Attention, ça pourrait devenir intéressant…
105 pages
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Description

Une évasion poétique pour adolescents : des textes forts, drôles, violents, ironiques, mordants, doux… Un lyrisme d’une vitalité et d’une actualité cinglantes, signé Bernard Friot.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2023
Nombre de lectures 1
EAN13 9782408038670
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À Joan et David, deux cœurs adolescents B. F.
Illustrations de Bruno Douin Ce livre est une nouvelle édition, très largement augmentée, de La Vie sexuelle des libellules , parue chez Milan pour la première fois en 2011. © Éditions Milan, 2022 1, rond-point du Général-Eisenhower, 31101 Toulouse Cedex 9, France editionsmilan.com Droits de traduction et de reproduction réservés pour tous les pays. Toute reproduction, même partielle, de cet ouvrage est interdite. Une copie ou reproduction par quelque procédé que ce soit, photographie, microfilm, bande magnétique, disque ou autre, constitue une contrefaçon passible des peines prévues par la loi du 11 mars 1957 sur la protection du droit d’auteur. Loi 49‑956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse. Dépôt légal : février 2022 ISBN : 978-2-408-03867-0 Plus d’informations sur la fabrication de nos livres : editionsmilan.com/comment-fabriquons-nous-nos-livres
Table des matières
Couverture
Page de titre
Page de copyright
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitre 59
 

Ç a aurait pu être un poème
mais je ne l’ai pas écrit.
 
Des fois elle est chiante la poésie
elle arrive sans qu’on l’invite
elle s’installe
prend ses aises sur le canapé
en sirotant un martini frappé.
 
– Tu m’énerves je lui dis tu vois bien que je suis occupé.
– Je sais je sais dit-elle en bâillant exagérément
mais j’y peux rien
bébé
tu me plais.
 
C’est flatteur O.K.
mais j’en fais quoi
moi
de la poésie
ce soir il y a un film à la télé
et j’ai envie de poser ma tête sur l’oreiller.
 
Elle ferme les yeux (la poésie) ne répond rien
s’endort sur le canapé
respire fort par le nez
sauvé ! ai-je pensé
mais sa main m’agrippe m’attire
je roule sur elle étonné
et sur ses seins excentriques
je m’endors aussi.
 
Enfin pas tout à fait.
 
Désolé
la suite est censurée .
MALADE MALADE MALADE
 
il est malade tu es malade je suis malade
malade
 
dingue
 
zozo
 
complètement barjot
ramollo du cerveau
 
vraiment ça va pas
ça va pas le ciboulot
 
il déraille tu divagues je débloque
 
quel vent de folie souffle
donc ici ?
Il a vu les pavés se soulever
 
tu as dansé sur le toit d’une mosquée
 
j’ai
embrassé
trois
zébus
barbus
 
oh yé oh yé et la cloche n’a pas sonné
 
l’ÉtErNeLlE rÉcRé A cOmMeNcÉ
 
le monde est
MALADE MALADE MALADE
 
et tant pis si les bien -portants
n’en sont pas contents
 

A vant d’allumer la lumière
encore accroché au sommeil
le corps abandonné à l’oreiller
je glisse en pente douce vers le nouveau jour
 
et je rêve
 
étonné
 
de châteaux de nuages
de sources rigolardes
de sourires promenés le long des barricades.
 
Pas besoin vraiment d’être sage
et d’avancer au pas cadencé
entre la nuit et le jour pas de règlement
et le réveil n’a pas sonné.
 
Ces quelques minutes-là
allégées invincibles et flottantes
je ne les oublie pas
je les enveloppe dans trois feuilles de papier cristal
et je les fourre au fond de mes poches.
 
Je les jetterai au vent
si le plafond me tombe sur la tête
sûr ça fera des étincelles
je les accrocherai à mon manteau
elles brilleront jusqu’à demain
au moins
et pour les regarder scintiller
j’éteindrai la lumière
jusqu’au matin.
Mesdames messieurs dans quelques instants
nous arrivons en gare de Dijon.
 
Arriver
embêtant
arriver partir partir arriver d’un point à l’autre aller-retour in-dé-fi-ni-ment.
 
J’aimerais commencer sans jamais finir
achever ce qui n’a pas débuté
mourir sans avoir vécu
fermer une porte – par exemple – jamais ouverte
quitter quelqu’un que je n’ai pas connu
et tralala.
 
Mesdames messieurs dans quelques instants
nous arrivons en gare de Dijon.
 
Non ce n’est pas ça
monsieur le chef de train vous vous trompez
regardez par la fenêtre des girafes défilent sur le quai
et une tortue poilue agite son mouchoir
glace à la vanille sorbet aux framboises
nous partons pour la banquise
bientôt vos doigts de pied seront congelés
et vos moustaches frigorifiées.
Mesdames messieurs dans quelques instants
nous arrivons en gare de Dijon .
 
Ah bon ?
si vous insistez
je me rends à la raison
mais
vrai
vous manquez cruellement
d’imagination.
 
Allez allez mets ton pull et tes chaussons
dis-je allègrement à mon serpent python
allez bouge-toi fiston
c’est ici
que nous descendons
en gare de Dijon .
24 heures avec toi
la première ne compte pas, pas d’horloge pour ça
la deuxième est si pressée, pas le temps d’y penser
la troisième mains croisées, regards baissés
la quatrième raconte-moi je te dirai après
la cinquième tant de secrets nous n’avons pas terminé
la sixième complicité rires partagés
la septième un moment de mélancolie une caresse un silence ouaté
la huitième premier baiser à peine effleuré
la neuvième envie de courir crier allez on y va
la dixième hé on a faim on ne vit pas d’amour et d’eau fraîche
la onzième toujours pas rassasiés mais c’est d’autre chose dont on est affamés
la douzième est à nous heure douce
la treizième sûr nous portera chance
la quatorzième la quinzième la seizième comme dans un rêve
la dix-septième je me réveille dans tes bras
la dix-huitième celle-là je ne l’oublierai pas
la dix-neuvième corps apaisés et complices
la vingtième à peine commencée déjà passée
la vingt et unième et si on dansait ?
la vingt-deuxième tant de choses encore à se dire projets envies désirs
la vingt-troisième promesses murmurées
la vingt-quatrième calendrier déchiré c’est décidé le temps est arrêté
 

P as de pas
aujourd’hui
pas de si
pas de mais.
On peint le ciel en bleu et blanc
on couvre les routes de gazon
le président travaille dans une mine de savon
et sa femme joue de l’accordéon diatonique
les SDF dorment dans de beaux draps
les percepteurs distribuent des boissons fraîches
aux poissons assoiffés des rivières asséchées.
Et sur les ronds-points on danse de toutes les couleurs
en jaune en vert en rose et en rond.
« Barbapapa » crient les oies.
« Rintintin » répondent en chœur les soldats de bois.
Oui, oui, c’est possible
aujourd’hui
parce que
pas de pas
pas de si
pas de mais
ouais.
 

J ’ai compté les flocons les gouttes de pluie
les grains de sable les cendres du foyer
les cailloux des chemins les fleurs du jardin
et les mots prononcés
quand je n’écoutais pas.
J’ai compté les pages imprimées
les heures passées à rêver
les serrures brisées les bâillements étouffés
les dents cachées sous l’oreiller les lettres déchirées
les mains que j’ai serrées
et toutes les idées reçues.
 
Et puis
je me suis embrouillé dans mes additions
je n’ai gardé que les zéros.
Exact ils font le compte rond
bulles crevées cerceaux roulés sur le pavé
il faudrait inventer une nouvelle unité
pour mesurer la vie
que j’ai vécue à moitié.
 
Et s’il faut rendre le temps perdu
voilà prenez
j’ouvre mes mains
servez-vous
pièces et billets roupies de sansonnet
je paie en monnaie de singe
et mes châteaux sont en Espagne.
Je ne crains pas les dévaluations
pas besoin de saler l’addition
le compte est bon
j’ai plus un rond
et quelques millions.
 

casser le portable à coups de pied
jeter la télé par la fenêtre
arracher la langue aux bavards
enterrer tous les livres

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