Premier témoignage sur la présence de Gypsophila pilosa Huds. en Algérie
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Description

Résumé :
Gypsophila pilosa Huds., une Caryophyllaceae nouvelle pour la flore d’Algérie, de distribution irano‐anatolienne et méditerranéenne a été identifié pour la première fois en Algérie au milieu des moissons sur sols sablo‐limoneux du
bassin agricole de Tlemcen. La présence de cette espèce en Algérie remplit le vide entre le Maroc et la Tunisie. L’espèce est décrite et sa signification écologique et agronomique précisée. Son introduction s’est faite en fonction de la loi de Zohary par le biais probable du cheptel ovin provenant clandestinement du Maroc voisin.

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Publié le 16 novembre 2013
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Langue Français

Extrait

ISSN : 2105‐0503

numéro 5 (2013)

http://poiretia.maghreb.free.fr/

POIRETIA, la revue naturaliste du Maghreb

Premier témoignage sur la présence de Gypsophila pilosa Huds.
en Algérie

Choukry KAZITANI(1)

1) Département des Sciences agronomiques et des Forêts ; Faculté des Sciences de la Nature et de la Vie, des
Sciences de la Terre et de l’Univers ; Université Abou Bekr Belkaïd ; B.P. 119, Tlemcen 13000, Algérie.
Courriel : yahoo.comka _ @
zi tc

Résumé
Gypsophila pilosa Huds., une Caryophyllaceae nouvelle pour la flore dAlgérie, de distribution irano‐anatolienne et
méditerranéenne a été identifié pour la première fois en Algérie au milieu des moissons sur sols sablo‐limoneux du
bassin agricole de Tlemcen. La présence de cette espèce en Algérie remplit le vide entre le Maroc et la Tunisie.
Lespèce est décrite et sa signification écologique et agronomique précisée. Son introduction sest faite en fonction de
la loi de Zohary par le biais probable du cheptel ovin provenant clandestinement du Maroc voisin.

Abstract : First evidence on the presence of Gypsophila pilosa Huds. in Algeria
Gypsophila pilosa Huds., a Caryophyllaceae new for the flora of Algeria, of Irano‐Anatolian and Mediterranean
distribution was recorded for the first time in Algeria on sandy‐loam wheat fields in the agricultural basin of Tlemcen.
The occurrence of this species in Algeria fills the gap between Morocco and Tunisia. The species is decribed and its
ecological and agronomical signification precised. Its introduction was made in terms of Zoharys Law probably
through ovin livestock clandestinely introduced from the neighbouring Morocco.

Manuscrit soumis le 06 juin 2013, accepté le 21 septembre 2013, mis en ligne le 14 octobre 2013

Introduction
En procédant à des relevés lofstriuesiq au niveau des parcelles céréalières du bassin agricole de
Tlemcen, jai été fort étonné de trouver une espèce de hplyalecCraoyea dont les caractères (les
ramifications dichotomiques notamment) mont paru répondre à ceux de Gypsophila L. dans un champ de
blé au sol sablo‐limoneux. Cette famille botanique est représentée au niveau mondial par 87 genres et 2300
espèces réparties dans les régions tempérées et méditsenarreneén de lhémisphère Nord, et au niveau de
la flore dAlgérie par 33 genres et 148 espèces. Comment ne pas être étonné puisque des 126 espèces que
compte le genre Gypsophila à diontubirtsi prinlemecipatn irano‐touranienne mais aussi éeanenndimérrte
et pontique (WILLIAMS 1989), aucune na été signalée par QUEZEL & SANTA (1962‐1963) en Algérie. Il sagit de
Gypsophila pilosa Huds. binôme retenu valide en face de la synonymie suivante : Saponaria porrigens L. =
Gypsophila porrigens (L.) Boiss. suivant en cela le traitement nomenclatural de Med‐Cheklist (GREUTER et al.
1984). Nous considérons comme erronée la synonymie avec Gypsophila viscosa Murray telle préconisée par
LE HOUEROU (1995), il sagit dune toute autre espèce connue de Turquie, Syrie, Israël‐Palestine, Jordanie et
Iraq (MOUTERDE 1966, FEINBRUN‐DOTHAN & DANIN 1998) mais absente du domaine maghrébin‐ne.tirearénméd
Gypsophila pilosa Huds. était antérieurement connue de Turquie (KORKMAZ & ÖZÇELIK 2012), Syrie
(MOUTERDE 1966), Palestine (FEINBRUN‐DOTHAN & DANIN 1998), Libye (MAIRE 1963), Italie (PIGNATTI 1982),
Espagne (ROLLAN 1983). Il y a près de 25 ans, cette espèce a commencé à connaître une grande expansion
dans les pays snéenarretidém en colonisant les biotopes cultivés et plus tnpaicrtièulmere les moissons :

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‐ a) au Maroc oriental (plaine dOujda), dans la limite la plus occidentale de son aire de répartition,
signalée par CHAVANON (1989);
‐ b) en Égypte (Assiout), dans la limite la plus méridionale de son aire de répartition, signalée par EL
NAGGAR (2002).
La présence de ce taxon en Algérie (secteur euiqphraoggétohyp oranais, sous‐secteur des plaines
littorales O2) remplit donc le vide dans sa birtsidnoitu entre la Tunisie et le Maroc. Ce dernier pays forme, il
est vrai, une zone directement contiguë au bassin agricole de Tlemcen (figure1).

Figure 1. Distribution actuelle (étoile) de Gypsophila pilosa en Algérie et au Maroc. O1, sous‐
secteur des Sahels littoraux ; O2, sous‐secteur des Plaines ltoitleras ; O3, sous‐secteur de lAtlas
Tellien, H1, sous‐secteur des Hauts Plateaux oranais et algérois.
Figure 1. Current distribution (star) of Gypsophila pilosa in Algeria and Morocco. O1, Littoral Sahels
phytogeographic subdivision ; O2, Littoral Plains icphraphytogeog subdivision ; O3, Tellian Atlas
phytogeographic subdivision ; H1, Oranian and Algerian Highlands.

Le bassin agricole de Tlemcen est formé par une série de hautes plaines intra‐telliennes coincées entre
le rebord septentrional des Monts de Tlemcen (des causses évoluant à partir denviron 800 m daltitude) et
le pied sud des Monts des Trara (200 m daltitude). Ces fossés tectoniques ont été remblayés par des
dépôts alluviaux marins (puissants bancs alternés de marnes bleues et de grès friables du Miocène) puis
lacustres au nord (marnes et calcaires lacustres du Pliocène) puis disséqués en lanières par les affluents de
lOued Tafna (GUARDIA 1975). Soulignons le fait que la plaine dOujda est une extension naturelle du bassin
agricole de Tlemcen. La pluviosité moyenne annuelle varie de 300 à 600 mm/an. Environ 80% de la surface
agricole utile est vouée à la lucierutcéalré du type : jachère pâturée, jachère travaillée ou jachère cultivée

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(légumineuses) ; blé dur, blé tendre ou orge. Cette région a été précédemment balayée par des relevés
phytosociologiques effectués par lauteur pour une étude giquelherboloam et qui nont pas révélé la
présence de cette espèce (KAZI TANI 2011).

Figure 2. Plante adulte de Gypsophila pilosa dans un champ de blé à Ben Guellal, Tlemcen, Algérie
(WGS84, 35°0157 N, 1°1720 W, 320 m). (Photo : C. Kazi Tani, 27/05/2013).
Figure 2. Gypsophila pilosa mature plant in a wheat field in Ben Guellal, Tlemcen, Algeria (WGS84,
35°0157 N, 1°1720 W, 320 m). (Photo : C. Kazi Tani, 27th/05/2013).

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Figure 3. a, tige fleurie ; b, section de tige ; c, poil articulé ; d, fleur ; e, pétale ; f ; calice fructifère ;
g, graine (dessin original de C. Kazi Tani).
Figure 3. a, flowering stem ; b, stem section ; c, articulate hair ; d, flower ; e, petal ; f ; fruiting
calyx ; g, seed (original drawing by C. Kazi Tani).

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Description de Gypsophila pilosa Huds.
Lespèce (figure 2) appartient à la famille des aChyllryopeacea qui est la quatrième famille botanique par
ordre dimportance de sa ionipatrticpa à la flore du secteur ihpaeuqogytgréoph oranais (capitalisant 94
espèces, soit 5,30% de leffectif global) après celles des Asteraceae, Fabaceae et Poaceae. Cest aussi la
cinquième famille botanique la plus riche en espèces adventices (24 espèces arvicoles, soit 5,65% de
leffectif total) dans ce secteur oggéphraptohyeuqi (KAZI TANI et al. 2010, KAZI TANI 2011).
Gypsophila pilosa fait partie de la sous‐famille des Silenoideae et la Tribu des Diantheae. Par la forme
tubulaire‐campanulée du calice et laspect ovoïde à globuleux de la capsule, il appartient à la section
Hagenia (Moench.) Boiss (BARKOUDAH 1962).
La description de lespèce et de son cycle biologique ainsi que les esaphitogrohp et les dessins à léchelle
que nous présentons ici sont basés sur les bsovaerontis que nous avons fait sur des échantillons frais
récoltés par nos propres soins confrontés avec la biephliibraog disponible (MAIRE 1963, MOUTERDE 1966,
ZOHARY 1966, FENNANE et al. 1999 NOTAMMENT). Signalons quau niveau nomenclatural, les épithètes latins
donnés à lespèce ont une valeur descriptive et désignent bien la plante. En effet, porrigens veut dire étiré,
allongé alors que pilosa veut dire couvert

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