Le réseau public des télécommunications. Un concept qui bouge - article ; n°56 ; vol.10, pg 75-92
18 pages
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Description

Réseaux - Année 1992 - Volume 10 - Numéro 56 - Pages 75-92
Le traditionnel modèle centralisé de réseau de télécommunications public se trouve aujourd'hui secoué dans ses fondements par l'action de multiples forces centrifuges. Le réseau ouvert est en train de se répandre, faisant ainsi disparaître la dichotomie entre le secteur des télécommunications et le reste de l'économie. Ce nouveau modèle n'est cependant pas encore stabilisé et plusieurs hypothèses sont encore ouvertes quant à l'avenir où les réseaux de télécommunications pourraient bien se trouver tout à la fois moins spécifiques... et moins efficaces.
The traditional centralized model of public telecommunications networks is today being shaken to the core by numerous centrifugal forces. Open networks are expanding, thus ending the dichotomy between the telecommunications sector and the rest of the economy. This new model is however not yet stabilized and several hypotheses remain open as to a future in which telecommunications networks may very well find themselves less specific - and less efficient.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Eli Noam
Nelly Zeitlin
Le réseau public des télécommunications. Un concept qui
bouge
In: Réseaux, 1992, volume 10 n°56. pp. 75-92.
Résumé
Le traditionnel modèle centralisé de réseau de télécommunications public se trouve aujourd'hui secoué dans ses fondements par
l'action de multiples forces centrifuges. Le réseau ouvert est en train de se répandre, faisant ainsi disparaître la dichotomie entre
le secteur des télécommunications et le reste de l'économie. Ce nouveau modèle n'est cependant pas encore stabilisé et
plusieurs hypothèses sont encore ouvertes quant à l'avenir où les réseaux de télécommunications pourraient bien se trouver tout
à la fois moins spécifiques... et moins efficaces.
Abstract
The traditional centralized model of public telecommunications networks is today being shaken to the core by numerous
centrifugal forces. Open networks are expanding, thus ending the dichotomy between the telecommunications sector and the rest
of the economy. This new model is however not yet stabilized and several hypotheses remain open as to a future in which
telecommunications networks may very well find themselves less specific - and less efficient.
Citer ce document / Cite this document :
Noam Eli, Zeitlin Nelly. Le réseau public des télécommunications. Un concept qui bouge. In: Réseaux, 1992, volume 10 n°56.
pp. 75-92.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reso_0751-7971_1992_num_10_56_20751
1
LE RESEAU PUBLIC
DE TÉLÉCOMMUNICATIONS
Un concept qui bouge
Eli M. NOAM
Réseaux n° 56 CNET - 1992, pour la version française.
L'auteur, pour la version originale.
75 — conceptions ont chacune engendré leur
propre stratégie concernant la future orga
nisation des télécommunications : les ré
seaux numériques à intégration de services
(RNIS) sont l'aboutissement de la version
centralisée, et l'architecture de réseau ou
vert (open architecture network, ou ONA),
elle, marque un pas en direction de l'autre
système.
Un peu d'histoire
Durant près d'un siècle, la téléphonie
traditionnelle dans le monde s'est caractéri
sée par un réseau centralisé, hiérarchique et
partout présent, géré par un monopole.
L'exploitation en était habituellement assu
rée par une administration publique connue
sous le nom générique de FIT (poste, tél
égraphe, téléphone). Aux Etats-Unis, AT&T
Parmi les modifications importantes de remplissait une fonction très similaire dans
la politique des télécommunications, le domaine de la téléphonie. L'agencement
du réseau était centré sur une « hiérarchie nombreuses sont celles qui ont vu le jour
aux Etats-Unis, sous un régime conservat de commutation ». Les programmes étaient
eur ; on a donc tendance à les considérer définis par des « techniciens experts » plu
comme traduisant certains intérêts particul tôt que par des « politiques », et le public
iers du monde des affaires américain, bai était généralement tenu à l'écart des déci
gné d'une idéologie économique à la mode sions. Dans certains pays, les employés
de Chicago. Cependant, divers autres pays portaient des uniformes.
industrialisés se sont mis récemment à Ces organisations ne dépendent habi
adopter des politiques similaires, ou du tuellement pas du pouvoir parlementaire
en ce qui concerne l'attribution de leurs moins à envisager des évolutions qui, il y a
peu, auraient paru totalement impensables. budgets ou leurs investissements. L'autori
On est dès lors en droit de se demander si tarisme adopte ici le visage de la bienfai
les changements n'outrepassent pas la na sance puisque le but recherché est l'inte
ture des gouvernements en place et s'ils ne rconnexion des membres de la société et la
reflètent pas quelque chose de plus fonda constitution d'un important mécanisme de
mental, à savoir un tournant paradigma- redistribution. Le réseau public centralisé
n'est pas simplement un système techtique dans le concept des télécommunicat
ions publiques. Cet article vise à montrer nique, c'est une institution sociale, poli
tique et économique fondée sur le partage que les changements de politique font ef
fectivement partie d'une modification très des ressources et le transfert des bénéfices
radicale du concept traditionnel de réseau vers certains groupes désignés. Ceux-ci
public. Ce est en train de se tran disposent souvent d'une faible puissance
sformer sous l'effet de multiples forces cen économique et appartiennent presque tou
trifuges, et l'idée d'un réseau centralisé, jours à la classe moyenne.
dédié au bien public, hiérarchisé et unique,
évolue aujourd'hui vers la vision plus ou 1505 : le monopole
verte d'une sorte de fédération de sous-ré de Maximilien
seaux rattachés les uns aux autres par des
liens assez lâches - à l'image de ce qui Le système de réseau centralisé de com
existe dans le secteur des transports. Au munications a précédé de plusieurs siècles
l'arrivée de l'électronique et il est indisso- cours des dernières années, ces deux
77 lublement lié à l'existence des monopoles En 1876, le téléphone fit son appari
postaux. 1505 est une date clé : c'est tion ; sa viabilité financière une fois
cette année-là que l'empereur Maximilien démontrée, il fut, lui aussi, rapidement
intégré au monopole de l'Etat. Les hagio- de Habsbourg octroya l'exclusivité des
droits sur l'acheminement du courrier à ce graphes officiels prétendent que le but r
echerché était d'apporter la téléphonie aux que nous appellerions aujourd'hui une mul
tinationale - en l'occurrence la société de zones rurales dédaignées par les entre
la famille des Taxis, venus d'Italie. Cette prises commerciales. Si cette version est la
concession fut pour les Habsbourg, qui bonne dans certains cas, la vérité histo
avaient part aux bénéfices, une source de rique vient parfois aussi la contredire : en
revenus étonnamment généreuse, mais elle Norvège et en Suède, par exemple, les
nécessita aussi une protection vigilante face firmes et les coopératives privées étaient
aux tentatives d'incursion des très nom beaucoup plus actives dans les campagnes
breux autres systèmes de courrier. En 1614, que ne l'était le gouvernement. Souvent
aussi, on entend dire que la mauvaise qualla Prusse avoisinante franchit un pas sup
plémentaire en instaurant un monopole ité des services de téléphone privés ont
d'Etat sur la poste. Le système des PTT fut contraint l'Etat à se substituer à eux. Mais
donc créé par un Etat absolu à destination si l'on regarde ce qui s'est notamment pas
d'un Etat absolu. Bien plus tard, on rationa sé en Grande-Bretagne et en France, où les
lisera les choses et, selon les points de vue, opérateurs privés ont été placés, par des
on indiquera que ce système repose sur les moyens politiques, dans une situation f
économies d'échelle, sur la souveraineté inancièrement intenable face aux intérêts
nationale, sur les subventions croisées ou de la poste et de ses alliés, on s'aperçoit
les besoins de l'infrastructure nationale, que la médiocre qualité de ces services est
davantage un symptôme de la lutte pour le mais les créateurs du système de monopole
postal s'étaient montrés parfaitement pouvoir qu'elle n'en est la cause. Les tél
clairs : leur mission consistait bel et bien à écommunications se trouvèrent intégrées, à
amasser des profits pour l'Etat et pour son la même époque, à un système de collabo
monarque. Le système postal devint une ration internationale ayant pour objectif
source majeure de revenus à une époque où officiel la coordination technique mais qui
les souverains européens se montraient in fonctionna aussi d'emblée comme un car
satiables. Cette poule aux œufs d'or fut j tel pour ce qui concernait les services et
alousement protégée, des siècles durant, les conditions tarifaires.
contre un possible empiétement de concurr
ents privés ou d'autres Etats. Le stade industriel
Le xixe siècle vit arriver le télégraphe,
qui, très vite, fu

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