Le Sixième Continent
81 pages
Français

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Le Sixième Continent , livre ebook

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Description

Serges Bikoï raconte l'histoire de sa mésaventure qui commence au Cameroun (en Afrique) suite au décès de son père, jusqu'aux portes de l'Europe en passant par ce qu'il appelle le Sixième Continent - le pire calvaire humain perpétré dans l'histoire de l'immigration - qui à la différence de l'Amérique et des autres continents, dont les noms de ceux qui les ont découverts sont bel et bien connus de tous, avec des citoyens et des lois bien spécifiées, le Sixième Continent quant à lui n'a jamais été découvert par quiconque ; pourtant, il est géographiquement bien situé.

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782490414123
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0041€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Tous droits réservés. Cette œuvre ne peut être reproduite, de quelque
manière que ce soit, partiellement ou dans sa totalité, sans l’accord écrit
de la maison d’édition, a l’exception d’extraits et citations dans le cadre
d’articles de critique. En cas d’utilisation contraire aux lois, sachez que vous vous exposez à des sanctions pénales et civiles.








Le Sixième Continent
Serges BIKOÏ
Dépôt légal : Février 2021
Challengeslitteraires.editions@gmail.com

EAN : 978-2-490414-12-3

« Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre, est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la Propriété Intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales ».

A ma mère Suzanne…
Préface
À la différence de l'Amérique et des autres Continents, dont les noms de ceux qui les ont découverts sont bel et bien connus de tous, avec des citoyens et des lois bien spécifiées, le VI ème Continent quant à lui n'a jamais été découvert par quiconque. Mais il a toujours existé pour certains Africains comme des Maliens, Sénégalais, Nigériens qui migrent vers l'Afrique du Nord. Aujourd'hui, étant connu de tous, on constate qu'il est pourtant bien géographiquement situé. Ce Continent est sans égal le pire calvaire humain perpétré dans l'histoire de l'immigration, connu familièrement sous le nom de « l'aventure ».
C'est ici que commence l'aventure de ce jeune Camerounais Serges qui, comme des milliers d'Africains, a été hanté par le désespoir, l'échec, les problèmes financiers et l’injustice social, animé d'une soif de réussite et d'un statut social, s'est lancé à ses risques et périls à la quête du bonheur. Laquelle quête était conditionnée par l'arrivée à Mbeng {1} perçue comme l'Eldorado. Malgré l'avènement du monde aéronautique au XVIIIème siècle qui a permis désormais à l'Homme de parcourir des dizaines de milliers de kilomètres en quelques heures seulement, le citoyen du VI ème Continent quant à lui traverse la route, le désert, les mers à pied et à l’aide des automobiles rétrogradées dans des conditions désastreuses. Il essaie de franchir, au risque de perdre sa vie, toutes sortes d’obstacles pour atteindre sa destination finale qui est Mbeng . Et il est très facile de perdre sa vie dans ce sinueux chemin. Le grand paradoxe est qu’il est très difficile voire impossible de rebrousser chemin une fois la décision de rejoindre le paradis terrestre prise. Et pourquoi donc ce paradoxe ? Le VI ème Continent détiendrait la réponse…
Une chose est certaine, il est mille fois préférable d'avancer et de mourir en chemin que de rentrer d’où l’on vient si le but n’est pas encore atteint, une fois la patrie quittée. C’est le credo des personnes qui se lancent dans « l’aventure ».
Il n’y a que deux issues possibles pour ceux qui décident de se lancer sur la route de l’Occident par toutes les voies, sauf la voie normale. L’issue malheureuse pour les malchanceux est la perte de certains membres de leurs corps ou la perte de leurs vies dans des conditions qui ne respectent pas la dignité humaine. L’issue heureuse est celle d’arriver finalement dans l’Eldorado. Cette arrivée est presqu’un miracle et peu de candidats possèdent cette chance. Les chanceux arrivent presque vider de leur substance. Ils arrivent en ayant tout perdu : leur insouciance pour certains, leur virginité pour d’autres ; bien sûr tous les liens tissés en Afrique aussi. Le point commun entre les malchanceux et les chanceux est la perte de leur dignité. Oui, désormais les chanceux voient le soleil de l’été, les fleurs qui sortent au printemps, les feuilles qui tombent en automne, la neige de l’hiver, et non plus la boue quand il pleut ou la poussière quand il fait chaud. Cette boue et cette poussière qu’ils ont tant voulues fuir ! Ils ont tout bravé pour accéder à ce spectacle des saisons. Donc à ce bonheur tant espéré ! Force est de constater que la perte de dignité durant leur trajet entravera de façon inexpiable ce bonheur. Le bonheur qui doit avoir le goût sucré du miel normalement a finalement le goût amer de la cola.
Le trajet pour partir du Cameroun pour l’Espagne est le suivant : on traverse le Cameroun pour arriver d’abord au Nigeria, ensuite au Niger, puis l’Algérie et enfin le Maroc qui est la porte d’entrée de l’Espagne. Tel est le trajet que l’auteur a parcouru.
Dans Le VI ème Continent, l’auteur nous raconte comment il a été berné par les belles paroles des guides et des adeptes de l’aventure. L’auteur dit qu’il faut craindre tout le monde dans l’aventure, même les analphabètes. Les ruses des guides sont plus développées que les thèses de doctorat. Ces guides ont atteint le summum de la malhonnêteté et de la cruauté humaine. Durant l’aventure, les courageux participants sont animalisés, déshumanisés, dépouillés de tout matériel et de toute dignité ; l'immoralité bat son plein, la loi de la jungle est régnante. Oui, en aventure, les mots suivants : honnêteté, moralité, vertu, parole donnée, confiance, respect, dignité humaine n'ont nullement leur place dans le dictionnaire du VI ème Continent. L’auteur raconte sans langue de bois la traversée de l’Afrique vers l’Occident, dont du Cameroun vers l’Espagne.
Serges est loin d’être de ceux-là qui, une fois le rêve tant convoité réalisé, encourage ses connaissances à suivre son exemple ou encore les décourage à suivre le même chemin périlleux que lui. Il veut juste informer tous ceux qui épouseraient une idée similaire à la sienne pour qu’ils prennent leur décision en toute conscience puisqu’ « un homme averti en vaut deux »; car comme il le dit si bien que si c'était à refaire, il ne le referait pas. Il accepterait volontiers écoper de dix ans de prison dans les prisons tel que Kondengui au Cameroun, Gitrama Central au Rwanda, la Sabaneta au Venezuela ou Santa Marta au Mexique, plutôt que revivre ce calvaire inconcevable.
Mais qu’y a t-il réellement sur ce chemin ? Le VI ème Continent est la réponse à ce taraudage car même la monstruosité de certaines prisons n’est rien en comparaison à cette effarante option.
Pour que nul ne l’ignore, Serges Bikoï relate, sans modifier ni les personnages, ni les lieux, encore moins la nature des évènements et leur déroulement dans cette œuvre. Ceci est « exactement » sa e pendant ce déluge irrationnel qu'il avait emprunté. Il décrit la violence physique et psychologique subies. Il a pris son courage pour dénoncer ce crime humanitaire qui se vit dans ces lieux, pour que nul ne puisse plus jamais laisser les siens entreprendre ce voyage en enfer de son vivant, sous prétexte qu'il n'en savait rien ou pour être plus fidèle à son pays d'accueil « Das wusste ich nicht {2} ».
Chapitre I
Cher lecteur, chère lectrice, accordez-moi quelques unes de vos heures pour que je vous raconte mon histoire, l’histoire d’un aventurier parti de chez lui à cause des petits problèmes pour embrasser l’enfer en question. Un enfer plus enfer que celui décrit dans la Bible et les autres livres religieux. Je ne suis pas Victor Hugo, Honoré de Balzac ou Léonora Miano pour vous captiver avec un style remarquable mais je suis comme l’écrivain français Pierre Loti. Le cours du destin a fait que je prenne mon stylo pour vous livrer ce témoignage vrai. Si « le mensonge vrai est le domaine du romancier » d’après Marthe Robert, mon roman à moi est vrai car rien de ce que je dis ne relève de la fiction encore moins du mensonge.
 
***
Je suis né en 1980 dans une petite contrée, appelée Likongue, située dans l'arrondissement de Makak, au Cameroun. Likongue, ce beau petit village traversé par le fleuve Le Nyong est malgré l'assaut du mondialisme digne d'une campagne en son propre sens du terme : routes et infrastructures inexistantes, absence du réseau communicationnel, etc.
C’est dans ce village au paysage imaginairement réel, que mon enfance et mon existence ont écrit les premi&

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