(C,)Toronto ON M5S 1V5OUNCIL OF E F (416) 964-2551… (416) 964-2296JTROISIÈMES ASSISES PANCANADIENNES DE L’ÉDUCATIONL’éducation et la vie : transitionsSt. John’s (Terre-Neuve)ÉCOLE ET CIVISME : UNE ÉTUDELes transitions au système scolaire et au sein de ce même systèmeLes opinions exprimées dans le présent document ne sont pas nécessairement celles de laFédération canadienne des enseignantes et des enseignants, ni du Conseil des ministresde l'Éducation (Canada).et document rédigé par Gerald Caplan pour le sous-thème sur Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants Coordination du document d’appui assurée par la28-30 mai 1998 cmec@cmec.caANADA C DUCATION INISTERS OF M CBureaux 5-200 ANADA DUCATION 'É ONSEIL DES MINISTRES DE L C252, rue Bloor OuestÉCOLE ET CIVISME : UNE ÉTUDESYNTHÈSEil’histoire canadienne pas plus que sur l’histoire à enseigner à nos enfants.canadienne. L’ennui, c’est que personne ou presque ne s’entend sur les valeurs qui définissentprogrammes d’histoire pour transmettre aux jeunes les valeurs consacrées dans l’histoireOn compte souvent sur les cours de sciences humaines et en particulier sur lesque se répercuter sur l’idée qu’a l’élève de ce qui lui a été dit à l’école.économique aux dépens de la survie de l’environnement. Une telle dissonance cognitive ne peutracisme, le sexisme et un système de valeurs qui, presque invariablement, privilégie la croissancemalhonnêteté, l’incivilité, l’injustice sociale, ...
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Toronto ON M5S 1V5
OUNCIL OF E F (416) 964-2551
… (416) 964-2296
J
TROISIÈMES ASSISES PANCANADIENNES DE L’ÉDUCATION
L’éducation et la vie : transitions
St. John’s (Terre-Neuve)
ÉCOLE ET CIVISME : UNE ÉTUDE
Les transitions au système scolaire et au sein de ce même système
Les opinions exprimées dans le présent document ne sont pas nécessairement celles de la
Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants, ni du Conseil des ministres
de l'Éducation (Canada).
et document rédigé par Gerald Caplan pour le sous-thème sur
Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants
Coordination du document d’appui assurée par la
28-30 mai 1998
cmec@cmec.ca
ANADA C DUCATION INISTERS OF M C
Bureaux 5-200 ANADA DUCATION 'É ONSEIL DES MINISTRES DE L C
252, rue Bloor OuestÉCOLE ET CIVISME : UNE ÉTUDE
SYNTHÈSE
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l’histoire canadienne pas plus que sur l’histoire à enseigner à nos enfants.
canadienne. L’ennui, c’est que personne ou presque ne s’entend sur les valeurs qui définissent
programmes d’histoire pour transmettre aux jeunes les valeurs consacrées dans l’histoire
On compte souvent sur les cours de sciences humaines et en particulier sur les
que se répercuter sur l’idée qu’a l’élève de ce qui lui a été dit à l’école.
économique aux dépens de la survie de l’environnement. Une telle dissonance cognitive ne peut
racisme, le sexisme et un système de valeurs qui, presque invariablement, privilégie la croissance
malhonnêteté, l’incivilité, l’injustice sociale, la concurrence implacable, la violence généralisée, le
télévisé, les élèves sont tout aussi susceptibles d’être confrontés à un monde où règnent la
sexuelle et la dégradation de l’environnement». Pourtant, en regardant n’importe quel journal
sociale et de la coopération et la résolution de combattre la violence, le racisme, l’inégalité
appropriées évoquent «un certain sens de l’honnêteté, de la vérité, de la civilité, de la justice
défenseurs les plus acharnés de l'importance pour les écoles de transmettre aux élèves des valeurs
monde extérieur une réalité tout à fait opposée à celle qui leur est dépeinte en classe. Souvent, les
les mêmes messages que ceux véhiculés par l’école. À vrai dire, les enfants voient souvent dans le
multiples sources chaque jour et que ces informations, tant s’en faut, ne transmettent pas toutes
N’oublions pas non plus que nos enfants sont bombardés d’informations provenant de
pour un bon développement.
nombreuses et diverses opinions qu’ont les Canadiens et les Canadiennes des moyens à prendre
personnel fait obstacle au développement de la collectivité et comment l'on peut concilier les
constitue un membre de la société instruit et cultivé, ce qui se produit lorsque le développement
leurs propos, laissant à l’enseignante et à l'enseignant assiégés le soin de déterminer ce qui
de leur collectivité et du pays tout entier». Les ministres réunis ont, par prudence, omis de définir
de développement personnel et professionnel, participent à l’essor socio-économique et culturel
société dont les membres sont instruits et cultivés et qui, tout en atteignant leurs propres objectifs
des ministres de l’Éducation (Canada), par exemple, a déclaré que «notre avenir dépend d’une
convenables ou “correctes” pour les Canadiens et Canadiennes, peu importe leur âge. Le Conseil
nombreuses raisons. D'abord, personne ne semble s’entendre sur ce que sont les valeurs
La difficulté de la tâche est bien plus grande que beaucoup ne l'imaginent, et ce, pour de
droit de se demander si, de nos jours, ces attentes sont réalistes.
élèves certaines valeurs et de développer une prédisposition à l’engagement civique. On est en
répondre aux exigences. De tout temps, on a demandé aux écoles notamment d’inculquer à leurs
La société exige beaucoup des écoles sans toujours se demander si elles sont capables de
30 mars 1998
Gerald Caplano
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THÈME N 1 : QU’EST-IL RÉALISTE POUR LES ÉCOLES DE FAIRE AFIN D’AIDER LES
ENFANTS À SE PRÉPARER À LA VIE ET À DEVENIR DES CITOYENS ET DES
THÈME N 2 : EXISTE-T-IL DES VALEURS PARTAGÉES PAR L’ENSEMBLE DE LA
À SES ÉLÈVES?
THÈME N 3 : QUELLE INCIDENCE LES VALEURS ET LES PRIORITÉS D’ORDRE
ii
COMMERCIAL ONT-ELLES SUR LA PERSPECTIVE DES ÉLÈVES AUJOURD’HUI?
POPULATION CANADIENNE QUE L’ÉCOLE DEVRAIT ESSAYER DE TRANSMETTRE
CITOYENNES RESPONSABLES?
Thèmes de discussion :
obstacles et à ces contraintes.
doivent réussir, il faut qu’ils définissent une stratégie qui leur permette de s’attaquer à ces divers
meilleur sens de leurs responsabilités démocratiques en tant que citoyens et citoyennes. Mais s’ils
d'éducation est tout désigné pour cultiver chez nos enfants des valeurs plus appropriées et un
Néanmoins, de nombreux observateurs respectables continuent de penser que le système
sérieux tous les propos tenus sur la démocratie et la justice sociale.
se multiplient, certains critiques estiment qu’il est naïf de croire que les élèves prendront très au
les élèves baignent dans un milieu vivement concurrentiel et que les partenariats entreprise-école
Enfin, comme les valeurs d’ordre commercial sont portées au pinacle de nos jours, comme
y arrivent défavorisés.
caractère inégal, les enfants provenant de milieux aisés s’en sortant beaucoup mieux que ceux qui
passe souvent par une soumission à l’autorité. En même temps, les écoles sont essentiellement à
strictes que dans le triste vieux temps, les enfants apprennent encore de nos jours que le succès
Après tout, dit-on, les écoles sont très autoritaires de nature et même si elles ne sont pas aussi
établissements crédibles pour inculquer à leurs élèves un sens de la justice sociale et du civisme.
Certains se demandent également si le rôle et la structure mêmes des écoles en font des
consensuelles lorsqu’elles ne semblent plus exister (si tant est qu’elles aient jamais existé)?
demande de définir leurs propres valeurs. Comment alors transmettre aux élèves des valeurs
ressentent à l'heure actuelle une certaine “confusion” et une certaine “ambivalence” lorsqu’on leur
Dans le même ordre d’idées, d’autres considèrent que les Canadiens et les CanadiennesAu Haut-Canada, l’aristocratie
se voyait rabrouée, sa philosophie conspuée
l’ignorance a tendance à ne pas respecter
les limites de la propriété et à se faire sentir
même dans les beaux quartiers.
Les jeunes filous, incultes et mal élevés
versaient dans la luxure, le crime, la vulgarité
et autres bêtes activités qui agrémentaient leur oisiveté,
au grand dam des grandes dames et de leurs maris distingués.
Les plaintes tombaient des lèvres pincées :
«Les jeunes d’aujourd’hui sont dévergondés;
ils nous ruinent notre société,
le savoir saura leur imprimer un grain de civilité.
Par l'écriture, la lecture, la culture,
ils seront moins tournés vers la débauche et l'hostilité.
Ainsi, au-dessus des tasses de thé de la fleur de la société
est née l’école publique pour la plèbe empoussiérée.
adaptation française d’un texte de Hugh Oliver
À quoi sert l’école? Quel objectif ou quels objectifs devrait-elle viser? Comment la
société tranche-t-elle ces questions? Ses attentes à l'égard de l'école sont-elles
réalistes? L’école exerce-t-elle également d’autres fonctions qui ne sont pas bien
comprises?
Dès le début, la population s'est interrogée sur les objectifs pertinents que l’école
devrait poursuivre, comme l’indique le petit poème ci-dessus. On a toujours placé de
grands espoirs en l’éducation formelle, ce qui explique les déceptions qu’elle a de tout
temps engendrées. Pour reprendre l’idée immortalisée par ce grand humoriste
populaire américain qu’était Will Rogers : les écoles ne sont plus ce qu’elles étaient et
ne l’ont jamais été. Cet humoriste nous rappelle que l’âge d’or de l’éducation auquel
certains pensent avec nostalgie, une ère où la limpidité et le consensus régnaient, n’a
jamais vraiment existé. Comme le note la professeure Rebecca Coulter de l’University
of Western Ontario, les désaccords sur les objectifs à poursuivre par l’école sont loin
d’être nouveaux :
Les arguments avancés à propos de l’utilité de la scolarisation, à savoir, la
formation du caractère, la réforme sociale, le patriotisme/nationalisme et le
civisme, la prospérité économique, la formation professionnelle ou la formation
en cours d’emploi, persistent sous des formes presque similaires au XIX et au
XX siècle, tout comme les critiques formulées à l'endroit des objectifs énoncés.
C’est une perspective utile, car elle nous rappelle que notre génération n’aura
vraisemblablement pas le dernier mot sur ce sujet. Bien au contraire. De nos jours, les
exigences qui pèsent sur l’école ne cessent de se multiplier, sont souvent
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contradictoires et fréquemment écrasantes. Il est révélateur de constater qu'il est
devenu très difficile ces derniers temps de dresser une liste complète des diverses
tâches assignées à nos écoles par les uns ou les autres, car il est impossible de ne
pas en oublier. Je propose pourtant la liste suivante en m’empressant de présenter
mes excuses à ceux ou à celles dont j’aurais, par inadvertance, omis de citer le
domaine d’intérêt :
• Enseigner les matières fondamentales
• Enseigner le développement intellectuel
• Transmettre une grande quantité de données substantielles
• Favoriser le désir d’apprendre
• Préparer généralement à l’emploi et au cheminement de carrière
• Enseigner des aptitudes précises liées au travail
• Enseigner l’autonomie et la collaboration
• Préparer à bien vivre dans un monde concurrentiel
• Renforcer l’équité
• Cultiver l’esprit d’entreprise
• Inculquer des valeurs personnelles et publiques
• Développer le sens du civisme démocratique
Parallèlement, on s’attend souvent à ce que l’école assume certains fardeaux
lorsque la société en général ne peut trouver de meilleure façon de s’attaquer aux
problèmes, par exemple : compenser en cas de mauvais traitements par les parents ou
lorsque les enfants proviennent de milieux appauvris ou qu’ils sont mal nourris; se tenir
au courant des dangers que présentent les maladies