Quand la fontaine coule dans la vallée : Fables d'ici pour maintenant

François Lavallée

Description

Si La Fontaine était né au Québec à notre époque, à quoi donc auraient ressemblé ses fables? Sans doute auraient-elles traité de pollution (Le pédégé pollueur et la tache), de rationalisation d’entreprise (Le vice-président et le gestionnaire) et d’attentats terroristes (Gros Jean dans la cour d’école)... mais elles auraient sûrement aussi abordé des sujets plus universels comme la médisance (Le bilieux et l’urinoir à œil magique), l’arrogance (Le bébé maraca…) ou le sentiment de fragilité devant la mort (Le sac de plastique et le brin d’herbe). Enfin, l’humour y aurait certainement occupé une place d’honneur (L’amateur de hockey).
Cela dit, La Fontaine aurait-il été jusqu’à écrire une fable en joual (Le cow-boy et le cheval vert)? Peut-être pas. Chose certaine, François Lavallée, bien qu’il respecte fidèlement les règles de la versification classique, ne se contente pas ici de faire de simples pastiches, il s’approprie résolument le genre pour s’adresser au public québécois d’aujourd’hui. Il en résulte une brochette de morceaux savoureux et ludiques qui nous réservent plaisir, réflexion et sourires à chaque détour.

Sujets

• Fiction

Informations

• Publié par: Collection Madeleine Bouvier
• Date de parution: 30 juillet 2015
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782920342675
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

François Lavallée

Q UAND LA FONTAINE COULE DANS LA VALLEE

Fables d’ici pour maintenant

Collection Madeleine Bouvier

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Quand la fontaine coule dans la vallée

Fables d’ici pour maintenant

par François Lavallée

Collection Madeleine Bouvier

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Lavallée, François, 1963- Quand la fontaine coule dans la vallée : fables d’ici pour maintenant

(Collection Madeleine Bouvier) Poèmes. ISBN : 978-2-920342-67-5 I. Titre. II. Collection. PS8573.A791Q36 2007 C841’.6 PS9573.A791Q36 2007

C2007-941441-9

Illustrations des fablesLe voyageur insatisfait,Le pédégé pollueur et la tache,Gros Jean dans la cour d’école,Le citoyen et le camion de pompiers,L’enfant qui chantonnait: André Brassard Illustrations de la couverture et des autres fables : Marie-Luce Lavallée Mise en page et maquette de couverture : Michel Séguin Correction d’épreuves : Lucie Dubuc © Linguatech éditeur inc., 2007 e Dépôt légal : 4 trimestre 2007 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada Linguatech éditeur Case postale 26026, succursale Salaberry Montréal (Québec) H3M 1L0 http://home.ican.net/~lingua [e-mail] Téléphone : 514 336-5207 Télécopieur : 514 336-4736 Imprimé sur du papier Silva lisse, recyclé à 100 %. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sans l’autorisation écrite de l’éditeur. Tout droit de traduction et d’adaptation, en totalité ou en partie, réservé pour tous les pays.

À Sylvie

De l’endroit où je vis, au fond de ma fenêtre, Je vois depuis longtemps grandir avec constance Un arbre médusant dont j’ignore l’essence. Peu importe qu’il soit chêne, cyprès ou hêtre; Disons qu’il me dépasse et nous aurons tout dit. Saison après saison, je le vois qui subit Les caprices du temps en traversant la vie. Sensible comme un saule, ancré comme un érable, Il explose au printemps pour rayonner de vert, Rougir aux froids d’automne et blanchir en hiver. Combien de fois, mon Dieu, impuissant, misérable, Ai-je craint de le perdre aux mains des éléments, De le voir succomber, battu par les grands vents, Mourir de maladies ou céder au verglas, Voire au destin, qui peut toujours sonner le glas D’un être si fragile parce que vivant!

Rêve-t-il, lui, d’un monde exempt d’intempéries? Souhaite-t-il un sauveur, une trêve, un abri? Pourquoi, malgré ces chocs, l’ai-je encore sur mes terres? Pour moi, c’est un miracle, ou du moins un mystère.

Cet arbre est notre amour, ou peut-être est-ce toi. Mais, moi, qui suis-je ici? Sans doute le climat Qui certes le réchauffe et l’arrose parfois, Mais qui l’expose aussi aux pires attentats, Qui réveille sa sève en un instant béni, Mais qui peut l’ébranler dès cet instant fini, Force de la nature aveugle et indocile Qui peut tout écraser d’un geste malhabile!

Mais ce qui m’ébahit dans toute cette histoire, Ce qui me fait pleurer, et de peur et de joie, Ce que je ne crois pas ou que j’ai peine à croire, C’est qu’après tant d’années, c’est qu’après tant d’émois, Tant de branches cassées, tant de périls vécus, Tant de fruits consommés mais tant de fleurs perdues, Cet arbre est toujours là, et toujours avec moi.

Sylvie, Merci.

REMERCIEMENTS

Merci à tous mes lecteurs proches, que j’ai bombardés de mes fables à mesure qu’elles sortaient de mon ordinateur et qui me font l’honneur et le plaisir de les lire et de les commenter. Merci en particulier à Jean D’Auteuil pour ses lectures critiques et son travail minutieux.

Merci à Jean Racine, à Victor Hugo, à Edmond Rostand et à tous les autres qui nous ont fait le cadeau de croire à la beauté et de la partager avec nous.

Merci aussi à Jean de la Fontaine et à Georges Brassens, qui ont su nous montrer comment beauté, sensibilité, vocabulaire et humour pouvaient faire bon ménage.

Et enfin, merci à Sylvie, qui a cru à cette entreprise peu commune, dont les encouragements m’ont été si précieux et à qui je dédie cet ouvrage.

IX