Une Jeune Femme au Paradis
137 pages
Français

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Une Jeune Femme au Paradis , livre ebook

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Description

Il y a vingt ans, David était un jeune homme amoureux au succès grandissant.


Aujourd’hui David, reclus dans sa maison, est brisé, fatigué. Rien ne le prédestinait à rencontrer Blanche, puis Bruce.


Qui sont-ils ? Cette jeune femme qui semble le réanimer... Ce jeune homme mystérieux, toujours là au bon moment...


Pourquoi s’intéressent-ils autant à lui ?


Et s’il n’y avait pas de hasard et que l’incroyable était possible ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 4
EAN13 9782490630653
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L ’ Auteure
Julia Weber est née en 1987 dans le sud de la France.
Travaillant dans le paramédical depuis dix ans, l’écriture est d’abord pour Julia un exutoire avant de devenir sa passion. Elle essaie dorénavant de partager le plaisir qu’elle a si souvent ressenti dans ses lectures en relatant des histoires de gens ordinaires ou extraordinaires, où s’entremêlent gaieté et tristesse.
Julia espère faire passer sa joie de vivre et ses rires au travers de ses écrits.
Julia Weber est aussi l’auteure de A Walk on the White Side , paru en 2019 aux Éditions Inceptio.
Julia Weber



INCEPTIO
Direction éditoriale : Guillaume Lemoust de Lafosse
Ophélie Pourias
© Inceptio Éditions, 2021
ISBN : 978-2-490630-49-3
Inceptio Éditions
13 rue de l’Espérance
La Pouëze
49370 ERDRE EN ANJOU
www.inceptioeditions.com
À la mer,
Prologue
Un mois plus tôt.

Nuit noire, trombes d’eau et route sinueuse. Parfait pour une petite balade en bord de falaise. Un homme et une femme, à bord d’un SUV noir, slaloment sur la côte surplombant la Méditerranée déchaînée.
Je n’arrive pas à y croire, à imaginer qu’elle prend déjà son envol. J’ai l’impression qu’hier encore, elle venait se glisser entre nous dans le lit.
Une femme nostalgique.
Arrête ! Ce n’est pas non plus comme si la vie s’arrêtait.
Un homme terre à terre.
C’est juste que notre petite fille grandit et je crois que je ne m’étais pas préparée suffisamment.
Tu n’es jamais préparée à rien.
Dit l’homme qui a laissé sa trousse de toilette à la maison pour partir en week-end.
Il rit et enchaîne :
Je suis fier de ce qu’elle est devenue.
Moi aussi, même si je suis un peu inquiète.
Pourquoi donc ?
Elle ne m’a quand même pas l’air très sûre d’elle pour ses études.
Oui. Enfin, toi non plus à son âge tu n’étais pas sûre de ton cursus.
C’est vrai, mais j’aimerais bien qu’elle ait un travail qui lui permette d’être à l’abri du besoin.
Tu sais, je crois qu’on a réussi… Je pense qu’elle a les ressources pour s’en sortir quoi qu’il arrive. Et même si elle ne fait pas de grandes études, elle a les moyens de faire quelque chose de sa vie.
Tu as sans doute raison.
Tu as été une super-maman et tu le seras encore pendant longtemps.
Tu n’es pas mal non plus, chéri, mais je me demande toujours si on a bien fait de…
Écoute, elle est heureuse comme ça, nous aussi et c’est tout ce qui compte. Bon sang ! Quel temps pourri !
Stéphane ralentit. Dehors, c’est le déluge. Le ciel s’abat sur eux.
Cela fait bien longtemps que je n’ai pas vu ça. J’écoutais une émission à la radio l’autre jour et…
Sonia s’interrompt. Elle tourne la tête pour regarder par la fenêtre arrière droite du SUV.
Tu as vu le type sur le bas-côté ? demande-t-elle à son mari.
Je t’avouerais que là, je suis surtout concentré sur la route, je n’y vois pas à dix mètres.
Vraiment bizarre, il était planté là sans bouger, tout endimanché sous cette tempête !
Hmmm.
Une masse sombre passe soudainement devant eux, peut être un chevreuil. Stéphane appuie sur le frein de toutes ses forces, donnant un violent coup de volant. Le véhicule dérape sur le bitume et se retrouve à contresens. Lumière de phares. Bruit de tôle.
Silence.
Kaboum, kaboum, ka...
Plus rien.
Le jeune homme en costume s’approche de ce qui ressemblait encore à une voiture il y a quelques minutes.
Ça va aller, affirme-t-il alors que personne ne peut plus lui répondre.
1
1er octobre 2018

Blanche a dix-huit ans, un perfecto en cuir, besoin de personne… mais pas de Harley. Elle préfère le métro.
Elle se dépêche, sa spécialité c’est d’être en retard. Ce soir, mieux vaut que cela soit la préparation de cocktails. Après tout, c’est son job. Elle court dans les escaliers qui remontent vers la surface du monde.
La nuit est déjà tombée et l’enveloppe comme une seconde peau. À l’intérieur d’elle-même, une obscurité s’en rapprochant l’a envahie voilà de cela un mois.
Elle pousse la porte d’entrée du Paradis. Nom de bar original pour un établissement situé au 14, rue du Paradis. Lui n’a rien de blanc ni de saint. Il lui permet de vivre, Blanche a besoin d’argent.
Jusqu’à ce qu’un accident de voiture emporte ses deux parents il y a un mois, elle ne s’était pas posé la question de devoir travailler. Elle devait faire des études, traîner sur les bancs de la fac pendant un an dans n’importe quel cursus, faire la fête, puis prendre une décision.
Elle aurait sûrement pu faire sa rentrée, mais celle-ci était deux jours après l’accident et en réalité, elle n’avait pas eu le courage de faire semblant.
Elle se souvient de ce premier septembre 2018 comme si c’était hier – elle s’en souviendra toute sa vie. À l’appel de la police, la jeune femme n’avait pas compris. On n’annonce pas la mort par téléphone, si bien qu’en arrivant sur place elle n’avait pas envisagé cette option, se doutant seulement que la situation devait être préoccupante. Puis, quand elle avait fini par comprendre, elle avait été prise de haut-le-cœur et avait vomi sur le bitume. Pas pleuré. Vomi.

T’es en retard.
Je ferai cinq minutes de plus.
Voilà comment Blanche et son patron se disent bonjour – invariablement – depuis deux semaines.
Elle pose son perfecto derrière le bar, pas de sac à main à planquer, le nécessaire est fourré dans les poches intérieures du blouson de cuir.
Les clients vont défiler et ils verront une jeune femme souriante. Ils verront ce qu’ils ont envie de voir – sûrement pas elle. Travailler dans un bar a cet avantage, les gens ne cherchent pas de la profondeur aux propos. Non, ils veulent se détendre. Fêter un événement. Noyer leur chagrin. Trouver un partenaire d’un soir.
Ce boulot lui évite le contact de personnes trop curieuses ou avenantes. Et puis, observer les gens a son charme. C’est un peu comme aller au cinéma, mais en version gratuite.
La vie de Blanche depuis deux semaines se résume donc à cela : dormir, observer les gens de loin et bosser. Ses amis se sont éparpillés aux quatre coins de la France pour leurs études et ça l’arrange bien. La pitié, la sollicitude, très peu pour elle. Une bonne tragédie dans votre vie et l’on vous regarde comme si vous n’étiez plus la même personne. Un petit oiseau à protéger. Ou alors on vous fuit. Normal, qui sait quoi dire ? La mort, elle, est indicible, point.
Difficile d’engager la conversation avec quelqu’un qui vient de perdre sa famille.
« Salut, ça va ?
Oh oui super, je n’ai jamais été aussi bien. »
« Salut, j’ai appris que tes parents venaient de mourir.
Cool, tu l’as su comment ? »
Non, clairement les autres n’ont rien à lui dire et elle n’a rien à répliquer.
Elle est un paria. Un paria qui s’est laissé submerger par des flots de larmes dans les bras de sa tante quand une espèce de guignol – endimanché dans une robe – a tenté de rendre hommage à ses parents. La sonorité était pourrie, les mots entrecoupés de pubs pour Dieu, et elle n’en avait pas écouté la moitié. Mais les cercueils de ceux qui l’avaient élevée étaient là. Devant elle. À l’intérieur, leurs corps blafards, rigides. Le thanatopracteur avait fait un sacré boulot. On ne voyait presque pas les traces du choc frontal sur son père. Sa mère, par contre, elle n’avait pas pu la voir.
Il n’y avait eu que la sœur de celle-ci pour la soutenir. Les grands-parents de Blanche étaient décédés. La jeune femme n’avait ni frère ni sœur et son père avait coupé les ponts avec toute sa famille.
Les cercueils trônaient donc au milieu de l’allée d’une église. Elle n’allait plus jamais les revoir. Cette réalité l’avait percutée de plein fouet.
Elle avait pleuré.
Plus depuis.
Blanche sert les clients comme un automate. Elle sourit, accepte un verre qu’elle vide discrètement dans l’évier.
Une jeune femme de son âge, blonde – autant que Blanche est brune –, se trémousse devant le bar, un verre à l

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