Rencontres HAS 2010 - Les check-lists  effet de mode ou évolution culturelle  - Rencontres10 Les moments forts TR 23
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Documents Rencontres10_diaporamaTR23 (1,73 Mo) Rencontres10_Les moments forts TR 23 (79,94 Ko) Mis en ligne le 16 déc. 2010 Table ronde 23 du 3 décembre 2010 de 11h15 à 12h45 L'outil Check-list très ancien, dont l'efficacité n'est plus à démontrer pour assurer la sécurité des vols aériens, commence à acquérir ses lettres de noblesse en médecine : au bloc opératoire, en réanimation... Il présente de nombreux avantages : aide-mémoire, aide à la décision, outil de traçabilité, partage des informations, diffusion des bonnes pratiques... Cette table ronde a pour objectif de faire le point sur cet outil, son utilité, son acceptabilité, mais aussi ses limites. Enfin, différentes modalités d’utilisation de ce type d’outil seront présentées : programmes informatisés d’aide à la décision, chemins cliniques, plans de soins type « bundles »… Consulter le texte des moments forts et le diaporama de cette session en bas de page Modérateur : Philippe CABARROT – Conseiller, direction amélioration de la qualité et de la sécurité des soins, Haute Autorité de Santé Intervenants : Jean-Louis BOURGAIN – Chef du département du bloc opératoire, Institut Gustave Roussy La check-list d'ouverture de salle, obligatoire maintenant depuis 1985, fait partie de la vie quotidienne des blocs opératoires depuis 15 ans. Elle concerne la vérification du matériel nécessaire aux actes de la journée, des dispositifs utilisés en cas d'événements imprévisibles du type panne d'électricité et l'autotest de la machine. Les résultats des vérifications sont consignés sous forme papier ou électronique, et conservés. En principe, tout défaut constaté nécessite sa correction avant le début de l'acte. La qualité et l'exhaustivité de ces contrôles ont été très peu étudiées. Première séquence : La check-list « Sécurité du patient au bloc opératoire » est mise en œuvre dans « tous » les blocs français depuis le 1er janvier 2010. Près d’un an après sa mise en œuvre et au moment d’une éventuelle révision, cette séquence propose de faire le point concernant son acceptabilité et efficacité. Fabienne DULBECCO – Responsable soignant de pôle, pôle organisation et gestion des blocs opératoires, CHU de Nice Mise en œuvre au CHU de Nice avant le 1er janvier 2010, cet établissement l’a d’emblée informatisée, permettant de disposer d’une évaluation de plus de 20 000 check-lists, ainsi que d‘une réflexion avancée sur les leviers et freins pour mettre en œuvre cet outil. Philippe CASASSUS – Chef de projet, service évaluation et amélioration des pratiques, Haute Autorité de Santé La HAS et les 16 organismes agréés d’accréditation de chirurgiens et d’anesthésistes ont lancé une enquête auprès des 8781 médecins. Sur la base de près de 2000 réponses, cette analyse permet de constater que son principe est généralement admis et que son efficacité est reconnue, mais que des aménagements sont souhaités et possibles. Deuxième séquence : La check-lists et autres outils Marie-Cécile DOUARD – Anesthésiste, service d’anesthésie-réanimation chirurgicale, hôpital Saint Louis Les voies veineuses centrales concernent différentes spécialités : réanimation, néphrologie, hémato-cancérologie, nutrition parentérale et bien sûr hygiène. La HAS a souhaité associer les professionnels concernés pour échanger les réflexions menées par chacun d’entre eux sur cette pratique à risque, notamment infectieux. Le résultat de cette réflexion a débouché sur une check-list qui vient d’être mise à disposition des professionnels. Denis CONSTANTINI – Hépato-gastroentérologue, Syndicat national des médecins français spécialistes de l’appareil digestif, Club de réflexion des cabinets et groupes d’hépato-gastroentérologie Le traitement des maladies intestinales chroniques inflammatoires s’est complexifié avec l’usage élargi des immunosuppresseurs et l’arrivée des molécules anti-TNF. Une check-list sécurisant la prescription des antiTNF a été publiée. Au-delà, des outils logiciels aident à l’élaboration d’une stratégie thérapeutique et au suivi, ainsi qu’à l’évaluation de sa pratique. Monique BLONDEL – Directrice des soins, Centre de lutte contre le cancer du Nord-Pas de Calais, Centre Oscar Lambret Dans un souci d’amélioration de la qualité des soins, nous avons développé au sein du Centre Oscar Lombret des chemins cliniques de soins construits à partir du raisonnement clinique sur des situations en cancérologie. Ces chemins cliniques, outils de planification, de check-lists des soins et de coordination des professionnels sont nouveaux. Quel est leur taux d’appropriation par les équipes de soins ? Quelle est la valeur ajoutée du déploiement de ces outils ? Mis en ligne le 16 déc. 2010

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Table ronde 23 – Les moments forts
Les check-lists : effet de mode ou évolution culturelle ?
 
Fabienne DULBECCO- Responsable soignant de pôle, pôle organisation et gestion des blocs opératoires, CHU de Nice 
Jean-François GRAVIÉ-Chirurgien, Fédération de Chirurgie Viscérale et Digestive
L’utilisation des check-lists en médecine fait actuellement l’objet de nombreuses publications qui plaident généralement dans le sens de leur efficacité. Cette table ronde a permis de faire le point sur l’implantation de la check-list « Sécurité du patient au bloc opératoire », obligatoire en France depuis le 1er janvier 2010 dans le cadre de la certification V2010 des établissements de santé. Le débat enrichi par des retours d’expérience a ensuite été élargi à une réflexion sur les apports et limites de l’utilisation de ce type d'outils dans d’autres spécialités et sous différentes formes.
La check-list au bloc opératoire un an après, quel bilan ?
Onze mois après son introduction en France, différentes évaluations sont disponibles, dont deux ont été présentées lors de la table ronde, l'une menée par la HAS auprès des organismes agréés d’Accréditation et l'autre réalisée au CHU de Nice.
La check-list au bloc opératoire affiche un bilan plutôt positif. Globalement, elle est utilisée quasiment dans tous les blocs en France et son efficacité est reconnue par tous ou presque. Cependant, son utilisation au quotidien semble perfectible. Ainsi, comme le montre la difficulté d'instaurer letime-out, cette pause juste avant l’incision, le partage essentiel des informations au sein de l’équipe n'est pas encore rentré dans les « mœurs du bloc ». Environ u n tiers des chirurgiens et anesthésistes délèguerait encore le renseignement de la check-list sans s'y impliquer activement. Le sondage interactif mené auprès du public présent dans l’amphithéâtre a aussi classé ce partage d'information seulement au quatrième rang de ses vertus, bien après la prévention des erreurs, la vérification des points critiques et une dynamique de la culture sécurité. L'oralité (la « théâtralisation ») qu’exige son exécution reste timide et devrait être améliorée. Autre frein à son application, elle reste souvent perçue comme une formalité administrative supplémentaire, bien que le caractère « chronophage » ne lui soit pas notablement reproché.
La HAS reconnaît volontiers que le dispositif est en période de montée en charge et reste bien sûr ouverte à toute proposition d’amélioration pour intégrer la check-list au plus près de l'activité, en la rendant courte, informatisée, facile à saisir et intuitive, ou encore pour réutiliser les informations recueillies. L'analyse et la correction des non-conformités (No-Go), aideront également à atteindre ses pleins objectifs d’amélioration de la sécurité. Une nouvelle version en chantier pour 2011 prendra également en considération une autre difficulté souvent rapportée, l’ambiguïté de la réponse oui/non à certains items. Pour concilier implantation et amélioration, la HAS prévoit prochainement une campagne de communication sur les objectifs et intérêts de la check-list et mettra à disposition des professionnels des outils d’évaluation de l'utilisation et d'impact.
 
Quelles perspectives pour l’outil check-list ?
Pour nourrir la réflexion sur l'outil en général, quatre autres exemples de check-list ont été présentés :
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la check-list pionnière de l'anesthésie qui vise à limiter les risques de complications, notamment liés aux matériels défectueux ou non-disponibles ;
celle, plus récente, développée pour améliorer la sécurité des patients lors de la pose des cathéters veineux centraux ;
la check-list pour la prescription des traitements immunosuppresseurs dans la prise en charge des maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI), « simple » aide-mémoire, néanmoins plébiscité par les utilisateurs, qui peut s'interfacer utilement avec des logiciels d'aide à la prescription médicale ;
- enfin, des « Chemins cliniques » comportant des check-lists de soins à dispenser, utilisés en oncologie au centre Oscar Lambret de Lille, permettant d'harmoniser les soins et, dans une certaine mesure, de palier à la charge de travail croissante et au manque de formation initiale du personnel infirmier. En servant de socle pour rédiger les guides de séjour de ce centre de lutte contre le cancer, ils ont aussi contribué à améliorer la communication soignant/malade, un objectif vivement salué par les patients. Tant par la composition du panel des intervenants, que par ses échanges, cette table ronde rend hommage à la mobilisation des professionnels de santé en faveur des démarches de type check-list et tout particulièrement au personnel paramédical qui porte souvent leur application, soutient leur implémentation, réalise des évaluations ou audits et va même jusqu'à initier des outils originaux.
Au vu des publications toujours plus nombreuses sur son efficacité, la check-list considérée au début comme une «bonne idée» est en passe de devenir un «standard de soins». Au final, c'est un outil utile et utilisé, loin de toute médecine codifiée, des « recettes de cuisine », mais ce n’est pas non plus une solution miracle à tous les problèmes. Son application n'est pas un objectif en soi ! L’objectif est bien l'amélioration de la sécurité des soins, c’est l’éthique même de ce métier qui rejoint les demandes explicites à la fois des patients et des pouvoirs publics. Pour y parvenir, le leadership des CME et des organisations professionnelles est indispensable pour engager les professionnels dans son déploiement optimal dans le travail au quotidien des équipes et des établissements.  
 
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