Et si on réinventait l’école ? : Chronique d un prof idéaliste
65 pages
Français

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Et si on réinventait l’école ? : Chronique d'un prof idéaliste , livre ebook

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Description

« De toute urgence, il faut faire de l’éducation notre priorité nationale », affirme Jean-François Roberge. Plus encore, il faut carrément réinventer l’école parce que, de toute évidence, ça ne va plus. Écoles délabrées, taux de décrochage alarmant, analphabétisme grimpant : les Québécois ne peuvent plus rester les bras croisés. Investir davantage ne suffit pas. Il faut changer notre façon de faire. Pour ce, tous les groupes impliqués dans le réseau scolaire doivent accepter de renoncer à leurs intérêts corporatistes et n’avoir désormais qu’un seul but en tête : donner priorité à l’élève. Ouvrir des maternelles pour les enfants de 4 ans dans toutes les écoles ? Rendre l’école obligatoire jusqu’à l’âge de 18 ans ? Miser sur le parascolaire ? Créer un ordre professionnel des enseignants ? Jean-François Roberge ose mettre de l’avant des idées novatrices qui susciteront bien des discussions. « En clair, insiste l’auteur, notre survivance comme peuple dépend de notre capacité à valoriser l’éducation. Il faudra en avoir le courage. Ainsi, nous pourrons lutter contre la pauvreté, contrer l’intimidation, défendre notre langue et relancer notre économie. »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 avril 2016
Nombre de lectures 4
EAN13 9782764431627
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Du même auteur
Francis l’intrépide , Éditions Pierre Tisseyre, 2014.
Francis perdu dans les méandres , Éditions Pierre Tisseyre, 2010.




Projet dirigé par Pierre Cayouette, conseiller littéraire
Adjoint à l’édition : Éric St-Pierre
Conception graphique : Nathalie Caron
Mise en pages : Andréa Joseph [pagexpress@videotron.ca]
Révision linguistique : Sophie Sainte-Marie
En couverture : © Martine Doyon
Conversion en ePub : Nicolas Ménard
Québec Amérique 329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.



Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Roberge, Jean-François
Et si on réinventait l’école ? : chroniques d’un prof idéaliste (Dossiers et documents)
ISBN 978-2-7644-3160-3 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-3161-0 (PDF)
ISBN 978-2-7644-3162-7 (ePub)
1. Éducation - Québec (Province). 2. Éducation - Finalités - Québec (Province). I. Titre. II. Collection : Dossiers et documents (Éditions Québec Amérique).
LA418.Q8R62 2016 370.9714 C2016-940224-X
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2016
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2016
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© Éditions Québec Amérique inc., 2016.
quebec-amerique.com



Avant-propos
Après 36 ans dans le réseau scolaire – 17 ans comme élève, 17 ans comme enseignant et 2 ans comme porte-parole de ma formation politique en matière d’éducation –, je peux témoigner d’un fait : la presque totalité des enseignants, des directeurs d’école, des professionnels et des administrateurs sont des gens compétents et dévoués. Je peux aussi affirmer que pratiquement tous les parents avec qui j’ai eu le bonheur de faire équipe étaient ouverts et bien intentionnés.
Mais alors, me direz-vous, si tout va si bien, pourquoi vouloir « réinventer l’école » ?
Parce que nous pouvons faire mieux, beaucoup mieux. Et qu’en matière d’éducation le Québec ne peut se contenter d’obtenir la note de passage.
D’abord, parce que nous sommes une société vieillissante. En 2010, le Québec comptait cinq travailleurs pour un retraité. En 2031, ce ratio ne sera plus que de deux pour un. Si ça vous semble loin, dites-vous que ceux qui auront 20 ans en 2031 sont déjà assis dans nos classes de maternelle. Dans ce contexte marqué par la rareté, chaque jeune doit être considéré comme un trésor, un joyau à polir.
De plus, je suis convaincu que l’éducation constitue la meilleure façon de lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale. C’est en donnant à chacun la chance de s’instruire et en offrant tout le soutien professionnel nécessaire aux enfants ayant des difficultés que nous permettrons à chaque Québécois de développer son plein potentiel, peu importe le profil socioéconomique de ses parents.
Finalement, nous devons pouvoir compter sur un réseau scolaire performant pour relancer notre économie sur de nouvelles bases. Si nous ne parvenons pas à prendre le virage de l’innovation et de la productivité, nous serons condamnés à voir nos derniers sièges sociaux quitter le Québec. Nous redeviendrons des porteurs d’eau, des locataires chez nous.
Nous n’avons pas le luxe d’attendre avant de remettre notre réseau d’éducation sur les rails, parce que la plupart de nos voisins immédiats l’ont déjà fait et que l’écart se creuse dangereusement entre nos résultats et les leurs en matière de formation, de productivité et de richesse.
La situation du Québec en regard de la littératie est alarmante. La province apparaît comme l’enfant pauvre de la fédération canadienne en se classant avant-dernière à ce chapitre. Plus de la moitié de la population québécoise (53 %) a une maîtrise si faible de la lecture qu’elle ne peut pas fonctionner normalement en société. Ces statistiques sont d’autant plus préoccupantes si nous considérons que la langue est au cœur de notre culture et qu’elle fait partie intégrante de notre identité.
Autre symptôme important du malaise scolaire qui nous mine : sept années après avoir quitté l’école primaire, un jeune sur quatre n’a toujours aucun diplôme. Et parmi ceux qui terminent leurs études secondaires, un sur quatre échoue au test de français. Au collégial, le tableau n’est guère plus reluisant puisque le taux de diplomation dans les temps prescrits est d’à peine 40 %. Notre taux de fréquentation universitaire est parmi les plus bas des pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques). Pour finir, un enseignant sur quatre quitte la profession au cours de ses cinq premières années de pratique.
Devant ces constats navrants, nous ne pouvons rester les bras croisés. Pour obtenir de meilleurs résultats, nous devrons avoir l’audace de changer. Nous n’avons guère le choix, car, comme l’a si bien dit Albert Einstein, « la folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent ».
Pour que l’exercice soit porteur, il faudra cependant que chacun des groupes impliqués dans le réseau scolaire mette de côté ses intérêts corporatistes pour accorder la priorité à ceux des élèves.
C’est à cette seule condition que nous pourrons trouver ensemble des réponses enthousiasmantes à la question suivante : et si on réinventait l’école ?


Chapitre 1
Le pouvoir d’inspirer
Éveiller chez un autre être humain des rêves au-delà des siens ; induire chez d’autres l’amour de ce que l’on aime ; faire de son présent intérieur leur futur : une triple aventure à nulle autre pareille.
George Steiner
Après 34 rentrées scolaires, 17 dans la posture de l’élève et autant comme enseignant, je peux témoigner d’un fait in contestable : chaque rentrée suscite beaucoup d’excitation et de nervosité. Les élèves espèrent que leurs meilleurs amis seront dans la même classe qu’eux, les profs souhaitent avoir une classe d’élèves stimulants, avec des parents qui s’impliquent.
1987
Cette année-là, j’étais plus anxieux que d’habitude. J’avais changé d’école et je ne connaissais personne. Je me suis présenté dans la classe qui m’était assignée pour m’installer le plus discrètement possible derrière un pupitre, au fond du local. Un homme nous faisait face, assis à califourchon sur une chaise droite. Les bras appuyés sur le dossier, les yeux fermés, il ne bougeait pas et restait silencieux. Peu à peu, nous avons été envahis par le mystère. Tous les élèves étaient impressionnés, surtout moi, le petit nouveau. S’était-il endormi ? Quelques-uns ont osé commenter la situation à voix basse, en disant que le prof allait peut-être commencer à parler s’ils se taisaient. J’étais sidéré par la puissance de cet homme qui, sans même prononcer un seul mot, avait réussi à obtenir l’attention de toute la classe. Le grand silence qui a fini par s’installer n’était entrecoupé que des longues et profondes respirations de l’intrigant personnage. Le temps s’est arrêté. Il s’est levé lentement et a dit avec solennité : « Je ferai de vous des hommes. » Profitant de l’effet, l’étrange professeur a défilé d’un trait et par cœur toute une série de règles de grammaire pour conclure ainsi : « Je sais que vous ne savez rien de tout ça. Rassurez-vous, je suis là. Ouvrez votre Grevisse , page 132. » J’entends encore le bruissement des pages qui tournaient dans la blancheur de cet inoubliable moment de grâc

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