Le Paradoxe du pardon chez Paul Ricoeur
130 pages
Français

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Le Paradoxe du pardon chez Paul Ricoeur , livre ebook

130 pages
Français

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Description

S'il y a une difficulté intrinsèque à l'acte de pardonner, le pardon est toujours possible, quel que soit le temps qu'il prend. Quelle que soit la motivation du pardon (éthique, spirituelle, politique), il importe qu'il soit à l'avantage de l'homme. Mais le pardon ne se substitue pas à la justice. Le devoir de la vérité et de la justice renforce le sens authentique du pardon qui est celui du "don" gratuit et immérité. La "hauteur du pardon" répond à ce que Paul Ricoeur appelle "la profondeur de la faute".

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 avril 2016
Nombre de lectures 37
EAN13 9782140006586
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Ouverture philosophique
Ouverture philosophique
Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau,
Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot
Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions, qu’elles soient le fait de philosophes « professionnels » ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.
Dernières parutions
Hélène MICHON, Tamás PAVLOVITS, La sagesse de l’amour chez Pascal , 2016.
Auguste NSONSISSA, La grammaire de la signification. Querelle des fondements de la philosophie contemporaine du langage, 2016 .
Pascal GAUDET, Qu’est-ce que la philosophie ?, Recherche kantienne, 2016 .
Godefroy NOAH ONANA, Tradition et modernité. Rupture ou continuité ?, 2016 .
Benoît BASSE, De la peine de mort en philosophie, Quel fondement pour l’abolition ?, 2016.
Bruno TRAVERSI, Le corps inconscient. Et l’Ame du monde selon C.G. Jung et W. Pauli, 2016.
Pierre-André STUCKI, Démocratie et populisme religieux. L’homme est-il un loup pour l’homme ?, 2016.
Ange Bergson LENDJA NGNEMZUE, Identité et primauté d’autrui. La philosophie merleau-pontyenne de l’hospitalité , 2016.
Mahamadé SAVADOGO, Théorie de la création, Philosophie et créativité , 2016.
Marc LEBIEZ, Œdipe athée, Les hommes abandonnés des dieux , 2016.
Philippe FLEURY, Nicolas de Cues et Giordano Bruno, philosophes de la Renaissance , 2016.
Christian SALOMON, La Condition corporelle , 2015.
Edmundo MORIM de CARVALHO, Paradoxes et peinture I : Escher, Klee, Kandinsky, Matisse, Picasso , 2015.
Titre

Patrick M BAWA D EKUZU Y A B EHAN





Le paradoxe du pardon
chez Paul Ricœur
De la gratuité à la gratitude



Préface de Mgr Fridolin AMBONGO BESUNGU
Copyright

























© L’Harmattan, 2016
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-75894-7
Dédicaces


A l’inoubliable mémoire de
Pierre Mbawa Sua Ako,
Marie Mbo Mpinu,
Marie Teka Ngoy,
Mgr Joseph Nkumuondala Mbimba,
je dédie ce travail .
Citation


« Le pardon, s’il a un sens et s’il existe, constitue l’horizon commun de la mémoire, de l’histoire et de l’oubli. »
Paul Ricœur, La mémoire, l’histoire, l’oubli ,
Seuil, Paris, 2000
AVERTISSEMENT
Ce livre présente la réflexion relative au « paradoxe du pardon » dans le cadre de la thèse que j’ai soutenue en juin 2015 à l’Université Pontificale de la Sainte Croix à Rome dont le sujet portait sur la « trilogie : identité, mémoire et promesse dans l’herméneutique anthropologique de Paul Ricœur ».
Ce choix résulte de deux impératifs complémentaires : l’actualité du débat sur le pardon aussi bien dans l’Eglise (le jubilé de la miséricorde proposé par le pape François) que dans la société avec les pertinentes questions sur le rapport entre le pardon et la justice (la Shoa, le génocide, la pédophilie, etc.) ; en plus, mes propres recherches sur le processus de paix et de réconciliation dans la région des Grands Lacs africains prennent une résonance particulière dans ce choix. Ainsi, il me semble nécessaire de dégager le contour de ce concept riche et très complexe en vue de bien comprendre son application dans les divers contextes de la vie sociale.
Je remercie tous ceux qui nous ont aidé à la publication de ce livre.
PRÉFACE
De nos jours, parler du pardon semble aussi ordinaire que dire un « bonjour » ou un « merci », et pourtant malgré son apparente banalisation, le pardon garde une part de mystère qu’il convient d’interroger à nouveau frais. Il est intéressant de chercher à comprendre ce concept dans un angle philosophico-anthropologique en se recentrant par rapport au « qui », au « quoi », au « comment » et au « pourquoi » du pardon. A l’évidence, il pose la question da capacité intrinsèque de l’agent à être protagoniste du pardon dans un vivre-ensemble apaisé. Car il s’agit parfois de rétablir la concorde sociale après qu’un mal profond ait été commis. Dans l’histoire récente, c’est le cas, entre autres, des crimes d’une ampleur incommensurable comme ceux qui ont eu lieu dans les camps de concentration et d’extermination en Europe durant la seconde guerre mondiale, le génocide rwandais, etc. qui ont alerté l’humanité sur cette capacité de l’homme à atteindre des proportions inimaginables de violence et de barbarie. Devant des tels actes, les victimes sont logiquement en droit de se poser de question de l’opportunité du pardon, et de son efficacité dans le contexte d’une irréversibilité flagrante du mal. Et l’expérience de la commission « Vérité et Réconciliation » sud-africaine a révélé à la fois la nécessité d’une réconciliation nationale et les limites inhérentes à toute tentative d’institutionnalisation du pardon selon la terminologie de Paul Ricœur.
C’est dire que le pardon est parfois mis à l’épreuve de l’impardonnable, et cela se rencontre aussi dans des situations de drames individuels et collectifs. Cette complexité fait comprendre la difficulté du processus de pardon, de son rapport avec la justice, ainsi que des conditions de sa réussite du point de vue de l’herméneutique de l’action. Ainsi, au-delà de la pertinence d’un discours sur le pardon, c’est surtout la pratique du pardon et de la réconciliation au niveau individuel et sociétal qu’il faut atteindre dans la perspective d’une éthique de l’agir humain.
Dès lors, dans la question du pardon, ou du refus de céder aux pulsions de vengeance sans fin, se trouve posé le problème du vivre ensemble en ce sens que les protagonistes sont appelés à rechercher la concorde sociale brisée par l’offense qui a été commise et subie. Mais cette démarche peut-elle se faire sans prendre en compte l’impératif de la justice qui exige une réparation pour les dommages subis ? Le pardon peut-il se passer de la justice au point de la supplanter ? Cette délicate question est au centre du dilemme de la justice et de la paix aujourd’hui. Par ailleurs, la complexité du processus de pardon vient également de la polarité entre ce que Ricœur appelle la profondeur de la faute et la hauteur du pardon. Cette polarité, développée dans cette étude, rend visiblement compte du caractère asymétrique et disproportionné de la réponse que propose le pardon par rapport à l’offense subie. Une telle disproportion n’est possible que si l’on intègre dans la démarche une référence explicite au caractère sacré de l’humain et sa capacité de frayer un nouvel horizon du vivre-ensemble dans un climat de socialité apaisée. Le processus du pardon est à portée de l’homme même si, comme le reconnaît l’auteur, une pratique proprement dite du pardon ne peut s’exonérer d’une référence à l’Altérité transcendante. Et, dans une approche herméneutique christianisée, pour Ricœur, comme le rappelle justement l’étude, cette Altérité transcendante et absolue est le Dieu miséricordieux de la révélation chrétienne. Et à ce titre, il existe un lien très fécond entre le pardon et la miséricorde au sens chrétien du terme ; et l’homme est capable de pardonner puisqu’il est appelé à être miséricordieux comme l’est son créateur. Ce lien avec la miséricorde a pour avantage de donner un supplément de sens au processus du pardon au point de le sublimer pour le rendre plus efficace du point de vue de l’action humaine. Mais, en définitive, c’est l’homme qui doit être au centre de la démarche du pardon, car c’est par considération pour l’homme que le pardon peut être possible, dans la mesure où seule une confiance à sa capacité de changer peut suggérer l’idée d

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