Raconter l Est ontarien
135 pages
Français

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Raconter l'Est ontarien , livre ebook

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Description

Prolongeant géographiquement le Québec à l’ouest, l’Est ontarien ressemble sur une carte à un grand rectangle, bordé au nord par la rivière des Outaouais et à l’est par le fleuve Saint-Laurent.
Ce vaste territoire regroupe cinq comtés : Prescott et Russell, Stormont, Dundas et Glengarry. Il est pratiquement aussi grand que l’Île-du-Prince-Édouard et est constellé d’un grand nombre de villages et de petites villes, dont le caractère rural s’efface peu à peu pour faire place à une urbanité grandissante.
Le concours d’écriture que les Éditions David lançaient au printemps 2019, « Racontez-nous l’Est ontarien », visait à rassembler des textes qui évoquent ce milieu, mais aussi les gens qui l’habitent, les histoires qui y circulent, la culture ou les lieux qui l’animent, bref ce qui en fait son caractère unique.
Les quarante textes qui composent ce recueil ne prétendent pas bien sûr tout vous dire à propos de l’Est ontarien, mais ils vous offriront assurément un très beau voyage à travers cette région si particulière, qui demeure un important bastion de l’Ontario français.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 31 janvier 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782895977490
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

RACONTER L’EST ONTARIEN
DÉJÀ PARU
Raconter Vanier Collectif, 2017.
Raconter l’Est ontarien
Collectif
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada

Titre : Raconter l’Est ontarien.
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20200153021 | Canadiana (livre numérique) 20200153129 |
ISBN 9782895977216 (couverture souple) | ISBN 9782895977483 (PDF) | ISBN 9782895977490 (EPUB)
Classification : LCC PS8255.O5 R33 2020 | CDD C843/.608097137— dc23

Les Éditions David remercient le ministère du Patrimoine canadien, à travers le Fonds d’action culturelle et communautaire, pour sa contribution financière à ce projet.


Les Éditions David 335-B, rue Cumberland, Ottawa (Ontario) K1N 7J3 Téléphone : 613-695-3339 | Télécopieur : 613-695-3334 info@editionsdavid.com | www.editionsdavid.com

Tous droits réservés. Imprimé au Canada. Dépôt légal (Québec et Ottawa), 1 er trimestre 2020
PRÉFACE
À LA LECTURE des textes de Raconter l’Est ontarien , vous plongerez doucement dans l’univers de gens fiers d’une région bercée par un fleuve majestueux, une rivière légendaire et ponctuée de villages, d’églises et de fermes centenaires.
Non seulement les paysages de l’Est ontarien sont séduisants, mais l’histoire régionale est d’autant plus captivante à découvrir. Cette histoire est façonnée par une abondance de légendes, d’anecdotes, d’histoires et de récits racontés par des gens désirant faire miroiter les secrets et les beautés de leurs villages. Vous serez ainsi frappés par leur fierté indéniable pour leur culture et leur région.
J’avoue avoir moi-même vécu, dans les années 1980, un coup de foudre pour l’Est ontarien et j’accuse ici le Théâtre de la Vieille 17. À l’époque où j’habitais Kapuskasing, dans le nord de l’Ontario, cette troupe était venue présenter Hawkesbury Blues de Jean Marc Dalpé et de Brigitte Haentjens, et j’avais été envoûté par les personnages authentiques de cette pièce ainsi que par leur vécu et leurs ambitions. Dès lors, il me fallait absolument visiter la région de naissance de mes grands-parents paternels afin d’apprécier davantage ce coin de la province si éloigné du mien. Ayant parcouru depuis la plupart des routes qui sillonnent cette région à prédominance agricole, j’ai constaté à quel point l’Est ontarien constituait un point d’ancrage dans l’imaginaire franco-ontarien. Et cette richesse culturelle s’étend aux quatre coins de l’Ontario français, contribuant à l’essor d’une communauté fière et déterminée.
Ce recueil vous donnera l’occasion d’y voyager, au gré des mots et des images d’une quarantaine d’auteurs. À votre tour de subir un coup de foudre…
Pierre Labelle
Membre du jury
LIEUX D’ERRANCE
L’ÉTÉ OÙ J’ÉTAIS NYMPHE
Minuscule et fragile
transparente et délicate.
Je suis déposée, seule,
un point, le départ sur une feuille.
Une mine de marques
anciennes et éternelles.
J’aurai mille sœurs et mille frères
que je ne connaîtrai jamais.
Vert d’eau, d’émeraude et d’empire
je rêve en jade.
Asclépiade.
Mon seul objectif :
trouver le soleil.
Les jours et les nuits
se multiplient.
Vert kaki.
Vert-de-gris.
Tous les verts de l’œil,
que la glace ne peut refléter.
Je suis maîtresse des prairies,
reine des champs,
déesse du jardin
de l’Est ontarien.
Membrane asséchée,
temps évaporé.
Dent percée,
prête à dévorer.
L’éclat impatient,
la faim me sortent
de ma coquille.
Je suis émancipée.
Le travail commence.
Un nouveau cycle,
une nouvelle progéniture.
Rayée d’un camouflage inconvénient,
je suis victime de mon histoire.
La genèse de ma descendance
que je dois porter vivement sur ma peau.
Je suis exposée et susceptible.
Les jours filent et les nuits sont interminables.
Je suis enroulée de solitude.
Mon bouclier, ma foi,
mon seul rempart comme proie.
Le jour,
des cris viennent du ciel.
Battement d’ailes
qui plonge et rate son coup.
Une chance échappée,
mais d’autres viendront.
Le monde est grand,
le temps, un lampion
qui éclaire mon refuge
comme un phare.
L’aube venue,
la rosée évaporée.
Je me glisse de tige en tige.
Vorace.
Je dévore mon abri
pour rassasier ma faim
qui ne cesse jamais.
Mais me voilà un jour,
je suis finalement bourrée.
Je ralentis. Je songe.
Je cherche un hangar pour m’abriter.
Des fils conducteurs d’un milliard d’années
m’attachent et me suspendent.
D’une ficelle de soie, ma vie dépend.
Tout ce que je suis, je mue.
Mon intérieur devient mon extérieur.
Vert d’eau, d’empire et d’émeraude,
je suis jade.
Orné de perles en or et de citrine,
le temps me fusionne comme une boule de cristal.
Aventurine, malachite et diopside.
Vibrations.
Oscillations.
Frémissements.
Après une pause bien méritée,
je féconde mon futur dans mon enclos.
Ma chair fond et renaît
comme un million d’étoiles.
Une métamorphose du temps,
pour écheniller ma vie antérieure et
oublier mon présent.
Soleils et lunes,
patience et solitude.
La gestation de mon futur
emballée par une crêpe de riz.
Le parchemin de mon destin
marqué par le temps
de toutes celles et de tous ceux venus avant
et qui viendront après moi.
Moment propice, culminant.
Je ressens un craquement.
Soudainement, mon monde tremble.
Je ne peux me retenir ; je dois m’ouvrir !
L’air d’une nouvelle journée m’atteint.
Mon enveloppe se défait.
Je m’échappe.
Abdomen gonflé.
Tête première.
Funambule.
Ma peau, le trapèze, mes membres, les cordes.
Mes pieds, garnis de dents, s’agrippent.
Frénétique, à la coquille vide,
mon nouveau corps oscille et attend que la gravité
m’étire,
me vide,
m’éponge
par la chaleur et le vent
qui me fanent
pour donner forme
à ma liberté.
Dans mon dos,
des ailes d’onyx et de cornalines se déploient
contenant un milliard d’écailles
qui racontent notre histoire
comme un chiromancien.
Éclairs électriques.
Pulsions squelettiques.
Je bats et je me souviens.
Les murmures qui boucleront
le blanc de nos yeux.
Un courant de voix,
un chant ancien
m’appellent pour la grande aventure
qui me mènera loin de mon terrain.
De chaque coin des comtés,
le temps est arrivé.
Un déploiement instinctif
bourdonne et résonne.
De Saint-Albert,
de Limoges,
d’Alfred et
d’Hawkesbury,
un appel est lancé.
Destination : le Sud.
Pour une vie sans frontières.
Sur le courant de la rivière des Outaouais,
sur les pistes de la forêt Larose et
par le vent des pâturages de blé.
Par impulsion, par intuition,
je décolle mes pieds pour m’effacer.
De là-haut, une vie dans le ciel,
je traverse des plaines,
des champs de miel,
safran, fleur de soufre et ambre.
Des fermes de laine,
remplacées par des gratte-ciels
ternes.
La nature en bloc
et en carré,
divisions urbaines
s’étalent et s ’emparent
d’ici haut,
le chemin me démontre
que les feuilles de mon enfance ont été ravagées.
Gris d’acier.
Gris d’ardoise.
Gris de nuit.
Je ne suis.
Petites personnes plafonnent,
espaces dénaturés,
âmes dénudées.
Je pleure pour vous sauver.
Ne savent-il pas
que sans nous
le temps s’arrêterait ?
que les fruits de leurs yeux
n’auraient pas de feux ?
que les rivières, le bois et les terres
seraient figés dans le temps
de pierre ?
Sur mon chemin,
je suis ramenée au présent.
Des milliers de pulsations
palpables dans l’air
convergent.
Un million de sœurs et
un million de frères
lépidoptères
m’accueillent.
Ensemble, nous rencontrons nos destins
pour partager notre dernier souffle
qui nous attend dans la forêt des sapins oya

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