Sept jours pour une vie
50 pages
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Description

Délaissée par son mari, Lucie décide de céder aux avances de Dimitri, un mystérieux personnage, rencontré sur leur lieu de vacances.

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Publié le 20 juillet 2012
Nombre de lectures 164
Licence : En savoir +
Paternité, pas d'utilisation commerciale, pas de modification
Langue Français

Extrait

Sept jours pour une vie
Lucie DeSaintAgaume
 
 
 
 
 
 
Sept jours pour une vie
 
 
 
 
 
 
 
 
Un grand merci à Élidée et Jean-Baptiste
pour leurs (trop) nombreuses corrections.
Prologue
Les vacances approchent. Du repos, enfin. Couper avec le quotidien, casser le train-train, ça va nous faire du bien. Fuir cette vie vaine et inutile, devenir une autre, retrouver le grand frisson. Je sais, je me plains et mes problèmes de riches, comme dit ma sœur, vous écœurent probablement. Je sais, oui je sais, j’ai une vie agréable, et plutôt confortable. J’habite une ferme que nous avons rénovée, avec Grégoire, en moyenne banlieue parisienne et nous mangeons bio ; nos enfants connaissent les joies de l’éducation à la campagne, on en est très heureux. Nous sommes cadres supérieurs dans l’industrie bancaire et nous roulons en berlines allemandes. Nous possédons la panoplie complète de la classe à laquelle nous appartenons : une carte de membre au golf local, que nous pratiquons moins pour le sport que pour les contacts qu’on peut s’y faire ; nous avons tenté le SM soft et l’échangisme, pour à peu près les mêmes raisons que précédemment. Une véritable compilation du « must-have » des couples modernes version GQ-LesInrocks-Libé.
Mais … Mais douze années de mariage, une existence bourgeoise et les heures sup’ ont petit à petit usé notre libido, en tout cas la mienne. L’arrivée rapprochée des deux enfants a signé l’expropriation de toute forme de sexualité du lit conjugal ; pas évident de se grimper dessus quand les enfants partagent la chambre. L’habitude a fait le reste. Nous baisons comme on va à un repas de famille ou à la soirée des anciens de la promo, par politesse plus que par envie. Je m’en suis confiée à Grégoire, laissant entendre qu’une séparation ne serait pas si dramatique. Les enfants sont maintenant grands, nous encore jeunes et plutôt agréables à l’œil, il est encore temps de refaire notre vie. Il a répondu un laconique : « Laisse-moi tenter de te séduire à nouveau. Si j’échoue, c’est moi qui partirai. » *** Les congés vont être quelque peu différents cette année. Pour la première fois, nous partirons sans notre douce progéniture. Maxence et Marie-Charlotte passeront l’été chez Hugues et Coline, mes parents. Passer par la case Club-Med sera donc inutile.
Pour concilier nos envies, nous en avons encore, nous avons opté pour le Vercors. Pas vraiment exotique, ni vraiment très glamour, mais les activités que nous désirons pratiquer tous les deux seront présentes. Et puis nous pourrons raconter à toutes nos connaissances que nous avons fait un choix responsable et écologique ; cela fera bonne figure dans les repas en ville.
Surtout, j’espère que nous pourrons faire le point, discuter et décider, si nous en trouvons la force.
Premier jour
La route a été longue et silencieuse jusqu’au gîte. On n’a plus rien à se dire, à part deux trois banalités. L’absence des enfants n’impose pas que nous simulions un semblant de dialogue. La bâtisse principale apparaît enfin au détour d’un chemin de terre sinueux et torturé, à mon grand soulagement. Le village de vacances a été édifié sur les ruines d’un ancien hameau abandonné suite à l’exode massif des années soixante-dix. Il s’est petit à petit transformé en résidence de vacances pour urbains en mal de ruralité. Merci Wikipedia. Nous prenons possession de la chambre, une belle mansarde au dernier étage d’un ancien moulin. Une fois installés et les bagages défaits, direction le Clubhouse, histoire de passer le moins de temps possible les yeux dans les yeux. Grégoire s’accoude au bureau des inscriptions et planifie ses activités de la semaine : rafting, spéléo, observation de la faune, cours de photo. Pour moi, ce sera longues balades à la découverte des alentours - la région regorge de charmants villages
médiévaux -, et des cours de replanification personnelle (un vague terme regroupant yoga, massage et respiritualisation).
Comme prévu nos emplois du temps ne collent pas du tout. Ou parfaitement, selon le point de vue que l’on veut adopter. Nous n’allons que nous croiser pendant une semaine.
Un bon moyen d’éviter tout dialogue. Envolées toutes nos bonnes intentions.
Deuxième jour
Je n’ai rien prévu de particulier pour ce premier jour. Grégoire est parti à l’aube avec son groupe pour pouvoir observer la parade amoureuse des aigles royaux, fréquents dans les massifs de la région. J’ai la journée pour moi, et après avoir passé la matinée au spa, j’ai décidé de me rendre dans le village tout proche du hameau pour visiter le marché local. La balade a été courte mais sympathique. J’ai soif et chaud ; je décide de m’attabler à la terrasse ombragée d’un café. « Garçon, un Perrier Citron siouplé ». Je me plonge dans une revue achetée un peu plus tôt à la librairie. J’ai envie d’une clope, furieusement. Je sors une cigarette mentholée du paquet posé sur la table et la porte à mes lèvres. Avant d’avoir eu le temps d’atteindre mon briquet, une flamme s’allume à proximité du cylindre de tabac : « Permettez-moi, je vous prie, d’enflammer à votre place ce bâton nicotiné. »
L’homme qui a prononcé ces mots se tient à la table jouxtant la mienne. Un bel homme, la cinquantaine bien conservée, plutôt élégant. Un mélange de George Clooney et de cet acteur qui jouait Iron Man. Merde, c’est quoi son nom déjà ? Bref, un beau mec quoi, viril et séduisant. Je laisse l’inconnu s’exécuter, et tire rapidement une bouffée sur ma cigarette. Je lui souris par politesse, et par bravade je me replonge dans ma revue. « Aurais-je l’outrecuidance de vous demander la raison de votre présence dans notre charmant village ? » Il insiste. En même temps, c'est plutôt flatteur. - Je suis en vacances, pour quelques jours dans le hameau à quelques kilomètres, je lui réponds. - Et bien laissez-moi me présenter. Dimitri, me déclare t-il tendant sa main. J’hésite à entamer le dialogue quelque peu perturbée par l’intrusion soudaine du Dandy provincial dans ma calme après-midi. Je le détaille une nouvelle fois. Costume en lin, chemise à large col ouverte sur un foulard en soie. Complètement anachronique, mais amusant. Je décide de me présenter à mon tour. - Lucie. Enchantée.
- Le charme est de mon côté belle inconnue, ajoute t’il, prenant ma main au vol et baisant mes doigts. Qu’est-ce qu’il me fait lui ? Je repose mon bras sur la table d’un mouvement vif.  J’aimerais maintenant continuer ma lecture, au calme, je -lance sèchement. - Mille excuses belle inconnue. Je ne voulais ni vous déranger ni vous troubler. Votre silhouette m’a interpellé tout à l’heure sur le marché, et j’avoue vous avoir suivie pour profiter de votre présence à mes côtés, sur cette terrasse bien terne jusqu’alors. Je lui souris, une nouvelle fois, découvrant ma dentition dont je suis si fière. C’est que ça m’a coûté bonbon en plus, alors autant en profiter. Flirter un peu ne me fera pas de mal. Il reprend, - Je suis ravi que ce sourire me soit adressé. Si la nuit devait arriver tout à coup, ma journée aura déjà été extraordinaire. - Vous, vous êtes un sacré personnage, et un vil flatteur. Est-ce que toutes les touristes que vous croisez ont droit à vos plans drague surannés ? - Plan drague, que voilà un bien vilain mot dans une bouche aussi aristocratique. Je suis un poète libertin, et la
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