Parlons Malais de Sri Lanka
256 pages
Français

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Parlons Malais de Sri Lanka , livre ebook

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Description

L'île de Sri Lanka a été fréquentée par les Malais/ Indonésiens et leurs ancêtres pendant probablement plus de 2000 ans. En évolution constante, voire rapide, le malais de Sri Lanka se distingue nettement des dialectes malais/indonésiens, et se retrouve maintenant dans un dilemme de langue non écrite menacée de disparition. Un défi que doit affronter le dynamisme du mouvement associatif malais à Sri Lanka.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2015
Nombre de lectures 15
EAN13 9782336389639
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Parlons…
Collection dirigée par Michel Malherbe
Dernières parutions

Parlons agoul , Shaban MAZANAEV, 2015.
Parlons tadjik , Michel MALHERBE, 2015.
Parlons tamoul , Élisabeth SETHUPATHY, 2015.
Parlons abkhaze , Michel MALHERBE, 2014.
Parlons maya classique , Jean-Michel HOPPAN, 2014.
Parlons xokleng / laklãnõ , Ozias ALVES Jr, 2014.
Parlons dzongkha , Georges VAN DRIEM, Françoise POMMARET, Karma TSHERING de Gaselô, 2014.
Parlons pandjabi , Muhammad AMJAD, 2014.
Parlons ouïgour , Palizhati S. YILTIZ, 2014.
Parlons dhivehi , Gérard ROBUCHON, 2013.
Parlons gujrâti , Azad MONANY, 2013.
Parlons (hmong) , Jacques LEMOINE, 2013.
Parlons talian , Ozias DEODATO ALVES Jr, 2013.
Parlons hunsrüchisch , Ozias DEODATO ALVES Jr, 2013.
Parlons kabiyè , David ROBERTS, 2013.
Parlons baloutche , Michel MALHERBE, NASEEBULLAH, 2013.
Parlons douala , Valérie EWANE, 2012.
Parlons routoul , Svetlana MAKHMUDOVA, 2012.
Parlons coréen , Michel MALHERBE et Olivier TELLIER, 2012.
Parlons lak , Kamil TCHALAEV, 2012.
Parlons shor , Saodat DANIYAROVA, 2012.
Parlons bouriate. Russie-Baïkal , Galina DRUON, 2012.
Parlons shina , Karim KHAN SAKA, 2012.
Parlons batak , Yetty ARITONANG, 2011.
Parlons kimbundu , Jean de Dieu N’SONDE, 2011.
Parlons taiwanais , Rémy GILS, 2011.
Parlons iaaï , Daniel MIROUX, 2011.
Parlons xhosa , Zamantuli SCARAFFIOTTI, 2011.
Parlons géorgien , Irina ASSATIANI et Michel MALHERBE, 2011.
Parlons tedim , Joseph RUELLEN, 2011.
Titre
Gérard ROBUCHON





Parlons malais
de Sri Lanka
Copyright

© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-73974-8
Dédicace

À Tuan Haroon Rasheed Babanoor

À la mémoire de T. A. Usoof
Hauts lieux malais à Sri Lanka
SRI LANKA (CEYLAN) ET LE MONDE MALAIS
UNE QUESTION DE MINORITÉS
La population sri-lankaise a dépassé les vingt millions en 2012 et dans les recensements elle se définit officiellement sur des bases dites ethniques (‘race’ en anglais officiel) :
– les Singhalais, largement majoritaires, sont essentiellement bouddhistes mais aussi chrétiens, et constituent près de 75% de la population de l’île.
Les quelques 25% restants sont tamoulophones et répartis entre trois communautés officielles :
– les Tamouls sri-lankais, essentiellement hindous mais aussi chrétiens, sont plus de 11%.
– les Tamouls d’origine indienne, arrivés à l’époque anglaise, sont hindous avec un petit nombre de chrétiens, et sont plus de 4%.
– les Moors, qui par définition sont tous musulmans, sont plus de 9%.
Il existe enfin une pléiade de micro-minorités historiques constituant chacune bien moins de 1% de la population mais qui ont souvent préservé leur langue ou bien un dialecte dérivé de leur langue d’origine :
– les Burghers, chrétiens, métis de colons de par leurs origines, de diverses obédiences protestantes ( Dutch Burghers ) parlant l’anglais de langue maternelle, d’autres catholiques ( Portuguese Burghers ) parlant encore un créole portugais. Ils sont environ 37 000.
– les Cafres ( Kaffirs ) descendant d’esclaves mozambicains amenés par les colonisateurs portugais au 16 e siècle, et qui jusqu’il y a peu parlaient encore plus ou moins un créole portugais.
– les Malais, presque totalement musulmans, environ 40 000, parlant le malais de Sri Lanka.
– les Borahs, musulmans aussi mais chiites ismaïliens, au nombre de 3 000, parlant leur langue qui est dérivée du gujarati.
– les Memons, musulmans toujours, originaires du Sindh dans l’actuel Pakistan, parlant originellement une forme de sindhi, sunnites, au nombre de 6 000.
– les Parsis ; les Malayalis ; et les Veddahs ou aborigènes…
Les Malais de Sri Lanka constituent donc numériquement parlant la première de ces micro-communautés.
UN ARCHIPEL, UNE PÉNINSULE, UNE ÎLE…
Le monde malais s’étendant de la Thaïlande jusqu’à la Papouasie a été historiquement divisé, notamment par le fait colonial, en deux grands domaines géographiques : la péninsule malaise et l’archipel indonésien.
Dans le domaine linguistique et culturel malayo-polynésien, voire austronésien, la Malaisie et l’Indonésie actuelles apparaissent comme l’épicentre d’une très vaste aire d’influence s’étendant jusqu’à Madagascar à l’ouest, et, à l’Est, jusqu’à Hawai et l’île de Pâques. La question qui se pose dès lors est : Comment Sri Lanka et les Maldives auraient-elles pu échapper à une sérieuse influence malaise/austronésienne pendant les quelques deux derniers millénaires ou plus ?
La noix de coco aurait ainsi été introduite en Asie du Sud méridionale depuis le monde malais il y a un peu plus de deux millénaires. Son nom tamoul ten-kāy signifie littéralement ‘légume du sud’, et le sud du pays tamoul, c’est Sri Lanka et la mer… Sans oublier le peuplement de Madagascar dans les premiers siècles de l’aire chrétienne : la langue malgache relève du domaine malais/austronésien, et une implantation de population aussi distante n’aura pu se faire qu’avec les techniques de navigation adéquates – telles que celles qui ont accompagné l’immense expansion malayo-polynésienne.
L’île de Sri Lanka elle-même se situe au cœur de l’océan Indien et de tout un commerce maritime entre l’Occident et l’Extrême-Orient… Sri Lanka est aussi plus près de l’archipel Andaman et Nicobar ou de Sumatra que de Bombay ou de Calcutta... Sri Lanka est depuis deux millénaires ou plus au centre du commerce de l’océan Indien qui associait des hommes et des biens de quatre continents : Grecs, Romains, Malais, Chinois assuraient les échanges entre l’Europe, l’Afrique, l’Asie et l’Océanie…
LES MALAIS DANS LE SRI LANKA PRÉCOLONIAL (-500 – 1500)
L’histoire des contacts de Sri Lanka avec la culture et la langue malaises peut se subdiviser en trois périodes :
1. De premières colonies commerçantes malaises pendant le premier millénaire de l’ère chrétienne, avant et après le peuplement de Madagascar ; et de toute façon avant l’expansion culturelle indienne et sud-indienne dans l’archipel indo-malais.
2. L’invasion de Sri Lanka par le souverain javanais bouddhiste Chandrabhânu au 13 e siècle : dynastie éphémère qui tenta de s’imposer dans le sud singhalais mais régna finalement sur Jaffna, où elle aura anticipé l’établissement d’une monarchie héréditaire tamoule dans le nord…
3. La déportation à Sri Lanka de nobles insoumis et de prisonniers de droit commun originaires d’Indonésie, par les Néerlandais, maîtres coloniaux des deux pays au 18 e siècle : à cette communauté toujours présente s’ajouteront les recrues, originaires de Malaisie, de l’armée coloniale anglaise au 19 e siècle.
Nous évoquerons d’abord les deux premières, celles de la période pré-coloniale : elles auraient laissé des traces toponymiques et culturelles, mais les populations se seraient fondues avec celles de l’île. La troisième période, considérée séparément, est à l’origine de la communauté malaise actuelle de Sri Lanka.
Sri Lanka a dû être fréquentée en quasi-permanence par des navires malais. La colonisation des Temps modernes initiée par les Portugais devait y mettre un terme.
Claude Ptolémée, le géographe grec de l’Alexandrie d’Égypte au 2 e siècle apr. J.C. s’informait autant à la bibliothèque de la ville, célèbre jusqu’à sa destruction, qu’auprès des voyageurs et commerçants qui relâchaient dans son port : il parle de Sri Lanka et cite un certain nombre de comptoirs de commerçants étrangers sur la côte ouest de l’île. Certains auteurs modernes ont ainsi essayé d’interpréter la colonie des “ Bochani ” dans la Bochana Civitas . Ceux-ci, dont le nom est transcrit “ Bocani ” parmi une autre liste de Ptolémée concernant “ douze tribus ” étrangères ayant des représentants dans l’île (dont des Soani interprétés comme des Arabes pré-islamiques), installés autour d’Okampitiya, seraient ainsi des Malais, possiblement de Java.
La période de contact suivante aurait ét

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