Perle d Occident
212 pages
Français

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Perle d'Occident , livre ebook

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Description

Romance sombre - 436 pages



La vie de Morgane bascule le jour où elle se réveille au milieu d’un hangar sinistre, entourée d’ombres inconnues qui la convoitent dans une sordide vente aux enchères.



Dans un pays dont elle ne sait rien, au cœur d’un harem, c’est sous le nom de Soheila qu’elle va devoir satisfaire les désirs d’Haider Al Fayed, à qui elle appartient désormais.




Dans cette majestueuse prison dorée, à qui peut-elle se fier ? Qui pourra l’aider à fuir, avant qu’elle ne succombe au charme ou à la violence de ce séduisant, mais dangereux homme d’affaires ?


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 décembre 2021
Nombre de lectures 53
EAN13 9782379613104
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Perle d’Occident


Missy Heart
 


Missy Heart

Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-310-4
Photographies de couverture :
Denis Putilov & Eaniton
« La beauté ne s’emprisonne pas, l’amour non plus. »
Suzanne Paradis
Note de l’auteure
Tous les dialogues exprimés en arabe sont en italique pour une meilleure compréhension.
Prologue


Une lumière criarde m’aveugle et m’oblige à clore les paupières. Des bips irritants et la voix d’un homme proche de moi m’intriguent. Je ne visualise pas le lieu où je me trouve, malgré mes tentatives pour garder les yeux ouverts, d’autant qu’une forte odeur de parfum m’assaille et accentue les vertiges que j’éprouve déjà.
Je réalise que je suis assise, le corps penché en avant. Mes pieds glacés reposent sur un sol gris. Du béton, semble-t-il. Pour une raison qui m’échappe, on m’a délestée de mes chaussures. De longs frissons me parcourent des orteils à la nuque.
Mais où suis-je pour avoir si froid ?
— Allons, allons, messieurs, vous pouvez faire mieux, roucoule un homme en s’adressant à une assemblée assez floue sous mon regard que je peine à ajuster.
Je ne distingue que de vagues silhouettes et des lumières rouges. Des signaux qui s’accordent au rythme des bips qui me vrillent les tympans. Les mots se bousculent sur ma langue, sans parvenir à franchir la barrière de ma bouche pâteuse et engourdie. Mon corps alangui ne me répond pas et le moindre effort me coûte, m’épuise. L’idée qu’on m’ait droguée s’installe dans mon esprit embrumé.
Mon verre. On a versé quelque chose dans mon verre. Je l’ai bu, puis j’ai dansé. Ensuite… Ensuite, je ne me souviens plus de rien. C’est le trou noir.
— Cent ! Nous avons cent mille pour le numéro quatre, qui dit mieux ? Cent cinquante pour le numéro cinq. Pour info, cette beauté est vierge.
Je parviens à redresser le dos pour me tenir droite. Ce changement de position ravive la nausée qui m’accompagne, mais je tiens bon. J’inspire profondément et coule un regard circulaire. La pièce dans laquelle je me trouve est plongée dans le noir, les grandes lignes du lieu font songer à un vieux hangar. Seul un faisceau lumineux braqué sur moi éclaire l’endroit. Quelques mètres plus loin, de nombreuses personnes s’agglutinent. Ces silhouettes fantomatiques qui jouissent de l’anonymat contrairement à moi.
Un long moment s’écoule avant que l’on daigne me relever sans ménagement pour m’obliger à me tenir sur mes jambes vacillantes.
— Tu nous as rapporté gros ce soir, ma jolie. Ton propriétaire tenait vraiment à t’acquérir, il n’a pas lésiné sur la somme. Deux cent quatre-vingt mille dollars ! Tu vaux ton pesant d’or, ma poupée !
— Qu’est-ce… ? murmuré-je en levant un regard fatigué vers celui qui me retient.
Son visage affiche une expression de satisfaction et ne suscite aucune sympathie, juste une attitude grossière. Ses yeux de fouine, aux iris aussi sombres que les ténèbres, me scrutent avec intérêt. Des cheveux d’un noir de jais accentuent la dureté de ses traits. Rien d’attrayant, tout comme sa dentition que son sourire satisfait me dévoile.
— N’essaie pas de parler, c’est inutile. Tu n’y parviendras pas pour le moment.
Il se tourne vers son partenaire et ajoute :
— Tiens, prépare-la. Elle part dès le paiement effectué.
D’un geste brusque, il me pousse dans ses bras. Aussitôt, je ressens une vive pression dans mon cou et j’imagine qu’il vient de m’injecter un puissant somnifère, car je perds connaissance en quelques instants.
Chapitre 1


— Réveille-toi.
Une délicieuse odeur de cannelle et de gingembre chatouille mes narines. Elle me rappelle ma mère et ses pâtisseries indiennes. M’éveiller par de doux effluves épicés me met de bonne humeur, mais ce souvenir agréable et fugace s’efface pour celui de la vente dont j’ai été victime. J’aimerais croire en un horrible cauchemar.
Il n’en est rien.
Une main me malmène, me secouant vivement, ce qui achève de me réveiller. J’ouvre un œil, puis l’autre, pour découvrir une femme penchée sur moi, le visage à quelques centimètres du mien.
— Eh bien, c’est pas trop tôt. J’ai cru que tu n’allais jamais sortir de ta léthargie, me reproche-t-elle avec un fort accent, marqué par des r roulés qui témoignent d’un anglais mal maîtrisé.
Je ne réponds pas. Je laisse mon regard s’accommoder à la lumière tamisée de la pièce. Le corps toujours engourdi, mes doigts caressent le velours des coussins de ce qui doit être une méridienne sur laquelle je suis allongée. Un coup d’œil aux alentours me donne le sentiment de me trouver projetée dans une autre époque, beaucoup moins contemporaine que les années 2000. Une grande coupole en verre en forme de spirale se rejoignant au centre orne une partie du plafond et attire mon regard. Elle laisse entrevoir un doux soleil hivernal et un ciel bleu velouté de blanc. Le reste du plafond se compose de faïences aux motifs orientaux. Un clapotis détourne mon attention vers le fond de la pièce ; j’y découvre une piscine surmontée d’un balcon arrondi avec une rampe dorée. Deux femmes se prélassent dans l’eau turquoise. Des enceintes – je suppose, puisque je ne voyais aucun poste de radio – diffusent une musique exotique.
— Où suis-je ? demandé-je d’une voix enrouée en reportant mon attention sur la femme qui s’éloigne.
— Tu ne le sais pas ?
— J’ai l’impression d’être dans un rêve…
Je me redresse, un peu trop vite, soudainement prise de vertiges.
La jeune femme revient vers moi et me tend un verre d’eau que je m’empresse de boire jusqu’à la dernière goutte tant je meurs de soif.
— Eh, doucement, tu vas t’étouffer, me conseille l’inconnue en riant, tandis qu’elle remplit à nouveau mon verre.
Cette fois-ci, je prends mon temps et en profite pour observer la jeune femme pulpeuse aux longs cheveux noirs qui se tient face à moi. Avec sa peau mate, elle respire l’exotisme et la fleur d’oranger. Un imposant anneau doré orne son nez. Je me demande comment elle peut porter un bijou si démesuré et probablement lourd au demeurant. Je donne environ mon âge, la vingtaine à cette fille parée de vêtements de style indien que j’ai déjà eu l’occasion de porter lors de divers événements festifs grâce à mes origines hindies. Son haut court, à l’inverse de sa jupe ample qui lui arrive aux chevilles, laisse entrevoir un nombril percé d’un bijou en forme de soleil serti de perles rouges.
Les derniers événements – une soirée très privée avec mon amie Rebekah, mon enlèvement – me reviennent à l’esprit, tandis que j’achève ma boisson.
— Rebekah, murmuré-je.
A-t-elle subi le même sort que moi ? Je ne parviens pas à m’en souvenir, les images de la soirée restent floues. Je la revois en train de boire un verre avec un homme au bar alors que nous étions séparées, et puis rien d’autre.
Lasse et épuisée, je préférerais me rendormir pour effacer le cauchemar dans lequel je me trouve, mais l’heure ne s’y prête pas. Je dois obtenir des réponses.
— Nous ne sommes pas en Amérique, deviné-je instinctivement.
— Tu as raison.
— Alors où sommes-nous ?
— Ce n’est pas important.
Pas important ? J’ignore où je me trouve, qui m’enlève, me fait quitter mon pays, et elle estime que ce n’est pas important ? Au contraire, ce n’est que plus important, voire vital, de connaître le lieu de mon internement pour pouvoir m’en aller.
— Je ne peux pas rester.
Je ne veux pas.
Je me lève et scanne la pièce à la recherche d’une sortie. Avec précipitation, je cours – non sans difficulté, vacille sur mes jambes flageolantes – jusqu’à une porte de bois à deux battants, festonnée de ferrures dorées. Je l’ouvre vivement pour découvrir deux gardes postés à l’extérieur.
— Laissez-moi sortir de là ! hurlé-je.
L’un des hommes se retourne vers moi et me parle – aboie serait plus juste – dans une langue que je ne connais pas et qui ressemble, sans certitude, à de l’arabe. La jeune femme, laissée derrière moi, me rejoint rapidement et me prend par les épaules pour me forcer à reculer.
— Calme-toi, viens par ici.
Elle me ramène avec fermeté dans la pièce et me pousse devant elle sous le regard amusé et moqueur de quelques femmes présentes. Femmes que je n’avais pas remarquées jusqu’à présent, au nombre de cinq. Peut-être sommes-nous plus nombreuses, au vu de l’étage au-dessus de nous ?
La jeune fille, apparemment préposée à ma surveillance, m’entraîne vers une salle de bains comprenant plusieurs douches et lavabos. Un carrelage brun clair, aux tons chauds naturels, en décore les murs. Les douches, sans porte, donnent l’illusion d’être creusées dans la roche. Mon inconnue s’en approche et ouvre les robinets. De l’eau coule sur la partie supérieure du mur pour retomber ensuite en cascade. L’architecte avait sans doute recherché à produire cet effet naturel, et il y était parvenu.
— Tu dois te doucher. Pose tes vêtements ici, je t’en donnerai des nouveaux, m’ordonne l’étrangère en m’indiquant de la main l’endroit où déposer mes vêtements avant de sortir.
— Non, attends ! l’interpellé-je alors.
— Qu’est-ce qu’il y a ?
— Comment t’appelles-tu ?
— Je m’appelle Anaya, me répond-elle en souriant.
— Anaya… Moi, c’est Morgane.
— Plus maintenant, assure-t-elle les lèvres pincées.
Qu’entend-elle par là ? Je n’ai pas le temps de satisfaire ma curiosité, avant qu’elle ne me quitte. Seule dans cette pièce silencieuse que seul le bruit de l’eau vient briser, je tente d’ordonner mes pensées confuses et de conserver mon calme. Une tâche qui s’avère assez simple puisque les drogues injectées ne doivent pas être totalement éliminées. Je me sens toujours légèrement étourdie. En situation normale, je serai en panique totale.
L’eau chaude alourdit l’air ambiant et rend la pièce humide et étouffante. Très vite, je ressens le besoin de me laver, de me purifier, tant je me sens sale des pieds à la tête, souillée par les regards concupiscents de ces acheteurs qui m’ont dévisagée lors de la vente aux enchères. La robe noire pailletée

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