Recueil de documents et statuts relatifs à la corporation des tapissiers de 1258 à 1875..., par J. Deville.  ; n°1 ; vol.37, pg 390-404
16 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Recueil de documents et statuts relatifs à la corporation des tapissiers de 1258 à 1875..., par J. Deville. ; n°1 ; vol.37, pg 390-404

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
16 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1876 - Volume 37 - Numéro 1 - Pages 390-404
15 pages

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1876
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Louis Doüet d'Arcq
Recueil de documents et statuts relatifs à la corporation des
tapissiers de 1258 à 1875..., par J. Deville.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1876, tome 37. pp. 390-404.
Citer ce document / Cite this document :
Doüet d'Arcq Louis. Recueil de documents et statuts relatifs à la corporation des tapissiers de 1258 à 1875.., par J. Deville. In:
Bibliothèque de l'école des chartes. 1876, tome 37. pp. 390-404.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1876_num_37_1_446714BIBLIOGRAPHIE.
Recueil de documents et statuts relatifs à la corporation des tapis
siers de 4258 à 4875. — Réflexions concernant cette corporation
par l'auteur, J. Deville, président de la Chambre syndicale.
Paris, A. Chaix et Gle, rue Bergère, 20 janvier 4875. In-8° de
408 pages.
La tapisserie tient le premier rang parmi les arts de l'ameublement
au moyen-âge. Cet art nous vient de l'Orient, comme la plupart de nos
arts industriels. Assurément c'est un bel art, mais d'une fabrication
lente et difficile. En effet, on comprend qu'autre chose est de tisser un
drap, par exemple, dont les fils de la chaîne et de la trame suivent une
marche semblable, autre chose de tisser une tapisserie, dont les fils de
la trame ont à changer à chaque instant pour pouvoir suivre les con
tours des figures. L'art du tapissier se trouve dans le tome VIII de
l'Encyclopédie méthodique. Duhamel du Monceau a fait paraître en
1765, en un volume in-folio, l'Art de faire les tapis façon de Turquie.
Mais ce que nous connaissons de plus clair et de mieux résumé sur la
matière, et que nous recommandons à ceux qui, comme nous, sont
étrangers à la science des procédés industriels, c'est ce qu'en a dit
M. Lacordaire dans son excellente Notice sur les Gobelins "• ; c'est au
chapitre V, et nous engageons fort le lecteur à l'étudier s'il veut se faire
une idée, au moins élémentaire, de cette savante fabrication. Nous en
extrayons le passage suivant : « Si la partie matérielle de cette fabrica
tion est compliquée, la partie artistique l'est encore plus : le tapissier
ne dispose pas d'une couleur fluide, mais d'une matière sèche qui ne
comporte ni empâtement, ni repentirs, ni glacis, ni aucune des
ressources multipliées de l'art dont il traduit les chefs-d'œuvre; il ne
l. Notice historique sur les manufactures impériales de tapisserie des Gobe-
lins et de tapis de la Savonnerie, suivie du Catalogue des tapisseries exposées
et en cours d'exécution, par A.-L. Lacordaire, directeur de cet établissement.
Paris, 1853. M. Lacordaire, ingénieur et architecte, a été directeur des Gobelins
de 1850 à 1860. Il est frère de l'illustre dominicain. Il existe une seconde notice,
celle-ci anonyme, qui a paru en 1861 . 394
peut, comme le peintre, préparer ses masses, se rendre immédiatement
compte de l'effet général, revenir sur son travail et sans cesse modifier;
il procède par imperceptibles parties, n'obtient la transparence et l'ha
rmonie des teintes que par la combinaison très-complexe des hachures,
ne saisit l'effet d'ensemble que d'une manière intellectuelle, et doit, du
premier coup, être juste de ton et de dessin, en travaillant à l'envers ;
ces difficultés sont immenses : aussi faut-il quinze ou vingt ans pour
former un bon tapissier, et a-t-il fallu plusieurs générations de ces
modestes et laborieux artistes se succédant de père en fils, pour pousser
l'art du tapissier au point où il est aujourd'hui » (page 173).
On emploie pour la fabrication de la tapisserie deux sortes de métiers :
les métiers à haute-lisse où la chaîne est perpendiculaire, et les
à basse-lisse où elle est horizontale. Aux Gobelins on se sert du métier à
haute-lisse, à la fois pour les tapisseries et pour les tapis. Ailleurs, les
tapis se font sur des métiers à basse-lisse. Il convient au reste d'établir
une distinction entre la signification de ces deux mots, tapis et
tapisserie. Le tapis n'est guère qu'un simple objet d'ameublement, tandis
que la tapisserie est un objet d'art, quelquefois même d'un art très-
élevé. Témoin la belle tapisserie de l'histoire du roi David, commandée
à ce qu'on croit par le cardinal d'Amboise et qui se voit au musée de
Gluny*.
L'introduction de la fabrique de la tapisserie en France a dû s'établir
par des fabricants flamands. Quoi qu'il en soit, dès le temps de saint
Louis, on voit, par le Livre des Métiers d'Et. Boileaue, qu'il y avait
alors à Paris deux sortes de tapissiers : les tapissiers de tapis sarrazi-
nois, et les tapissiers de tapis nostrez. Les premiers fabriquaient-ils des
tapis de haute-lisse, et les seconds des tapis de basse-lisse ? La chose
est possible. Ce qu'il y a de sûr, c'est que la différence du temps de
l'apprentissage marque une différence très-marquée entre les deux mét
iers. Pour les tapissiers sarrazinois il était de huit ans 2, et pour les
tapissiers nostrez, de quatre seulement. Cette expression de tapis
« nostrez » est très-difficile à entendre. Remarquons d'abord qu'on la trouve
avec les variétés de formes suivantes : Tapissiers notrez, nostrez, nais-
irez, nautrez, neutrez. M. Lacordaire dit avec raison : « L'origine et la
signification première de ce mot sont inconnues. On a cru l'expliquer en
disant que par tapis nostres ou nôtres il fallait entendre des tapis fabri
qués chez nous, par opposition aux tapis sarrazinois ; mais il est difficile
d'admettre un telle explication 3. » L'étymologie donnée par M. Albert
Gastel, dans son livre intitulé : Les Tapisseries, est encore moins accep-
1. Feu Victor Langlois en a donné la description dans la Revue archéologique
de Leleux, année 1850, p. 757.
2. Et même de dix, dans des statuts de 1290.
3. Notice des Gobelins, p. 14. 392
table : « Les tapis nostrez (nost-rez), noués ras, étaient des tissus ras,
lisses, qui s'employaient le plus souvent comme tapis de pied et qu'on
appelait ainsi par opposition aux tapis veluz de Turquie A. » II est à
remarquer que cet adjectif de « nostrez » ne s'applique pas seulement à
des tapis, car on trouve des peaux de lapins qui sont dites nostrées,
dans un chapitre de « Pennes et fourreures » d'un compte de l'Argent
erie de la Reine, de l'an 1394 : « Pour xxn congnins, 12 sous parisis.
Pour xxxviir congnins nostrez, 29 sous 4 deniers parisis2. » II y a mieux :
dans le Dictionnaire étymologique de Ménage au mot nostrê, il est
question de chairs nostrées, c.-à-d. amorties. Quoi qu'il en soit au reste
de l'étymologie du mot, on pourrait entendre par le mot nostré une
sorte d'apprêt, qui s'appliquait également aux laines et aux fourrures.
On a des statuts des tapissiers nostrez, de l'an 1343. Ils ont pour
titre : « Ordonnance nouvelle des tapissiers notrez. » On y voit qu'ils
fabriquaient aussi des couvertures. « Quiconque vouldra estre tapissier
des tappis nostrez et couvertures, en la ville de Paris, etc. » On les
trouve aussi appelés tapissiers nautrez. « Les tapissiers nautrez pourront,
comme il est accoustumé de tout temps audict mestier, ouvrer et mestre
en besongne en chaisnes toutes manières de fils, sans lin, comme chan
vre et laine, bon et suffisant5. » Ces statuts furent donnés en Châtelet
le samedi après les Brandons 1342 (8 mars 1343). Ils se trouvent dans
une confirmation du Châtelet du 15 mai 1627, enregistrée au Parlement
le 22 décembre 1636. On en a d'autres, du mois de février 1465. Reg. le
22 1633 4.
En 1625, Louis XIII confirma, par ses lettres patentes du 18 avril,
l'édit de Henri IV, du mois de janvier 1607, portant établissement d'une
manufacture de tapisserie façon de Flandre. Elles portent : « Articles
accordez par le Roy en son Conseil, à Marc de Comans et Françoys de
la Planche, entrepreneurs de l'establissement de la fabrique et manuf
acture de tapisseries façon de Flandres en ce Royaume, comme pour la
continuation de lad. manufacture. » Brevet pour 18 ans. — Naturalisa
tion des entrepreneurs. — II leur est accordé une somme de 7,500 1. t.
par an pour leur logement, à la charge d'entretenir les 80 métiers portés
par l'édit de 1607. — Exemption de logement de troupes. — Continuat
ion de la pension de 500 1. t. à chacun d'eux. — Obligation d'entre
tenir 30 apprentis, savoir 20

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents