Collemboles et acariens : une biodiversité que l’on ignore
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regards sur la faune du sol

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Publié le 27 avril 2016
Nombre de lectures 19
Langue Français

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Collemboles et acariens : une biodiversité que l’on ignore
Avez-vous remarqué les ronds qui apparaissent à la surface des plans d’eau tranquilles (mares, étangs…) ? Il s’agit la plupart du temps des impacts de petites bêtes sauteuses qui se servent de la surface de l’eau comme d’un trampoline pour se déplacer plus facilement : ce sont les collemboles. Ces animaux, que l’on ne sait plus ranger parmi les insectes ou les crustacés, sont minuscules (la plupart des espèces ne font guère plus que le millimètre) et grouillent dans le sol, sur les troncs d’arbre, à la surface des végétaux. On les trouve par milliers dans la canopée des arbres tropicaux. Les acariens les accompagnent, et peuvent même les dépasser en nombre, notamment dans les forêts de résineux (pins, sapins). Acariens et collemboles constituent l’essentiel de ce que l’on appelle les microarthropodes.
Mais à quoi peuvent bien servir ces petits organismes, bien cachés grâce à leur taille minuscule, qui se moquent bien du chasseur et même du cueilleur de champignons ? Leur utilité ne saute pas aux yeux, ils ne mordent pas, ne piquent pas (il y a les tiques, bien sûr, mais l’immense majorité des acariens sont tout à fait inoffensifs) mais, à leur échelle, ils accomplissent de grandes tâches. Des travaux récents, utilisant des techniques de spectrométrie de masse, ont montré que leur importance dans le recyclage de la matière organique était considérable. Sans eux, nous serions envahis par les champignons et les bactéries, champions toutes catégories de la capacité à se reproduire, et sans eux la litière de nos forêts serait bien incapable de se transformer en humus. Une légende tenace affirme que l’armée américaine a utilisé pendant la guerre de Corée (1950-1953) une espèce de collemboles comme vecteur de la maladie du charbon, en faisant donc un agent très spécial au service de la guerre bactériologique.
S’ils ne craignent pas l’homme directement, les microarthropodes sont pourtant victimes de ses pratiques : la pollution, la sécheresse, le tassement des sols les affectent cruellement. Les espèces les plus résistantes sont en règle générale les plus petites, les plus mobiles et les plus aptes à se reproduire rapidement, les plus banales aussi par voie de conséquence. On peut observer une chute importante de leur biodiversité dans les sols soumis à une culture intensive, utilisant engrais chimiques et pesticides, et dans les sites pollués par les métaux lourds et les hydrocarbures. Une espèce de collembole a fait l’objet d’une norme internationale (ISO) pour détecter la pollution : ces animaux sont capables de détecter et de fuir la présence de composés toxiques, ils ont donc du « flair », un sens olfactif qui leur permet de se déplacer pour se réfugier là où le milieu est plus propice à leur croissance et leur reproduction. Petit, mais malin…
À lire pour en savoir plus, et surtout voir à quoi ils ressemblent :
Régis Cléva, Yves Coineau et Gaëtan du Chatenet, 1997 (épuisé mais disponible d’occasion). Ces animaux minuscules qui nous entourent. Delachaux & Niestlé, collection « Les guides du naturaliste ».
JF PONGE
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