L Astre de Mort, livre 2
168 pages
Français

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L'Astre de Mort, livre 2 , livre ebook

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168 pages
Français

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Description

M'être opposée aux plans de l'Enfer et du Ciel aurait dû me valoir une mort rapide et tragique. Du genre combustion spontanée ; le type même de punition expresse que mon père, le grand et très déchu Satan, affectionnait tant. Cependant, trois mois après les évènements de la semaine de la lune rouge, il n'en est rien. L'été s'est passé sans grandes batailles, à peine un problème anodin.

Tout devrait donc aller pour le mieux.

Mais il y a ce rêve étrange. Ce papillon blanc qui revient chaque nuit pour me dire de faire attention, quelque chose de mauvais se prépare sous l'effet des astres qui s'alignent en une dangereuse conjonction planétaire.

Une histoire de fou, pensai-je, jusqu'à ce que tout s'enchaîne. Mon monde bascule alors dans le chaos sans que je puisse rien faire.

De ma mort naîtra la vie, dit une ancienne prophétie...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 6
EAN13 9791096960248
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Orezza D’Antes











© Orezza D’Antes et Livresque éditions pour la présente édition – 2019
© Thibault Benett, pour la couverture
© Karry Le Gras , pour la correction
© Jonathan Laroppe , Suivi éditorial & Mise en page

ISBN : 979-1-09696-024-8
Tous droits réservés pour tous pays
Conformément au Code de la Propriété Intellectuelle, il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement le présent ouvrage, et ce, par quelque moyen que ce soit, sans l’autorisation préalable de l’éditeur et de l’auteur.
« Un grand signe parut dans le ciel : une femme enveloppée du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête. […] Puis un second signe apparut […] : un énorme Dragon rouge feu, à sept têtes et dix cornes , chaque tête surmontée d’un diadème . Sa queue entraînait le tiers des étoiles du ciel, et les jetait sur la terre [...] »
Apocalypse, 12:1-4
1 ère partie :

Ragnarok 1
-Prologue-
Prophétie

Dans les légendes nordiques, les histoires abondent concernant un loup gigantesque appelé Fenrir ou Fenris selon les traductions. Tous s’accordent à dire que la créature était énorme : sa gueule pouvait engloutir l’univers tout entier. Fils du dieu Loki, le fourbe, et de la géante Angrboda, messagère du malheur, Fenrir appartenait à la famille des géants primordiaux, c’est-à-dire les premiers êtres à avoir existé.
Chassés par les Ases 2 à la création d’Asgard 3 , les géants conçurent contre eux une haine tenace. L’esprit bouillonnant de plans de vengeance, ils engraissèrent le plus terrible d’entre eux : Fenrir. L’animal grossit au point d’aiguiser ses crocs au sommet des montagnes, terrifiant jusqu’aux dieux.
Aussi, pour briser la puissance de ce monstre, ils imaginèrent une ruse.
Au prétexte de tester sa force, l’un d’entre eux enchaîna le loup avec un lien de soie magique, une prouesse de tissage que seuls les nains noirs vivant dans les profondeurs du Nidavellir 4 pouvaient accomplir.
Le loup se débattit, hurla, mordit, mais la fine cordelette résista. Il était pris.
Pour parachever leur œuvre et fatigués d’entendre gronder la bête enragée, les dieux d’Asgard lui plantèrent une épée en travers de la gueule. Puis ils l’attachèrent à un gigantesque rocher qu’ils lancèrent dans le plus profond des abîmes.
Et ils s’en allèrent ; sans plus se soucier de l’agonie et des rugissements de celui qu’ils avaient vaincu.
Pendant des siècles, on ignora ce que le loup était devenu. On ne sut pas plus où étaient allés les géants qui le nourrissaient.
Mais, selon la légende, vint le temps où le fil magique s’effilocha sous le poids des ans et le loup fut libéré. Les géants le retrouvèrent.
Ivres de fureur et de vengeance, ils remontèrent alors des profondeurs de l’oubli.
Fenrir planta ses crocs dans l’Asgard, menaçant de dévorer les étoiles, le soleil et la lune et de déclencher un hiver sans fin. Rassemblés à ses côtés, les géants formaient la plus terrifiante des armées.
Ce jour-là, sonna le Ragnarok, le « crépuscule des dieux ».
Dans une mêlée sanglante, les dieux et les géants s’entre-tuèrent.
De leur sang versé et du feu de la dévastation, un nouveau monde naquit. Toutefois, il n’appartenait plus aux dieux du nord. Ses maîtres, fraîchement sortis du Chaos qui avait emporté les anciens dieux, n’étaient que deux. Frères jumeaux opposés en tout, Dieu et le Diable déclarèrent solennellement qu’avec eux, la paix mettrait fin à la guerre. La multitude bagarreuse de ceux qui les avaient précédés n’était plus pour se quereller sans fin.
Pourtant, les choses ne changèrent pas.
Bientôt, la guerre recommença entre les deux camps devenus rivaux. Ils reproduisaient les mêmes schémas de toute-puissance et d’impunité. Sur les marches des Limbes, les anciens géants et leurs ennemis divins assistèrent en témoins muets aux premiers combats du Ciel contre l’Enfer. Devenus Héloïmes, leurs auras fantomatiques et déliquescentes se faufilaient partout et n’existaient nulle part. Ils n’étaient plus que des résidus d’immortels.
Et cet état n’a pas changé depuis ces temps anciens…
Errant aux confins de la réalité, ils traînent désormais leurs fantasmes de revanche, pénétrant les trois dimensions du monde tel qu’il est devenu, mais sans parvenir à n’en intégrer aucune. Ni la Terre, ni le Ciel, ni l’Enfer ne sont Asgard. Or, ces âmes perdues aspirent au retour de l’univers qui était le leur, cet inframonde qui survit dans le vortex des Limbes.
Déjà, grâce à leurs efforts conjugués, deux d’entre eux ont réussi le tour de force de renaître dans la dimension terrienne : le serpent Jörmungand 5 et le loup Fenrir.
Du moins, les géants primordiaux devenus Héloïmes, le croient-ils, en écoutant un noir seigneur dépositaire des secrets de ceux qui les ont supplantés, et en observant le monde des hommes. La conjonction des astres qui se met en place dans le cosmos représente pour eux un heureux présage : l’heure tant attendue de leur revanche !
Bientôt, Vénus sera couronnée des douze signes du zodiaque et elle ceindra un manteau de soleil dans la maison du lion, tandis qu’à ses pieds reposera la lune… Un nouveau Ragnarok, ce moment béni qui verra la fin de Dieu et du Diablen ainsi que de la Terre qu’ils ont créée, se dessine.
La prophétie de l’Apocalypse 6 disait vrai ! Les signes apparaissent un à un dans le ciel ! Préparez-vous à agir ! leur répète sans cesse celui qui les galvanise, et dont la haine contre ses anciens maîtres n’a, en apparence, pas plus de limites que la leur.
Grâce à cet obscur allié qui les conseille, les déités déchues sont convaincues d’avoir les moyens de leurs ambitions. La question de son éventuelle duplicité ne les effleure même pas. Ne leur a-t-il pas procuré les objets nécessaires à l’accomplissement des rituels d’asservissement de Fenrir et de neutralisation de l’influence de Jörmungand ?
- 1 -
Le rêve

Cette nuit encore, le papillon blanc m’attend. Caché dans les ténèbres de mon sommeil, il virevolte dans l’éther noir et glacé. Depuis trois mois, il revient toujours avec son ballet de battements d’ailes qui me frôlent les joues et m’agacent le nez.
Malgré mon envie de le saisir et de lui parler, je ne peux que le regarder et l’écouter. Il me raconte à nouveau cette horrible légende nordique à propos de la fin et de la résurrection du monde.
Ragnarok, Ragnarok , me répète-t-il.
Sa mise en garde est toujours la même. Des plans destructeurs ont été formés par des ennemis puissants du Ciel et de l’Enfer. Je dois rester vigilante. Quelque chose de terrible se prépare : un nouveau Ragnarok. Et je suis la dernière chance de ce monde.
Racontée comme ça, cette histoire paraît dingue.
Pourtant, pas besoin de chercher bien loin pour avoir confirmation de l’Apocalypse en cours. Tous les signes de l’anéantissement prochain de la planète se manifestent dans le ciel.
La conjonction stellaire qui se profile n’a rien d’anodin, tu dois agir ! babille follement l’insecte.
Puis, une fois l’angoisse bien installée dans mon esprit, il se tait, heurtant le noir silence de l’air de ses battements d’ailes.
Une seconde d’éternité passe.
Et le papillon reprend ses arabesques.
Ma bouche, engourdie par la transe, m’interdit de le retenir pour lui poser les questions qui me dévorent l’âme. C’est à chaque fois une véritable torture qui pousse mon esprit à hurler sa révolte. Toujours en pure perte.
Je n’obtiens jamais l’une des réponses que j’attends.
Rien dans l’attitude de l’insecte ne m’a confirmé ce que j’avais cru comprendre lors de la nuit de la lune rouge. J’en suis à me demander si je n’ai pas inventé les mots qui m’ont tellement émue.
Cependant, soir après soir, le même scénario se reproduit.
Je me réveille ensuite en sueur, terrifiée, habitée par ma frustration et la sensation que quelque chose de grave va arriver.
Pour me calmer, Dario a pris l’habitud

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