Hérodote et les débuts du syncrétisme gréco-égyptien - article ; n°1 ; vol.7, pg 622-636
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1896 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 622-636
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1896
Nombre de lectures 37
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

H. Galiment
Hérodote et les débuts du syncrétisme gréco-égyptien
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV° Série, tome 7, 1896. pp. 622-636.
Citer ce document / Cite this document :
Galiment H. Hérodote et les débuts du syncrétisme gréco-égyptien. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV°
Série, tome 7, 1896. pp. 622-636.
doi : 10.3406/bmsap.1896.5674
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1896_num_7_1_567419 novembre 1896 622
souvent, elles étaient munies d'un pied, plus ou moins haut, en
forme de petite colonne et avec base assez large.
Le réservoir de ces lampes portait généralement, du bout opposé
à celui disposé pour la mèche, une sorte de petite anse pour l'a
ccrocher.
On se servait encore, il y a quelques années, dans certaines car
rières du déparlement de l'Aisne, de lampes dites lumeron ayant une
forme rappelant un peu celle de l'époque gallo-romaine. C'est l'
usage de l'huile minérale qui a fait abandonner cette forme de
lampe.
Hérodote et les débuts du syncrétisme gréco-égyptien
Par M. H. Galimejst.
Si l'on en croit Diodore de Sicile, les plus illustres des Grecs se
rendirent en Egypte pour s'instruire auprès des autorités sociales
de ce pays. C'est ainsi qu'Orphée, Musée, Mélampe, Dédale, Ho
mère, le poète, Lycurgue, le législateur de Sparte, Solon, le légis
lateur d'Athènes, Platon, le philosophe, Eudoxe, le mathématicien,
Démocrite d'Abdère, OEnopide de Chioj, les sculpteurs Théodoros
et Téléklès, fils de Rœkos2, accomplirent le voyage de la vallée du
Nil. Une légende attribuait à Esope une origine éthiopienne3 et,
à son tour, Strabon déclare que le poète Alcée voyagea en Egypte4.
Selon Plutarque5, Bias de Priène, un des sept sages de la Grèce,
entretint une correspondance avec le Pharaon Amasis. Cléobule,
qui fut, lui aussi, un des sept sages de la Grèce, étudia, d'après le
témoignage de Diogène Laërce0, la philosophie dans les sanc-
1 Diodore de Sicile., 1, 96.
2 Diodore, I, 98.
2* 3série, Voyez t. Zondel, III, p. 354-369; Esope ètait-il Lauth, Juif Ueber ou Egyptien1? die Symbolische in Revue Schrift archéologique, der alien
QEgypter, in Sitzungsberichte, de l'Académie des sciences de Munich, 1868,
t. Ill, p. 357-358, et Die Thierfabel in Œgypten, ibid., p. 42 sqq. J'em
prunte cette bibliographie à D. Mallet, qui examine la question de l'origine
éthiopienne d'Ésope, in Premiers établissements des Grecs en Egypte, p. 367.
4 Strabon, I, 30.
5 Plutarque, De Audiendo, c. 2., Cf Dz Garrul., c. 8, Septem Sapient. Conv.,
c. 6, 8.
6 Diogène Laerce, I, 6. G ALIMENT. — HÉRODOTE ET DÉBUTS DU SYNCRÉTISME 623 H.
tuaires du sacerdoce égyptien, et si l'on s'en rapporte a Flavius
Josèphe1, Phérécyde de Scyros fut un élève de la science égyp
tienne. Il en fut de même de Pythagore de Samos2 dont la tradi
tion fait également un disciple des prêtres de l'Assyrie, des brah
manes de l'Inde et des druides de la Gaule3.
Quant à Thaïes, si on examine ce qui, grâce aux doxographes,
nous reste de sa cosmologie, on voit qu'elle est presque identique
à celle des Héliopolitains qui, de bonne heure, prévalut dans la
plus grande partie de l'Egypte. « L'eau est le principe, la semence
des choses ; c'est de cet élément primordial que tout le reste est
sorti. A la surface, flotte la terre, un disque plat; et au-dessus
d'elle se recourbe une voûte hémisphérique à laquelle sont atta
chés les astres, dieux célestes nageant dans des barques lumi
neuses. Pour les Egyptiens, le chaos primordial, le Nou, était une
masse informe, où tous les éléments se trouvaient confondus, jus
qu'au jour où furent séparées les eaux d'en bas de celles d'en
haut, La terre était une vaste ellipse, ou un quadrilatère, terminé
aux angles par des montagnes soutenant la voûte du ciel, soulevée
au jour de la création par le dieu Shou. Tout autour d'elle, sur
une sorte de banquette surélevée, coulait le Nil céleste, l'ûxs«vo;
des Grecs, sur lequel flottait la barque du Soleil, visible pendant
le jour, tandis qu'elle descendait de l'orient vers le sud, puis
remontait au nord, à travers les couloirs sombres des montagnes,
qui, pendant la nuit, la cachaient aux yeux des mortels. Les pre
miers Ioniens croyaient de même que le soleil et la lune, tant
qu'ils demeuraient invisibles, circulaient sur l'Océan, autour du
disque terrestre4. »
* Josèphe, Contra Apion, I, 1. Voyez Tiedemann, Grieehenlands erste Philoso-
phen, p. 157. D. Mallet, (Premiers établissements des Grecs en Egypte, p. 376.)
pense que la phrase de Josèphe est trop vague pour qu'on puisse affirmer
que Phérécyde de Scyros fut un disciple de la science égyptienne.
2 Diodore, I, 96.
3 Malgré l'avis de certains auteurs de l'antiquité, la science moderne doute
que parmi les personnages illustres cités plus haut, ceux qui vécurent
avant le vne siècle aient pu pénétrer dans le Delta. D'autre part, Letronne
(Mémoire sur la civilisation égyptienne, in œuvres choisies, t. I, p. 161),
pense que les colonies égyptiennes d'Inachus, Cécrops, Danaus.. sont des
légendes fabriquées a posteriori.
4 D. Mallet, Premiers établissements des Grecs en Egypte, p. 374. Cf. Mas-
péro, Histoire ancienne des peuples de l'Orient classique, t. I, p. 17 : l'essai de
reconstitution de l'univers égyptien; comparez, p. 543 : le monde tel que les
Çhaldéens l 'imaginaient. ,
; 19 novembre i 896 624
Dans l'Odyssée1, il est, plus que dans l'Iliade"2, question de
l'Egypte. Mais, comme à côté de renseignements assez exacts, on
trouve des faits grossièrement erronés, on peut conclure que ces
détails furent colportés par des aventuriers que leurs méfaits
avaient fait chasser de l'Egypte aussitôt débarqués. Aussi bien il
est probable que les pirates grecs remontèrent de bonne heure une
des branches du Nil et mirent pied à terre pour piller la contrée.
C'est sans doute à cause de leurs exactions que l'Egypte fut si long
temps fermée aux Grecs. Ce n'est en effet que vers le vne et le
vie siècle qu'elle fut ouverte aux marchands et aux voyageurs hel
lènes3 qui venaient, les uns pour se livrer au trafic, les autres
- pour amasser des documents sur la géographie, les monuments
. l'histoire et les mœurs du pays 4.
Vers la fin du vie siècle, les logographes grecs, parmi lesquels
Hécatée de Milet, se mirent à rédiger la description de la vallée du
Nil. On ne possède malheureusement que des fragments du livre
d'Hécatée. Conservés par Etienne de Byzance, ces lambeaux de textes
renferment cependant une très succinte indication sur le temple
1 Les passages de l'Odyssée où il est question de l'Egypte sont examinés
dans l'excellent ouvrage de Mallet, p. 10 et suivantes. — La lecture de ces
textes suscita, dans la Grèce, avant le vu8 siècle, un tel désir de connaître
les merveilles de l'Egypte qu'on s'explique parfaitement pourquoi les écr
ivains de l'antiquité firent voyager, dans la vallée du Nil, la plupart des
hommes célèbres. Get attrait ne s'affaiblit que fo.t peu après l'ouverture
de l'Egypte aux Grecs môme une fois que les historiens et les géographes
eurent décrit le pays.
2 Iliade, IX, 381-384.
* E. Egger, Des documents qui ont servi aux anciens historiens grecs, in
Annuaire de l'association pour l 'encouragement des études grecques en France.
1875, p. 12.
4 Comme on le verra plus loin, les noms d'Osiris, d'Isis et d'Horus ne
paraissent pas dans les auteurs grecs avant Hérodote. Il faut donc conclure
de cette absence que ces dieux étaient ignorés de ces écrivains etque, parmi
les voyageurs grecs du vu* et du vi* siècle, ceux qui écrivirent sur l'Egypte
comme Hécatée de Milet ou passèrent la trinité d'Abydos sous silence, ce
qui explique sur ce point le silence de la littérature helléniqu s antérieure à
Hérodote, ou bien virent leurs écrits tomber dans l'oubli avant d'avoir fran
chi un cercle fort restreint de lecteurs. Quant aux marchands grecs d'Egypte,
ils avaient autre chose à faire qu

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