Image et rituel : à propos des peintures bouddhiques népalaises - article ; n°1 ; vol.54, pg 33-43
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Arts asiatiques - Année 1999 - Volume 54 - Numéro 1 - Pages 33-43
The article describes Nepalese Buddhist paintings which depict the celebration of the ritual of initiation performed for men and women when they reach the age of seventy-seven years, seven months and seven days (Sanskrit bhimaratha or Newari bura jyanko). On this occasion both paintings and bronzes are commissioned and all surviving examples of such paintings are Buddhist. This ritual was depicted in Nepalese paintings from the 15th up to the 19th century. The author gives a detailed description of a painting dated 1433, which was restored in 1666, illustrating the celebration of this ritual in Kathmandu, by a family of Buddhist traders. From an iconographic point of view, the author shows the link between the goddess Usnisavijaya and the stupa of Svayambhu, the monument most popular among the Newar Buddhists and the main object of cult. Besides their exceptional aesthetic qualities, the Nepalese paintings of the Malla period described in this article are cultural and historical documents.
L'article décrit les peintures népalaises bouddhiques qui illustrent la célébration du rituel d'initiation accompli pour les hommes et les femmes néwar qui ont atteint l'âge de soixante-dix-sept ans, sept mois et sept jours (sanskrit bhimaratha ou néwari bura jyanko). Ce rituel a été représenté dans les peintures népalaises à partir du XVe siècle jusqu'à la fin du XIXe siècle. L'auteur donne une description détaillée de la plus ancienne peinture datée 1433, refaite en 1666, illustrant la célébration de ce rituel à Kathmandu par une famille de marchands. Du point de vue iconographique, on met en évidence le lien entre la déesse Usnasavijaya et le stupa de Svayambhu, le monument le plus populaire parmi les bouddhistes néwar et le principal objet de culte. En dehors de leurs qualités esthétiques exceptionnelles, les peintures népalaises de l'époque Malla présentées dans cet article sont des documents à la fois historiques et culturels.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1999
Nombre de lectures 59
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Anne Vergati
Image et rituel : à propos des peintures bouddhiques népalaises
In: Arts asiatiques. Tome 54, 1999. pp. 33-43.
Abstract
The article describes Nepalese Buddhist paintings which depict the celebration of the ritual of initiation performed for men and
women when they reach the age of seventy-seven years, seven months and seven days (Sanskrit bhimaratha or Newari bura
jyanko). On this occasion both paintings and bronzes are commissioned and all surviving examples of such paintings are
Buddhist. This ritual was depicted in Nepalese paintings from the 15th up to the 19th century. The author gives a detailed
description of a painting dated 1433, which was restored in 1666, illustrating the celebration of this ritual in Kathmandu, by a
family of Buddhist traders. From an iconographic point of view, the author shows the link between the goddess Usnisavijaya and
the stupa of Svayambhu, the monument most popular among the Newar Buddhists and the main object of cult. Besides their
exceptional aesthetic qualities, the Nepalese paintings of the Malla period described in this article are cultural and historical
documents.
Résumé
L'article décrit les peintures népalaises bouddhiques qui illustrent la célébration du rituel d'initiation accompli pour les hommes et
les femmes néwar qui ont atteint l'âge de soixante-dix-sept ans, sept mois et sept jours (sanskrit bhimaratha ou néwari bura
jyanko). Ce rituel a été représenté dans les peintures népalaises à partir du XVe siècle jusqu'à la fin du XIXe siècle. L'auteur
donne une description détaillée de la plus ancienne peinture datée 1433, refaite en 1666, illustrant la célébration de ce rituel à
Kathmandu par une famille de marchands. Du point de vue iconographique, on met en évidence le lien entre la déesse
Usnasavijaya et le stupa de Svayambhu, le monument le plus populaire parmi les bouddhistes néwar et le principal objet de
culte. En dehors de leurs qualités esthétiques exceptionnelles, les peintures népalaises de l'époque Malla présentées dans cet
article sont des documents à la fois historiques et culturels.
Citer ce document / Cite this document :
Vergati Anne. Image et rituel : à propos des peintures bouddhiques népalaises. In: Arts asiatiques. Tome 54, 1999. pp. 33-43.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1999_num_54_1_1431Anne Vergati
CNRS
Image et rituel :
À propos des peintures bouddhiques népalaises
Le bhïmaratha, rite de passage
paubha) (1482-1768). divinités Les peintures du datent bouddhisme Elles de népalaises représentent la seconde vajrayâna de forme époque souvent ou de rectangulaire de l'hindouisme des la dynastie mandala, (patta et, Malla parfdes ou dans le monde des dieux
ois, des monuments. Les peintures népalaises d'origine boud Certaines peintures ont été commandées à l'occasion de la
dhique dominent par leur nombre. Les mandala étaient avant célébration d'un rituel ou lors de la restauration d'un monum
tout des supports de méditation dans les monastères boud ent. Le rituel célébré pour les hommes et pour les femmes
dhiques. Ces peintures étaient accrochées soit sur les murs qui ont atteint l'âge de soixante-dix-sept ans, sept mois et sept
des temples ou des monastères, surtout au premier étage où jours, est appelé en sanskrit bhimaratha et en néwari burâ
l'on garde d'habitude les statues des dieux et des déesses aussi jyanko. Il fait partie des rituels du cycle de la vie : c'est le der
bien hindous que bouddhiques, soit dans les maisons, à l'int nier rituel célébré avant la mort3. Il est accompli aussi bien
érieur des sanctuaires privés tantriques (âgâche). Elles étaient par les Néwar hindous que par les Néwar bouddhistes ; il est
peintes sur des toiles en coton épais, entourées de morceaux regardé comme un rituel bénéfique. Les Néwar considèrent
de tissus en coton uni de couleur foncée. La toile destinée à qu'il s'agit du passage des hommes ou des femmes qui ont
une peinture sacrée était consacrée, avant utilisation, par des atteint un tel âge dans le monde des dieux. Les femmes, même
formules magiques et était imprégnée de poudre de santal et les veuves, célèbrent aussi ce rituel. Pendant la cérémonie,
de camphre1. elles sont habillées en rouge, comme pour les mariages.
Ces peintures rectangulaires, comme d'ailleurs les pein Autrefois, le couple (ou la personne) pour qui on célébrait le
tures murales des monastères, des palais et des temples, rituel était assis dans un petit char (ratha) qui était tiré par les
étaient exécutées par des peintres professionnels, appelés différents membres de la famille ; on faisait le tour du quartier
citrakàra en sanskrit et pu en néwari. Les peintres chargés ou de la localité. Aujourd'hui on tire le chariot en rond soit à
d'exécuter des peintures religieuses à l'intérieur des temples l'intérieur de la maison, soit autour du jardin. Une pûjà est
devaient recevoir une initiation spéciale2. Il est évident que ensuite accomplie dans la maison, où la présence d'un prêtre
pour des images religieuses comme les mandala, les peintres est nécessaire car la célébration implique des offrandes au feu
professionnels devaient suivre les instructions des brahmanes (homa). Le mot bhîma est interprété par les Néwar comme
ou des prêtres bouddhistes {vajrâcàrya) qui s'appuient sur des signifiant une personne forte, puissante, car toute personne
textes comme les Sâdhanamâlâ. Les peintres avaient leurs qui avait atteint l'âge de soixante-dix-sept ans était considérée
propres manuels, donnant les proportions de chaque dieu, comme une personne puissante4. A la fin de cette cérémonie
leurs couleurs, leur nom et leur emplacement. Ils devaient d'initiation, le couple ne doit pas entrer dans la maison par la
ouvrir les yeux des images peintes des dieux et des déesses. porte, mais par la fenêtre du dernier étage. D'habitude on
Les peintures népalaises - ainsi que les statues - présen hisse le chariot où le couple est assis, à l'aide de cordes au pre
tent la particularité suivante: elles portent généralement des mier étage de la maison. C'est une façon symbolique de mont
inscriptions dans le dernier registre, précisant la date d'exé rer qu'il peut aller directement au ciel, plus exactement au
cution, le nom du donateur, les circonstances dans lesquelles paradis d'Amitâbha, appelé Sukhâvatî5. «At times of death a
la peinture a été commandée et, parfois aussi, le nom du more precise destination is aimed at, namely the world {bhu-
peintre. vana) presided over by Amitâbha. This is Sukhâvatî, the realm
of happiness where the bodhisattva who is Amitâbha's son,
Karunâmaya, is also to be found... Karunâmaya saves people
from the sixteen hells and takes them to Sukhàvati6».
Une autre cérémonie peut être célébrée pour les per
sonnes qui ont atteint l'âge de quatre-vingt-trois ans, quatre
Arts Asiatiques, tome 54-1999 33 et quatre jours. Cette cérémonie est appelée Candra- par le port de la roue dans la main droite, et le geste de mois
menace que fait la main gauche. A l'instar de la Vajratàrâ, au- ratha-rohan, 'monter sur le char de la lune'; pour les Néwar,
dessus de laquelle elle se trouve, elle a pour chef de Lignée cette cérémonie signifie qu'une personne a vu la pleine lune
mille fois - le nombre «mille» est symbolique, comme on doit Ratnesa, le Jina jaune» 15. Cet aspect de la déesse à huit bras,
qui est associée dans certains sâdhana à Amitàbha (Sâdha- offrir cent mille stùpa (ou caitya) afin d'acquérir des mérites
pour les prochaines renaissances. Comme les Néwar utilisent namâlâ 2.417), était populaire au Népal, au Tibet, en Mongoli
le calendrier lunaire, l'âge d'une personne est calculé en fonc e16. Dans les peintures tibétaines, la déesse Usnïsavijayâ est
tion des lunaisons : une personne qui a atteint l'âge de quatre- représentée au milieu d'un stùpa17.
vingt-trois ans a vu symboliquement « cent mille » fois la pleine Les Dhàranï, appelées aussi Vidyàràjfiï, «reines de science
[magique]», seraient les plus anciens textes de caractère tan- lune.
trique18. Il s'agit de formules courtes, chargées de pouvoir
magique et souvent employées dans des cas de maladies. La
formule sacrée, dhàranï, la plus connue parmi les N&#

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