Le Sablier des cendres
75 pages
Français

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Le Sablier des cendres , livre ebook

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Description


Une dystopie fantastique glauque au rythme effréné.


Greg Forbs, quadragénaire imbu de sa personne, est le principal actionnaire d'un géant pharmaceutique.
Alors pourquoi se réveille-t-il nu dans un œuf, au beau milieu d’une décharge ?
Qui sont les inconnus à ses trousses ?
La peur et l'incompréhension seront désormais ses seules amies.
Saura-t-il survivre dans ce nouveau monde sans pitié ?



TW : violences.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791096202140
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Table des matières
Démarrer
1. Arrivée
2. Première rencontre
3. Premier sommeil
4. Réveil
5. Une bagatelle
6. Ruines
7. Ascension
8. Sépare
9. Manipule
10. Force et déchéance
11. Innove
12. Soldats de plomb
13. Écrase
14. Zombies
15. Initiation
16. Sablier
17. École
18. Patience
19. Enfance
20. Éternité
21. Conception
22. Larmes de cendres
24. Seconde chance ?
Mot pour les lecteurs et lectrices
Remerciements

Du même auteur...  
Romans :  
Balade avec les Astres – Livre 1 : Un souffle de liberté
Balade avec les Astres – Livre 2 : L’héritage des dieux
Balade avec les Astres – Livre 3 : Le vent du nord
Balade avec les Astres – L’intégrale
La vengeance sans nom
La Route des chiffonniers
 
Nouvelles :
Aux éditions Luciférines :
Blanc comme neige (anthologie Sombres félins )  
Le sacrifié d’El Plomo (anthologie Civilisations disparues )  
Aux éditions Les Occultés :
On les aime (anthologie Dementia )  
En édition indépendante :
Sans faute (en téléchargement libre)  
S.O.S. (L’Indé Panda N°2)  
Le plus beau métier du monde (L’Indé Panda N°3)  
 
Albums jeunesse :
Mon copain Éthan est végane (illustré par Héloïse Weiner)  
Nicolas, le bébé koala (illustré par Korrig’Anne)  
L’arbre à chats (illustré par Isaa)  
Charlotte sans culotte (illustré par Korrig’Anne)  
L’enlumineur des étoiles (illustré par Astrid Bertin et Marceau Pradinas)  
Éthan et les animaux (illustré par Scarlet Mila)  
Jeanne Sélène
 
 
Le sablier des cendres
1. Arrivée
 
Il faisait chaud et sec, noir aussi. Son souffle étouffé chatouillait ses genoux. Il sentit qu’il était nu. L’espace étroit dans lequel il se tenait permettait tout juste de le contenir lové. Une sourde angoisse monta. Où se trouvait-il ? Il se rappelait la réunion du matin. Le dernier plan social avait été difficile à faire passer... Il était sorti de la salle avec un coactionnaire. Après un passage aux toilettes, ils étaient montés à bord de la voiture-autorail privée. Ils devaient déjeuner au Barsoliné , le restaurant le plus en vogue du moment. Il se rappelait avoir vérifié son reflet dans le miroir de l’engin. Son costume gris impeccable faisait ressortir l’acier de son regard déterminé. Il avait passé une main dans ses cheveux poivre et sel parfaitement coupés. Les quelques rides au coin de ses yeux lui assuraient tant la fascination des femmes que le respect de ses collaborateurs. À la tête de la plus grande société de Gallica, il était invincible.  
Avait-il été enlevé malgré la présence de ses trois gardes du corps ? Il rageait de n’avoir aucune mémoire du déroulement des événements. De quel droit l’avait-on enfermé ici ? Il ne parvenait pas à bouger tant les parois étaient resserrées autour de son corps dénudé. L’air venait à manquer, il peinait à reprendre son souffle. Il poussa un cri sauvage et, usant de toutes ses forces, appuya de ses bras et de ses jambes contre les cloisons.
Un craquement sec retentit. Il marqua une pause le temps de réunir le plus possible d’énergie et s’arc-bouta à nouveau. Les murs volèrent en éclats dans un bruit net.
Il se tenait dans les vestiges d’un œuf à la coquille sombre.
— Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel ?, maugréa-t-il.
La nuit régnait alentour, une nuit lourde d’où sourdait une lumière glauque et brune. Le paysage environnant n’était que désolation : un vaste terrain vague jonché de carcasses d’engins rouillés et de monticules de déchets malodorants. Plus loin, on apercevait des ruines dont les ossatures métalliques pointaient vers le ciel saturé de nuages et d’ozone. Un large pylône électrique à demi écroulé se dressait à l’écart des bâtiments dévastés. Un vent tiède faisait claquer la bâche noire partiellement déchirée qui semblait en faire le tour.
Un éclair zébra le firmament, bientôt suivi d’un hurlement à glacer le sang. Un frisson lui parcourut l’échine. Toujours accroupi dans les vestiges de l’oosphère, il observa les alentours en quête d’un refuge. Quand son regard se posa à nouveau sur le pylône en treillis, il s’élança. Ses pieds nus glissèrent entre les détritus, cisaillant sa peau tendre habituée aux chaussettes de mohair et aux souliers sur mesure. Il serra les dents pour retenir un gémissement. Il ne s’abaisserait pas à se plaindre, il ne ferait pas ce plaisir à ceux qui l’avaient placé ici. Derrière lui, il perçut le bruit d’objets qui tombaient. On était probablement à ses trousses. Il força l’allure, s’aidant de ses mains pour progresser dans cet enfer d’immondices.
Il ne lui restait plus que quelques mètres à parcourir pour atteindre l’abri relatif entrevu plus tôt. Il entendait comme une course-poursuite dans son dos. Il risqua un coup d’œil, mais les collines d’ordures dissimulaient la source de cette rumeur. On devait être plusieurs à sa suite d’après le fracas qui montait derrière lui. Il en ressentit comme une bouffée de fierté : ils étaient conscients de s’attaquer à une pointure et avaient pris leurs précautions.
Son esprit formula à demi-mot une pensée critique quant à l’incohérence de la situation, mais il le fit taire dans un grognement. Il réfléchirait plus tard. Pour le moment, il ne devait pas se laisser rattraper. Point.  
Enfin parvenu au pied de la structure d’acier, il se glissa sous le plastique usé. Il resta immobile, couché sur le côté le temps que ses yeux s’accommodent à la faible luminosité. Un clochard avait probablement élu domicile ici. Il repéra quelques couvertures près des restes d’un feu, une vieille casserole cabossée et un gilet à capuche mité. Il se redressa et saisit le vêtement. L’odeur qui s’en dégageait lui fit froncer les narines. C’était probablement infesté de nuisibles, pourtant il faudrait s’en contenter, il ne voyait rien de mieux. L’habit, large et détendu, lui arrivait à mi-cuisse, masquant son sexe. Quelques boutons manquaient au niveau du ventre et du torse, laissant apparaître sa pilosité foisonnante et sa peau déjà obscurcie par la salissure.
Malgré le bruit assourdissant du vent qui s’engouffrait dans son refuge par les multiples interstices, il perçut les pas d’un humain. Saisissant la casserole en guise d’arme, il s’accroupit, prêt à bondir.
2. Première rencontre
 
L’homme qui venait d’entrer devait avoir quatre-vingts ans au bas mot. Vêtu de haillons, le corps amaigri, il semblait à peine tenir debout.
— Lâchez cette casserole et détendez-vous, lança-t-il d’une voix éraillée.
Sans se presser, il s’agenouilla sur les couvertures, sortit de sa poche un briquet et entreprit d’allumer un feu. Il tendit la main :
— Ma casserole, je vous prie...
Bouche bée, le manager s’exécuta. Le vieillard vida dans la gamelle le contenu d’une petite fiole qu’il conservait contre lui. Il y ajouta une poudre noirâtre et touilla avec une cuillère à soupe tordue. Il posa ensuite la timbale sur le feu sans cesser de tourner.
— Alors ? Vous êtes nouveau ici, visiblement... C’est quoi, votre petit nom ?
— Greg Forbs, répondit-il en tendant la main.
— Marvin.
Malgré son grand âge, il avait la poigne énergique.
— Quel est cet endroit ? Je suis loin de Nomis ?
L’ancêtre eut un rire sans joie.
— Bien loin de Nomis et de Gallica...
Greg tomba des nues. On avait réussi à lui faire passer la frontière ?! Dans quel territoire pouvait-il à présent se trouver ?
— Je ne pourrais vous dire comment s’appelle ce lieu... Pour ma part, je l’ai baptisé le champ des cendres.
— Le champ des cendres ?
— Vous comprendrez en temps et en heure.
La mixture commença à frémir, il l’éloigna du feu et tira d’entre les couvertures une cuillère à café d’aspect douteux.
— Tenez.
Greg déclina l’offre d’un geste.
— Vous ne devriez pas refuser, qui sait quand vous pourrez manger votre prochain repas...
— Qu’est-ce ?
— Vous n’avez pas envie de savoir !, s’amusa Marvin.
Le financier grimaça, mais saisit l’ustensile. On le testait, à coup sûr, il ne se montrerait pas faible.
— On peut dire que vous savez vendre votre camelote, lança-t-il au vieillard. Et vous, d’où venez-vous et que faites-vous ici ?, ajouta-t-il en plongeant sa cuillère dans la casserole puis en soufflant sur le liquide couleur café.
— Je survis, répondit-il calmement tout en portant l’aliment à sa bouche.
Greg fit de même. C’était totalement insipide et il en fut soulagé. « Survivre », que voulait-il dire par là ? Il se força à paraître nonchalant lorsqu’il demanda plus de précisions.
— Je pratiquais le quetkri avec quelques amis et m’apprêtais à frapper la balle... et « pouf », je me suis réveillé dans un œuf. Ça vous rappelle des souvenirs, pas vrai !?
Il sourit largement, découvrant des dents étonnamment belles et ordonnées.
— Ça doit bien faire trois mois que j’ai atterri ici. Je perds un peu le fil, je dois dire... Enfin, il m’a fallu rapidement comprendre les règles du jeu de ce monde pour ne pas y laisser ma peau.
— Un jeu ?
— Je ne vois pas comment appeler tout ceci autrement, fit-il avec un haussement d’épaules désabusé. Ça se boit finalement, vous voyez !, continua-t-il en changeant de sujet. Ça n’a aucun goût, c’est un avantage... C’est la seule chose comestible par ici, tout le reste n’est que déchets. Cette planète est une poubelle géante !  
— Vous croyez que nous sommes sur une autre planète !?, s’inquiéta Forbs avant de se reprendre très vite.
Surtout, ne jamais laisser transparaître ses émotions.
— Je ne crois pas, reprit le vieillard, j’en suis persuadé ! Le temps est souvent couvert, mais j’ai eu l’occasion de l’observer avant le grand sommeil : pas une lune dans ce ciel-là, aucune constellation en commun avec celles visibles depuis Gallica. Je ne suis pas astronome, mais ça ne fait pas un pli : nous sommes bien loin de chez nous.
Greg se tapota le menton du revers de sa cuillère tout en détaillant le vieil homme. Il avait l’impression de l’avoir déjà vu quelque part... Il était probablement en train de rêver — ou de cauchemarder plutôt. Son inconscient lui jouait des tours et il intégrait

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