Le harcèlement au travail - Mémoire d un combat
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Description

Dans ce mémoire l’auteure témoigne de son profond attachement à son activité hospitalière dans la ville de son enfance et de sa prise de conscience progressive des violences pouvant être exercées sur les soignants hospitaliers mais aussi dans d'autres secteurs professionnels, principalement l'industrie automobile.Ayant été involontairement témoin et victime d'une véritable dérive mafieuse lors de ses dernières activités au Service d’Urgences dont elle a été évincée en novembre 2000 elle décidé de diffuser l'information de son mieux en tentant de lancer une procédure juridique, en alertant l'Inspection du Travail, la presse locale, en intervenant brièvement dans des débats publics à compter de 2005 puis la procédure ne démarrant pas en rédigeant ce mémoire. Elle était d'autant plus motivée pour cette lutte que dès octobre 2000 elle a été informée du suicide récent de quatre médecins hospitaliers consécutifs à des pressions au sein de l'hôpital dont un à Fréjus par balle de revolver face au bâtiment de l'administration. Elle a progressivement découvert l'existence au centre Hospitalier de Toulouse d'un directeur ''fossoyeur ''ayant à son actif 600 licenciements.Au fil des années jusqu'en 2013 quelques livres, quelques films, le contact quotidien avec des patients issus de divers milieux professionnels lui ont permis d'appréhender les tristes réalités du monde du travail actuel. Afin d'extrapoler la situation toulousaine elle contacte Peugeot-Mulhouse, le Techno-centre, le Centre Hospitalier de Nantes et est informée sur un drame survenu au Centre Hospitalier de Montpellier dirigé par un ancien Commandant de police.A défaut d'avoir pu déclencher puis médiatiser une procédure pénale elle souhaite que ce mémoire constitue une modeste trace des souffrances endurées par d'honnêtes travailleurs dont la santé est dangereusement mise en péril au sein de l'entreprise.Elle dédie à son frère, fidèle compagnon de lutte de 1997 à 2010, trop tôt disparu cette année là. et à son père, héros de la première Guerre Mondiale décoré de la Légion d'Honneur.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 septembre 2015
Nombre de lectures 19
EAN13 9782359300895
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0480€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection
UN AUTRE REGARD
Élisabeth Des
Le harcèlement au travail
Mémoire d’un combat
Préface
Jacques Giron
Le harcèlement au travail - Droits réservés.
ISBN : 978 -2 -35930 -089-5
®SARL Les points sur les i éditions
16 Boulevard Saint-Germain
75 005 Paris
Tel : 01 60 34 42 70 – Fax : 09 58 00 28 67
www.i– editions.com
Droits de traduction et reproduction pour tous pays. Toute reproduction même partielle de cet ouvrage est interdite sans l’autorisation de l’éditeur. Les copies par quelque procédé que ce soit constituent une contrefaçon passible des peines prévues par la loi du 11 mars 1957 sur la protection littéraire.
Préface
En guise de préface, je voudrais témoigner du courage dont E DES a fait et fait preuve.
Son courage, son obstination à rester debout l’ont sûrement sauvée à plusieurs reprises, sauvée de l’ensevelissement, du mépris des autres et d’elle-même.
Rester debout face au harcèlement : voici son message premier et essentiel !
Rester debout, faire face au harcèlement …ou en mourir !
Dans cette société capitaliste mondialisée tout est fait pour et par le profit d’une infime minorité. Cette société est devenue un enfer pour certain-e-s… ! Pour tous-tes ?
Cette société organise la lutte de tous contre tous et l’élimination des « hors norme »s et des soit –disant « faibles ».
Une société cannibale !
Cette société ne doit pas être la nôtre : il faut changer de société ! dit E.DES.
Cannibale : n’est ce pas exagéré ?
Le témoignage d’E.DES qui va suivre montre que non !
Regardons autour de nous comme le fait E.DES : les suicides de France Télécom ont-ils été inventés ou bien provoqués avec préméditation au contraire par un management extrême et tueur ?
Regardons autour de nous dans les entreprises en France et dans le monde…
Regardons, y compris à l’Hôpital.
Quelle est l’actualité « sociale » dans notre Hôpital en ce mois de mars 2013 ?
La direction propose une formation pour cadres au titre éloquent : du « lean » manufacturing, du « lean management »... au « lean » Hôpital.
Que veut dire « lean » ? « lean « veut dire alléger, dégraisser ! « lean » veut dire aussi –dit la direction– « ne pas tout faire, »…et ajoute-t-elle « faire avec peu ».
Peu de quoi ? Peu de personnel, bien sur !
Ne pas tout faire notamment dans l’humain, le relationnel …tout ce temps perdu !
D’ou le « mal être » des soignants jusqu’au risque de suicide et d’où d’un autre coté plusieurs milliers de chômeurs de plus …
Ah ! Vraiment vive le « lean » management et vive cette société !
Notre CGT du CHU Toulouse condamne les pratiques de dégraissage inventées par Toyota qui sont le summum de l’intensification du travail avec en prime la recherche d’une certaine servitude volontaire dans une soit –disant autonomie des équipes.
Vincent de Gaulejac, sociologue, montre que ce système de management est à l’origine de pathologies physiques et psychiques lourdes au travail.
Julien Gorrand de la CGT 76 a écrit : « le lean manufacturing c’est l’exploitation maximale ». En effet la polyvalence avec rotation et autocontrôle se font avec des objectifs à atteindre chaque fois plus élevés… impossibles. Cet autocontrôle est un leurre qui emprisonne.
Au total : le « lean management » soumet à des cadences de travail épuisantes, déstabilisantes… pouvant pousser au suicide.
Dans notre hôpital, il y a tout juste un an, il y a eu une tentative de suicide sur le lieu même de son travail d’une brancardière de l’Hôpital des Enfants.
Le lieu même de la tentative de suicide désigne la cause du geste : le service insuffisant donné aux enfants et à leurs familles perçu et ressenti comme injuste par l’employée… du fait du manque de personnel, du peu de temps pour « l’humain » pendant le brancardage.
Ce fait là, la CGT ne l’a pas inventé. Et le pire c’est qu’un an après l’état mental de la personne reste très altéré et... sa situation financière est très précaire sans que cela pose problème à la direction !
E.DES a décidé de raconter son histoire, son vécu de harcèlement comme témoignage et… pour survivre !
Elle a résisté y compris à la psychiatrisation que notre bonne société lui a infligée.
Il faut lire son témoignage !
C’est en survivante qu’elle s’est informée sur ce mal grâce à des livres, des films, des débats.
Elle a pris contact avec différents interlocuteurs pour comprendre, pour élargir son témoignage : Peugeot Mulhouse, Technocentre Guyancourt, plusieurs centres Hospitaliers...
Elle se décrit comme étant désormais « une écrivain amateur mais passionnée par ce problème de société, ce problème de santé publique… »
Au delà du témoignage elle lance un appel à la résistance collective face au management harceleur dominant dans notre société actuelle.
Notre CGT des hôpitaux de Toulouse essaye de répondre à ce management harceleur et au manque de personnel organisé par les gouvernants et par ce gouvernement… qui devait apporter le changement ! Notre CGT se sert de l’arme du CHSCT pour organiser la riposte collective du personnel.
Seule une riposte collective pourra faire reculer les prédateurs organisés qui nous gouvernent et qui « benoitement » promeuvent le « lean mangement » librement consenti.
C’est parce que le témoignage d’E.DES appelle à une résistance « debout » et collective que nous soutenons son combat.
Son combat est le nôtre et celui de toutes–tous les travailleurs, travailleuses contre cette société injuste qui ne peut être la nôtre !
J.GIRON
1
1985-2000 : seize ans d’urgences.
Les deux jours suivant l’envoi des psychiatres pour m’interroger, le jour du déménagement du Service d’Urgences dans un nouveau bâtiment, j’ai cru que je ne parviendrais pas à me souvenir de mes années de travail dans ce Service.
Puis j’ai concentré mes efforts sur deux patients que nous avions reçus plus souvent : un insuffisant respiratoire haut en couleurs qui m’avait gentiment remerciée en m’offrant une petite peluche et une charmante patiente surnommée ‘’Pâquerette ‘’pour laquelle nous parvenions souvent à obtenir une place dans le Service de Médecine Interne le plus proche. Les souvenirs ont à nouveau afflué dans mon cerveau : visages, voix des patients et des équipes soignantes successives, longues visites, moments forts me sont revenus en mémoire et avec eux l’envie de tenter d’expliquer comment, pourquoi, on peut à ce point aimer une activité médicale au sein d’un Service ‘’de porte’’ d’un hôpital, progressivement devenu un authentique Service d’Urgences pouvant prendre en charge jusqu’à 50000 patients par an. L’attachement sincère à cette activité aura dans l’ensemble persisté en moi malgré des conditions de travail difficilement imaginables pour qui n’a pas vécu dans ce Service, surchauffé et bruyant hiver comme été où en seize ans je ne disposerai jamais d’un bureau et d’une chaise personnels, où aucun plan de carrière digne d’un médecin spécialiste ne pouvait être envisagé. Deux rangées de chambres à un ou deux lits, se faisant face l’un à l’autre, simplement fermées par des rideaux, tel était le décor initial de mon travail au ‘’SAM’’.
Pourtant, pour un praticien désireux de mieux se former au contact des patients, souhaitant être confronté à des pathologies variées et épris de contacts humains, ce Service était idéal. Il était le seul à pouvoir lui permettre de côtoyer dans la même journée des patients de tous âges, de toutes professions, de tous niveaux socio-économiques présentant les tableaux cliniques les plus variés, tant en ce qui concernait le degré de gravité que la symptomatologie. C’était le seul qui lui évitait de trop ‘’s’enfermer’’ dans l’exercice de sa spécialité. C’était aussi le seul à lui permettre d’exercer au contact de professionnels aussi divers : brancardiers, aides-soignants, infirmiers et infirmières, surveilla

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