Fugitive
97 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Fugitive , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
97 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Alors qu’elle est la seule à pouvoir sauver la vie de sa petite sœur, Virginia est activement recherchée pour un meurtre dont elle clame l'innocence.


Seulement personne n’est fugitif très longtemps en 2072, dans une Europe où la peine de mort est rétablie et où les technologies sont capables de tracer tout mouvement humain.


Une course contre la montre commence pour la jeune biologiste. Parviendra-t-elle à sauver sa sœur à temps ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782490630646
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Gaïdig
FUGITIVE



INCEPTIO
32
Avant de pénétrer dans le hall d’accueil de l’hôpital, Virginia avait vérifié que son maquillage était toujours impeccable. Elle pouvait donc, malgré l’endroit bondé – les urgences étant traitées ici aussi –, passer inaperçue.
D’un coup d’œil, Virginia repéra où rejoindre les escaliers. Ce centre hospitalier était immense, le plus étendu de la ville, elle allait probablement devoir chercher un certain temps la chambre souhaitée, tout en prenant soin de ne pas se faire repérer dans sa façon d’observer les lieux. Elle avait reçu un dernier SMS de Bob indiquant qu’elle n’avait plus de possibilité de communication avec lui car celles-ci, au sein de l’hôpital, étaient triplement surveillées. Elle allait devoir se débrouiller seule. Son Smartho désormais inutilisable, elle l’avait jeté dans une poubelle publique pour empêcher toute accroche de mouchards magnétiques – particules microscopiques de traçage qui pouvaient s’accrocher à du matériel électronique. Ils en balançaient sans aucun doute à chaque porte d’entrée de l’hôpital.
Elle avait presque atteint la cage de l’escalier lorsqu’elle entendit un certain nombre de personnes émettre un cri de stupeur. Ils avaient tous les yeux rivés sur l’écran à hologramme central. La jeune femme entendit la voix de sa mère déclarer « Je suis fière de toi », en même temps qu’elle lut le titre « Hélène Wasser est décédée à Glasgow cette nuit ».
Incrédule, elle dut le relire à plusieurs reprises. Peut-être qu’il s’agissait d’une autre Hélène, espérait-elle naïvement au fond d’elle. Son cerveau imaginait des moyens d’échapper à une douleur insurmontable en tentant le déni. Mais c’était bel et bien sa mère qui se tenait sous les feux des projecteurs, lui disant d’accepter de ne plus jamais se revoir. Pour Hélène.
Elle eut l’impression d’être éventrée et écorchée vive à la fois. Aucun mot ne semblait assez fort pour décrire le sentiment d’horreur qui la foudroyait, d’un coup. Le combat de toute une vie qui s’arrêtait là, alors qu’elle y était presque, à quelques mètres seulement.
Impossible de savoir si elle avait hurlé ou non, si elle était toujours debout ou si elle s’était effondrée à même le sol. Tout ce qu’elle voulait, là, en cet instant précis, c’était revenir en arrière, remonter le temps et éviter cette stupide nuit à cause de laquelle tout cela avait commencé.
Après quelques secondes de latence, elle réalisa que la stupeur l’avait gardée figée, debout, muette. Une image surgit dans son esprit : la morgue. Il fallait qu’elle puisse lui dire au revoir. Elle marcha avec peine, ses jambes faiblissaient en s’approchant des panneaux d’orientation. Aucune indication sur la pièce mortuaire. Elle en déduit que le sous-sol devait être le bon endroit et s’engouffra dans les escaliers.
Elle se demandait bien par quel miracle elle arrivait encore à placer un pied devant l’autre. Elle était incapable de répondre à la requête de sa mère sur le fait de poursuivre sa vie de fugitive pour le restant de ses jours. Elle devait voir sa petite sœur. Elle se ferait arrêter, allait mourir, certes, mais ce serait moins douloureux que cette blessure ardente.
Un bruit inattendu la sortit de sa torpeur, qui la faisait marcher tel un zombie. Des pas de plus en plus rapprochés se faisaient entendre. Elle était suivie. Se retournant, elle tomba nez à nez avec l’inconnu tout en bleu du parc. Cette fois, il avait anticipé sa fuite et pointait un révolver dans sa direction. Un sourire narquois se dessinait sur son visage, l’homme semblait plus que satisfait de la retrouver.
8
C’était son second réveil anglais. Elle avait moins bien dormi que la nuit précédente. À peine avait-elle récupéré son énergie que Virginia pensait déjà à la suite de son parcours.
C’est safe ici, lui avait dit Max, tu peux rester autant de temps que tu en as besoin.
Elle était très reconnaissante, mais il lui fallait rejoindre Glasgow le plus rapidement possible. D’après les médias, les enquêteurs la croyaient toujours sur le sol français, mais ce n’était qu’une question de temps avant que l’on découvre qu’elle avait pu traverser la Manche. Elle devait en profiter pour prendre le plus d’avance possible.
Comment t’as fait pour me reconnaître au premier coup d’œil ? demanda-t-elle à Max, qui était en plein travail sur sa toile.
Je focalise tellement sur les visages que je les retiens tous. Il me faudrait beaucoup plus qu’un changement de couleur capillaire et oculaire pour me leurrer.
Pourtant, tu ne dessines que des personnages fictifs !
Exact, mais leurs émotions, je les déniche où à ton avis ?
Tandis qu’il parlait, il dessinait les lèvres d’un petit garçon. Il portait son béret bien droit et son regard baignait dans le vide. On ressentait clairement ses interrogations, voire ses désillusions de la vie alors qu’il n’en était qu’au début...
Virginia était une fois de plus hypnotisée par l’œuvre. C’était le genre de tableau qu’elle aurait pu contempler des heures, mais sa situation ne le permettait pas.
Il faut que j’arrive à Glasgow au plus vite, lâcha-t-elle finalement.
Pourquoi Glasgow ?
Elle prit un moment avant de répondre, ne sachant trop qu’elles étaient les limites de sa confiance vis-à-vis de Max. Elle décida néanmoins de jouer la carte de la transparence, elle lui devait bien cela.
Tu sais qu’Hélène, ma petite sœur, est gravement malade… ils le répètent assez aux infos.
Tout en parlant, elle sortit un tube de sa poche.
Ceci est un remède injectable, créé au cours de ma thèse. C’est le dernier tube qu’il me reste, car on m’a volé le reste. Il n’a pas encore été testé directement sur l’homme, mais les résultats sur des tissus humains vivants ont eu un excellent taux de réussite. Hélène n’a plus de rein. Je lui en ai donné un il y a deux ans mais elle a fait un rejet. Je me souviens avoir broyé du noir pendant des semaines parce que j’avais été incapable de la guérir alors que nous étions compatibles. Presque plus personne ne subit ce phénomène en cette fin de siècle, il a fallu qu’elle tombe dans les cinq pour cent de malchanceux ! Et elle, dans son courage insolent, elle s’excusait en plaisantant sur le fait d’avoir gâché mon rein ! Aujourd’hui, les dialyses ne suffisent plus. Sa prochaine greffe aura pour résultat : la vie ou la mort. Avec un risque d’échec d’au moins soixante-dix pour cent sans ce remède. Mais si je lui injecte ce médicament, un nouveau rejet de greffe ne lui sera pas fatal, et une greffe concluante se stabilisera rapidement. Cette molécule très particulière vient des océans, et elle agit en symbiose avec le système immunitaire humain. Elle réutilise l’énergie des réactions auto-immunes, c’est-à-dire des réactions inflammatoires qui peuvent être mortelles, en énergie bénéfique pour les cellules affaiblies. Sur les animaux, certains organes gravement malades se sont soignés par leur propre régénération cellulaire en quelques semaines. Une simple injection peut lui faire gagner des mois voire des années de vie, et ce même si elle ne trouve pas un donneur immédiatement. Au moment où je te parle, son pronostic vital est engagé. Si ses marqueurs sanguins ne s’améliorent pas au cours des prochaines semaines, elle sera radiée de la liste d’attente et il ne lui restera plus beaucoup de temps à vivre. C’est sa dernière chance ! J’étais censée prendre l’avion pour lui apporter le remède, seulement, cette histoire de meurtre a tout foutu en l’air…
Max s’était assis et l’avait écoutée attentivement.
J’ai regardé les infos en ligne hier, et ils parlent de ta sœur. Ce qui me perturbe dans l’histoire, c’est qu’ils la disent à Édimbourg. Ils savent que tu as prévu de la rejoindre. C’est mission impossible.
Le flic qui m’a prévenu de mon arrestation imminente, et grâce à qui j’ai pu m’enfuir à temps, m’a dit qu’elle avait été transférée à Glasgow. C’est une source sûre. Ma mère, que je n’ai pas encore pu contacter, est assignée à résidence alors que sa fille est gravement malade

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents