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Description
Sujets
Informations
Publié par | Estelas Editions |
Date de parution | 18 février 2020 |
Nombre de lectures | 11 |
EAN13 | 9782490981014 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0495€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Coup De Mistral Sur La Bonne Mère
Tous droits réservés
©Under Éditions
BP 20, 11800 Trèbes France
under.editions@gmail.com
http://www.estelaseditions.com
ISBN : 9782490981014
« Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. »
Katamoun
Coup De Mistral
Sur La Bonne Mère
POLAR
À mon éditeur, Max, dont les compétences et l'implication professionnelles ont permis l'aboutissement du projet.
À Chris dont la patience et l’œil critique m'ont été d'un grand concours.
Table des matières
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitre 59
ÉPILOGUE
Documentation
Chapitre 1
— C’est une hernie inguinale, diagnostiqua le chirurgien. Il faut opérer avant qu’elle ne s’étrangle !
— Qu'es aquò, hombre ? Marius faillit s’étouffer à l’annonce de cette mauvaise nouvelle. Il accusa néanmoins le coup sans doute soulagé et apaisé que ce grand gaillard, expert dans le maniement du bistouri, reconnu sur la place de Marseille, prît ainsi l’initiative de l’intervention.
— Quand, alors ? questionna-t-il d’une voix ferme.
Le docteur regarda son planning et lui proposa :
— Le 2 décembre, vendredi 2, ça vous va ?
Oui, ça lui allait.
Bien qu’il éprouvât une peur panique à l’idée de passer sur le billard, il rejetait toute idée de terminer sa vie dans une salle aseptisée, froide comme une pierre tombale.
Non ! Le pire ne pouvait pas, ne devait pas lui arriver. Pas ici, pas maintenant. Pour la dame à la Faux, il n'était pas pressé. Il verrait où et quand elle le cueillerait. Mais elle pouvait attendre ; assurément, le plus tard serait le mieux.
Marius avait entamé son parcours de terrien, une quarantaine d’années auparavant à Marseille. Sa première tétée suivie d’un extraordinaire rototo fit le bonheur de ses parents, de sa famille, de leurs amis et tutti quanti selon l'expression favorite de sa tata niçoise, Mado. Bien évidemment, son faire-part de naissance, lettres d'or sur fond rouge sang, arborait une calligraphie renaissance des plus ringardes. Fallait s’y faire ! Le garçon ne pétait pas dans des draps de soie. Il portait cependant son héritage populaire avec fierté et honneur.
D’une manière générale, il préférait se tenir éloigné de tout ce qui revêtait blouse blanche, et éviter tout rapport de proximité avec le monde médical. Il se disait qu’il serait toujours temps de répondre à l’invitation du Seigneur le moment venu.
Depuis qu’il se transportait cette mandarine à l’aine gauche, c’est-à-dire depuis des années, il avait appris à vivre avec. Pour lui, elle faisait partie intégrante de ses bijoux de famille jusqu’à ce jour de novembre où, à l'épreuve de son miroir, l'agrume se transforma en courgette douloureuse. Dès lors, il comprit que l’amusement avait assez duré et qu’il lui fallait consulter dare-dare.
— Le 2 décembre, date anniversaire du Sacre de Napoléon ? interrogea-t-il le plus sérieusement du monde.
Le médecin ne voyait pas le rapport. Marius non plus d’ailleurs. Mais bon, il parlait quelquefois à tort et à travers, juste pour le plaisir de causer afin d'étaler sa science.
Il confia son appréhension et ses craintes à l'homme de l'art :
— Cette opération me fout la trouille !
— Il ne faut pas, répondit le toubib. C’est rien du tout !
— De la gnognote, ouais, je sais ! Quand on est derrière le bistouri !
Ne s’embarrassant pas de considérations métaphysiques, il continua en mode provocation :
— Qui tient l’outil, détient le pouvoir, non ?
Puis il poursuivit, entêté :
— À tout soupeser, je préfère être du côté du manche que de la lame. C’est moins dangereux.
Le chirurgien ne releva pas. Il était pressé ; la consultation suivante l’attendait déjà.
Sourires diplomatiques et fin de visite. Au suivant !
Chapitre 2
Vendredi 2 décembre. Marius se présenta à l’accueil de la très réputée clinique Bouchard, rue du Docteur Escat, à proximité de la place Castellane. Il était vêtu d’un survêtement de marque Adidas qu'il portait fièrement. Fidèle supporteur de l’OhèMe, comme tout bon marseillais qui se respecte, il arborait, côté cœur, le logo de son club favori : deux capitales bleu azur entrelacées, O et M, une Étoile, celle des Champions, et le slogan, Droit au But. La panoplie était au complet ! Le match pouvait commencer.
La jeune femme qui le reçut affichait les stigmates d’une nuit agitée. Elle avait le cheveu blond en bataille et un œil vert pas vraiment frais. Son souffle court laissait supposer qu’elle avait pressé le pas pour ne pas se mettre en retard.
Elle lui fit remarquer qu’il n’était pas encore huit heures et que, par conséquent, il était en avance. La rigueur réglementaire de l’hôtesse lui cloua le bec. Qu’objecter à cet argument syndical de poids ?
MP3 rivé au fond de ses tympans, il retira un ticket au distributeur automatique. Le numéro quatre-vingt-cinq s'imposa à lui. Il chercha alentour les quatre-vingt-quatre prétendants aux premières places. Las, il dut se rendre à l’évidence, la salle d’attente était vide. À défaut de se considérer comme le dernier des Mohicans, il se félicita d'être le premier de la liste.
À huit heures précises, le tableau lumineux s’égaya de rouge et une voix féminine robotisée clama :
— Quatre-vingt-cinq.
Regard circulaire, il était bien le seul et unique patient dans cette salle aux murs nus et aux chaises vides. Il se présenta de nouveau à l’accueil et constata que la jolie dame s’était ravalé la façade entre-temps. Le résultat s’avérait concluant. Ses mèches blondes étaient coiffées comme un bataillon en ordre de marche, ses yeux verts brillaient comme des jades et son souffle apaisé respirait un bonheur certain.
— Monsieur, Monsieur, répéta-t-elle, c'est pour quoi ?
Ils échangèrent quelques gentillesses de circonstance, puis il déclina son identité et remit comme souhaité ses cartes de Mutuelle et de Sécurité sociale. La fille, le regard posé sur l’écran de son ordi, effectuait son travail de manière machinale, sans passion mais avec beaucoup de professionnalisme. Son buste droit et fier exprimait la fermeté d’une poitrine entretenue.
— Je résume : Marius Lagâche, né le 7 septembre. L'année ?
Il la coupa à voix basse :
— Mon âge est confidentiel, ce sera notre secret à tous les deux.
— Soit ! abonda-t-elle tandis qu'il lui susurrait à l'oreille l'information demandée.
Elle reprit sa litanie :
— Vous avez plus de quarante ans. Vous