Pays de la gastronomie heureuse, des restaurants étoilés et des repas dominicaux, la France est aujourdhuiplongée dans langoisse et la confusion.Faut-il désormais sacrifier au tout-puissant principe de précaution le si doux principe de plaisir ?La rumeur gronde, inquiète, sur les marchés et derrière les caddies : que pouvons-nous encore manger ? Dans lemême temps, aux grandes pathologies de carences heureusement presque totalement disparues, succèdedésormais lenvolée des déséquilibres alimentaires et des pathologies liées à lexcès, que révèle cet inquiétant12% denfants obèses parmi les cinq-douze ans.Face à cette situation, les Français sont en droit dattendre de lensemble des acteurs concernés transparence,initiative, continuité et cohérence.Cest lobjet de ce plan national nutrition santé qui arrive ainsi à point nommé :développer linformation et léducation,inciter le système de soins à attacher une plus grande importance aux troubles nutritionnels,ouvrir la démocratie sanitaire aux enjeux nutritionnels par la plus grande implication des consommateurs et desprofessionnels de la filière agro-alimentaire,développer lépidémiologie nutritionnelle,encourager la recherche,mettre en uvre des actions de santé publique.Voilà autant de perspectives, nécessaires, ouvertes par ce plan, qui a fait le choix de sinscrire dans la durée,puisquil couvre les cinq années à venir.Je souhaite quil puisse répondre à lattente des Français, et permettre à chacun de retrouver le chemin dunealimentation saine et équilibrée source de santé, de plaisirs et peut-être même de bonheur.
Programme National Nutrition Santé - PNNS2001 - 2005
Bernard KOUCHNER
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SOMMAIRE
-Programme National Nutrition Santé-2001 - 2005
♦Contexte♦Objectif général♦Neuf objectifs nutritionnels prioritaires en terme de Santé Publique♦Neuf objectifs nutritionnels spécifiques♦Principes généraux♦Six axes stratégiques
1.Pour des choix alimentaires et un état nutritionnel satisfaisantInformerEduquerOrienter
NIRTDO
2.Prévenir, dépister, prendre en charge les troubles nutritionnels dans lesystème de soins
3.Favoriser limplication des consommateurs, et des professionnels de la filièreagro-alimentaire dans le cadre du PNNS
4.Mettre en place un système de surveillance de la consommation alimentaire etde la situation nutritionnelle de la population
5.Développer la recherche en nutrition humaine : recherche épidémiologique,comportementale, clinique
6.Engager des mesures et des actions de santé publique destinées à desgroupes spécifiques
♦Glossaire
Programme National Nutrition Santé - PNNS2001 - 2005
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CUITNO
Contexte
SOMMAIRE
Il est aujourdhui parfaitement établi que lalimentation et létat nutritionnel participent de façonessentielle au développement et à lexpression clinique des maladies qui sont aujourdhui les plusrépandues en France, comme dans lensemble des pays industrialisés :
•Les maladies cardiovasculaires sont aujourd'hui la première cause de mortalité en France (32 %des décès), à lorigine de près de 170 000 décès chaque année.•Les tumeurs malignes représentent 29 % de lensemble des décès chez lhomme et 23 % chez lafemme. Le nombre de nouveaux cas est estimé à 240 000 par an.•L'obésité concerne 7 à 10 % des adultes et 10 à 12,5 % des enfants de 5 à 12 ans. Sa prévalenceaugmente, chez les enfants, de façon dramatique depuis quelques années.•L'ostéoporose, à l'origine d'une fragilité osseuse exposant les patients à un risque de fracturesconcernerait 10 % des femmes à 50 ans, 20 % à 60 ans et 40 % à 75 ans.La prévalence du diabète, tous âges confondus, est estimée à 2-2,5 %.••Près dun adulte sur 5 présente une cholestérolémie supérieure à 2,50 g/l.En dehors de leurs conséquences sur le plan humain, ces pathologies ont un coût économiqueconsidérable: les coûts directs et indirects des cardiopathies ischémiques ont été estimés à 30 milliardsde francs/an ; ceux attribuables à lobésité atteindraient près de 12 milliards de francs/an.A contrario, léquilibre nutritionnel, une consommation variée, avec une répartition satisfaisante desquantités ingérées permettent, par la consommation régulière daliments et de plats largementdisponibles en France, de préserver un bon état de santé et la qualité de vie.Conscients de ces enjeux, la France a fait de la nutrition lune des priorités de sa présidence de lUnionEuropéenne . Une résolution sur ce thème a été votée lors du conseil des ministres européens le 14décembre 2000.
En 1999, la Direction Générale de la Santé avait sollicité lavis de différents experts nationaux.En mai 1999, la Ministre de lEmploi et de la Solidarité et le Secrétaire dEtat à la Santé et à lActionSociale demandaient au Haut Comité de la Santé Publique (HCSP) une étude globale de la situation.Le rapport« Pour une politique nutritionnelle de Santé Publique en France » contenant diversesrecommandations a été remis à la Secrétaire dEtat à la Santé et aux Handicapés en juin 2000 .
Le Premier Ministre, dans son discours de clôture des Etats Généraux de lAlimentation du 13décembre 2000, a annoncé le lancement en janvier 2001 dunProgramme National Nutrition Santé(PNNS), coordonné par la Secrétaire dEtat à la Santé et aux Handicapés, en lien avec les membres dugouvernement chargés de lEducation nationale, de lAgriculture et de la Pêche, de la Recherche, de laJeunesse et des Sports et de la Consommation. Il en a fixé les grandes orientations.
Le présent plan sappuie sur les travaux du Haut Comité de la Santé Publique, du Conseil National delAlimentation et des Directions techniques des différents ministères impliqués, en concertation aveclAssemblée des Départements de France, lAgence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments,lInstitut de Veille Sanitaire, la Caisse Nationale dAssurance Maladie, la Fédération Nationale de laMutualité Française, des personnalités scientifiques, des représentants de consommateurs.
Programme National Nutrition Santé - PNNS2001 2005-