selon des modalités qu'il convient d'examiner plus
précisément.
Les candidats de 1826
Sur les instances du ministre, chaque recteur demande aux provi
seurs et principaux de son ressort de lui signaler les élèves de philo-
(1) Et non, comme l'écrit Paul Dupuy (in Le centenaire de l'École normale), en
1818.
(2) Trois questions de rhétorique, trois de philosophie, trois d'histoire.
(3) Arithmétique, géométrie, trigonométrie rectiligne.
(4) Ces épreuves suscitent deux types d'évaluation : les procès-verbaux acadé
miques, susceptibles de varier d'un rectorat à l'autre et difficiles à comparer entre
eux ; le classement des deux discours corrigés à Paris et répartis sous quatre notes (de
1 à 4, du meilleur au moins bon) : c'est ce classement qui joue le rôle le plus important
dans la sélection des candidats.
(5) Pour la remplacer, Frayssinous crée des «écoles normales partielles»
rassemblement fictif de boursiers se destinant à l'enseignement dans les collèges
royaux des chefs lieux académiques. Réforme inopportune : beaucoup d'écoles
normales partielles sont quasiment vides et l'on a du mal à remplacer les professeurs
des collèges royaux. 1 38 Pierre ALBERTINI
sophie (première et deuxième année (1)) susceptibles de se porter
candidats à l'École préparatoire ; un registre est ouvert au rectorat,
où sont réunies les informations nécessaires sur l'état civil, l'état
social, les principes p

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