ANALYSE COÛT EFFICACITE DE LA PREVENTION DU VIH AU BENIN : CAS DES INVESTISSEMENTS DU FONDS MONDIAL DANS LES DOMAINES CD, PTME, GHR ET ST
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Cette étude évalue le coût efficacité du financement du Fonds Mondial au Bénin, sur la période 2007- 2008 dans les domaines les plus actives de la prévention VIH/SIDA au Bénin à savoir : le Conseil Dépistage (CD), la Prévention de la Transmission Mère Enfant (PTME), la Sécurité Transfusionnelle (ST), la prévention chez les Groupes à Haut Risque (GHR) c'est-à-dire les Travailleuses de Sexe (TS) et leurs Clients. La stratégie utilisée (pratiquement la même que celle utilisée dans les études similaires effectuées dans des pays pauvres), a calculé les indicateurs « coût par infection évitée » et « rapport coût utilité (coût / DALY) . L’objectif visé est de faire un classement selon l’efficacité par rapport au coût des interventions de lutte contre le VIH/SIDA/IST en matière de prévention et d’en ressortir des recommandations pour une meilleure approche coût efficacité des différentes interventions .

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Publié le 11 mai 2012
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ANALYSE COÛT EFFICACITE DE LA PREVENTION DU VIH AU BENIN : CAS DES INVESTISSEMENTS DU FONDS MONDIAL DANS LES DOMAINES 2010 CDV, PTME, GHR ET STANALYSE COÛT EFFICACITE DE LA PREVENTION DU VIH AU BENIN:CAS DES INVESTISSEMENTS DU FONDS MONDIAL DANS LES DOMAINES CDV, PTME, GHR ET ST
ParRaoul Chaffa O.OLOUKOÏ suivévaluation Départementale de la Santé Atlantique/Littoral (Bénin) pour le Programme National de Lutte contre le Sida Ingénieur Statisticien, Chargé de i à la Direction Sous la direction de MrPlacide da Cruz(Professeurd’économie à L’Ecole Nationale d’Economie Appliquée et de Mangement, ENEAM ex INE (Cotonou –Bénin) Consultant :Aimé SEGLA ADJILE Chercheur, Anthropologue de la connaissance, Ingénieur Sigles et Abréviations:
CDV : Conseil Dépistage Volontaire / CD : Conseil Dépistage
PTME : Prévention de la Transmission Mère-Enfant
PNLS : Programme National de Lutte contre le Sida
GHR : Groupe à Haut Risque
ST : Sécurité Transfusionnelle
RESUME Objectifs :Dans le cadre de la prévention du VIH au Bénin, les ressources financières allouées au Bénin, étant donc très limitées, il devient impératif de veiller à la qualité coût-efficacité des ressources investies c'est-à-dire de veiller à ce que les interventions atteignent un niveau plus que proportionnel au fonds investi. Il s agit donc de déterminer les domaines de prévention les plus couts efficaces afin de formuler des recommandations allant dans l efficience des dépenses. Méthodesrapport coût utilité (coût / DALY) ». Notonscoût par infection évitée » et « : les indicateurs utilisés sont « que le mode de calcul du nombre des infections évitées varie d’un domaine de prévention à un autre. Plus l’un des indicateurs est petit pour un domaine de prévention, plus efficace est ce domaine par rapport au coût. Lorsque le classement des domaines par les deux indicateurs ne sont pas trop différents ou sont identiques, alors les résultats obtenus sont les seuls qu’on pourrait avoir avec les fonds dépensés. Résultats: Pen CD, 265 Fcfa en ST, 5 330FCFA chez lesdépenser environ 215 f cfa our une infection évitée, Il a fallu GHR et 13 650 fcfa dans la PTME . Alors que selon le deuxième indicateur, on a déboursé environ 5 f cfa pour ajuster une année de vie sur l’incapacité et respectivement 6,5 f cfa, 150 f cfa et 248 f cfa pour sauver une année de vie dans les domaines CDV, GHR et PTME. Conclusions: Les domaines de prévention les plus cout efficace le CD et la ST. Viennent ensuite la prévention des IST chez les GHR et enfin la PTME. Cependant, le classement des deux premiers domaines de prévention , du point de vue du coût - efficacité ne sont pas identiques. L’indicateur rapport coût par infection évitée sélectionne le CDV en première position alors que le rapport coût/DALY sélectionne la ST. Keywords:Sida, VIH, Analyse Cout-efficacité, allocation des ressources, Benin, Afrique, CD, PTME, GHR, ST
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ANALYSE COÛT EFFICACITE DE LA PREVENTION DU VIH AU BENIN : CAS DES INVESTISSEMENTS DU FONDS MONDIAL DANS LES DOMAINES CDV, PTME, GHR ET STPlan
INTRODUCTION
1- Généralités sur la sur la prévention VIH/sida dans le monde et au Benin
2- Pourquoi une analyse cout-efficacité de la prévention du VIH au Bénin ?
3- Indicateurs utilisés
4- Méthodologie de l’analyse et collecte de données
5- Résultats selon l’indicateur coût par infection évitée
6-Résultats selon l’indicateur rapport coût-DALY
2010
7-Propositions pour une meilleure approche cout efficacité dans la prévention du VIH au Benin et perspective
CONCLUSION
REFERENCES
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ANALYSE COÛT EFFICACITE DE LA PREVENTION DU VIH AU BENIN : CAS DES INVESTISSEMENTS DU FONDS MONDIAL DANS LES DOMAINES CDV, PTME, GHR ET STINTRODUCTION
2010
Bien que la prévention du VIH existe activement à travers le monde depuis plus d’une décennie, ce secteur souffre actuellement de lacunes flagrantes dans les domaines de l’évaluation et de l’analyse des coûts. En outre, les travaux traitant de l’évaluation du rapport coût-efficacité relatif des différentes stratégies de prévention sont encore moins nombreux. Le Bénin a reçu plusieurs financements depuis 2004 pour la riposte du VIH. Depuis, de grandes avancées ont été enregistrées mais aucune des interventions n’a été encore évaluée selon l’approche coût-efficacité tel que recommandé par l’ONUSIDA dans sa collection ‘meilleures pratiques’.
Cette étude va donc évaluer le coût efficacité du financement du Fonds Mondial au Bénin, sur la période 2007- 2008 dans les domaines les plus actives de la prévention VIH/SIDA au Bénin à savoir : le Conseil Dépistage Volontaire (CDV), la Prévention de la Transmission Mère Enfant (PTME), la Sécurité Transfusionnelle (ST), la prévention 1 chez les Groupes à Haut Risque (GHR) c'est-à-dire les Travailleuses de Sexe (TS) et leurs Clients. La stratégie utilisée
est pratiquement la même que celle utilisée dans les études similaires effectuées dans des pays pauvres. L’objectif visé est de faire un classement selon l’efficacité par rapport au coût des interventions de lutte contre le VIH/SIDA/IST en matière de prévention et d’en ressortir des recommandations pour une meilleure approche coût efficacité des
interventions moins efficaces.
1-Généralités sur le financement de la prévention VIH/sida dans le monde et au Benin
Depuis près de dix ans la pandémie de l’infection VIH /SIDA draine beaucoup de ressources. Selon le rapport
Août 2008 de l’ONUSIDA sur l’épidémie, le nombre de personnes (15 à 49 ans) vivant avec le VIH dans le monde est passé de 8 millions en 1999 à près de 33millions en 2007 avec une moyenne de 2,7 millions de nouvelles infections par an. Cette croissance remarquable de l’épidémie nécessite un impact significatif des différentes politiques
concernant l’allocation des ressources dans la riposte mondiale.
En Octobre 2002 le fonds Mondial a estimé une somme de 14 milliard de dollar US pour mener à bien la riposte sur le plan mondial mais en fin du mois d’Août 2008 seul, 6,188,484,693 de dollars US ont été mobilisé et déboursé à cet effet dont une grande partie pour l’Afrique sub-saharienne puisqu’elle représente la région la plus
touchée avec 67% du total des personnes vivant avec le VIH et 72% des décès dus au SIDA en 2007. Au 24 juin 2008 le Bénin a déjà reçu du Fonds Mondial une somme totale égale à 45 020 482 USD (soit 27 Milliards FCFA environ) pour la lutte contre le VIH/SIDA ; montant avec lequel il a financé tous les progrès connus dont notamment la baisse du taux de prévalence de 4,1% en 1999 à 1,7% en 2007 ,l’accréditation de près de 231 sites pour la prévention de la
transmission mère enfant et de 107 sites de Conseil Dépistage Volontaire.
1 TS=Travailleuse de Sexe= prostituée
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ANALYSE COÛT EFFICACITE DE LA PREVENTION DU VIH AU BENIN : CAS DES INVESTISSEMENTS DU FONDS MONDIAL DANS LES DOMAINES CDV, PTME, GHR ET ST2- Pourquoi une analyse cout-éfficacité de la prévention du VIH au Bénin ?
2010
Une inquiétude centrale de l'économie est comment utiliser au mieux les ressources disponibles dans un monde
où les besoins sont énormes par rapport aux capacités à les satisfaire. Le concept clé qui y est lié est celui du "coût
d'opportunité". Le coût d'opportunité se rapporte au concept selon lequel l'utilisation des ressources à un endroit
exclut la même utilisation ailleurs. Ainsi donc, le vrai coût d'une dépense particulière est le meilleur usage alternatif et l’efficience dans la dépense qu’il nous exige à faire preuve nous pousse à réfléchir à un meilleur usage des ressources. C’est donc de cette théorie économique qu’est tirée le concept coût efficacité sur laquelle est basée cette étude ci.
Dans le cadre de la prévention du VIH au Bénin, les ressources financières allouées au Bénin, étant donc très limitées, il devient impératif de veiller à la qualité coût-efficacité des ressources investies c'est-à-dire de veiller à ce
que les interventions atteignent un niveau plus que proportionnel au fonds investi. Les différentes interventions
financières ont été évaluées par différentes méthodes qui rendent comptent des performances et des faiblesses du
système mais qui ne tiennent pas comte de l’aspect efficacité des interventions par rapport aux coûts. Les résultats
et progrès obtenus, sont-ils vraiment efficaces par rapport aux coûts ? sont- ils les meilleurs qu’on pouvaient avoir avec les fonds dépensés ? Y a-t-il des domaines de la Prévention qui sont pas coût efficaces ?’ ‘Y-a t-il lieu de revoir à la baisse les fonds destinés à une activité de la prévention au profit d’une autre ? Autant de questions qui suscitent
des réponses pouvant aider à des prises de décision dans l’orientation des politiques pour une utilisation rationnelle
des ressources financières mises à la disposition du Bénin dans la lutte contre le VIH/SIDA.
3- Les indicateurs les plus utilisés dans une analyse coût - efficacité en général
le nombre d’infections évitées le DALY (Disability Ajusted Life -Year DALY) : Le nombre d’années de vie ajustées sur l’incapacité le coût par infection évitée le rapport coût utilité (coût / DALY).
Le nombre d’infections évitées qui est le nombre de personnes non atteintes par l’infection au cours d’une période et ceci grâce aux différentes interventions du programme chargé de la lutte contre l’infection est calculé pour chaque domaine : CDV (Conseil Dépistage Volontaire), PTME (Prévention de la Transmission Mère – Enfant), ST (Sécurité transfusionnelle) avec une spécificité pour les GHR (Groupe à Haut Risque) où le modèle AVERT est utilisé pour sa détermination.
Le modèle AVERT est dérivé d'une formule mathématique de calcul de probabilité proposée par Weinstein et all (1989). Cette formule permet d'évaluer le risque individuel de contamination par voie sexuelle par un(e) partenaire choisi(e) au hasard dans une population ayant un taux donné de prévalence du VIH. AVERT inclut une étape supplémentaire : en multipliant cette probabilité par le nombre de personnes à risque, il fournit une estimation du nombre probable de nouvelles infections. L'équation de probabilité du modèle AVERT est :
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Avec :
 Prévalence du VIH parmi les partenaires sexuels : p
 nombre moyen de partenaires sexuels : m
 nombre moyen de rapports sexuels par sujet : n
proportion de rapports sexuels au cour
Efficacité des préservatifs : e
s desquels un préservatif est utilisé : f
2010
Le nombre d’années de vie ajustées sur l’incapacité encore appelé DALY (Disability Ajusted Life Years), se définit comme la somme des années de vies épargnées de l’infection. Il est calculé pour chaque domaine CDV, PTME, GRH et ST par les formules consacrées.
Pour le besoin de simplicité et de vulgarisation que vise la revue d’analyse dans laquelle sont publiées ces lignes, nous ne montrerons ici que les résultats de deux indicateurs simplifiés, - le coût par infection évitée qui est le rapport coût total de l’intervention et nombre d’infections évitées de l’intervention et - le ratio coût – utilité qui est le rapport coût du programme ou de l’intervention et le DALY. Ce choix s’explique aussi par le fait que le calcul des deux derniers indicateurs se fait obligatoirement par celui des deux premiers.
Ces deux indicateurs choisis ont servi à faire un classement des domaines d’intervention selon leur efficacité par rapport au coût.
4. Méthodologie de l’analyse et collecte de données
Plus, l’un des indicateurs est petit pour un domaine de prévention, plus efficace est ce domaine par rapport au coût. Lorsque le classement des domaines par les deux indicateurs ne sont pas trop différents ou sont identiques, alors les résultats obtenus sont les seuls qu’on pourrait avoir avec les fonds dépensés.
Le calcul des différentes statistiques a nécessité une collecte de données à travers différents documents et rapports tels que les annuaires statistiques du PNLS des années 2006, 2007 et 2008, les rapports de sérosurveillance 2007 et 2008, les rapports de l’Enquête de Surveillance de Deuxième Génération du PNLS 2006 et 2008, le rapport de l’étude d’évaluation de la PTME 2009, le document du reporting financier renforcé de l’Unité de Gestion du Fonds Mondial et d’autres documents non cités ici. Les coûts (des interventions) retenus dans le cadre de l’étude concernent seulement les montants dont les dépenses participent directement à l’incitation à la prévention de la population ciblée. Il s’agit par exemple des coûts de formation du personnel, du financement des mass média pour la sensibilisation à la prévention du VIH, des coûts d’achats des produits, matériels et autres réactifs de dépistage. Ainsi, les montants investis dans le suivi évaluation, dans la recherche opérationnelle, etc. ne sont pas pris en compte. Les différents coûts sont tirés du document du reporting financier renforcé de fin 2008, en unité d’euro. Ils sont classés selon les activités exécutées traduites en objectifs. Le coût d’un domaine de prévention dans l’étude revient donc à la somme des coûts des
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ANALYSE COÛT EFFICACITE DE LA PREVENTION DU VIH AU BENIN : CAS DES INVESTISSEMENTS DU FONDS MONDIAL DANS LES DOMAINES 2010 CDV, PTME, GHR ET STdifférentes activités classées au sein de ce domaine de prévention. Nous supposons une équivalence 1 euro = 650 francs cfa pour une meilleure appréciation des coûts selon la monnaie f cfa en vigueur sur le territoire béninois.
5. Résultats selon l’indicateur coût par infection évitée
Tableau : Classement des domaines de prévention du VIH selon le coût par infection évitée pour la période 2007-2008 au Bénin
Domaine de prévention Coût par infection évitée (FCFA) Rang CDV 215 1er ST 265 2em GHR 5330 3em PTME 13 650 4em Le domaine de prévention qui donne le plus petit coût par infection évitée (0,33Eur) est le CDV. Il faut donc débourser environ 215 f cfa pour une infection évitée. Il est suivi de la ST et des GHR. Le domaine de prévention le moins efficace par rapport au coût est la PTME.
6. Résultats selon l’indicateur rapport coût - utilité (coût/DALY)
Tableau: Classement des domaines de prévention du VIH selon le coût par DALY pour la période 2007-2008 au Bénin
Domaine de prévention Coût par DALY ( FCFA) Rang ST 5 1er CDV 6,5 2em GHR 150 3em PTME 248 4em Cet indicateur met la ST en première position compte tenu de son plus faible coefficient (0,008105). Cette dernière est suivie de CDV, de GHR et puis de la PTME. Autrement dit, on a déboursé environ 5 f cfa pour ajuster une année de vie sur l’incapacité et respectivement 6,5 f cfa, 150 f cfa et 248 f cfa pour sauver une année de vie dans les domaines CDV, GHR et PTME. Les deux indicateurs utilisés pour l’appréciation de l’efficacité par rapport au coût des domaines de prévention confirment la sélection des deux domaines les plus coût efficaces. Il s’agit du CDV et de la ST. Cependant, leurs classements du point de vue du coût - efficacité ne sont pas identiques. L’indicateur rapport coût par infection évitée sélectionne le CDV en première position alors que le rapport coût/DALY sélectionne la ST. Concernant les autres domaines, le classement est identique selon les deux indicateurs, le GHR est plus efficace par rapport au coût que la PTME. Le fait que les deux indicateurs donnent la même appréciation de l’efficacité coût des deux domaines GHR et PTME révèlent que les résultats obtenus sont pratiquement les seuls qu’on pourraient avoir avec les
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ANALYSE COÛT EFFICACITE DE LA PREVENTION DU VIH AU BENIN : CAS DES INVESTISSEMENTS DU FONDS MONDIAL DANS LES DOMAINES 2010 CDV, PTME, GHR ET STfonds dépensés. Ce n’est donc pas possible d’espérer un autre classement qui par exemple consacre le GHR le plus coût efficace des quatre. EN CONCLUSION: PERSPECTIVES ET PROPOSITIONS
Dans le domaine du CDV, un grand effort est fait à travers des interventions périodiques de la prévention telles que les campagnes de dépistage de masse du VIH où l’on arrive à enregistrer, grâce au grand nombre de personnes dépistées, un nombre assez élevé d’infections évitées. Les fonds dépensés sont ramenés à 215 FCFA par infection évitée et à 6 ,5 FCFA par année de vie ajustée. Tout ceci justifie que le CDV soit parmi les domaines les plus efficaces par rapport au coût. Mais pour une meilleure approche coût efficacité, il serait exagéré de demander à ce qu’on augmente le nombre d’infection évitée avec les mêmes coûts c'est-à-dire d’augmenter le nombre de personnes dépistées volontairement. Aussi, augmenter l’espérance de vie à la naissance au Bénin nécessiterait beaucoup d’actions démographiques et sociales et beaucoup de financement. Mais vu que la détermination de l’âge moyen au contact de virus est une variable très importante dans l’appréciation coût efficacité du CDV, nous recommandons la poursuite et l’intensification des sensibilisations pour retarder cet âge et aussi l’acquisition de la technologie permettant de déterminer la période exacte où les PVVIH (Personnes vivant avec le VIH) ont été infectés. Cela contribuera à une meilleure estimation de l’approche coût efficacité du CDV. Aussi, faut-il continuer dans le même sens avec les dépistages de masse de façon à ce que les niveaux à atteindre ne soient pas inférieurs à ceux déjà atteints dans le passé. La ST est aussi un des domaines de prévention les plus coût efficaces. Les dépenses investies sont ramenées à 265 f cfa par infection évitée et à 5 f cfa par années de vie ajustées. Le niveau atteint dans le dépistage systématique de toute poche de sang collectée au Bénin au cours de la période 2007-2008 est de 100%. La recommandation qu’on pourrait faire pour une meilleure approche coût efficacité est de garder ce niveau tout en réduisant de 0,5% à 0% le risque de transmission du VIH à la transfusion. Cette recommandation fait appel à la dotation des centres capables de qualifier le sang collecté en matériel et équipement de dépistage du VIH précoce qui peut échapper aux matériels de dépistage souvent utilisés pour détecter la présence du VIH dans les laboratoires béninois. Cependant, Si un éventuel financement devait être complété pour le renforcement de la prévention au Bénin, nous recommandons que ce financement soit dirigé essentiellement vers l’un des deux domaines les plus efficaces par rapport au coût à savoir le CDV ou la ST. Le taux de contamination par voie sanguine étant plus faible, le CDV serait le domaine le plus conseillé pour recevoir ce fonds. Les deux indicateurs, coût/DALY et coût par infection évitées, classent les GHR et la PTME en troisième et quatrième position en matière d’efficacité. Avec une grande distance entre l’indicateur du domaine PTME et celui du GHR. Ces deux domaines de prévention sont donc dans leur ordre normal et quelques soit les efforts déployés, on ne pourra espérer les voir plus efficaces que les deux premiers domaines. Dans le domaine GHR, une meilleure approche coût efficacité peut être atteinte en procédant à la réduction de la prévention du VIH en milieu TS par la multiplication des campagnes de prévention pour atteindre d’autres fractions de la population (gardiens de nuit, corps habillés, routiers etc..) qui sont supposées développer des relations sexuelles extra conjugales. Aussi il faut l’imposition à toutes les TS la visite systématique de contrôle de santé ce qui va permettre de suivre leur état de santé et de prendre facilement en charge les IST. Tout ceci pourra servir à augmenter de façon sensible le nombre d’infections évitées dans le domaine du GHR.
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ANALYSE COÛT EFFICACITE DE LA PREVENTION DU VIH AU BENIN : CAS DES INVESTISSEMENTS DU FONDS MONDIAL DANS LES DOMAINES 2010 CDV, PTME, GHR ET STLe nombre d’infections évitées en PTME correspond au nombre d’enfants nés de mères séropositives sans être contaminés par leurs mères. Le fait que la PTME soit au dernier rang des deux indicateurs pourrait s’expliquer par le fait qu’elle demande beaucoup de moyens financiers compte tenu des différentes étapes nécessaire pour la réussite de l’intervention. En effet les différentes de la réussite d’une PTME sont : le dépistage des femmes enceintes la prise en charge en ARV ( Anti RetroViral ) des femmes dépistées séropositives la prise en charge de l’accouchement la prise en charge du nouveau né Chacune de ces étapes est financée à travers l’achat des réactifs de dépistages, des ARV, des consommables et autres matériels pour l’accouchement et des médicaments pour la mère et le nouveau né. Aussi il faut ajouter la prise en charge financière de la formation en PTME des agents de santé. La PTME demande donc plus de moyens financiers que les autres domaines alors que les sensibilisations ne conseillent pas les femmes PVVIH de tomber enceinte. Il y a donc moins d’accouchement PTME pour beaucoup d’argent dépensé. C’est la raison pour laquelle la PTME donnent de grands coefficients au calcul des deux indicateurs coût par infection évitée et du rapport coût/DALY. Les recommandations qu’on pourrait faire à l’endroit de la PTME sont de plusieurs ordres à savoir : l’utilisation optimale des ressources financières investies par la prise en charge totale de toutes les gestantes PVVIH. L’effort à faire par les agents de santé est de s’assurer que toute gestante dépistée séropositive bénéficie du protocole PTME à l’accouchement. Ceci nécessite la redynamisation du système de suivi rapproché des gestantes PVVIH par les agents de santé et les médiatrices. la prise en compte du facteur risque de transmission du VIH malgré le protocole PTME suivi. Ce risque doit être diminué en mettant l’accent sur la qualité dans la méthode d’accouchement. Assurer un bon accouchement des gestantes séropositives par les sages femmes suppose que ces dernières reçoivent une bonne formation dans le domaine et soient capable de l’appliquer.  Une réorganisation des moyens financiers prévus pour les domaines GHR et la PTME peut aider à réduire le coût par infection évitée et le coût par année de vie ajustée sur l’incapacité (DALY) et par conséquent à atteindre une efficacité optimale des interventions de lutte contre le VIH. Cela ne changera certainement pas le fait que les domaines CDV et ST soit les plus efficaces par rapport aux coûts mais l’approche coût - efficacité serait respectée et l’utilisation optimale des ressources aussi. Finalement, étant donné que les pays d’Afrique sont des sociétés où prévalent des institutions sociales traditionnelles de santé que fréquentent la majorité des populations, on peut s’interroger de savoir si l’approche systémique qui associerait à la démarche les institutions traditionnelles à la base n’aurait pas mieux contribué à réduire davantage encore les coûts CDV et ST et dans les mêmes proportions les coûts pour PTME et GHR. A l’observation, la PTME (Prévention de la Transmission Mère – Enfant) et le GHR (Groupe à Haut Risque) sont surtout beaucoup plus que CDV et ST des domaines d’intervention de grande proximité avec les communautés à la base et donc des cosmogonies traditionnelles. L’approche étant essentiellement guidée par le souci de la meilleure répartition et des raccourcis qui permettent dans le même temps d’atteindre les mêmes objectifs coût – efficacité, mesurer l’impact d’une association des institutions traditionnelles de santé dans le projet est pertinent.
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ANALYSE COÛT EFFICACITE DE LA PREVENTION DU VIH AU BENIN : CAS DES INVESTISSEMENTS DU FONDS MONDIAL DANS LES DOMAINES 2010 CDV, PTME, GHR ET STLes arguments ne manquent pas. En 1978, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a officiellement reconnu et proclamé les avantages économiques et de développement humain qu’occasionnerait la vulgarisation de la santé primaire traditionnelle dans les campagnes africaines, asiatiques et sud-américaines. Selon l’Oms en effet, la promotion de la médicine traditionnelle entraînerait le progrès économique et social dans les pays en développement. L’Oms estime que les ordres traditionnels sauvent plus de vies humaines que la médecine moderne vu l’état actuel du développement et du niveau de vie et des revenus des populations pauvres. Il n’est pas déraisonnable en effet de penser que l’enrôlement et l’encadrement financier et technique des cadres traditionnels plus proches des populations entraînerait la possibilité de toucher plus de personnes à sensibiliser directement à la base dans la société pour plusieurs raisons :
confiance et obéissance aux ordres traditionnels
transport de proximité, moindre coût des opérations connexes si l’on devait se déplacer dans les grandes villes pour les suivis
moindres coûts pour les acquisitions des packs de rétro médicaments traditionnels répertoriés et qui soulagent, etc.
Dans l’imaginaire populaire la maladie du Sida est toujours considérée comme mystérieuse dans les communautés africaines. De ce point de vue, ramener les malades, ou les cibles des prévenus et sensibilisés, surtout des domaines PTME et GHR , dans le giron cosmogonique ne peut que faire susciter à la hausse le respect scrupuleux des consignes. Et ce à moindre coût pour les investissements. La cosmogonie est excellemment celui par lequel les sociétés traditionnelles ont fabriqué les individus et c’est en retour aussi elle qui répare lorsque l’individu est malade.
Le problème des produits traditionnels équivalents, matériels et autres techniques de prise en charge que la techno -science occidentale aurait aidés à approprier et rendre opérationnels n’est plus aujourd’hui insurmontable. Et la formation du personnel traditionnel, du financement des mass média locales à la base pour la sensibilisation à la prévention du VIH aussi ; tous étant disponibles et ouverts à l’initiative et à la modernité, dans la confiance, l’enthousiasme et le contrôle. Nous pensons que des efforts peuvent aussi être faits dans cette direction neuve pour augmenter le nombre d’infections évitées et par conséquent améliorer l’approche efficacité des domaines GHR et PTME surtout. Pour terminer, il nous plait de préciser que les coûts du suivi évaluation, les coûts des diverses enquêtes ESDG , et Serosurveillance, etc. pour le renseignement de certains indicateurs indispensables à notre étude n’ont pas été pris en compte. Aussi les aspects coût qualitatif, coût indirect, etc. n’ont pas été cernés. Une considération de tous ces aspects et l’utilisation des statistiques plus récentes auraient rendu cette étude plus complète.
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REFERENCES
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