Sur les traces des Fils de l Afrique
194 pages
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Sur les traces des Fils de l'Afrique

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Description

Qui sont les trois fils de l'Afrique? Notre aide-mémoire, qui s'appuie sur les résultats les plus récents de la génétique, présente l'ensemble des peuples qui font l'Afrique, leur histoire et leur culture: Pygmées, Khoisan, Bédouins, Touaregs, Maures, Peuls, Nilotes, Méditerranéens, Bantous et bien d'autres. Indispensable pour mieux comprendre ce territoire en pleine révolution, ce livre nous amène à la recherche des origines des peuples Africains..

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 02 avril 2018
Nombre de lectures 141
Licence : En savoir +
Paternité, pas d'utilisation commerciale
Langue Français
Poids de l'ouvrage 21 Mo

Extrait

Edité le 6 septembre 2014 sur YOUSCRIBE
Préface Nous vivons un monde formidable dans lequel, grâce à internet, chacun a accès de chez lui à une information presque illimitée, soit directement, soit en se faisant livrer des livres. On peut ainsi, avec de la patience, s’improviser expert dans n’importe quel domaine, puis mettre en ligne le résultat de ses recherches. On trouve donc un peu n’importe quoi sur le net, y compris les pires horreurs. Après trois ans de weekends et de vacances largement consacrés à cet exercice, j’ai le plaisir de terminer cet ouvrage consacré aux Peuples Africains. Hier, mon fils Martin a mis la dernière touche à la belle couverture, avec ce titre que je lui dois également :AideMémoireŔles sur traces des Fils de l’Afrique.Mon autre fils Nicolas, à qui j’offrais une version draft il y a quelques mois, pour ses 17 ans, m’a encouragé à terminer, m’assurant que mêmeses copains seraient intéressés !
Et mon ami Michel Detay, avec qui nous avons partagé, alors jeunes, quelques années en Afrique, m’a dit en plaisantant que c’était « la nouvelle bible africaine ».Un grand merci à tous les trois pour leur support. Quel que soit son succès, et je ne me fais pas beaucoup d’illusions, c’est en tous cas avec beaucoup de plaisir que j’aurais fait cette synthèse des connaissances sur un sujet qui m’a passionné.Mieux connaitre l’Afrique, c’est mieux se connaitre. Et se rappeler que nous sommes sur Terre une seule et grande famille.
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IntroductionEn Afrique comme ailleurs,plus qu’ailleurs peutêtre, la notion de Peuple est difficile à cerner. La première définition de Peuple donnée par le Larousse est un «ensemble de personnes vivant en société sur un même territoire et unies par des liens culturels, des institutions politiques : Le peuple français. (Le peuple est, avec le territoire et l'organisation politique, l'un des trois éléments constitutifs de l'État.) ». Il existe en Afrique des Etats et on peut sans équivoque parler du peuple Camerounais comme on parle du peuple Français. Mais il existe aussi des communautés, petites ou grandes, qui, ignorant les frontières des Etats, n’en ont pas moins une vraie identité. On pourra retenir dans ce cas la deuxième définition donnée par le Larousse : «Communauté de gens unis par leur origine, leur mode de vie, leur langue ou leur culture. »Cette définition reste ouverte en ce qui concerne la taille, la « granulométrie » des communautés considérées. Si on se réfère à la langue, le site « Ethnologue » [30] recense 2146 langages vivants en Afrique, soitpour 938 millions d’habitant, en 1 moyenne un langage pour 437 000 personnes . A chaque langage, on associe en général une « ethnie », et Wikipédia en liste plusieurs centaines. Décrire plusieurs centaines d’ethnies, les regrouper, est une tâche ardue, à laquelle que se sont consacrés plusieurs experts. Pour débuter la nôtre, rentrons dans la légende.
1 Le même sitenous apprend qu’il existe en Europe un langage pour 25,6 millions de personnes et dans le Pacifique un langage pour 26 000 personnes.
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Les trois filsDans son beau livreAFRICA[63],John Reader mentionne une légendeKikuyulaquelle selon vieil homme (ou un dieu pour« un certains), sentant sa fin proche, envoya chacun de ses fils parcourir le monde avec un cadeau lui permettant de s’établir.Le premier reçu uneflèche, et partit vivre de sa chasse ; il donna naissance au peuple des Dorobo. Au deuxième était réservée unehoue. Il apprit vite à labourer la terre et faire pousser des récoltes : ce furent les Kikuyu. Le troisième, à qui avait été destiné unbâton, se mit à garder le bétail et de lui descendent les Masaï. » Ce sont ces trois fils qui nous conduiront dans notre segmentation des peuples de l’Afrique: Dans notre histoire, les Héritiers de la Flèche, chasseurscueilleurs, seront : I.Pygmées les II.lesKhoisanIII.les ChasseursCueilleurs de l’EstLes Héritiers du Bâton, éleveurs, seront : IV.les Bédouins V.les Touaregs VI.les Maures VII.les Peuls VIII.les Nilotes Les Héritiers de la Houe, agriculteurs, seront : IX.les habitants de la vallée du Nil X.les Méditerranéens XI.les Africains de l’OuestXII.les TchadoSoudaniques XIII.les Africains du Centre XIV.les habitants de la Corne de l’AfriqueXV.les Bantous
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Ne suisje pas un Homme et un Frère ? The Official Medallion of the British AntiSlavery Society (1795)
Les limites des classifications D’aucuns ont soulignédifficultés de regrouper les hommes en les catégories et le danger d’une utilisation abusive des notions de race, d’ethnie, de tribu, peuplade, clan ... L’horreur de l’esclavage passé comme le racisme « ordinaire » actuel nous conduisent dans ce domaine à la plus grande prudence. Pourtant, en Afrique comme ailleurs, les liens culturels dont témoignentle mode de vie ou l’art, les liens ancestraux dont témoignent la génétique et la tradition, les familles linguistiques, sont des réalités qui peuvent être utiles aux hommes et à leur devenir. Les ignorer serait une forme de reniement du passé. Le tout est de bien se rappeler quelques évidences : se ressembler ne veut pas dire être identiques : chaque homme est unique. : laêtre différent ne veut pas dire être supérieur ou inférieur richesse est dans la diversité. la notion de peuple n’estpas figée: l’Histoire, la génétique, la linguistique, nous enseignent que le métissage est de règle, aussi rien n’empêche un individu de se considérercomme appartenant à plusieurs peuples à la fois. Comme nous sommes tous d’origine africaine, cette étude des peuples n’est qu’une belle Histoire de famille.Il est doncclair que notre classification n’a rien d’univoque. Elle permet toutefois de donner quelques repères historiques, culturels ou génétiques, quelques traits de civilisation qui permettent de dessiner une image de l’Afrique dans son unité et sa diversité.
Nous nous sommes pour cela appuyés sur les travaux de nombreux auteurs cités en bibliographie, dont quatre, détaillés ciaprès, sont fondamentaux.Murdock, Tishkoff, GreenbergetDenyer.
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Carte des groupes de Murdock
George Peter Murdock : une approche holistique
En 1959,Murdockun travail de référence  publie que nous utiliserons largement:Africa, its peoples and their cultural History [57]. Murdockregroupe les Africains en 44 groupes regroupés en 10 Parties. Nous reprenons la numérotation de son livre, de 8 à 55:
African Hunters 8Pygmies 9Bushmen and Their Kin 10East African Hunters Sudanic Agricultural Civilization 11Nuclear Mande 12Voltaic Peoples 13Plateau Nigerians North African Agricultural Civilization 14Ancient Egyptians 15Berbers 16Saharan Negroes and the Caravan Trade 17Negroes of the Sudan Fringe 18Punic and GrecoRoman North Africa Synthesis in the Nile Corridor 19Nubians 20Nuba 21Prenilotes 22Central Ethiopians 23Sidamo Peoples Southward Expansion of the Cushites 24Southern Cushites 25Megalithic Cushites 26Ancient Azanians Cultural Impact of Indonesia 27Malagasy 28Central Sudanic Peoples 29Eastern Nigritic Peoples 30Cameroon Highlanders
31Southern Nigerians 32Twi 33Kru and Peripheral Mande 34Senegambians Expansion of the Bantu 35Northwestern Bantu 36Equatorial Bantu 37Mongo and Luba 38Central Bantu 39Northeast Coastal Bantu East African Pastoralism 40Beja 41Afar and Somali 42Galla (Oromo) 43Nilotes Spread of Pastoralism to the Bantu 44Kenya Highland Bantu 45Interlacustrine Bantu 46Tanganyika Bantu 47Middle Zambesi Bantu 48Southwestern Bantu 49Shona and Thonga 50Nguni 51Sotho North and West African Pastoralism 52Bedouin Arabs 53Tuareg 54Baggara 55Fulani
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Son travail est issu d’une approche empirique multidisciplinaire, qui utilise les données disponiblesà l’époquedans les domaines géographiques, historiques, anthropologiques, linguistiques et économiques (agriculture, élevage). Murdockdresse de plus unIndex of Tribal Namesde plus de 6000 2 entrées . Le tableau cicontre donne les correspondances entre notre classification et celle deMurdock. On notera que nous avons adopté la classification deMurdockà deux différences près : des regroupements, principalement pour les chapitres suivants : XI.les Africains de l’Ouest(7 groupes), XIV. les Habitants de la Corne de l’Afrique(7 groupes), XV. les Bantous (15 groupes), des subdivisions, principalement pour les groupes suivants : 13. Plateau Nigérians,répartis entreAfricains de l’Ouest et Tchado Soudaniques,52. Bédouin Arabs,répartis entre Bedouins, Maures et Méditerranéens.L’ouvrage deMurdockpar ailleurs de nombreux détails et donne analyses que nous n’avons pas repris.Bien qu’il faille le remettre dans son contexte de 1959, nous en recommandons la lecture.
2 Nous avons repris cet index en fin d’ouvrage car il est très utile pour retrouver la filiation entre les sousgroupes ou synonymes (les noms des populations ont souvent plusieurs orthographes) et l’un des 853 groupes, numérotésxx.xx, que nous avons listé au fil des chapitres du présent ouvrage. Par exemple, si on cherche des renseignements sur lesHigi, on trouve dans l’indexHigi 13.43qui se réfère à13.43Kapsikidu clusterCHADICdu groupe13 Plateau Nigerians, que nous avons rattaché au Chapitre XII Les Tchado Soudaniques.
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Profils génétiques suivant les AAC Africains des populations étudiées par Tishkoff
Répartition des principaux groupes échantillonés
Sarah Tishkoff et les apports de la génétiqueLa remarquable étude del’équipe deTishkoff[74], publiée en 2009, permet de revisiter les travaux deMurdock en les éclairant des données récentes de la génétique. En scrutant 1327 marqueurs génétiques chez 2432 Africains parmi 113 populations, cette équipe a déterminé statistiquement 14 groupes génotypiques ouAAC(pourAssociated Ancester Cluster) à qui sont donné les noms des groupes ethnolinguistiques dans lesquels ils dominent. Chacun des 14AAC Africainsest représenté par une couleur :
Le génome de chaque individu comprend une proportion variable de chacune de cesAAC,qui permet de le caractériser. On peut ainsi analyser la composition génétique d’une population ou d’un groupe de populations, ce qui permet de mieux en comprendre les liens de parenté et les métissages. La carte cicontre montre clairement une répartition par grandes aires géographiques des principauxAACAfricains :Saharan/Dogonau Nord,Niger Kordofancentre, au Cushitic àl’est,S. African Khoesan/Mbutiau sud. Audelà de cette métarépartition, la règle universelle est bien entendu celle de la mixité, des mélanges entreAAC.
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Profils génétiques suivant les AAC Globaux des 181 populations mondiales étudiées par Tishkoff
Cette même étude a étendu l’analyse génétique à des populations nonafricaines, en intégrant des données d’une étude précédente (Centre d'Étude du Polymorphisme Humain). Au total, 121 populations Africaines et 60 nonAfricaines ont été comparées. La encore, 14Associated Ancester Clusters ont été déterminés au niveau Global. On obtient ainsi une image de la population au niveau mondial.
Parmi lesAACGlobaux, 4 ne sont pas Africains : INDIAN,EASTERN ASIA,OCEANIA ETAMERICAS.Les 4AAC Africains n’apparaissant plus parmi les 14AAC:au niveau Global sont  définies Mbugu, Eastern Bantu et Western Bantuabsorbés parNIGERKORDOFAN;Central Soudanic absorbé parCHADICSAHARAN.
Dans la suite de l’ouvrage, suivant les cas, nous utiliserons : lesAACdéfinies au niveau Africain, notés enitaliqueslesAACdéfinies au niveau Global, notés en MAJUSCULESles deuxniveaux d’analyse (Africain et Global).D’autres études génétiques seront parfois utilisées. Dans tous les cas, il s’agira toutefois de nepas oublier lors de ces analyses que les ressemblances ne permettent pas de déterminer les liens de parenté de manière univoque. Ainsi, en haut du graphique cicontre,la présence d’AACEUROPEAN,correspondant àl’AAC Saharan/Dogon, chez les populations d’Afrique Saharienne,peut s’expliquer: comme étant la trace génétique de la population d’origine africaine ayant migré vers le MoyenOrient et l’Europe.
comme résultant d’un métissage avec desEuropéens et Moyen orientaux ayant migré vers le Sahara et vraisemblablement par une combinaison de ces deux phénomènes migratoires.
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Le graphique cicontre et tableau ciaprès montrent la correspondance avec lesAACet les groupes que nous Africains avons retenus :
Dans ce tableau la couleur bleu foncé indique que l’AAC est déterminant pour le groupe, celle bleu clair indique une présence marquée mais pas dominante. On notera la large répartition desAACCushiticd’une part,Niger Kordofaniand’autre part.
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Les langages africains vers 1500, suivant Greenberg (in Murdock 1959) Légende :1ŔFurian,; 2ŔHamitic, 3Khoisan, 4Kordofanian
Joseph Greenberg et la linguistiqueLa classification des langues en Afrique est une science complexe en évolution. De nos jours [37], on distingue classiquement 4 grands phylums Africains: Khoisan(environ 35 langues) NiloSaharien (environ 200 langues) Afroasiatique ou Afrasien (environ 400 langues) NigerCongo (environ 1400 langues) Cette classification a évolué au cours du temps.
Celui qui a le plus marqué la classification des langues africaines est Joseph Greenberg (19152001) qui a publié entre 1950 et 1983 une séried’articles et un livre en 1963The languages of Africa[34, 35].
Lorsqu’il écrit son livre en 1959,Murdockfait l’éloge des travaux de Greenberg et adopte largement sa classification de l’époque. Murdockliste les groupes suivants, représentés sur la carte cijointe (qui correspond selon l’auteur aux aires linguistiques vers 1500): -Fur -Afroasiatic (Hamitic) -Kanuric -Khoisan -Koman -Kordofan -Maban -MalayoPolynesian (non Africain) -NigerCongo (Nigritic),dontAtlantic, Bantoïd, Adamawa, Ijo, Kwa, Mande et Gur -Songhai -Sudanic, dontCentraletEastern.
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