LE TEMPLE DU CANNIBALE
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Description

Le temple du cannibale La côte se dessinait lentement à travers l’épais brouillard qui lottait sur la surface parfaitement calme et limpide du leuve ; Adeyobi , attaché pour ne pas dire icelé à la barre par des cordes de chanvre et étroitement surveillé par Dagatar grommela timidement : « Côte en vue ! -Je n’entends pas ! it Dagatar en lui chatouillant le lanc de la pointe de sa lance. -Côte en vue ! hurla Adeyobi. -On t’entend mieux comme ça,sale fripon ! » lui jeta Dagatar. On jeta l’encre et on débarqua. Ashouter it un bref inventaire du matériel et des réserves de nourritures, distribuant les charges à ses diférents compagnons et plaçant des ordres stricts quand à l’entretien des dames leucites et à la surveillance d’Adeyobi. Ce dernier, ligoté et chargé de les conduire vers l’intérieur des terres jusqu’à Oupar,n’inspirait pas coniance ; à la moindre tentative d’escapade, il avait été convenu de le passer au il de l’épée. La nuit déjà tombait sur la côte, s’aventurer dans la jungle se révélant peu judicieux, Ashouter ordonna d’établir un camp sur la plage même. Un feu de camp fut rapidement fait et tous se groupèrent autour. Bientôt leurs ombres se balancèrent comme de frêles danseuses sur la coque sombre du navire secoué doucement par le courant et les cimes austères de la jungle environnante. Aedar quoique éprouvée par le voyage se mit à chanter. Ses compagnes d’abord puis les zahas se turent peu à peu pour l’écouter.

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Publié le 08 novembre 2016
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Langue Français

Extrait

Le temple du cannibale
La côte se dessinait lentement à travers l’épais brouillard qui ottait sur la surface parfaitement calme et limpide du euve ; Adeyobi , attaché pour ne pas dire Icelé à la barre par des cordes de chanvre et étroitement surveillé par Dagatar grommela timidement : « Côte en vue ! -Je n’entends pas ! It Dagatar en lui chatouillant le anc de la pointe de sa lance. -Côte en vue ! hurla Adeyobi. -On t’entend mieux comme ça,sale fripon ! » lui jeta Dagatar.
On jeta l’encre et on débarqua. Ashouter It un bref inventaire du matériel et des réserves de nourritures, distribuant les charges à ses diFérents compagnons et plaçant des ordres stricts quand à l’entretien des dames leucites et à la surveillance d’Adeyobi. Ce dernier, ligoté et chargé de les conduire vers l’intérieur des terres jusqu’à Oupar,n’inspirait pas conIance ; à la moindre tentative d’escapade, il avait été convenu de le passer au Il de l’épée. La nuit déjà tombait sur la côte, s’aventurer dans la jungle se révélant peu judicieux, Ashouter ordonna d’établir un camp sur la plage même. Un feu de camp fut rapidement fait et tous se groupèrent autour. Bientôt leurs ombres se balancèrent comme de frêles danseuses sur la coque sombre du navire secoué doucement par le courant et les cimes austères de la jungle environnante. Aedar quoique éprouvée par le voyage se mit à chanter. Ses compagnes d’abord puis les zahas se turent peu à peu pour l’écouter. Une douce mélopée dans une langue étrange, qu’ils ne comprenaient pas… « Egni Nashal Barawin Deog/ Talaalwin deltunarayin gadolors lofteriem / bundnina pralostt merkim porloweyn daloon… » « Que chante-t-elle Okadar ? demanda Dagatar à son cousin. -Je n’en sais rien. Mais ça a l’air triste… -Une chanson d’amour,qui sait…pour toi Okadar. -Commence surtout pas cousin ! Je ne crois pas ! »
Aedar continuait à chanter,fermant les yeux comme pour mieux expirer les paroles et l’essence même de cette vielle mélopée que lui contait toute petite les nourrices du palais par les rudes nuits d’hiver où elle ne pouvait trouver le sommeil. C’était du vieux leucite dont le sens même lui échappait mais du plus loin qu’elle s’en rappelait,on lui avait raconté que cela traitait du retour au pays natal auprès de l’être adoré, après un long voyage dans des contrées lointaines. Elle chanta encore un long moment dans la nuit puis lentement, sa voix baissa et elle se tut Inalement, les yeux embués de larme. « Ce doit être une très belle chanson, princesse Aedar ! dit Ashouter. -Oui, acquiesça la jeune Ille.Sans doute. On me la chantait le soir dans mon enfance au palais. La langue est fort ancienne et je ne la comprenais pas mais les paroles sont quand même restées gravées dans ma mémoire. -c’est bien alors. ïl est temps de manger avant d’aller nous reposer. La nuit sera longue. Qu’on apporte les gigots de moutons. Rassasions-nous mes amis,la journée a été éreintante et demain le sera sans doute davantage. »
Tout le monde se réjouit du repas ;on mangea joyeusement autour du feu, on chanta d’autres odes anciennes avant d’aller dormir. Demain, il faudrait des forces fraiches pour traverser la jungle vers Oupar.
Okadar faisait rôtir au feu un mince Ilet de viande ;il n’avait pas pris part au repas avec ses compagnons, occupé qu’il était avec Dagatar à établir une mince barrière protectrice de branchages et de pierre autour du camp. Cela leur avait coûté bien trois heures à fouiller à la lisière de la forêt et à disposer ce muret de fortune. Maintenant, il pouvait enIn manger, l’esprit quiet ; les bêtes sauvages qui ne manqueraient pas de venir rôder autour du camp durant la nuit ne les surprendraient pas. Aedar qui l’observait depuis un miment s’approcha doucement. « Tu dois avoir très faim pour ne pas pouvoir dormir comme les autres,Okadar ? Et toi tu dois être très repue pour ne pas pouvoir t’endormir comme tes compagnes ! » Aedar émit un rire léger et toussa. « Je voulais te demander quelque chose, Okadar ? -Je t’écoute… » Le jeune homme ôta le morceau de viande du feu et la porta à sa bouche. Aedar continua : « Ce spectre sur le navire, qu’est-ce que c’était au juste? » Okadar s’essuya la bouche d’un revers de main, un long frisson lui parcourut l’échine. ïl prit son temps pour rééchir avant de répondre : « Son nom est Al-Khursalik. Les anciens du clan parlent de lui comme d’un esprit vengeur envoyé par Baal pour châtier les mécréants… -Un esprit vengeur ? -Oui, une sorte de génie infernal que le dieu a chargé d’assurer sa rétribution ; selon mon père il ne connait ni pitié ni peur… -C’était l’horreur sur le navire ! Je n’ai jamais assisté à une telle barbarie ! -Moi-même je n’y croyais pas Aedar ; Al-Khursalik n’était qu’un mythe inventé par nos aînés pour nous eFrayer. Je n’aurais jamais pensé qu’il puisse exister. Ce qu’il a fait sur le bateau d’Adeyobi m’a également glacé d’eFroi. -Tu penses qu’il ne nous fera pas de mal, Okadar ? -Je ne sais pas… » Les jeunes gens se turent alors tandis que le zaha portait de nouveau le morceau de viande au feu. La chair roussit, la graisse grésilla au contact de la amme. Okadar se sentait fatigué et aFamé mais par-dessus tout il commençait à éprouver la peur de l’incertitude qui se déployait autour de lui en une ombre pesante et menaçante. La trahison d’Adeyobi et la perspective de l’esclavage certain qui les attendait si le pirate avait pu mener à bien son ignoble dessein, avait douché son enthousiasme et refroidi son innocente bravoure. ïl commençait seulement à entrevoir les dangers de ce voyage qui l’avait tant emballé. Adeyobi ne dormait pas. Couché sur le dos, les poignets solidement attachés, il ne savait plus où il en était. Le pirate tout en échafaudant toutes sortes de plan les uns plus insensés que les autres pour s’enfuir, ne pouvait s’empêcher d’éprouver un étrange sentiment au fond de lui-même ; quelque chose qu’il ne parvenait pas encore à déInir. Adeyobi voulait fuir cette nuit même s’il le pouvait, pendant que les zahas dormaient autour de lui, à la lueur faiblarde du feu de camp ; mais une bizarre sensation, comme un pressentiment lui disait qu’en croisant leur chemin, son destin s’était attaché à eux déInitivement. Cela le troublait, le déroutait même,
d’autant plus que la présence des jeunes leucites l’intriguait énormément. Cette odyssée des zahas lions de leurs steppes accentuait son trouble tout comme l’intervention brutale et sanglante du spectre sur son navire qui l’avait terrorisé. Lui qui avait déjà eu aFaire à la magie à travers les petits maléIces que se jetaient entre eux les pirates, n’avait jamais fait face à une telle force, à un tel déchaînement de violence brute, à une telle sauvagerie. ïl en tremblait encore et rien qu’en y repensant il se mit à claquer des dents. « Tonnerre, se dit-il, Adeyobi qu’est-ce qui t’arrive ? Tu deviens gâteux ? Un bruit de raclure contre une pierre lui parvint et il redressa la tête, aux aguets. Juste à temps pour apercevoir une formidable masse noire et velue naissant des ténèbres, atterrir près du feu en bruit lourd. La amme s’éteignit aussitôt .Sa gorge se noua, il cria aussi fort qu’il le put : « Réveillez-vous !!!! Réveillez-vous !!! Viiite ! » Un second bruit de chute lui apprit qu’une deuxième créature était dans le camp. Les zahas s’éveillèrent, surpris de se trouver en plein ténèbres. Un formidable rugissement ébranla tout le camp et déclencha le carnage. Les créatures déchiraient et dévoraient tous ceux qui croisaient leur chemin. Okadar s’ éveilla à l’ instant et aperçut son oncle les cheveux hirsutes qui balançait au-devant de lui un javelot. La main sur son Tadjak il se dirigea vers lui. Ashouter lui désigna un gigantesque masse sombre devant eux qui venait tout juste de décapiter un de ses compagnons. « Qu’est-ce que c’est ?!! » demanda une voix éraillée derrière lui. ïl reconnut la voix d’Aedar, réveillée et eFrayée au milieu de ses compagnes. « Un démon sans doute,sorti tout droit de la jungle ! cria Ashouter. Nous devons le repousser mon neveu. Viens… » Okadar eut un bref regard pour Aedar et suivit son oncle, la lame nue de son glaive levée vers le ciel. Ashouter bondit sur le monstre pour lui porter un coup mais il fut repoussé et alla rouler sur le sable. « Allumez des torches ! hurla Okadar. On ne voit presque rien ! » Autour de lui les cris de douleurs et les râles alternaient avec les rugissements. ïl It un pas en avant, buta sur un corps devant lui et tomba. Se relevant il voulut crier à ses camarades d’apporter des torches quand il sentit un soue brûlant sur sa poitrine ; n’hésitant pas il frappa de toutes ses forces. La bête enragée hurla et lui envoya un terrible coup à la tête. Okadar se sentit soulevé de terre et projeté dans le néant ; il perdit connaissance.
« Okadar ! Okadar ! He Okadar ! » Okadar sortit des limbes. L’esprit embrume, pour reconnaître le visage de son cousin Dagatar penché sur le sien. ïl se releva tant bien que mal et promena son regard autour de lui. A présent le soleil se levait avec l’aube et il pouvait mesurer l’ampleur des dégâts dans le camp : plusieurs cadavres gisaient sur le sable tâché de sang, dans des postures horriIées ; des membres épars, des têtes arrachées traînaient à côté de lances brisées et de boucliers enfoncés. Okadar eut un haut le cœur. « Qu’est-ce que c’était ? demanda-t-il à son cousin. -on ne sait pas ce qui nous a attaqués cette nuit Okadar… - Combien de morts ?
-On a perdu plusieurs de nos frères…Ces démons étaient déchaînés. Mais il y autre chose, Aedar et Adeyobi ont été emportés cette nuit, ainsi que plusieurs des dames de compagnie leucites..» Okadar s’était mis debout à présent et cherchait des yeux son oncle à travers le camp dévasté. « Tu cherches mon père ? demanda Dagatar. -Ou est-il ? - Suis-moi Okadar. » ïls enjambèrent quelques corps sauvagement déchirés, traversèrent pratiquement tout le camp pour Inir par retrouver Ashouter, accroupi avec deux autres zahas en train d’examiner des traces de pattes, larges et profondes dans le sol. Ashouter en le voyant désigna les traces avec véhémence : « Ce sont sans doute les bêtes qui nous ont attaqués la nuit ! Regardez, ces traces mènent à la jungle… » ïl It quelques pas et remarqua à travers l’épais rideau de la végétation une brèche, sans doute créée par les assaillants dans leur fuite. Des branches cassées, des lianes arrachées et encore fraîches jonchaient le sol qui portait à intervalle réguliers vers l’intérieur des terres d’autres traces de pas bien visibles ; le doute n’était plus permis. Ashouter se tourna vers Okadar : « Tu as été visiblement sonné mon garçon et je ne t’obligerai pas à nous accompagner. Reste avec les… _non mon oncle je viendrai avec vous ! Je peux me tenir sur mes jambes tout seul et je suis apte à combattre, je viens ! -Okadar, hesita le chef zaha -Je veux me battre oncle Ashouter ! Je tiens à vous accompagner ! » Ashouter ne trouva pas de réplique devant tant de fermeté, il regarda tour à tour son Ils et Okadar puis Inalement hocha la tête en signe d’assentiment. « Très bien, tu nous accompagne Okadar ! » Dagatar asséna une tape de satisfaction sur l’épaule de son cousin qui lui répondit : « Pas le moment de reculer ! On va voir à quoi ressemblent ceux qui nous ont fait ça en plein jour, cousin. -Oui, on va le savoir ! » approuva Dagatar en tâtant le pommeau de son tadjak. Ashouter assembla autour de lui une petite troupe de guerriers valides pour l’accompagner,laissant un autre groupe au camp pour le garder pendant leur expédition à l’intérieur des terres. La petite troupe n’eut pas à trop errer à l’aveugle: la végétation était sérieusement malmenée en certains endroits, avec des arbustes couchés, tordues et des mottes de terre déplacées à intervalles réguliers, trahissant le chemin emprunté durant leur fuite par les assaillants. ïl s’enfonçait profondément dans la forêt et les zahas le suivirent pendant près d’une demi-journée dans une chaleur torride. De temps à autre,Ashouter ordonnait une brève halte pour s’assurer que le groupe n’était pas épié par ses ennemis. Le sol était trempée et glissant, accidenté par endroit et ils durent même enjamber plusieurs ravins infestés de sangsues et de moustiques. Avançant prudemment et lentement, ils cheminèrent ainsi, la lance au point, à l’aFût du moindre signe de danger autour d’eux, prêts à se défendre contre une éventuelle attaque.
Adeyobi ouvrit les yeux et fut presque au même moment pris de vertige. ïl essaya de bouger et se rendit alors compte qu’il était solidement attaché à une lourde colonne de pierre soutenant un plafond de granit,bas et massif. Mais le pirate n’était
pas seul, il découvrit Aedar et plusieurs de ses amies attachées comme lui. Elles l’aperçurent et poussèrent un cri d’eFroi. « Où sommes-nous ? demanda Adar paniquée. Est-ce encore une de vos machinations sordides, maudit forban ? » Adeyobi se dit que la situation n’allait déInitivement pas en s’arrangeant. « Je n’y suis pour rien Princesse Aedar ! Je vous le jure ! -Vous allez me dire ce que tout ceci signiIe à la In Adeyobi ! -Je vous assure que je n’y suis pour rien ! Croyez-moi, nous sommes tous dans la même galère princesse ! » protesta le pirate. En y repensant, il aurait bien fait de ne pas parler de galère, lui qui projetait de vendre une partie des zahas aux galères mais la situation actuelle des plus délicates enlevait toute envie de faire de l’esprit ; il ne songeait qu’à mobiliser tous ses sens pour préserver sa vie. Aedar se démenait tout en essayant de réconforter les siens. Elle leur assurait que les zahas survivants (si jamais il y en avait) s’étaient mis à leur recherche et qu’ils n’allaient pas tarder à accourir pour les délivrer. Elle scruta autour d’elle ; il régnait une pénombre assez désagréable dans ce lieu, mais la lumière était quand même susante pour qu’elle put apercevoir des murs épais de blocs mal joints, aux interstices mangés par le lierre et les racines de gros arbres qui avaient peu à peu pris possession des salles voisines. Puis elle fut brutalement frappée par l’odeur : une violente senteur de pourriture, de charogne qui lui donna la nausée. Elle devina le sort qui l’attendait et instinctivement ses yeux cherchèrent dans la salle la conIrmation de ses craintes: de nombreux ossements et des cadavres en état de décomposition avancée gisaient en désordre un peu partout sur le sol grossièrement dallé. Les autres Illes commençaient à pleurer, certaines s’évanouirent. Un soue s’engouFra dans la salle puis le bruit d’un pas lourd et lent vint vers elles ; Aedar cessa de respirer. Adeyobi se dit quant à lui que sa dernière heure approchait à grands pas. Une lueur peu à peu éclairait la pièce tandis qu’une espèce de géant tout brun et velu comme une bête parut, tenant une torche à la main. ïl portait une rude tunique faite de peau d’ours et avait une démarche penchée vers l’avant. Le géant déposa sur ses prisonniers un regard noir et un rictus cruel déforma le coin de ses lèvres lippues ; ses intentions ne laissaient présager aucun doute et les malheureux captifs allaient tôt ou tard Inir comme les carcasses en putrefaction eparpillés autour d’eux dans la salle. « Que va-t-on devenir princesse Aedar ? » soua en tremblant une des leucites. Mal lui en prit. Le monstre l’avait entendu ; il la saisit par le cou et le souleva comme un jouet en riant, découvrant de longues canines de carnassier féroce. En un instant elle fut déchirée ! Le monstre happa une autre, toutes les Illes se mirent à hurler de terreur et à pleurer : la malheureuse disparut comme la précédente entre les immondes machoires. Le géant semblait prendre gout à cette chair si exquise : il en saisit trois d’un coup et alla les placer sur une large pierre sombre encore tachée de sang frais, vestige d’un récent carnage. Cette fois, il prit son temps ; au-dessus de sa tête pendait une sorte de lame recourbée d’un seul tranchant : le monstre la décrocha joyeusement en poussant des ricanements cruels et comme un boucher l’abattit méthodiquement sur ses victimes, les découpant en morceaux, faisant gicler sang et os sous les hurlements déments des autres captifs témoins de l’horreur. Adeyobi implorait tous ses dieux de le délivrer, Aedar sanglotait…
Quand le monstre eut terminé, il se contenta de déposer sa lame sur la pierre rouge de sang et sortit en poussant un gloussement de plaisir malsain. « Quelle est cette créature Adeyobi ? s’écria alors Aedar. Un démon ? -Je…je…je n’en sais rien princesse ! Je ne sais…je ne sais pas ! -C’est un démon Adeyobi ? -C’est Gognalak ! » dit une voix derrière eux.
Une jeune femme tenant une torche parut alors. Svelte, grande, des cheveux noirs très longs qui lui retombaient sur la taille, elle était entièrement nue avec des cercles d’or aux poignets et aux chevilles. Le port altier, elle était également très belle et son regard révélait une forte assurance. « Gogna…quoi ? bégaya Adeyobi -Gognalak, Gognalak Balkaa ! reprit l’inconnue. Et moi je suis ïllamdiad. -ïllamdiad, demanda entre deux soues Aedar. ïllamdiad, vous êtes sa prisonnière aussi ? » ïllamdiad ne répondit pas tout de suite, ses traits se durcirent un bref instant avant qu’elle ne reparla : « Non, je ne suis pas sa prisonnière ! -Mais alors ïllamdiad, que faites-vous dans ce repaire de la mort, malheureuse !! s’écria Aedar étonnée. -Je suis la femme de Gognalak,du monstre qui habite ces lieux ! -Horreur ! glapit Adeyobi.Sa femme ! La femme de ce cannibale ! -Oui,c’est cela. Je suis sa femme ! rétorqua ïllamdiad. -Ecoutez, essaya Adeyobi, on est venu ici avec beaucoup d’or. Si vous nous libérez, nous vous promettons de… -Votre or ne vous sera d’aucune utilité dans l’antre de Gognalak le cruel. Croyez-moi,vous ferez mieux de méditer sur vos actes passés aIn de préparer l’au-delà. Vous y passerez comme tous ces malheureux dont les restes empuantissent le temple du reste. Espérez que la déesse Udu dans sa clémence aura pitié de vos âmes dans les limbes. »
ïllamdiad tourna les talons et s’en fut, les laissant dans les ténèbres et la terreur. Peu à peu la lueur de sa torche disparut sous la voûte et ce fut autour d’eux le néant de la peur.
C’est au sortir d’un énième ravin immonde et où ils durent se dépêtrer tant bien que mal au milieu de lianes tenaces et gluantes que les zahas découvrir,à demi-mangées par la végétation luxuriante et agressive de l’endroit deux colonnes de grès rouge encadrant les marches d’un escalier inégal de pierre. Devant eux,sous le couvert d’immenses acajous et de saules, un ancien temple dédié à quelque divinité sylvestre, se tenait, froide et sinistre en ce lieu désolant. Ashouter It signe à ses compagnons d’avancer prudemment. ïls n’avaient pas fait cinq mètres qu’un énorme gorille bondit de l’entrée du temple et fonça sur eux ; Okadar devina qu’il devait s’agir d’un des agresseurs de la nuit. La bête en plein
jour paraissait formidable et dans son élan initial elle balaya d’un coup toute la première rangée de guerriers. « Javelots ! cria Ashouter. Javelots ! » Les javelots transpercèrent le anc de l’animal mais celui-ci, d’une force phénoménale faisait face vaillamment à une dizaine de zahas. Au même moment, un autre gorille plein de fureur jaillit à son tour sous le porsche du temple ; d’une violence inoue il écrasa d’un terrible coup le crâne de deux guerriers qui croyant pouvoir se mesurer à lui avait tiré leur glaive pour se porter contre lui dans un corps à corps largement inégal. En un éclair il fut sur Dagatar et Okadar qui prestement se jetèrent sur le côté, laissant passer l’animal en furie. Okadar se redressa rapidement et chercha un javelot ; un camarade la poitrine défoncée agonisait, son javelot sous le bras. Pas de temps à perdre, Okadar saisit la lame et la jeta à la tête de la bête. L’arme traversa le crâne et le gorille, frappé, s’écroula foudroyé. Les autres compagnons du jeune zaha avaient vu ; ils étaient en plein jour et le combat tournait à leur avantage. « Javelots ! cria Dagatar. Percez le monstre ! » Les zahas s’y mirent à plusieurs pour transpercer le fauve qui Inalement s’abattit au pied du temple. Ashouter sautant alors sur sa poitrine lui planta sa lance en plein cœur. « Pour mes compagnons tombés ! » hurla-t-il et tous hurlèrent avec lui. « Et maintenant,en avant ! Entrons mais soyons prudents ! »
Les zahas s’engagèrent sous le porsche et pénétrèrent dans le temple. ïls passèrent dans une petite cour carrée qui paraissait abandonnée depuis des années, envahies par les mauvaises herbes puis ils pénétrèrent dans une salle basse sans fenêtre au sol en terre battue. Là une forte odeur de pourriture les prit à la gorge et certains,incommodés, ne voulurent plus avancer. La peur commençait même à gagner quelques uns qui déjà voulaient battre en retraite,craignant d’aller au devant d’une mort terrible. Ashouter et Okadar eurent toutes les peines du monde à les convaincre de continuer. Quand ils débouchèrent sur une pièce circulaire en pente remplie de squelettes epars, ce fut la débandade : plusieurs s’enfuirent,laissant Ahsouter,Okadar,Dagatar et quelques braves poursuivent l’exploration du temple. Dans la pièce se trouvait un petit autel et près de cet autel, s’élevait un monticule de crânes humains au sommet duquel les zahas eurent la déconcertante surprise de découvrir une femme nue,aux cheveux très sombres, très belle,en train de boire dans un crâne même !! « Par les esprits de la steppe ! hurla Ashouter ! En arrière sorcière ! » Et le noble guerrier brandit son Tadjak. La femme ne parut point impressionnée ; elle leur jeta un regard dédaigneux et dit tout haut : « Ce n’est pas contre moi qu’il te faut lever ton glaive,pauvre fou ! Mais contre le maître de ces lieux ! -Alors qui es-tu femme ? Parle ! Parle vite ! gronda Ashouter. -Je suis ïllamdiad,de la tribu des Cidures et femme du géant Gognalak qui sévit dans ce temple. -Gognalak,dis-tu ? demanda Okadar. Qui est-ce ? »
ïllamdiad,d’un geste ennuyé, désigna les restes autour d’eux. « L’auteur de toute cette belle hécatombe !
- Et toi tu es son épouse ! s’exclama Dagatar. Assurément tu dois être de la même race. Alors tu dois périr aussi ! » Et il brandit sa lance mais ïllamdiad l’interrompit : « Non etranger,si j’ai épousé un monstre je suis en revanche bien humaine. ïl y a bien longtemps,mon destin s’est joué ici derrière les murs de ce temple . Achboreas, mon père, roi des Cidures revenait d’une désastreuse campagne au nord de son royaume quand avec son armée, il se réfugia dans ce temple abandonne de la déesse Udu. Ma mère et moi quoique encore une enfant,nous voyagions avec l’armée royale. Le temple était abandonné depuis fort longtemps,le culte d’Udu ayant disparu de la région depuis près de deux siècles et nous y primes refuge en attendant de reprendre des forces pour repartir vers notre royaume. Mais ce que nous ignorions tous,c’est qu’après l’abandon de ces lieux par les adorateurs d’Udu,un monstre y avait élu domicile. Gognalak ! Le démon en fureur extermina l’armée de mon père à lui tout seul au cours d’une sanglante nuit. Ma pauvre mère également fut dévorée par cette horrible créature ; mon père et moi fumes les seuls épargnés…Traqués inlassablement dans la jungle nous ne pûmes fuir bien loin et nous fumes rattrapés par Gognalak. Acculés, déséspérés, nous crûmes notre dernière heure arrivée ; mais mon père prit alors une décision aussi égoste que cruelle ! ace à la mort,il me révéla son vrai visage : un lâche et un monstre ! Achboreas conclut un pacte sordide avec Gognalak : en échange de sa vie …il m’oFrit comme épouse à cette bête féroce. ïl prit alors à témoin la déesse Udu et me lia par serment à cet être immonde ! Depuis lors,je suis prisonnière de ce vil et cruel animal,ne pouvant même pas m’enfuir, enchaîné à lui par des liens démoniaques forgés par le serment de mon père.»
En parlant son visage s’était durci et ses yeux brillaient d’une sourde rancune au fur et à mesure que les souvenirs remontaient à la surface. Que de fois n’avait-elle pas tenté de s’echapper ! Helas, si les gorilles se revelaient des geoliers intraitables,la jungle environnante,epaisse et menacante constituaient une barriere infranchissable pour une faible jeune femme seule dans ce coin isolé. Mais le pire était le feu maleIque qui consumait sa chair dès qu’elle s’évadait du temple, lui causant d’intolérables souFrances ; la amme d’Udu comme l’appelait Gognalak, elle la brûlerait tout le temps que le monstre vivrait, conformément au pacte qui l’attachait à lui. A chaque fois qu’elle se faisait rattraper, Golagnak la mettait aux fers au fond d’un puits boueux à demi-sec au fond duquel ottait des débris de repas du cannibale et la laissait là, des jours durant, privée d’eau et de nourriture. Que de larmes versées par ïllamdiad pendant toutes ses années de captivité dans ce temple maudit !
« Les gorilles étaient deux ? demanda Okadar -Oui ils étaient deux… -ïls ne te poursuivront plus désormais femme ! Nous les avons tués en entrant dans le temple. Tu es désormais libre,va t-en ! déclara le jeune guerrier. -Hahaha !! éclata de rire ïllamdiad. Libre !! Es-tu fou ? Aurais-tu oublié mon cannibale d’ époux, guerrier ? ïl me poursuivrait et me retrouverait quelque soit l’endroit sur cette cote. Et encore,la amme d’Udu me tourmenterait impitoyablement en franchissant les limites du temple ! Tu ne connais pas Gognalak, tu ne sais rien de sa férocité ni de sa force. Pour avoir vaincu ses deux fauves, tu présumes de tes forces et crois être de taille à l’aFronter ?!! Hahaha !! »
Le rire sec et nerveux d’ïllamdiad It frémir Okadar. ïnconsciemment il se sentit reculer. L’épouse-captive de Gognalak reprit : « Ne sacriIe pas inutilement ta jeunesse dans ces lieux sauvages. Ce temple regorge de cadavres de combattants et d’aventuriers qui avant toi s’y sont aventures. Croyez-moi,etrangers,fuyez,partez loin d’ici pendant qu’il est encore temps. » Ce fut Ashouter qui intervint alors : « Nous sommes à la recherche de nos compagnons,un homme et plusieurs demoiselles ,enlevées la veille durant la nuit dans notre camp sur la plage. Les aurais-tu aperçu ici, ïllamdiad ? -Je me doutais bien que vous étiez venus jusqu’ici pour eux,admit la Cidure. Mon époux les retient captifs dans l’ancienne salle des sacriIces. Mais encore une fois,je vous le conseille,retournez sur vos pas et partez loin de cette côte. -Nous tuerons le monstre ïllamdiad ! déclara par bravade Okadar en montrant son Tadjak. Maintenant mène-nous à la salle du sacriIce. » La Cidure sourit devant tant de présomption, elle considéra un instant le visage encore enfantin du guerrier,sa Ine barbe naissante et son regard exalté. « Tu es un fou, l’ami. Mais puisque tu insistes,je te conduirai vers tes compagnons ! Suivez-moi ! »
ïllamdiad les It traverser plusieurs étroits couloirs envahis par de grosses lianes et ils débouchèrent dans la salle des sacriIces. Une statue représentant une femme mince, à demi-nue, au front orné d’un diadème avec un sceptre à tête de serpent , se dressait devant un bassinet de bronze empli de cendre et de détritus ; c’était Udu la déesse tutélaire que trois siècles plutôt vénérait l’ancien peuple de la côte. Aedar les aperçut et cria : « Ashouter,Okadar,Dagatar,nous sommes ici ! Vite ! Vite ! » Les zahas les virent et se précipitèrent vers eux. « Dépêchez-vous ! leur lança ïllamdiad,mon époux ne doit pas être loin à l’heure qu’il est ! » Adeyobi lui-même ne put cacher sa joie à Dagatar tandis que celui-ci tranchait ses liens. « Encore un peu et nous servions de festin à Gognalak,seigneur zahar. Heureusement que vous êtes venus ! -Tais-toi vieux forban ! Je me demande si je ne devrais pas te laisser ici pour apaiser la faim du maître des lieux ! » répliqua Dagatar. ïls n’eurent pas le loisir d’échanger davantage de paroles ! La lueur d’une grosse torche vint tout à coup éclairer toute la pièce et la carrure formidable du géant parut. Le cannibale poussa un ricanement sauvage en les apercevant , qui se mua en un grondement de colère quand il apercut ïllamdiad. « Que signiIe ceci, femme ? hurla-t-il. Me trahirais-tu par hasard en essayant de me soustraire mes proies,chienne ?? !!! -C’est mon époux ! glapit la Cidure eFrayée. uyez,malheureux ! ïl ignore la pitié ! uyez maintenant ! »
Mais Gognalak faisant montre d’une agilité surprenante,s’était emparée d’une lourde massue pour l’abattre sur une leucite, l’écrabouillant net. « Mes frères, à nous,tuons le géant ! hurla Ashouter. -Tous contre lui ! s’écria Okadar ! »
Le monstre surpris éclata d’un rire sinistre. « Vous voulez me…tuer ?!! Vraiment !! » Sa massue éclata le crâne d’un guerrier trop imprudent avant qu’il n’attrape une leucite qui se cachait sous un banc de pierre et la dévora sous les yeux horriIés des zahas. « Encore ! » beugla-t-il en écrasant sa massue sur un autre zaha qui lui avait lancé un trait. Tetanisés, leucites et zahas perdirent la tête et se faisaient à présent dévorer, impuissants. Okadar et Dagatar voulurent rameuter leurs compagnons,ils décidèrent de donner l’exemple en se portant contre Gognalak. Okadar frappa du mieux qu’il put de son tadjak la jambe du géant mais la peau était incroyablement dur et il ne réussit tout juste qu’à l’éraer. Dagatar de son côté ne fut pas plus en réussite, il manqua son coup et le cannibale le balaya du pied comme un fétus de paille. « Petits hommes, je vous trouve bien fous de prétendre vous mesurer à moi !! Les salles du temple regorgent de restes d’armée entière tombée sous mes crocs ! ïmbéciles ! Vous auriez peut être eu votre salut dans la fuite ! Hahaha !!!
Ashouter attrapa Okadar par le bras et le tira en arrière ,lui évitant de peu de connaitre une mort instantanée par la massue de Gognalak qui s’écrasa sur la dalle qu’il brisa à l’endroit de l’impact. Sous le choc, Okadar balbutia : « Mon oncle,mon oncle…je crois…que Gognalak aura raison de nous ! Peut-être que nous devrions fuir hors du temple et tenter notre chance dans la jungle ! - Peut-être pas Okadar,regarde ! » dit Ashouter. Une Ine vapeur bleue se propageait sur le sol et en un instant avait atteint le bassinet de bronze ,commençant à envelopper le socle de la statue de la déesse Udu. « Baal vient nous secourir ! » Gognalak s’était aperçu également de la vapeur bleue. « Qu’est-ce que ceci ? Serait-ce ? Non,c’est impossible ! »
En un instant la silhouette d’Al-Khursalik prit forme devant lui et le justicier de Baal s’anima. « Qu’as-tu Gognalak ? -Alors c’est donc vrai ce que racontent les légendes !! s’exclama le géant. Al-Khursalik !!! -Oui Gognalak,je suis venu pour toi !! » Le cannibale émit un long ricanement avant de répondre : « Baal me fait un grand honneur de t’envoyer me combattre Al-Khursalik. Cela me fera un sacré trophée pour la déesse Udu. J’accrocherai ton crâne au mur de la salle des sacriIces et je dévorerai tes tripes Al-Khursalik ! J’en fais le serment ! »
Gognalak se jeta sur le bourreau en un assaut d’une telle fureur qu’il le bouscula,le renversant presque. Al-Khursalik se redressa et la lourde massue le frappant en pleine poitrine,le projetant contre le mur tâché de sang noirâtre. « Alors Al-Khursalik, ma force phénoménale te surprend ? Je suis le Ils de la déesse Udu et mes pouvoirs surpassent les tiens. Tu ne peux ni me combattre ni me tuer ! Mais moi si et je vais te détruire !! »
Une nouvelle coup de massue It chanceler le bourreau et sa hache lui échappa pour aller tomber dans un puits à côté au grand bonheur du géant. A présent, Al-Khursalik était en mauvaise posture ; trop grand, et trop fort, Gognalak le dominait presque aisément. Adeyobi,les leucites et les zahas n’en croyaient pas leurs yeux : Gognalak le géant était en train de vaincre Al-Khrsalik,le justicier de baal. Ce fut Adeyobi qui suggéra aux autres de fuir : « Le monstre est en train d’avoir le dessus,il serait bon de fuir pendant qu’il ne l’a pas encore achevé. ilons ! » Son conseil fut suivi par les autres qui se ruèrent en désordre dans le couloir mal éclairé. Mais ïllamdiad était restée ; pour la première fois de sa vie elle voyait son époux aFronter une entité dotée d’une force surnaturelle comme lui et aussi potentiellement puissant que lui et le doute sur l’issue du combat persistait dans son esprit. Cachée derrière une stèle ,elle observait ce duel de titan, pour elle seule. Gognalak se jeta sur Al-Khursalik, déterminé à l’achever mais cette fois,le bourreau parvint à éviter le choc dévastateur de la massue qui éclata un buste de pierre derrière lui ; il fondit sur lui en un formidable corps à corps qui leur It perdre l’équilibre à tous les deux et ils basculèrent dans le puits. ïllamdiad,mue par son instinct se précipita vers le rebord du puits ; vers le rebord de ce puits qui lui avait servi de sinistre prison à chacune de ses tentatives de fuite. Dans sa chute,le géant avait perdu sa massue et était tombé sur Al-Khursalik.Les deux titans s’empoignèrent brutalement un instant puis Gognala plus fort submergea Al-Khursalik. C’est alors que Gognalak aperçut le manche de la hache de son adversaire sous l’eau trouble. « Hé bien Al’Khursalik,ta légende va cesser aujourd’hui au fond d’un vieux puits dans un temple abandonné. ïl sera dit que tu as été vaincu par Gognalak Balkaa le géant !! »
ïl saisit la hampe mais aussitôt une terrible amme bleue lui dévora le bras ; le monstre hurla de douleur et laissa l’arme tomber. Désagréablement surpris par ce maléIce inconnu, Gognalak considéra avec hébétude la chair nue et profondément brûlée de son membre, par endroit l’os paraissait même en Ins traits de nacre. Al-Khursalik rattrapa alors son arme et asséna à son ennemi un violent coup de pied au anc. Le Ils de la déesse Udu plia en deux. « Et maintenant regarde-moi Gognalak ! Je t’apporte la mort ! » Gognalak dans un dernier eFort tenta de se jeter sur son adversaire mais la hache fut plus rapide et sa tête immonde tomba comme un sac sur sa poitrine et roula sur son torse pour tomber dans la fange à ses pieds. Le corps tressauta encore quelques secondes tandis que du sang fusait de la plaie et il s’écroula de tout son long sur Al-Khursalik.
Lorsque le bourreau sortit du puits,il se trouva en face d’ïllamdiad qui l’attendait, le visage farouche et les cheveux en bataille. « Alors tu l’as vraiment tué !! Tu es donc Al-Khursalik ! » Pour toute réponse, le justicier de Baal jeta la tête de son défunt époux à ses pieds. Dans la mort,les yeux écarquillés et la gueule ouverte sur ses crocs aigues, Gognalak avait l’air en corps plus terrible et ïllamdiad ne put soutenir son regard longtemps. Elle se baissa,ramassa la tête et déclara triomphalement : « Je vais l’annoncer aux autres ! » S’élançant vers la sortie du temps à toute vitesse ,elle se mit à crier à gorge déployée
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