Les Gorges de l enfer
244 pages
Français

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Les Gorges de l'enfer , livre ebook

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Description

Encore jeune, Jeanne vient d’accéder au rang de prieure dans un couvent. Néanmoins, à l’origine de ce parcours dans les ordres, nul appel, nulle vocation… Subjuguant, traînant dans son sillage une réputation libertine, Urbain est le prêtre chargé, à l’occasion, de confesser toutes les sœurs qu’elle dirige… Aucune ne lui résistera. Malgré ses défenses, la prieure tombera elle-même en fascination. Avec plus d’intensité même que ses consœurs, exorcisant ses empêchements sur ces dernières, les forçant à l’humiliation, à l’expiation violente de leurs inclinaisons sentimentales, à la pénitence extrême. Derrière les grilles du couvent des Ursulines de Loudun, la nervosité s’accroît ainsi et se tendra définitivement lorsque la ville sera sillonnée par la peste. Commenceront alors les apparitions, les événements inexpliqués, les accusations qui mettront le feu à toute une communauté et tout un pays… Liant à jamais, face à l’Histoire, les destinées d’Urbain Grandier et de sœur Jeanne des Anges dans une affaire de possession diabolique aux proportions démesurées. "les gorges de l’enfer" aurait pu s’arrêter à une relation de l’engrenage de Loudun et des aberrations vers lesquelles il devait conduire. Toutefois, en s’appropriant la voix de sœur Jeanne des Anges, Dominique Viseux transcende le cadre purement historique et construit un roman-témoignage qui propulse l’intime sur le devant de la scène. Dès lors, parallèlement à une reconstitution à la première personne de l’affaire des Ursulines, ce récit –qui ne pose aucune thèse, aucune explication définitive– se lit comme la trajectoire mystique et sensualiste d’une adoratrice submergée par sa propre passion, emportée par les ambitions des opportunistes.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 24
EAN13 9782748347517
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0094€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

les gorges de l’enfer
Du même auteur
Essais oL’INITIATION CHEVALERESQUE DANS LA LEGENDE ARTHURIENNE(Dervy-livres, 80 – Réédition 92) oL’APOCALYPSE,SON SYMBOLISME ET SON IMAGE DU MONDE(Archè, Milan, 84) oLE MYTHE DU RETOUR DANS L’ODYSSEE(Cahiers de l’Unicorne, Archè ; Milan, 87) oSIEGFRIEDou les mystères du sacrifice(Cahiers de l’Unicorne, Archè ; Milan, 87) oLAPISTISSOPHIA ET LA GNOSE, aspects de l’ésotérisme chrétien (Pardès, 88) oLA MORT ET LES ETATS POSTHUMES SELON LES GRANDES TRADI-TIONS(Trédaniel, 89) oDIEU,LHOMME,LA FEMME ET LE SERPENT; commentaires sur la Genèse (Publibook, 06)
Romans oLA VOIE ARDENTE(R. Deforges, 87 ; prix de la Fondation Apple 87) oLA PASSION DU PEINTREWANN(R. Deforges, 88) oLA CITADELLE DES BRUMES(R. Deforges, 88) oLE SABLE DE LARENE(R. Deforges, 89) oABEL ET LOÏSE(Pardès, 90) oL’ŒUF DECOLOMB(Pardès, 90) oJE VOUS EMMENE,MARIA(R. Deforges, 9l) oLE VENTRE DEBABEL(Publibook, 04) oPORTRAIT DE FAMILLE(Publibook, 04) oAGNOSIA,LIGNORANCE(Publibook, 06) oFRAGMENTS DUNE HISTOIRE CONNUE(Publibook, 07) Théâtre oLES MOTS DE MARBRE(Dumerchez, 92) oNAISSANCE DUNMINOTAURE(Publibook, 03) oLALANGUE DES OISEAUX(Inédit) (Pour tout renseignement, consulter le site : http://www.domvis.info)
Dominique Viseux les gorges de l’enfer
Publibook
Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55 IDDN.FR.010.0112859.000.R.P.2009.030.40000 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2009
« Contemple à loisir ma beauté et que cela te serve à ne désirer la vue d’aucune chose corruptible puisque tout passe et moi seul demeure. Je suis celui qui est : hors de moi tout le reste n’est rien. Je me plais d’habiter dans les âmes de mes bien-aimées qui n’ont d’appui qu’en moi. Je te vais aimer comme ma fille et mon épouse. Voilà la le-çon que je te donne, sur laquelle tu dois souvent faire réflexion, anéantissant toujours tes pensées en ma pré-sence, et te souvenant qu’il n’y a que moi qui mérite de posséder ton cœur. Je suis jaloux de toi : ne me partage avec personne et regarde souvent ma beauté. » (Paroles adressées par Jésus à la Sœur des Anges ; d’aprèsQuel-ques détails merveilleux sur la vie de Jeanne des Angespar le R.P. Jean Joseph Surin, de la compagnie de Jésus).
I Je suis issue d’une famille noble ; vous le saviez bien sûr. Mon père était baron, ma mère avait des titres de no-blesse. L’un de mes oncles fut archevêque ; beaucoup, parmi nos proches, occupaient de hautes fonctions et de hauts rangs. Je naquis dans un milieu aisé et passai mon enfance dans le luxe ; il n’était rien qui pût nous être refu-sé. Mes parents conçurent dix-neuf enfants, tous pourvus de dons merveilleux, de grâce naturelle et de facilité d’esprit. Mon père n’épargnait rien pour notre éducation qu’il désirait parfaite, car en notre famille on satisfaisait ensemble les besoins du corps et de l’âme, sans jamais oublier qu’un destin aussi faste méritait que l’on vous ren-dît grâce, à vous qui nous aviez tant comblés. Je n’ai que peu de souvenirs de mon enfance si ce n’est celui, terrible, qui marqua ma destinée et qui me fut, toute la vie durant, comme la signature du mal qui devait m’accabler. J’avais quatre ans peut-être, lorsqu’un jour, voulant atteindre une rose trop haute pour moi, je grimpai sur un tabouret de jardin et me hissai jusqu’à faire basculer mon perchoir. Pour rétablir mon équilibre, je dus fournir un effort si violent que j’eus les reins brisés et l’épaule gauche disloquée. De douleur, je me laissai choir ; ma chute acheva de démolir mon dos et je ne pus me relever. Cet accident banal avait suffi pour tracer dans ma vie un chemin tortueux, et plus qu’une légère difformité du dos, il m’en resta une cassure de l’âme. L’épaule gauche plus haute désormais et le corps un peu de travers, je ne parvenais à réduire qu’au prix d’efforts violents cette si-nuosité qui me faisait honte, et dans les bons moments je
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me tenais bien droite. Mais la fatigue venant, je n’étais qu’un pantin désarticulé. Dès lors, j’eus l’étrange pressen-timent que mon âme s’était logée dans mon dos. Mon père, qui me portait une affection particulière, fut consterné par cet accident ; je me souviens de l’avoir vu pleurer pour la première fois. J’étais « son ange », comme il aimait le dire, et son ange s’était écrasé sur la terre. Sans doute ne volerait-il plus. Ma mère aussi fut attristée par ce funeste événement mais, jalouse de la tendresse accrue que me prodiguait mon père, elle résolut de me placer chez ma tante, à l’abbaye de Saintes, où je reçus mon édu-cation. Elle avait déjà formé le dessein de cacher ma difformité sous le voile ; je ne l’appris que plus tard. Ma tante était prieure chez les Bénédictines ; je pénétrais de très bonne heure dans l’univers clos de la prière et du si-lence. Celui-ci m’enchanta. À cette époque, autant qu’il m’en souvient, je ne connaissais pas l’exaspération, la révolte et l’amertume qui, plus tard, allaient germer dans mon cœur au contact de cette vie dévote et fade. De plus, ma tante m’affectionnait beaucoup ; j’étais d’un naturel très gai, d’une humeur douce et enjouée ; très vite, je sus me faire aimer et estimer de mes maîtresses. J’étais curieuse de tout, j’apprenais vite, je mettais mon point d’honneur à ne jamais donner l’occasion d’un reproche. Non consciem-ment, je le sais, je tentais de palier ma difformité physique par une conformité morale, de faire oublier mon vilain dos par une présence affable et obligeante qui m’attirait la sympathie de toutes. Déjà j’étais vouée à serpenter dans les cœurs ; j’aimais qu’on me plaignît d’avoir été cruelle-ment marquée. Ma tante mourut peu de temps après mon arrivée à Saintes. Ce fut une autre de mes parentes qui la remplaça. À l’attention et à l’amour de la première, se substituèrent la sévérité et la méfiance de la seconde. Froide, austère,
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