AbanDon Adoption
239 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

AbanDon Adoption , livre ebook

-

239 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

AbanDONNER son enfant, c'est lui donner de meilleures chances dans la vie en lui offrant la possibilité d'être adopté par des parents désirants et réellement en mesure d'assumer son éducation. Or la démarche de confier son enfant en vue de son adoption est non seulement méconnue mais très réprouvée socialement, condamnant mères et enfants à la honte et au secret. Ce livre est le premier dans lequel une mère abanDONNANTE témoigne à visage découvert.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2011
Nombre de lectures 51
EAN13 9782296465787
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

AbanDON Adoption
Quand la mère se retire
© L’Harmattan, 2011
5 7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978 2 296 55247 0
EAN : 9782296552470
Edwige Planchin
AbanDON Adoption
Quand la mère se retire
L’Harmattan
Ouvrages du même auteur :

Comment te dire ? Villeurbanne : Fleur de Ville, 2009.
Le Noël vert de Siméon. Carcassonne : Les Petits Pas de Ioannis, 2010.
La petite sœur de Virgile. Cholet : Pour Penser à l’Endroit, 2011.
Le souffle du papillon. Saint Etienne : Laura Mare, à paraître en 2011.
Papa et Maman divorcent . Clermont-Ferrand : Tournez la page, à paraître en 2012.
Papillote. Saint Etienne : Laura Mare, à paraître en 2012.
Le grand secret de Maman. Lyon : Les Grilles d’Or, en projet pour 2012.
Bienvenue chez les « Tous-pareils ». Villeurbanne : Fleur de ville, en projet pour 2012
Petit Octave. Bordeaux : La Compagnie Créative, en projet pour 2012.

© Photo de couverture : sirène sculptée par Patrick lors de mon premier trimestre de grossesse. Si on regarde attentivement, on peut voir que la sirène commence également à avoir un petit ventre rond !
A Patrick, mon tendre mari.

A Orfée, ma fille adorée.

A Ulysse, mon fils pour l’éternité.
Avant propos
Ce texte est un témoignage. Il est constitué de deux parties. La première est le récit des faits tels que je les ai vécus. Pour cela, je me suis efforcée de relater, avec un maximum de fidélité, ce que j’ai vécu et ce que j’ai ressenti. Mais cette partie est éminemment subjective. Je ne prétends pas avoir raison, je n’affirme pas non plus que tout soit rigoureusement exact, notamment sur le plan médical, mais c’est de cette façon-là que j’ai vécu l’histoire d’Ulysse.
D’autre part, j’y évoque, entre autres, la peine que m’ont faite certaines personnes à des moments précis. Cela a aujourd’hui disparu. D’ailleurs, pour ga-rantir l’anonymat des personnes ne faisant pas partie de la famille ou des amis, leurs noms ont été supprimés. Mes proches savent que je ne leur en veux pas.
J’ai rédigé cette partie un peu moins de deux ans après le décès d’Ulysse. Pour cela, je me suis aidée des notes que j’avais prises après sa naissance.
La seconde partie fut rédigée six mois plus tard.
Elle est également très subjective puisqu’il s’agit de mon analyse des événements et des émotions ressenties. J’y présente les étapes et la façon dont je m’y suis prise pour dépasser le sentiment de culpabilité, sublimer la douleur et panser mes plaies. Avant cela, j’écrivais mon journal intime, ce qui m’a grandement aidée pour la rédaction de cette partie. Les passages en italique en sont des extraits. Il faut les lire comme des « documents d’époque », témoins de mon ressenti quelques mois après le décès d’Ulysse. Là encore, il ne s’agit pas d’énoncer des vérités, mais de retracer un cheminement intérieur.
Un grand MERCI à mes pré-lecteurs et relecteurs pour la pertinence de leurs remarques et leurs encouragements à pousser plus en avant ma réflexion.

Un MERCI tout particulier à Dominique DAVOUS pour ses conseils avisés.
Première partie. De maux en mots autour d’une naissance
La grossesse : diagnostics contradictoires
Je suis dans ses bras, nue dans ses bras nus. C’est mon ami, c’est mon mari, c’est mon amant, c’est le père de notre enfant. C’est si bon de faire l’Amour ! Si ça se trouve, nous avons fait un autre bébé. Oh, et puis je ne vais pas y penser, sinon, ça ne va pas marcher ! Je ne sais pas si je veux tout de suite un deuxième enfant.1
C’est bizarre, ce que je perçois, partout dans mon corps : j’ai la même sensation que quand j’étais enceinte pour Orfée. Peut-être que… mais je ne veux pas y penser.
Je préfère ne pas faire de test. Comme ça, si je ne sais pas que je suis enceinte, je ne serai pas angoissée à l’idée d’une fausse couche et je ne vomirai pas les trois premiers mois !
Je connais cette sensation, mais je ne vais pas y prêter attention. Je m’y intéresserai lorsqu’elle aura duré longtemps. Je vais laisser s’écouler un peu de temps. Ainsi, je passerai trois mois tranquille et cela fera une bonne surprise à Patrick.
Ce soir, ce sont les vacances de Noël. C’est super que nous soyons professeurs tous les deux : nous avons toutes les vacances ! Je suis fatiguée, vraiment épuisée, je n’en peux plus. C’est horrible, je ne sais pas ce qui m’arrive, j’ai l’impression d’être quelqu’un d’autre. Cela doit faire longtemps maintenant, je vais faire le test. J’aime mieux savoir quand même.
Patrick vient de rentrer du travail . Je pourrais attendre un peu avant de lui annoncer. Non, c’est trop pressé, tant pis pour le romantisme, je veux tout partager .
Alors j’annonce à Patrick que je suis enceinte. C’est étonnant parce que j’allaite encore Orfée. Il faut dire qu’elle n’a que huit mois. Mais c’est certain : je suis enceinte de tout juste deux semaines. Patrick est fou de joie et commence déjà à me proposer des pré-
noms. Nous aimons tous les deux Floréal pour un garçon et Floréale pour une fille. Mais nous ferons comme pour Orfée : le prénom devra rester secret.
Avant la naissance, nous l’appellerons « Minibou », comme nous avons appelé Orfée « Bébébou » pendant neuf mois. Si mes calculs sont bons, ils auront seize mois d’écart.
J’aurais aimé faire un déni de grossesse. Ça aurait été l’idéal : le bébé sans les ennuis de la femme enceinte. Le rêve après les neuf mois difficiles que j’ai vécus pour Or fée ! Au lieu de cela, je m’en suis doutée avant même d’avoir du retard !
Je suis à la fin de ma onzième semaine d’aménorrhée2. Nous sommes lundi matin. Vendredi je ferai la première échographie obligatoire de Minibou. Ensuite, je pourrai enfin annoncer ma grossesse à tout le monde ! En effet, à partir de la douzième semaine, les risques de fausse couche s’effondrent.
Mais bon, je ne vais pas perdre le bébé d’ici vendredi, ça m’étonnerait ! En tout cas, je suis bien moins angoissée que pour Orfée. Nous avons même pris un peu d’avance : nous avons déjà révélé l’existence de Minibou à mon père lorsqu’il est passé nous voir hier.
Lundi après-midi. J’ai perdu une goutte de sang.
Ah non, pas ça ! Je ne vais pas faire une fausse couche quatre jours avant l’écroulement des risques ! Pour me rassurer, j’appelle mon homéopathe. Elle n’est pas là, alors j’appelle son mari, également médecin. Selon lui, il n’y a pas lieu de s’inquiéter tant que les pertes restent légères.
Mardi matin. Nouvelle goutte de sang. La perte est vraiment très légère, mais j’angoisse. Je sens bien que je ne pourrai jamais attendre jusqu’à vendredi, alors je décide de me rendre à l’hôpital. Il n’y a presque personne aux urgences gynécologiques et je suis reçue rapidement par une jeune interne. Elle m’examine : le col ne saigne pas. Je prends cela pour une bonne nouvelle. Ensuite, elle s’installe pour l’échographie. Le sang vient du placenta : il est légèrement décollé. Je suis perplexe, ça me parait plus grave que du col, mais je n’ose pas poser de question : l’interne essaie de se concentrer sur les images et je ne veux pas la déranger. Je regarde également l’écran, contente de « voler » quelques photos de ce nouveau bébé qui pousse en moi. Et puis je suis sûre qu’elle va me rassurer. Tout ne peut pas s’arrêter comme ça ! Non, ça n’est pas possible, ça ne peut pas se terminer si tristement. L’interne semble satisfaite, elle a enfin trouvé quelque chose : il y a des logettes3 sur la nuque de Minibou. Elle quitte maintenant la pièce et revient avec un autre médecin. Celui-ci confirme : Minibou présente un léger œdème au niveau du cou.
Je sens l’interne contente d’avoir réussi à les débus-quer. Aussi, lorsqu’elle m’annonce que « souvent, ces petits bébés-là décident tout seuls de ne pas vivre », je suis désorientée. Je n’ai vraiment pas l’impression qu’elle m’annonce la fin de ma grossesse. Puis l’interne me propose de me refaire une échographie dans une semaine. Mais je décline cette proposition : dans trois jours, j’ai rendez-vous pour la première échographie obligatoire.

De retour à la maison, j’annonce à Patrick qu’il y a peut-être un problème avec Minibou, mais qu’on en saura plus vendredi. D’un côté, je suis inquiète, de l’autre, je suis sûre que tout va s’arranger. Dans trois jours, nous serons rassurés.
Nous sommes enfin vendredi douze février, veille des vacances scolaires. Allez, encore un petit effort ! me dis-je ; quand j’aurai terminé ce grand v

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents