Rommel Reloaded
95 pages
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Rommel Reloaded , livre ebook

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Description

Najib, jeune mauricien, retourne sur les traces de son grand-père en Libye afin de découvrir ce que ce dernier a fait de ses « années perdues » après la Seconde Guerre mondiale, alors qu’il était engagé dans les forces britanniques. Ce faisant, le protagoniste se retrouve pris dans la guerre civile libyenne, ballotté entre la lutte que mènent les insurgés et les troupes loyalistes à Kadhafi, se découvrant, au fil de ses aventures, une attitude de héros.Cédant d’abord aux sirènes d’un romantisme guerrier, ce Bovary du XXIe siècle, bercé par ses lectures clausewitziennes, comprend bientôt que la guerre n’est pas uniquement le prolongement de la politique par d’autres moyens, et il s’aperçoit vite que c’est le caractère des hommes qui, in fine, l’emporte sur les intérêts géostratégiques. Pendant moderne du brave soldat Švejk, le cynisme du personnage devient un prétexte pour démontrer, et démonter, l’absurdité de la guerre sous toutes ses formes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 mai 2021
Nombre de lectures 2
EAN13 9782490981106
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0345€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sabir Kadel
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
ROMMEL RELOADED
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Roman
 
 
 
 
Tous droits réservés
©Estelas Éditions / Under Éditions
11590 Cuxac d’Aude France
 
estelas.editions@gmail.com  
www. JaimeLaLecture.fr
www.estelaseditions.com
 
ISBN : 9782490981106
« Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. »  
 
 
 
Table des matières  
Chapitre 1  
Chapitre 2  
Chapitre 3  
Chapitre 4  
Chapitre 5  
Chapitre 6  
Chapitre 7  
Chapitre 8  
Chapitre 9  
Chapitre 10  
Chapitre 11  
Chapitre 12  
Chapitre 13  
Chapitre 14  
Chapitre 15  
Chapitre 16  
Chapitre 17  
Chapitre 18  
Chapitre 19  
Chapitre 20  
Chapitre 21  
Chapitre 22  
Chapitre 23  
Chapitre 24  
Chapitre 25  
Chapitre 26  
Chapitre 27  
Chapitre 28  
Chapitre 29  
Chapitre 30  
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Pour qui mes bras se sont-ils épuisés ?  
Pour qui le sang de mon cœur a-t-il coulé ?  
Épopée de Gilgamesh
 
 
 
 
 
Chapitre 1
 
 
 
À la radio, Kadhafi se lance dans des philippiques contre Sarkozy. Je ne comprends pas bien l’arabe, à part les quelques termes que tout un chacun connaît comme « jihad », « Allah Akbar » ou encore « choukran » : je reconnus quand même la voix du dirigeant libyen puisque je l’avais souvent entendue par le passé dans les journaux télévisés montrant ses interventions au siège des Nations Unies, et puis le nom de « Sarkozy », étant le même dans toutes les langues, et vu le ton employé, je compris que les harangues contre le président français étaient violentes. On me traduit le reste : en substance, le discours du Colonel portait sur le fait que les « révolutionnaires » étaient des agents d’Al-Qaïda, tout en étant des drogués et des mercenaires, le tout soutenu par l’Occident. Kadhafi avait en effet réussi, par une gymnastique rhétorique qui lui est propre, à réconcilier Ben Laden avec l’Europe. Le discours dura plusieurs minutes avant qu’une secousse due à un énième bombardement ne fît tomber la radio et que l’on se retrouva en même temps dans le noir.
Toutes les personnes dans la pièce allumèrent leurs téléphones portables pour créer un peu de lumière. Je trouvais que cette scène avait quelque chose de poétique, esthétiquement parlant, la lumière de ces portables scintillant comme des lucioles au bruit des bombes. Certains enfants pleuraient, et je sentis une main se poser sur ma jambe et une voix d’homme me dit, dans un anglais approximatif : « Be not afraid ». Je me sentis insulté car j’eus l’impression que pour les personnes présentes, j’avais le même statut que ces enfants qui chialaient. Même s’il est vrai que j’avais peur. Me voilà, moi, insignifiant juriste originaire d’une petite île de l’océan Indien, qui n’avait jamais vu un mort de sa vie avant son séjour ici, jamais entendu la détonation d’une bombe, jamais même posé le pied en Afrique, et je suis là, à Benghazi, ville dont je ne soupçonnais même pas l’existence quelques mois avant et que j’aurais eu peine à orthographier correctement. Et je repensais à ce que disait le Professeur Ian Malcolm dans Jurassic Park au moment où, pour séduire la paléobotaniste blonde, il lui expose la théorie du chaos, et comment les battements d’ailes d’un papillon peuvent apporter une tornade dans une autre moitié du monde. Et mon papillon à moi, c’était la photographie de mon grand-père.
 
 
 
 
Chapitre 2
 
 
 
On raconte qu’Alexandre le Grand, lors de ses campagnes, avait toujours sur lui un exemplaire de l’ Iliade que lui avait remis, et qu’avait annoté, Aristote en personne. Quel geste plus romantique que celui du plus grand conquérant, emportant avec lui le livre relatant la plus grande épopée, cadeau du plus grand philosophe ? Le romantisme m’a toujours hanté. J’écoutais à longueur de journée le Tristan und Isolde de Wagner, je connaissais des répliques entières de Cyrano de Bergerac , pas les mielleuses qui parlent d’amour. Non, celles ayant trait au panache, et j’avais comme livre de chevet Les Fleurs du mal .
Le romantisme, je le ressentais, je ne le vivais pas. Jusqu’au jour où j’appris l’histoire de mon grand-père, un grand-père que je n’avais jamais connu et dont ma première rencontre avec lui se fit à travers la découverte d’une ancienne photographie jaunie trouvée dans des affaires de famille dans l’ancienne maison qu’habitait mon père : nous étions décidés à la vendre et devions faire le ménage et tandis que je rangeais une vieille boîte, ma curiosité me poussait à voir tout ce qu’elle contenait puisque j’avais été toujours fasciné par la notion de sérendipité, qui est le fait de découvrir autre chose que ce que l’on cherchait au départ. C’est à ce moment-là que je vis la photo d’un homme en uniforme militaire, tenant un fusil à la main et qui prenait la pose, semblant tout fier de lui-même. Je glissai la photo dans ma poche, presque de manière automatique, et continuai avec le déménagement. Plus tard, tandis que j’étais avec mon père chez lui et que je mis la main dans ma poche pour y prendre un mouchoir, je sentis la photo. Je la retirai et la montrai à mon père, lui demandant s’il savait de qui il s’agissait. Après avoir marqué une pause, il lança en créole mauricien : « Ti mo papa sa ! », ce que même en n’étant pas un linguiste chevronné, on l’aura compris, c’était son père.
Il m’expliqua que sur cette photo il est en tenue militaire britannique lorsqu’il s’était engagé durant la Seconde Guerre mondiale. Il faut savoir que mon pays, Maurice, a été britannique jusqu’en 1968, quand elle devint indépendante (du moins en théorie puisque la plus haute instance judiciaire demeure le Conseil Privé de la Reine) et que tout naturellement les Mauriciens qui voulaient apporter leur contribution à l’effort de guerre le firent sous la bannière de l’Union Jack. Je trouvais l’entreprise noble, car contrairement aux autres pays du Commonwealth, Maurice n’a jamais été « envahie » par l’Angleterre étant donné que l’île ne possède pas de populations autochtones et que les premiers habitants étaient des Européens, d’abord les Hollandais, ensuite les Français et finalement les Anglais. Ainsi, on ne pourrait comparer mon grand-père, par exemple, aux tirailleurs sénégalais ou marocains qui, tout de même, décidèrent de combattre l’envahisseur nazi pour le compte d’un pays, la France, qui les avait eux-mêmes envahis.
Mon père me raconta comment le sien s’engagea en quarante dans l’armée britannique et combattit en Afrique du Nord sous Montgomery contre la Deutsches AfrikaKorps . Toutefois, il n’y avait nul enthousiasme dans sa voix et son récit ne fut pas émaillé de gestes abrupts mimant les tirs comme on aurait pu s’y attendre de la part d’un fils fier des faits d’armes de son père. Ce n’est pas parce que mon père désapprouva l’engagement du sien pour des raisons idéologiques, c’est juste parce que, alors que la guerre avait pris fin en quarante-cinq, il ne rentra au pays qu’en mille neuf cent cinquante. En apprenant cela, aussitôt, au lieu de partager le désarroi de mon père, je fus submergé par une émotion intense, un peu sans doute comme celle qui dut s’emparer de Champollion quand il prononça pour la première fois, après un silence de plus de deux mille ans, le nom de Ramsès ! Il me fallait découvrir ce qui s’était passé durant ces cinq mystérieuses années.
 
 
 
 
 
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