Documents Rencontres11_Les_moments_forts_TR3 (48,64 Ko) Rencontres11_diaporama_TR3 (392,3 Ko) Mis en ligne le 15 déc. 2011 Table ronde 3 du 17 novembre 2011 de 14h30 à 16h Les missions médico-économiques confiées par le législateur à la Haute Autorité de Santé en 2008 conduisent à intégrer la préoccupation d'un bon usage des ressources collectives affectées à la santé de manière transversale à l'ensemble de ses productions. Les recommandations de santé publique incluent systématiquement un volet économique, de même que les avis concernant des réévaluations de classes de médicaments, des actes et des dispositifs médicaux. À l'avenir, un volet économique sera développé pour d'autres productions comme les recommandations de bonnes pratiques, les avis sur les nouvelles technologies (médicaments, actes, dispositifs médicaux), ou, à plus long terme, dans les réflexions concernant les établissements de santé. L'objet de cette table ronde est de débattre avec les principaux acteurs du système de santé de la meilleure façon pour la HAS de documenter cette dimension économique des décisions en santé (tant en termes d'efficience que d'égalité d'accès à des soins de qualité), en tenant compte de l'ensemble des contraintes, notamment de temps et de disponibilité de données. Consulter le texte des moments forts et le diaporama de cette session en bas de page Modérateur : Lise ROCHAIX – Membre du Collège, Haute Autorité de Santé Intervenants: Jean-Luc BELINGARD – Président Directeur Général, BioMérieux Gilles DUHAMEL – Inspecteur, Inspection Générale des Affaires Sociales – Chaire Santé, Institut d’Études Politiques de Paris Gilles JOHANET – Président, Comité Économique des Produits de Santé Catherine LE GALÈS – Vice-présidente, Haut Conseil de la Santé Publique – Membre, Commission évaluation économique et de santé publique, Haute Autorité de Santé Dominique POLTON ou son représentant – Directrice de la stratégie, des études et des statistiques, CNAMTS Emmanuel ROUX – Directeur délégué auprès du Directeur général, Fédération Nationale de la Mutualité Française Catherine RUMEAU-PICHON – Adjointe au directeur, Direction de l'évaluation médicale économique et de santé publique, Haute Autorité de Santé Mis en ligne le 15 déc. 2011
Paternité, pas d'utilisation commerciale, partage des conditions initiales à l'identique
Langue
Français
Extrait
Table ronde 3 Les moments forts Évaluation-médico-économique à la HAS : mode d’emploiGilles JOHANETPrésident, Comité Economique des Produits de Santé Deux points essentiels émergent plus particulièrement de cette table ronde. Le premier, c’est l’accord général qui s’est dégagé pour considérer que l’évaluation médico-économique est maintenant une dimension à part entière de l’évaluation, une nécessité. C’est une ambition qui existait déjà, elle est reconnue par la loi, mais maintenant, elle fait consensus. Le deuxième élément qui me semble important est la nécessité, également reconnue, d’une articulation entre une évaluation médico-économique et une évaluation médico-technique, mais il s’agit d’une association relevant d’une approche globale. Je veux dire par là que l’on peut l’utiliser dans le sens noble du terme : l’approche médico-économique permet de poursuivre l’objectif de lutte contre l’inégalité d’accès aux soins qui est maintenant quelque chose de bien pris en compte. Dominique POLTON Directrice de la stratégie, des études et des statistiques, CNAMTSDévelopper l’évaluation médico-économique est très important : pour éclairer les choix et prendre des décisions pertinentes, mais aussi pour faire la transparence sur les choix qui sont, de fait, effectués aujourd’hui. On ne peut pas, bien sûr, procéder à des évaluations médico-économiques approfondies sur tout, il faut prioriser pour ne pas gaspiller les ressources. Pour l’assurance maladie, le critère de priorisation essentiel, c’est d’engager des études là ou il y a des gains d’efficience importants à attendre. Dans certains cas, d’ailleurs, on n’a pas besoin d’évaluations médico-économiques fouillées : on a seulement besoin d’intégrer plus systématiquement, dans les raisonnements et les recommandations, la question de l’optimisation des ressources. Lorsqu’il n’y a pas de différence nette d’efficacité entre les classes thérapeutiques, pour des pathologies qui concernent des millions de personnes comme l’hypertension artérielle, il est normal de dire clairement aux médecins : « commencez par le traitement le moins cher, et passez au traitement plus onéreux en cas d’effets secondaires». Il n’y a pas de pertes de chances, l’innovation reste accessible à ceux pour lesquels elle a une valeur ajoutée, et c’est un choix collectif raisonnable. Il y a donc un continuum entre l’évaluation médico-économiquestricto sensuet des approches parfois plus simples qu’il faut privilégier dès que c’est possible. Car il y a d’énormes pans du système où l’on peut agir, c'est-à-dire faire moins de choses peu utiles et davantage de choses là où c’est utile. De ce point de vue d’ailleurs, il est important de rappeler que l’évaluation médico-économique ne doit pas être cantonnée au secteur du médicament, qui est finalement déjà plutôt bien outillé par rapport à d’autres. C’est d’ailleurs pourquoi il apparaît souvent difficile de faire des recommandations dans d’autres secteurs, car on manque beaucoup plus d’évidence scientifique. Pourtant c’est absolument nécessaire. On ne peut pas laisser perdurer le fait que les gens sont soignés de façon très différente du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest du pays : par exemple, le nombre de séances de rééducation varie du simple au double entre départements pour les mêmes interventions chirurgicales, et c’est la même chose pour la durée des arrêts de travail. Même si on n’a pas toutes les données de la littérature scientifique, il faut se donner des références sur ce qu’est la pratique raisonnable et acceptable.