Claude Simon, l écriture cinématographique
157 pages
Français

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Claude Simon, l'écriture cinématographique , livre ebook

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Description

Cette étude tente de mettre au jour les liens complexes de Claude Simon à l'écriture et à l'image. L'oeil est un passage obligatoire pour l'oeuvre simonnienne et il est aussi un instrument de création qui fonde l'élaboration d'une écriture puis d'une vision cinématographique du monde. Cette analyse cherche à mettre en lumière le dialogue toujours renouvelé entre écriture et réalisation filmique afin de montrer dans quelle mesure le passage d'un langage à une autre, influence le processus créatif de Claude Simon.

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Publié par
Date de parution 01 octobre 2005
Nombre de lectures 177
EAN13 9782336280974
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Espaces Littéraires
Déjà parus
Sébastien LE POTVIN, Lettres maliennes. Figures et configurations de l’activité littéraire au Mali , 2005.
Jean GOLDZINK, A la recherche du libertinage , 2005.
Corinne PASQUA, Simone Weil, biographie imaginaire , 2005.
Catherine SPENCER, À corps perdus. Théâtre, désir, représentation , 2005.
Valère STARASELSKI, Aragon. La liaison délibérée. Faits et Textes (édition revue et augmentée), 2005.
Médoune GUEYE, Aminata Sow Fall, oralité et société dans l’œuvre romanesque , 2005.
Youmna CHARARA (textes présentés et annotés par), Fictions coloniales du XVIII e siècle . Ziméo, Lettres africaines, Adonis, ou le bon nègre, anecdote coloniale, 2005.
Bernard-Marie GARREAU, Le Terroir de Margeurite Audoux, 2005.
Collectif, Regards croisés sur l’oeuvre poétique et narrative de Ezza Agha Malak , 2005.
Roland ERNOULD, Claude Seignolle. Du sacré à l’étrange , 2005.
Michel CASSAC (sous la dir.), Littérature et cinéma néoréalistes , 2004.
Aleksandra KROH, Jean Potocki , 2004.
Chantal LACOIN (Textes réunis par), ZAZA (1907-1929) , amie de Simone de Beauvoir , 2004.
Philippe NIOGRET, La revue EUROPE et les romans de l’entre-deux-guerres (1923-1939), 2004 .
Richard Laurent OMGBA, La littérature anticolonialiste en France de 1914 à 1960. Formes d’expression et fondements théoriques , 2004.
Bernard FOURNIER, L’imaginaire dans la poésie de Marc Alyn. Les grands infinis , 2004.
Lisa BLOCK DE BEHAR, Jules Laforgue ou les métaphores du déplacement , 2004.
Claude Simon, l'écriture cinématographique

Bérénice Bonhomme
© L’HARMATTAN, 2005
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
L’HARMATTAN, ITALIA s.r.l. Via Degli Artisti 15 ; 10124 Torino L’HARMATTAN HONGRIE Könyvesbolt ; Kossuth L. u. 14-16 ; 1053 Budapest L’HARMATTAN BURKINA FASO 1200 logements villa 96 ; 12B2260 ; Ouagadougou 12 ESPACE L’HARMATTAN KINSHASA Faculté des Sciences Sociales, Politiques et Administratives BP243, KIN XI; Université de Kinshasa — RDC
http://www.librairieharmattan.com harmattan1@wanadoo.fr
9782747592604
EAN : 9782747592604
PRÉFACE
C’est Claude Simon lui-même qui, dès 1961, fait confidence de cette constante d’une œuvre romanesque déjà bien engagée : « Mon ou mes narrateurs se trouvent toujours dans une position d’observateur aux connaissances et aux vues bornées ». Écho d’un débat connu, et néanmoins pierre de touche. Mais l’essentiel, ici, est dans ce qui s’ensuit : « C’est probablement cette conception du roman totalement subjective, qui m’a conduit à un mode de travail assez proche des méthodes employées au cinéma . »
L’ouvrage que l’on va lire n’est autre — mais l’étude, à notre connaissance, n’avait jamais été aussi résolument conduite — que l’amplification argumentée et illustrée de cette confidence d’auteur. Quid, en effet, desdites « méthodes » qu’emploierait le cinéma et que l’écrivain Claude Simon ferait siennes par les seuls outils de la plume et du papier ? C’est à cette question que tente ici de répondre Bérénice Bonhomme, théoricienne et praticienne de l’écrit autant que de l’image, à partir d’un corpus simonien particulièrement probant — La Route des Flandres (1960), Le Palace (1962) et Triptyque (1973) — et d’autant mieux choisi que Claude Simon lui-même envisagea le « passage » à l’écran de deux des textes analysés : passage inabouti, comme l’explique l’auteur, pour ce qui est de La Route des Flandres , mais bel et bien accompli pour ce qui concerne Triptyque  : un court métrage réalisé en 1975 pour la télévision allemande, Die Sackgasse (on pourra toujours s’amuser du fait que le seul « passage » effectué par Claude Simon s’intitule L’Impasse, en bon français le cul-de-sac !).
Mais revenons au sujet du présent ouvrage : celui de l’« écriture cinématographique » de Claude Simon. La question n’est pas sans difficultés théoriques (une impasse ?!) et tout d’abord celle-ci : l’épineuse question de la métaphore et des précautions à prendre dès lors que l’on choisit de raisonner à partir d’un vocabulaire d’emprunt : parler à l’écrit de gros plan ou de panoramique , est-ce bien pertinent, n’est-ce pas faire trop bon marché de l’essentielle hétérogénéité de deux langages ? On verra que l’approche subtile de Bérénice Bonhomme contourne de manière très convaincante ce péril.
Autre difficulté : du film au roman, ce commun dénominateur, le récit. C’est ce que semble clairement accepter Claude Brémond dans son article du fameux numéro 4 de la revue Communications  : « Il faut et il suffit qu’il (le récit) raconte une histoire. La structure de celle-ci est indépendante des techniques qui le prennent en charge . » À quoi Jean Ricardou répond, en ces mêmes années soixante : « Si l’essentiel du récit échappe à la narration, il va de soi, en matière de récit, que toutes techniques narratives, roman par exemple, ou cinéma, sont incapables d’innover. » L’affaire se corsant à nouveau à travers des positions du type de celle de Jean-Marie Schaeffer, lequel récuse que l’on puisse parler de récit dès lors que la perception audiovisiuelle est impliquée :

Dès lors qu’une séquence est filmée, elle se donne à voir et à entendre comme une représentation perceptivement accessible d’une séquence d’actions ; dès lors qu’elle est racontée (au sens technique du terme), elle se donne à lire comme énoncée par un narrateur. »
À nouveau, les analyses de Bérénice Bonhomme concernant la double question des modes d’énonciation et du traitement du temps fictionnel chez Claude Simon, convainquent le lecteur de la pertinence d’une approche éclectique au meilleur sens du terme. Ici, comme là, nous ne déflorerons les analyses ni les conclusions. Nous engageons plutôt le lecteur à se laisser porter par le « suspense » d’une enquête aux focales multiples au cœur du dispositif simonien : s’y conjuguent à l’évidence visualité et voyeurisme, ce qui relève tout à la fois d’une sensibilité (l’« œil » de Simon), d’un parti-pris esthétique (une écriture « montée »), mais aussi d’une sorte d’évidence (ou de fatalité) anthropologique.
Voici, en effet, plus d’un siècle et demi que photographie, puis cinéma, ont, selon toute vraisemblance, refondé le regard humain. Qu’il y ait eu des images avant ce double avènement ? Certes, mais tellement moins universellement prégnantes ! Qu’on se souvienne : ce fut sur la seule foi d’une pièce de monnaie, anecdote formidablement emblématique, qu’un quidam reconnut son roi lors de la fameuse nuit de Varennes ! D’une certaine façon, l’omniprésence des images, c’est-à-dire avant tout le spectacle permanent d’espaces cadrés — la photographie — et de cadres en évolution — le cinéma —, est le moteur de cette refondation. Ce que Claude Simon, cité par Bérénice Bonhomme, formule avec une grande simplicité :

Comme pour tous, le cinéma a enrichi la vision que nous avons des choses ( il se trouve que Claude Simon est également homme de photographie ). Et naturellement cette nouvelle façon de voir se retrouve dans ce que j’écris.
Nous allons voir comment !
Paul LÉON Maître de Conférences Université de Nice
Sommaire
Espaces Littéraires Page de titre Page de Copyright PRÉFACE CAMÉRA AU POING
A. — EXPLORATION VISUELLE B. — MOUVEMENT DE CAMÉRA C. — ÉNONCIATION
UN TEMPS DE CINÉMA
A. — UN TEMPS PHÉNOMÉNOLOGIQUE B. — LA SPATIALISATION DU TEMPS C.- UN ÉTERNEL PRÉSENT
ÉCHEC ET MAT
A. — LE CHAOS : L’ŒIL AGRANDI D’HORREUR B. INFRA-LANGAGE C. - MÉLIMÉLO
BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE INDEX DES NOMS PROPRES CRITIQUE LITTERAIRE ET ESSAIS - à l’Harmattan
Roman et cinéma appartiennent tous deux à la catégorie du récit. Or, qu’est-ce qu’un récit ?
C’est ce problème que nous tenterons d’évoquer ici de façon liminaire à la lumière de

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