L Alliance des Végardes
290 pages
Français

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L'Alliance des Végardes , livre ebook

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Description

À 16 ans, Théophile Salvère apprend qu’il est diabétique. Sa vie change du tout au tout. Ses crises d’hypoglycémie deviennent régulières et violentes. Abandonné par ses proches, persécuté par un camarade de classe, il sent le désespoir l’envahir... Une voix inconnue murmure à son oreille et, chaque fois qu’il est en danger, un mystérieux animal lui porte secours. Ses rêves se confondent-ils avec la réalité ?


Pour refaire surface, Théo intègre un camp niché dans les montagnes jurassiennes. D’abord indécis, il finit par s’imprégner de l’étrange forêt qui l’entoure, de sa fragilité, de sa force. Ce qu’il découvre alors fait basculer son existence une nouvelle fois : les Végardes, gardiens de l’ordre naturel, le choisissent et l’aident à contrôler sa maladie, dont il découvre la signification profonde. Mais des forces obscures les menacent, prêtes à s’abattre sur eux comme la foudre au cœur d’une tempête...



Une quête initiatique haletante portée par des personnages attachants, qui parvient à ancrer le fantastique dans le réel au travers d’enjeux écologiques majeurs.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782381241142
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Table des matières Prologue –1– Le réveil –2– La trêve –3– Plus aucun refuge –4– Voie sans issue –5– Le Repaire des Loups –6– Nid douillet ou nid de guêpes ? –7– Partir ou rester ? –8– S’apprivoiser –9– Confinés –10– Éclosion –11– Le Cercle –12– L’Âme du Monde –13– Révélations –14– À la trace –15– La croisée des chemins –16– Un obstacle inattendu –17– Un ennemi improbable –18– Faire exploser les digues ou construire des murs ? –19– Hurler avec les loups –20– Une lourde bénédiction

Marie LIBAUD-QUOËX
 
L’ALLIANCE DES VÉGARDES Skylor, le dernier Guide
 
Roman
FABRIQUÉ EN FRANCE
 
ISBN : 978-2-38124-114-2
© octobre 2021, YOUSTORY
 
Tous droits de reproduction, d’adaptation, de traduction, intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
 
L’auteur est seul propriétaire des droits et responsable du contenu de ce livre.
 
 
 
À Neo, mon premier Végarde.
 
 
 
« C’était le meilleur et le pire de tous les temps, le siècle de la folie et celui de la sagesse ; une époque de foi et d’incrédulité, une période de lumières et de ténèbres, d’espérance et de désespoir, où l’on avait devant soi l’horizon le plus brillant, la nuit la plus profonde ; où l’on allait droit au ciel et tout droit à l’enfer. »
 
Charles Dickens, Le Conte de deux cités
 
Prologue
 
Elle n’est déjà plus qu’un point minuscule au bout de la ruelle. Deux pas de plus et voilà : elle a complètement disparu. La colère semble avoir décuplé sa vitesse. L’écho de ses bottines en cuir noir s’estompe déjà. Je l’ai cherché, sans doute. Mais elle m’a poussé à bout. Elle m’étouffe. J’ai besoin d’une amie, pas d’une deuxième mère ‒ la mienne me suffit amplement, merci bien. Elle se calmera. Elle reviendra. Enfin, je crois. Au fond, je ne sais pas si j’en ai vraiment envie. Je suis fatigué. Tellement fatigué… Et puis toutes ces disputes me donnent la nausée.
Quand même, je n’aurais pas dû m’énerver. Je sens de petits picotements au bout de mes doigts. Est-ce qu’ils ne tremblent pas un peu ? Un pied à cheval sur le trottoir, je m’appuie contre le mur de briques sales. Je vais respirer, ça va passer. J’ai l’impression que quelqu’un s’amuse à faire des nœuds avec mon estomac comme avec un mouchoir. Tout compte fait, je ferais mieux d’avaler quelque chose tout de suite. M’asseyant sur le bord du trottoir, je fais glisser mon sac à dos sur mes genoux. Classeurs, cahiers, stylos, papiers gras … Rien. Je regarde dans la petite poche avant. Vide. Et là, je me souviens : j’ai aspiré ma dernière gourde de compote juste avant le cours de sport. Sam me l’a pourtant dit et répété, que c’était la dernière. Comment elle fait pour savoir toujours mieux que moi où en sont mes stocks… ? C’est un mystère.
Pas de panique. J’ai toujours des sucres de raisin dans mon blouson, au cas où. Ma main fouille nerveusement la petite poche droite, mais mes doigts ne rencontrent qu’un petit tas d’objets inutiles : un trombone à moitié déplié, une pièce rouillée, une demi-gomme… Dans la gauche, ce n’est guère mieux.
Au bout de quelques secondes interminables, je reconnais la texture d’un papier d’emballage. Je m’empresse de l’extirper sans me préoccuper des petits fragments indéfinissables qui en profitent pour s’échapper. Je tire sur le papier, qui se déchire en minces lambeaux argentés. Je pressens la suite, mais je continue à dérouler la fine pelote, comme si, par miracle, un morceau pouvait encore se cacher dans les derniers recoins. Pas de miracle. Pas de petite tablette sucrée.
Mon cœur fait un double salto. Allez, il me reste si peu de distance à parcourir, ce serait idiot de tomber en rade maintenant. Je me redresse péniblement et j’essaie de remettre mon sac sur mon dos. Mais mes mains devenues moites glissent sur le tissu épais et rigide. Il m’échappe, et le contenu du sac resté ouvert se déverse intégralement sur le sol.
Je regarde mes mains : elles ont l’air d’appartenir à quelqu’un d’autre. Je redresse la tête, et bizarrement, le coin de la ruelle me donne l’impression d’avoir reculé. Des ombres floues se mettent à danser devant mes yeux. J’ai les paupières changées en rideaux de fer. Quant à ma bouche, elle est aussi sèche que de la terre après un été sans pluie .
Soudain, un éclair déchire le ciel et je me sens tomber au ralenti. Alors que je suis englouti dans le blanc de cette lumière aveuglante, un souffle chaud vient caresser ma nuque baignée de transpiration. L’espace ondule dangereusement, ses contours deviennent irréels. J’ai à peine le temps de voir étinceler le bleu de deux saphirs humides, et le monde s’évanouit…
 
« N’aie pas peur… Tout ira bien… »
 
Cette voix, dans ma tête…
Et puis un noir plus noir encore…


–1–
Le réveil
 
—  Sur l’oreiller blanc
Si tranquille et reposé
Le visage ami.
Je réprime un sourire.
— Tu cèdes à la facilité, Sam. Je t’ai connue plus créative…
Un visage étroit, dont je reconnaîtrais la moue boudeuse entre mille, apparaît dans l’encadrement de la porte.
— Écoutez-le, le brillant critique littéraire, avachi sur son lit dans son horrible pyjama rayé ! Je lui improvise un joli petit haïku en trois secondes chrono, et il trouve encore le moyen de faire le difficile… Ingrat !
Sam s’avance doucement vers moi, un peu hésitante. Malgré ses sourcils noirs froncés, je vois ses grands yeux bruns briller d’une lueur inquiète.
— Allez, approche, dis-je en soupirant, je ne vais pas claquer dans la seconde ! Et si j’en crois ce qu’on m’a raconté, c’est à toi que je le dois, non ?
Elle franchit d’un pas vif les quelques mètres qui la séparent de mon chevet. Ses cheveux sombres coupés au carré s’agitent autour de son visage furieux.
— Il fallait bien que quelqu’un s’en charge, espèce de crétin !
Sa bourrade dans l’épaule gauche m’arrache un gémissement pitoyable.
— Oh, pardon Théo ! Je ne voulais pas… Excuse-moi…
Cette fois, je ris de bon cœur.
— Mais non, voyons, ne t’excuse pas : pendant un instant, j’ai cru que des créatures extraterrestres venues des confins de l’espace avaient remplacé la vraie Sam par une gentille petite pleurnicheuse ! Mais je vois que rien n’a changé. Me voilà parfai-tement rassuré !
Son expression, elle, a changé en un instant. Ses traits fins et réguliers se sont figés et elle serre dans ses poings le drap couleur neige sale qui pend jusqu’au sol carrelé.
— Arrête ça tout de suite, tu m’entends ? siffle-t-elle entre ses dents. Je n’arrive pas à croire que tu plaisantes encore après ce qui vient de se passer. Soit tu es complètement inconscient, soit tu es le plus grand idiot qui ait jamais existé !
Elle se détourne rapidement, mais j’ai eu le temps de remarquer la petite perle brillante au coin de son œil. Visiblement, ce n’était pas le moment de faire de l’humour…
— J’ai croisé ta mère à la cafétéria, reprend Sam, se forçant manifestement à changer de sujet. Elle avait l’air épuisée.
— Pas étonnant, elle n’a quasiment pas quitté cette chambre depuis trois jours. J’ai l’impression d’avoir quatre ans !
Sam se lève si brusquement que le dernier numéro de Chiens du monde , qui était posé en équilibre sur le rebord de ma table de nuit, se retrouve éjecté par terre.
— Mais c’est bien comme ça qu’on doit te considérer, Théophile Salvère, malheureusement : comme un bébé ! Un tout petit bébé incapable de comprendre des consignes simples et de faire ce qui est bon pour lui. Et en ce qui me concerne, j’aurais dit moins : deux ans, pas plus !
Son ton est monté pro

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