Les bulles du Diable
164 pages
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Les bulles du Diable , livre ebook

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Description


En 2067, d’immenses boules bleues de la taille d’un terrain de football sont apparues à la surface de la Terre. D’origine vraisemblablement extraterrestre, elles sont demeurées inertes, tout en étant protégées par un champ de force détruisant ce qui s’en approchait.



Soixante-dix ans plus tard, aucune tentative de communication n’a réussi, mais ces boules appelées « Bulles du Diable » sont considérées comme les responsables de l’effondrement des sociétés humaines. C’est du moins ce que pensent la plupart des survivants aux États-Unis : reliquats de l’armée, communautés rurales, missionnaires religieux, tribus indiennes...



Le jeune Tim, vivant près de l’ancienne cité de Las Vegas, espère découvrir le secret de sa naissance, en même temps que celui de ces étranges sphères. Pour cela, il devra affronter maints périls : hordes d’animaux sauvages, adorateurs des Bulles du Diable, pillards, zones contaminées, militaires mégalomanes...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 mai 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782374537672
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
En 2067, d’immenses boules bleues de la taille d’un terrain de football sont apparues à la surface de la Terre. D’origine vraisemblablement extraterrestre, elles sont demeurées inertes, tout en étant protégées par un champ de force détruisant ce qui s’en approchait.
Soixante-dix ans plus tard, aucune tentative de communication n’a réussi, mais ces boules appelées « Bulles du Diable » sont considérées comme les responsables de l’effondrement des sociétés humaines. C’est du moins ce que pensent la plupart des survivants aux États-Unis : reliquats de l’armée, communautés rurales, missionnaires religieux, tribus indiennes…
Le jeune Tim, vivant près de l’ancienne cité de Las Vegas, espère découvrir le secret de sa naissance, en même temps que celui de ces étranges sphères. Pour cela, il devra affronter maints périls : hordes d’animaux sauvages, adorateurs des Bulles du Diable, pillards, zones contaminées, militaires mégalomanes…


Passionné par l’altérité culturelle et l’environnement, Yann Quero a publié sept romans et dirigé plusieurs anthologies de nouvelles ainsi que des numéros de revues de science-fiction comme Galaxies ou Géante Rouge sur de grands sujets d’actualité comme le réchauffement climatique, les OGM ou les maladies du futur.Il est aussi l’auteur d’une trentaine de nouvelles et d’essais sur le fantastique et la science-fiction parus dans de multiples journaux ou revues dont : Libération, Solaris, Lunatique, Galaxies, Etherval… et des anthologies chez divers éditeurs comme Arkuiris, Dreampress, Nestivqnen, Realities Inc., ou Rivière Blanche…
LES BULLES DU DIABLE
Yann QUERO
Collection du Fou
Chapitre 1
Yeux d’eau claire intensément fixés sur la lanière, Timothée était indifférent à la dureté du sol du cloître. Crâne rasé, vêtu de sa seule tunique de lin écru, il affectait toute son énergie à la réparation de son lance-pierre qui s’était une nouvelle fois brisé. Les comportements du jeune Tim avaient toujours été qualifiés d’excessifs par ceux qui le côtoyaient : trop rebelle, trop secret, trop impétueux. Ou au contraire : pas assez humble, insuffisamment discipliné… Sa concentration n’en était pas moins exceptionnelle. C’est sans doute la raison pour laquelle le garçon ne vit pas l’ombre s’approcher dans son dos et s’emparer de l’objet qu’il manipulait en cachette. Le voleur détala à toutes jambes en criant d’une voix fluette :
— Père Joseph, Père Joseph, regardez avec quoi Tim joue !
Cette peste de Nael allait encore le dénoncer. Timothée bondit et courut à la poursuite de son demi-frère. Avec la célérité de ses muscles de quatorze ans, il ne lui aurait pas été difficile de rattraper rapidement son cadet de dix ans. Mais Tim avait commis l’imprudence de bricoler son lance-pierres non loin du presbytère, où se trouvait la salle de travail du Père Joseph. Déjà, le pasteur se dressait sur son chemin, de la haute stature de sa robe noire, visage osseux aux traits glabres, fort de sa double autorité de guide de la communauté et de beau-père de Timothée. Sa main droite aux ongles rongés brandissait l’arme apportée par Nael, qui s’était réfugié derrière les jambes de son géniteur.
Tim s’arrêta net, à un mètre devant le Père Joseph, ses pieds nus provoquant un fin nuage de poussière de terre grise qui dériva mollement dans l’indifférence de tous.
— Qu’étais-tu en train de faire, Timothée ? demanda le pasteur de sa voix moralisatrice.
— Ça ne vous regarde pas ! répondit Tim en esquissant un mouvement de recul.
— Oh que si ! En tant que berger de la communauté, je me dois de faire appliquer le précepte : Tu ne feras pas de mal aux créatures du Seigneur …
— Je ne m’en sers pas pour blesser les animaux, je vise juste les pierres.
— C’est pas vrai ! cafta Nael. Je l’ai vu tirer sur des lézards.
— Tu vois, Timothée, reprit le pasteur dont la voix calme peinait à masquer l’exaspération. La vérité sort de la bouche des enfants, et tu viens encore de me mentir. Je vais de nouveau devoir te prescrire vingt-quatre heures de cachot.
— Qu’est-ce qui vous dit que ce n’est pas Nael qui ment ?
— Parce que ton frère Nathanael est un ange, et que…
— D’abord, il n’est que mon demi-frère. Et vous, vous n’êtes pas mon père ! Vous allez voir, je suis peut-être un démon, fils d’une des Bulles du Diable qui…
Une gifle cingla la joue de Tim, lui laissant dans la bouche un goût de sang et d’amertume. Un frisson de fureur parcourut son corps, tandis que le Père Joseph le sermonnait avec véhémence pour ce blasphème. Le visage de l’enfant dut se muer en une étrange grimace, et ses yeux d’un bleu livide se mettre à lancer des éclairs, car l’expression du pasteur se teinta de surprise, tandis que sa diatribe s’interrompait brusquement. Pris d’une soudaine impulsion, alors qu’auparavant il s’était toujours soumis à l’autorité du pasteur, Tim recula de trois pas puis se précipita de côté vers l’entrée du presbytère.
Passer par le couloir de gauche afin d’éviter de croiser sa mère. Bondir dans la rue. Filer le long des bâtisses de terre crue, en se faufilant entre les groupes qui revenaient des champs, tous uniformément affublés de sobres tuniques. Le soleil commençait à décliner. Il fallait se dépêcher avant que les portes de la bourgade ne soient closes jusqu’au lendemain. Peu importaient les regards d’incompréhension ou de désapprobation. De fait, le Père Joseph répétait inlassablement que les enfants bien élevés ne courraient pas ainsi, au risque de renverser les ouailles ou de briser une cruche à pluie. En temps normal, Tim se serait retenu, car cela pouvait lui valoir cinq coups de fouet ou plusieurs jours de retraite spirituelle, mais là, il s’en moquait. Toute son énergie se concentrait sur un seul objectif : sortir de Nova-Vega et filer chez grand-père Sam.
L’arche voûtée de la porte nord se profila à l’extrémité de la rue. Les gardes sortirent de leur guérite. Timothée leur adressa un grand signe de la main, comme s’il avait eu l’intention de leur transmettre un message. Être le fils adoptif du pasteur lui donnait une certaine importance, même si sa réputation dans la communauté était entachée par ses punitions à répétition.
Tim fit mine de ralentir, puis, au moment où il parvenait à portée des gardes, il accéléra brusquement et les prit de vitesse.
Franchir la porte en deux enjambées. Esquiver les entrants, qui auraient pu être surpris par son comportement et vouloir l’empêcher de s’éloigner de la ville à l’approche du crépuscule. Quitter le chemin dès que possible et serpenter entre les buissons griffus afin de décourager d’éventuels poursuivants.
Hors d’haleine, Tim risqua un coup d’œil par-dessus son épaule. Personne ne l’avait suivi. Ils étaient trop effrayés par les sermons du Père Joseph qui les assurait que le Diable viendrait voler leur âme s’ils osaient sortir de chez eux après l’apparition des premières étoiles.
D’un revers de la manche de sa tunique, le garçon essuya la sueur qui perlait sur son crâne lisse. Parmi les consignes de respect de toute forme de vie animale, le Père Joseph avait instauré de ne pas tuer les insectes, y compris les poux ou autres bestioles qui pouvaient infester les humains. Afin d’éviter que cela ne se produise, à partir de sept ans, tous les garçons devaient se raser le crâne. Par respect de la tradition, les filles et les femmes conservaient le droit de porter les cheveux longs, mais elles étaient obligées de les enduire régulièrement d’une émulsion répulsive à base de vinaigre et d’huile d’eucalyptus. Tim aimait autant être rasé…
Le soleil rougeoyait à l’horizon, séparant d’un lavis de feu le cyan délavé du ciel de l’ocre du désert. Au mépris des crotales et des tarentules qui pouvaient avoir élu domicile entre les herbes sèches, Tim s’assit au sommet d’une colline et observa la ville tandis que portes et volets en bois claquaient pour prévenir toute attaque démoniaque. Comme si les trois mètres de murs de pierres de Nova-Vega pouvaient constituer un rempart contre le Diable ! Comme si des murs en torchis et des toits en branchages avaient la moindre chance d’arrêter un démon, fût-il de

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