Essentiel Prépa n°11 - novembre 2017
20 pages
Français

Essentiel Prépa n°11 - novembre 2017 , magazine presse

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Date de parution 01 novembre 2017
Langue Français
Poids de l'ouvrage 15 Mo

Extrait

NOVEMBRE 2017|N° 11
PAROLES DE PROF
É C ON OM I Q U E S & C OM M E RC I A L E S
Mathématiques et informatique dans lecontinuumCPGEGrandes écoles
D O S S I E R Comment les écoles de management sont accréditées
ENTRETIEN
Quelcontinuumprépas / grandes écoles ? Le débat Bernard Belletante / Alain Joyeux
EDITO
Les écoles de management au bord du gouffre. Vraiment ?
n proclamant« les écoles de management sont au bord du gouffre »le 11 septembre E sur XerfiCanal, le directeur général honoraire d’HEC, Bernard Ramanantsoa, a ouvert un débat dans lequel se sont depuis engouffrés aussi bien le directeur général de Grenoble EM et président du chapitre des écoles de management au sein de la Conférence des grandes écoles, Loïck Roche (« Avec la réforme de l'apprentissage, des grandes écoles pourraient disparaître »), que le directeur général d’emlyon BS, Bernard Belletante, qui pré-fère de son côté affirmer que« le monde des grandes écoles françaises de management est entré dans une phase majeure de changements et que l’unicité du modèle statique du siècle dernier vole en éclats »(The Conversation).
Que va devenir la taxe d’apprentissage ? C’est la nouvelle crainte des grandes écoles : que la réforme programmée de l’apprentissage en 2018 ne se traduise par la suppression d'une partie des fonds qui leur sont versés, au titre de la partie « hors quota » de la taxe d’apprentissage.« En prenant l'argent aux grandes écoles pour le mettre ailleurs, on détruirait le système des grandes écoles de management, alors même qu'elles sont un des pans majeurs, avec l'université, de l'enseignement supérieur et de la notoriété de la France à l'international », s’inquiète Loïck Roche.
Des chambres de commerce et d’industrie privées de moyens. Si la réforme de la taxe d’apprentissage inquiète au premier chef les écoles de management c’est que beaucoup sont encore largement financées par leur chambre de commerce et d’industrie. De 10 millions d’euros aujourd'hui par an pour ESCP Europe, la dotation de la chambre de commerce et d’industrie Paris Ile-de-France devrait ainsi passer à zéro dès 2022. Oui mais voilà une ponction plus rapide envisagée par le gouvernement dans le budget des chambres pourrait encore les pousser à accélérer le mouvement.
Augmenter les frais de scolarité ? Dans son rapport pour la FNEGE sur Les ressources des écoles de management : la nouvelle donne. Jean-Philippe Denis, professeur à l’Université Paris Sud - Paris Saclay, estime que« seuls les frais de scolarité peuvent compenser les baisses de ressources mais cela risque de coincer si l’employabilité des étudiants n’est plus à la hauteur ». Dans sa note stratégique publiée en juin 2016 le directeur général d’HEC, Peter Todd, prévoit ainsi qu’un« taux annuel d’augmentation des frais de scolarité plus élevé, de l'ordre de 6 à 8% sur la Grande Ecole et le MBA, ainsi que davantage de régularité dans les augmentations permettrait d’atteindre un revenu additionnel de 7 millions d’euros par an d'ici 2020 ».
Et maintenant que faire ? « On veut encore réformer la taxe d’apprentissage, on nous casse l’année de césure, on a parfois le sentiment en France d’être remis en cause à chaque fois que nous faisons un pas en avant », regrette la directrice générale de Skema BS, Alice Guilhon qui n’exclut pas « d’installer un jour son siège social à Singapour ou ailleurs »:« Nous voulons bénéficier d’un cadre juridique stable qui nous permette de travailler sereinement ». Le tout dans un contexte où les business schools françaises ont su s’imposer à l’international avec finalement des ressources contraintes comme le rappelle utilement Peter Todd :« Les ressources d’HEC ont augmenté de 7% en un an mais nous sommes bien derrière nos compétiteurs en termes de moyens. Notre ratio professeurs / étudiants est par exemple de 1 pour 25 quand il est autour de 1 pour 10 au sein de Wharton Olivier Rollot ou de la London BS ». Rédacteur en chef
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SomNmOVEMBaRE 2i017|rN° 1e1
Les ESSENTIEL DU MOIS
DOSSIER
4 à 7
8 à 10
Comment les écoles de management sont accréditées
DÉBAT
Il a créé la CEFDG : entretien avec Jean-Pierre Helfer
12 à 17
Quelcontinuumprépas / grandes écoles ? Le débat Bernard Belletante / Alain Joyeux
PAROLE DE PROF
18 & 19
Mathématiques et informatique dans lecontinuumCPGE-Grandes écoles
REPÈRES
Penser « le corps »
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« L’Essentiel du Sup - Prépas »est une publication du groupe | | 21 rue Saint-Augustin75002 Paris Directeur de la publication :Sébastien Vivier-Lirimont | Rédacteur en chef :Olivier Rolloto.rollot@headwayadvisory.comResponsable commerciale :Fanny Bole du Chomont| f.boleduchomont@headwayadvisory.com- 01 71 18 22 62 Photo de couverture :Kedge BS
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P A R I S | N A N T E S | B E I J I N G | S H E N Z H E N
LEARN CREATE # SUCCEED
OUVERTURE ET DOUBLE-COMPETENCE PLUS DE 260 UNIVERSITÉS PARTENAIRES
e 6 au SIGEM depuis 2002
ACCOMPAGNEMENT CARRIÈRE INDIVIDUALISÉ 3 PÔLES DE SPÉCIALISATION : FINANCE - MARKETING -MANAGEMENT RÉSEAU ÉCOLE DE PLUS DE 24 000 DIPLÔMÉS
INNOVATIVELEADERS FOR A RESPONSIBLE WORLD
w w w . a u d e n c i a . c o m
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EN BREF
Une nouvelle tête pour la CEFDG La Commission d'évaluation des formations et diplômes de gestion (CEFDG) a trouvé sa nouvelle présidente en la personne de Carole Drucker-Godard. Professeure en sciences de gestion de l’Université Paris Nanterre, elle ne faisait pas partie de l’ancienne équipe de la CEFDG comme l’avaient été ses deux prédécesseurs.
Autour de Carole Drucker-Godard, ont été nommés pour quatre ans : • Francis Bécard, directeur général du groupe ESC Troyes ; • Vincenzo Esposito Vinzi, directeur général de l’Essec par intérim ; • Samia Ghozlane, directrice de la Grande école du numérique ; • Yves Portelli, directeur général adjoint de la CCI Paris Île-de-France ; • Aline Scouarnec, professeure à l’université de Caen (IAE).
A été nommé pour un deuxième mandat : • Patrice Guezou, directeur formation et compétences de CCI France.
Restent enn membres jusqu’au 20 septembre 2019 : • Isabelle Barth, professeure à l’Université de Strasbourg, ancienne directrice de l’EM Strasbourg ; • Philippe Brood, cadre de direction, dirigeant syndical ; • Jérôme Rive, président de IAE France et directeur d’IAE Lyon ; Eloïc Peyrache, directeur délégué d’HEC ; ierry Grange, ancien directeur de GEM ; Sophie Morin-Delerm, directrice de l’IUT de Sceaux ; • Patricia Coutelle-Brillet, professeure à l’université François-Rabelais de Tours ; • Catherine Gras, chee de mission de contrôle général économique et nancier au ministère de l’Economie et des Finances.
L’ESSENTIEL DU MOIS
Skema a trouvé son business model
Elle l’avait budgété pour 2020. C’est dès cette année que Skema a atteint son objectif d’un chiffre d’affaires de 80 M. Mais, forte de ses succès à l’étranger, Skema resteratelle toujours française ? la rentrée 2017, Skema BS a accueilli en tout 3 000 :Cap sur la recherche ÀL’embauche du professeur « star » Florencio Lopez de nouveaux étudiants sur l’ensemble de ses pro-grammes graduate et postgraduate. Hors Programme Silanes avait quelque peu ému la planète écoles de mana-Grande Ecole, SKEMA enregistre une progression an-gement quand il avait quitté l’Edhec pour Skema en février nuelle moyenne de son recrutement de 12% depuis 2014, 2017. Alice Guilhon n’entend pas en rester là et prévoit grâce notamment à une forte progression à l’international de recruter quatre autres professeurs « stars ». Nommé (recrutements multipliés par 2,5 en 3 ans), la proportion doyen de la recherche, Florencio Lopez de Silanes va en totale d’étudiants internationaux s’élevant à 40% des effet« tirer vers le haut la valeur académique de Skema en effectifs. Résultat c’est dès cette année que Skema BS a recrutant des stars de la recherche (pas plus de quatre car atteint son objectif d’un chiffre d’affaires de 80 M(dont il faut gérer des personnalités ambitieuses ».17 nouveaux 7,5 Men formation continue). Le tout en étant rentable professeurs ont déjà été embauchés en 2017 portant le sur cinq de ses six campus : seul celui de Belo Horizonte total à 250 professeurs.« Mais le sontils au sens de la au Brésil demande encore des investissements qui sont CEFDG quand 25 sont sous contrat de droit brésilien et 50 de l’ordre de 1,5 à 2 M par an pendant cinq ans. de droit chinois », s’interroge la directrice ?
:Bientôt deux nouveaux campus ? Au Brésil, Skema sera bientôt la première business school étrangère à dispenser un diplôme brésilien. Avec d’autres programmes adaptés au marché local :« Nous ne sommes pas Coca Cola qui propose le même produit partout mais nous nous adaptons à chaque réalité locale », rappelle sa directrice, Alice Guilhon. Prochains objectifs dans les cinq ans : l’Afrique -« Nous n’avons pas encore fixé de pays car tout bouge très vite mais nous allons tout de suite dévelop per des doubles diplômes au Benin »- mais aussi la Russie.
:Pas toujours française ! De plus en plus internationale, Skema sera-t-elle toujours française ? «On veut encore réformer la taxe d’appren tissage, on nous casse l’année de césure, on a parfois le sentiment en France d’être remis en cause à chaque fois que nous faisons un pas en avant », regrette Alice Guilhon qui n’exclut pas« d’installer un jour son siège social à Singapour ou ailleurs » : « Nous voulons bénéficier d’un cadre juridique stable qui nous permette de travailler sereinement. »
étxiaudsntdenUtuoudispostnouveaismifitacplneecsèdetnerettlerée,EMA«SK,»px66tuareem passer leurs 6 semestres sur 6 campus différents. osborouclarteéticapaerpertneialeneurUdinosspifita'dmoccngapnemetinéditauplanitnreanitnolapdes étudiants est né : SKEMA Ventures.
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L’ESSENTIEL DU MOIS
Montpellier BS grand acteur de sa région
Il y avait vingt ans que Didier Jourdan n’avait pas donné de conférence de presse… C’est dire si la parole du plus ancien directeur à la tête d’une école, il est en poste depuis 1992, est écoutée.
es auditeurs du BSIS étaient venus nous voir il bien d’autres manières d’être efficace ». Montpellier BS «L y a trois ans et se sont vite rendus compte cettea également rencontré les universités toulousaines pour année que ce n’est plus la même école qu’ils étaientévoquer la création de DNM communs comme les vingt venus auditer cette année ». Montpellier BS a ainsi proposés à ses élèves à Montpellier. été labellisé EESPIG (établissement d’enseignement :Un développement en Afrique supérieur privé d’intérêt général) en 2017.« Nous voulons conserver une réelle indépendance et ne pas Montpellier BS a ouvert un hub à Dakar en 2013 pour prendre le risque de devenir lucratifs comme vont recruter des étudiants venus de toute l’Afrique sub-forcément y pousser des actionnaires. »Montpellier BS saharienne. 25% des effectifs du bachelor sont par vient également d’adopter une nouvelle identité exemple aujourd'hui composés d’Africains. Avec des visuelle. financements spécifiques.« Nous prenons totalement en charge financièrement 30% des étudiants africains :Une politique de site exemplairequi nous rejoignent à hauteur de 25 000par an grâce La durée du mandat de Didier Jourdan a permis àau financement d’entreprises », établit Didier Jourdan. l’école d’être particulièrement bien ancrée dans son site L’année internationale est obligatoire sans augmenta-en étant à la fois membre fondateur de l’équipe d’ac- tion des frais de scolarité. Le seul critère de choix étant cueil Montpellier recherche en management, du labex le classement des étudiants.« Nous avons à payer des « entreprendre », de l’école doctorale et de la Comue.compensations financières dans certains établisse « Bien naturellement l’université nous a sollicités pour ments mais cela ne rejaillit jamais sur nos étudiants. »monter une nouvelle école universitaire de recherche enUne internationalisation qui se traduit également par entrepreneuriat dont le projet a été présenté »le recrutement de plus en plus d’enseignants-cher-, se félicite Didier Jourdan. cheurs étrangers. Ce qui se révèle plus simple grâce D’autres partenariats ont déjà été établis avec Mont- au Brexit comme à la difficulté croissante qu’il y a à pellier SupAgro, des projets sont en cours avec l’Ecole obtenir des visas pour travailler aux Etats-Unis.« Des d’architecture de Montpellier mais aussi des discussionsenseignantschercheurs venus de Grèce ou d’Europe avec Toulouse BS. Pour autant aucune fusion n’a étéde l’Est qui enseignaient jusqu’ici au RoyaumeUni, envisagée avec l’autre grande école de managements’intéressent de plus en plus à la France et à des d’Occitanie :écoles triplement accréditées comme la nôtre. »« Je ne conçois des fusions que dans une Quatre proximité géographique mais leur coût est parfois exorenseignants-chercheurs originaires du Pakistan et bitant. C’est un risque à éviter absolument alors qu’il y ad’Inde ont même été recrutés cette année.
stnaehc-snengietsan70,é00ditu45Mrcheurs,t03cseBSilretpelMonde budget. aeuonvuItnisettseerneiseramengiUlnnSBMrap1720n.
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EN BREF
Le groupe ESC Troyes lance la South Champagne Business School La South Champagne Business School (SCBS) n’est pas le nouveau nom du groupe ESC Troyes. Un peu sur le modèle à consonance anglophone de la Burgundy School of Business cette nouvelle marque à vocation internationale n’en va pas moins regrouper l’ensemble de ses programmes en management : programme Grande Ecole, BBA, Stud’Up, MSc Innovation Création et Entrepreneuriat et bachelor Business Management.« Les grandes écoles étant devenues extrêmement concurrentielles en France comme à l’étranger, il est indispensable de réarmer la position de nos programmes en management parmi elles. La création de SCBS permet de se doter d’une identité propre, visible et compréhensible par tous, et notamment par les étudiants internationaux », précise Alice Dufour, la directrice de SCBS. L’autre objectif étant certainement de mieux diérencier le périmètre de la business school pour obtenir des accréditations internationales qui manquent cruellement à la SCBS.
L’ESC Clermont et l’IAE Auvergne-EUM veulent développer le doctorat Dans le cadre de leur laboratoire commun, le Centre de recherche clermontois en gestion et management (CRCGM), le Groupe ESC Clermont et l’IAE Auvergne viennent de signer une convention. L’objectif : permettre aux étudiants du Groupe ESC Clermont tentés par une carrière universitaire de s’inscrire en doctorat dès l’obtention de leur Master Grande Ecole (MGE). Dans ce cadre ils pourront suivre les mêmes cours que ceux proposés aux étudiants inscrits en master universitaire et d’obtenir ainsi la même certication délivrée par l’Université Clermont Auvergne autorisant leur accès en doctorat.
L’IAE Toulouse devient la Toulouse School of Management La concurrence entre les écoles de management et les IAE se joue de plus en plus sur des marques proches. Dix ans après la naissance de la Toulouse School of Economics, l’université Toulouse 1 Capitole crée une nouvelle école en transformant son IAE en Toulouse School of Management. L’ambition de TSM : « Former des managers en capacité de saisir les opportunités d’un monde ouvert et répondre aux besoins des entreprises engagées dans une concurrence globale ». « Nous nous tournons encore plus vers l’international et cela paraissait logique de changer notre nom », explique Hervé Penan, directeur de TSM, qui entend« doubler les eectifs d’enseignant ayant un parcours à l’étranger et même chose du côté des partenariats ».
INSPIRATIONS • Les Rencontres Culturelles d’Audencia Rendez-vous annuel depuis plus de 12 ans des proviseurs, directeurs, professeurs et responsables des classes préparatoires articulé autour du thème de culture générale du concours d'entrée aux Grandes Ecoles de Commerce et de Management, « INSPIRATIONS • Les Rencontres Culturelles d’Audencia » s’est tenu cette année au Musée national Eugène Delacroix. Plus de 120 personnes étaient venues suivre une visite privée après la conférence de Georges Vigarello sur la thématique du concours 2018 : « Légendes du Corps ».
EN BREF
Bertrand Léonard pourrait bientôt annoncer son départ de la présidence de la Fondation HEC pour se consacrer à celle d’Ipesup.
Burgundy School of Businessa conclu près d’une vingtaine d’accords d'échange avec des institutions en 2017. Parmi elles, plus de la moitié détient au moins une accréditation internationale. Cela porte à 165 le nombre de partenaires académiques internationaux, dont près de 60% détiennent au moins une accréditation internationale. En 2011, seuls 30% des partenaires étaient accrédités.
L'EDHEC BSreçoit cette année 11 nouveaux professeurs-chercheurs. Elle compte aujourd'hui 167 professeurs perma-nents, contre 133 il y a 5 ans (+26%).
L’ESSENTIEL DU MOIS
er Audencia changera de statut le 1 janvier 2018
Lors de sa séance du 26 septembre dernier, le conseil d’adminis-tration d’Audencia BS a voté à l’unanimité la résolution en faveur du changement de statut de l’école, qui deviendra, à compter du er 1 janvier 2018, un établissement d’enseignement supérieur consulaire (EESC). Un changement de statut qui s’accompagne du transfert, à titre gratuit ou gracieux, des bâtiments de l’école. « Adossée au pouvoir que lui confère la signature d’un organisme
ESCP Europe intègre le top 10 des E-MBA
L’E-MBA de Kellogg-HKUST devant l’EMBA Global Asia Columbia / HKU / LBS, et celui d’Insead et Tsinghua. Certes associés à des établissements occidentaux les business schools chinoises raflent le podium du Classement 2017 des Executive MBA du Financial e e Times. En perdant respectivement deux et quatre places (5 et 8 cette année) le Trium d’HEC / LSE / Stern et l’Insead Global MBA sont les premières victimes de cette montée en puissance asia-tique. Heureusement pour le bilan français en gagnant deux places e (10 au total mais aussi n°1 dans la catégorie “Objectifs atteints”, n°2 en “Progression de carrière” et n°3 en “Expérience acadé-mique internationale”) ESCP Europe intègre le top 10.
Pour les autres le bilan est contrasté puisque si Kedge BS perd 15 e e places (37 ), l’Essec et Mannheim deux (47 ) et Toulouse BS qua-e e e torze (96 ) Grenoble en gagne treize (54 ) et emlyon quatre (83 ). e e e Les programmes de Neoma (81 ), l’Edhec (86 ) et Rennes SB (98 ) font quant à eux leur entrée dans le classement.
public et détentrice d’un bâtiment en caution, l’école pourra désor-mais augmenter sa capacité à lever de l’emprunt et assurer sa croissance », se félicitent les instances de l’école.
Nantes Métropole et le Conseil Régional des Pays de la Loire seront associés à la gouvernance du futur Établissement d’Ensei-gnement Supérieur Consulaire.
Trois des six campus d’ESCP Europe.
© ESCP Europe
Welcome to Dublin & Oxford
Possibilité de suivre la totalité du cursus en anglais, à Oxford selon la pédagogie anglo-saxone et/ou à Dublin au cœur des startups et des nouvelles technologies.
P R O G R A M M E G R A N D E É C O L ED I P L Ô M E V I S É B A C + 5M A S T E RD E G R A D E
Pionnière dans l’âme, l’EM NORMANDIE n’a cessé de se réinventer pour offrir à ses étudiants une vision d’avenir, en adéquation avec les attentes du monde de l’entreprise. Parcours Élite International spécial prépas, Parcours Accompagnement Professionnel spécial prépas pour l’alternance, les stages d’année optionnelle, de în d’études… sont autant de clés pour garantir la réussite et l’épanouissement professionnels futurs des étudiants.
Programme Grande Ecole en Formation Initiale.
em-normandie.fr
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L’ESPRIT DE CONQUÊTE
CAENLE HAVREPARISDUBLINOXFORD
La campus d’Harvard
© Fotalia
Trump et le Brexit nuisent à l’image des business schools américaines et britanniques étude « Business of Branding » menée par le cabinert Carring-L' tonCrisp en collaboration avec l'EFMD révèle que, si les États-Unis et le Royaume-Uni restent les destinations les plus demandées par les étudiants en commerce, ce sont respectivement 40% et 28% des étudiants qui sont moins susceptibles de choisir ces pays comme destination d'études suite à l'élection de Donald Trump et au vote du Brexit. Après les États-Unis (67%) et le Royaume-Uni (44%), les pays les plus populaires sont le Canada (39%) et l'Aus-tralie (38%). Sept autres pays sont considérés par plus de 15% des participants à l'enquête comme possible choix de destination : la Chine, la France, le Japon, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, Singapour et la Suisse.
L'étude « Business of Branding » a été menée auprès de 1500 étudiants représentant 85 nationalités. Elle analyse comment les écoles de commerce travaillent leur image de marque et se positionnent sur le marché.
JessicaPOMMIER Présentatrice Blogueuse MES PTITS BOUTS DU MONDE # Exploratrice à plein temps Promo 2012 AméliePERRON Responsable Communication Externe VOLVIC - GROUPE DANONE # Randonneuse volcanique Promo 2012
L’ESSENTIEL DU MOIS
Qui sont les boursiers ? des étudiants sont boursiers selon une note flash % 38 du MESRI parue fin septembre. À l’université, la proportion de boursiers sur critères sociaux est de 40 %. Plus de la moitié des étudiants en STS sont boursiers (54%) mais ils ne sont que 29% en CPGE et encore moins dans les écoles de management (14%). Elle est compris entre 20% et 26% dans les autres filières de formations hors université (formations d’ingénieurs, universités privées, etc.).
Une nouvelle chaire « Private Equity and Infrastructure » pour HEC Dans un contexte de rareté de fonds publics, le finance-ment des infrastructures par des professionnels du capi-tal-investissement est en fort développement en Europe. HEC et Antin Infrastructure Partners, société européenne de capital-investissement dédiée aux infrastructures, créent donc une Chaire commune : « Private Equity and Infrastructure ». Placée sous l’égide de la Fondation HEC, et sous la direc-tion du Professeur Denis Gromb, la Chaire développera une série d’études de cas pratiques à partir des investis-sements réalisés par Antin en Europe depuis sa création il y a 10 ans, dans les secteurs de l’énergie, des trans-ports, des télécommunications et des infrastructures sociales.
LisaATTAFI Étudiante en Double Compétence ESC CLERMONT # Prête à conquérir le monde Promo 2019
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BenjaminGATINIOL Responsable Univers Sports de Balle DECATHLON FRANCE # Sportif tous terrains Promo 2011
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EN BREF
ESCP Europe dans Sorbonne Alliances ? Frank Bournois, le directeur d’ESCP Europe, l’évoquait il y a quelques semaines : partie d’HeSam cet été en compagnie de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne les deux établissements travaillent à la création d’une Sorbonne Alliances. Alors que Paris 2 est pressenti pour les rejoindre et reconstituer ainsi la faculté historique de droit de Paris, Georges Haddad, le président de Paris 1, imaginait lors de sa conférence de presse de rentrée que Paris 3, maintenant orpheline de sa fusion avec Paris 5 et 7, pourrait également les rejoindre.
L’équipe Serious Game de Grenoble EMa créé un jeu sur mesure, « Embauche-moi si tu peux », an d’aider les collégiens à prendre leur orientation en main en collaboration avec un groupe de collégiens de Saint-Chef, le département de l’Isère, des chefs d’entreprises, et une association étudiante spécialisée.
Jessica POMMIER “Je fais de ma passion du voyage, mon métier !” C’est un semestre d’études en Indonésie qui lui révèle sa véritable passion : le voyage. Diplômée en 2012, Jessica entre chez The Walt Disney Company comme chef de projet puis Supervisor promotion et brand content pour le cinéma et la TV à la régie publicitaire Disneymedia+. En 2015, sa passion la rattrape. Elle quitte tout pour tenter une aventure à la fois humaine et entrepreneuriale en créant “Mes ptits bouts du monde”. Elle traverse alors en solo 13 pays en 12 mois, caméra embarquée, et partage ses découvertes avec plus de 35 000 followers. Exploratrice à plein temps, Jessica poursuit son rêve. Elle est aujourd’hui présentatrice blogueuse pour documentaires.
Lisa Attafi “L’industrie du cinéma m’attire depuis toujours” Actuellement en fin de M1 (PGE2), Lisa s’apprête à réaliser un rêve : cumuler son attrait pour le monde du cinéma et de l’audiovisuel à ses études et son projet professionnel. Elle profite de son année de césure pour rejoindre Universidad Mayor au Chili et suivre une spécialisation en “techniques audiovisuelles et réalisation cinématographique”, en parallèle de PGE. Une ouverture exceptionnelle pour une étudiante déjàprête à conquérir le monde.
Double diplôme ou double compétence pour tous avec esc-clermont.fr
Le groupe Sup de Co La Rochelle est accréditée par l’AACSB et possède le label Epas de l’EFMD pour son master Grande Ecole comme pour son BBA.
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Comment les écoles de management sont accréditées
Visa, grade de master, AACSB, Equis, les écoles de management arborent de multiples accréditations comme autant de médailles prouvant leur valeur. Mais comment les obtiennentelles ? Par quels organismes ? À quel coût ? »
L’ESSENTIEL DU SUP|2017PRÉPAS 8 NOVEMBRE |N°11
>>>suite page 9
© Groupe Sup de Co La Rochelle
>>>suite de la page 8
ombien avez-vous de professeurs permanents ? Combien C d’articles publient-ils dans les grandes revues de recherche ? Avec quels établissements êtes-vous partenaire ? Sont-ils accrédités ? Comment travaillez-vous avec vos alumni ? Faites-vous de la formation continue ? Les questions que peuvent poser les accréditeurs aux écoles de management sont multiples et touchent au plus profond de leur identité. Et ce n’est pas toujours facile !« En France c’est parfois la première fois qu’on leur demande de rendre compte quand les AngloSaxons font constamment du reporting », commente Thierry Grange, président du conseil stratégique de Grenoble EM, membre de la CEFDG, de l’EFMD et de l’AACSB au sein de laquelle il a été l’un des principaux responsables de la remise à plat récente des critères d’évaluation.
:Prouver sa valeur
Si les écoles de management se battent pour obtenir les pré-cieux sésames c’est qu’ils constituent autant de preuves de leurs valeurs auprès des étudiants - français mais surtout étrangers -, de leurs parents comme de leurs homologues dans le monde.« Lors des congrès de l’AACSB (Association to Advance Collegiate Schools of Business) chacun porte un bad ge sur lequel est marqué son nom bien sûr mais aussi si son école est membre ou seulement observatrice. Eh bien j’ai vu des directeurs d’écoles aller vers moi pour se présenter puis faire demitour en constatant que nous n’étions pas encore accrédi tés », se souvient Isabelle Barth, qui a pu ensuite constater tout l’intérêt qu’il y avait pour son école d’intéger un « club » aussi fermé que l’AACSB. Après avoir été accréditée par l’AACSB en 2012, Rennes SB avait reçu 50% de plus de candidatures d’étu-diants étrangers en 2013. Et même si parents et étudiants ne regardent pas forcément toutes ces accréditations en priorité ils le font par le prisme de classements qui leur donnent une importance majeure. « Nous sommes avant tout un catalyseur qui pousse constam ment les business schools à améliorer leur qualité et à prendre en compte les besoins des entreprises », assure le directeur general de l’EFMD, l’organisme européen qui délivre notamment les accréditations Equis et Epas, Eric Cornuel. Parce que les accréditations ne sont pas données à vie tout en ayant un pou-voir de vie ou de mort sur les écoles. En perdant d’abord Equis
D O S S I E R
Neoma BS est triple accréditée : AACSB, Equis et Amba.
puis le grade de master au sein de France Business school, l’Escem Tours-Poitiers a peu à peu disparu du paysage.« La grande différence entre Equis et l’AACSB c’est qu’on peut se voir retirer son accréditation Equis ou du moins voir sa durée d’accréditation réduite de cinq à trois ans si on ne respecte pas ses engagements », remarque Xavier Cornu, ancien directeur général adjoint enseignement, recherche et formation de la CCI Paris Ile-de-France et membre de « l’accreditation board » de l’EFMD. Comme le résume l’ancienne directrice de l’EM Stras-
La CEFDG : une évaluation française
En France c’est la Commission d'évaluation des formations et diplômes de gestion (CEFDG) qui est en charge de l’évaluation des écoles. Aupara-vant, dans les années 1990 toutes les écoles déli-vraient un programme commun, le Descaf, puis se sont vues reconnaître le droit de délivrer leur propre diplôme avant que ne soit créée la CEFDG en 2001. Aujourd'hui la CEFDG délivre des avis au ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation qui conditionnent l’attribution ou pas du visa et du grade de mas-ter aux programmes des écoles. Le tout pour une
durée qui va de deux à cinq ans.« La CEFDG ne donne jamais d’accréditation pour une durée supérieure à la vie probable de l’établissement. Mais on peut tomber bas en nombre d’années puis remonter pour peu qu’on suive les recommanda-tions de la commission », explique ierry Grange. Pour être accréditée une école doit essentiellement proposer un nombre de cours susant et possé-der un corps professoral de qualité.« Il existe un risque que la CEFDG soit trop prescriptive alors qu’AACSB et l’EFMD, pour Equis, ont fait évoluer leurs standards vers un ensemble ouvert, agile et
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>>>suite page 10
© Neoma BS
adaptable en fonction du contexte et de la mission de l’école », s’inquiète l’ancien directeur général de Neoma BS Frank Bostyn pour lequel des critères comme« chaque enseignant-chercheur (profes-seur permanent docteur) doit publier au moins 0,5 articledansdesrevuesàcomitédelecture(listeFNE-GE 2013 / CNRS 2013) par an », ou« sur l’ensemble du cursus, les apprenants doivent avoir passé un minimum de 4 à 6 mois à l’étranger, dans le cadre d’un stage ou d’un cursus théorique »paraissent peu justiables pour des écoles ayant une« mis-sion régionale ».
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>>>suite de la page 9 bourg et membre de la Commission d'évaluation des formationsschools doivent surtout bien prendre garde à ce que j’appelle et diplômes de gestion (CEFDG) Isabelle Barth :le "syndrome de la grenouille" de la fable de La Fontaine qui« Les accrédi tations mieux vaut ne jamais les avoir eues que de les perdre ».pousse certaines d’entre elles à adopter des stratégies finale AACSB vs. EFMD ment contreproductives », reprend Eric Cornuel. Créée en 1916 pour aider les Mais le travail en vaut la peine selon tous ceux qui l’ont effectué. :AACSB, Equis (et Amba) étudiants américains à choisir « C’est un levier de management extraordinaire pour la conduite une business school en dehors du changement », établit Isabelle Barth. Pour être accréditées les Si les meilleures business schools dans le monde s’enorgueil-de leur Etat, l’AACSB s’est business schools doivent en effet se confronter à des doyens de lissent d’être triple accréditées ce sont essentiellement lesinternationalisée peu à peu premier plan au niveau international comme à des chefs d’en-accréditations AACSB et Equis (remise par l’EFMD) qui garan-pour devenir l’Association to treprise.« Au sein de l’Equis Accreditation Board nous sommes Advance Collegiate Schools tissent leur valeur en tant qu’institution globale. L’AMBA n’est en vingt membres venus du monde entier, de Singapour, d’Aus of Business (« advance » effet pertinente que pour leurs MBA (de même qu’Epas, l’autre tralie comme du Mexique et nous décidons en dernier ressora remplacé « american »). accréditation de l’EFMD, n’accrédite que des programmes). d’accorder ou non l’accréditation », explique Xavier Cornu.L’EFMD célèbre en 2017 les Pour autant AACSB et Equis ne sont pas exactement similaires. «Nous travaillons sur des dimensions totalement différentes que 20 ans de son accréditation « Le label AACSB prouve que l’école fait ce qu’elle promet alors Equis. La première compte les institutions locales sans atteindre pour autant le côté produc qu’avec Equis l’EFMD indique que "l’école se comporte comme plus de 800 membres quand tion de masse de l’AACSB », estime Eric Cornuel. Les accrédi-l’une des meilleures dans le monde" », commente Thierry 167 business schools sont tations se fondent sur des procédures bien établies, un enga-Grange.« Equis vise plutôt un certain type d’écoles – assez accréditées Equis. gement à long terme avec les écoles et un audit professionnel. internationalisées, possédant des liens et des activités en liai « Les critères d’évaluations (les standards) sont régulièrement son directe avec les entreprises – quand l’AACSB est ouverte à La France en force actualisés, par un processus de débat et des consultations », toutes les écoles qui cherchent à garantir un haut standard deAprès le Royaume-Uni et relève Frank Bostyn pour lequel «la vraie valeur ajoutée de ces qualité en ligne avec leur mission et leurs ambitions », confirmela Chine avec 20 écoles la accréditations est de pousser les écoles déjà accréditées de se Frank Bostyn, l’ancien directeur de Neoma BS qui représente lesFrance est le troisième pays remettre en cause, de se challenger, et, si nécessaire, d’adapter qui compte le plus de business business schools européennes au sein de l’AACSB. leurs stratégies pour rester pertinentes et de haute qualité ».schools accréditées Equis. Une école à vocation régionale, ne proposant que des pro-« Tout simplement parce que les grammes de niveau undergraduate, peut prétendre à une business schools françaises sont accréditation AACSB mais n’a guère ses chances d’être label-L’EM Normandie est à la fois excellentes et reconnues partout lisée Equis. Mais les écoles peuvent aussi commencer par seaccréditée Equis et AACSB. dans le monde pour la qualité tourner vers Epas avant d’envisager Equis. C’est par exemple de leurs relations avec leur le chemin qu’a suivi l’EM Normandie.« Ce n’est pas une étape environnement, l’encadrement indispensable même si c’est une stratégie très légitime pour de leurs étudiants, leur une institution de, en quelque sorte, tester ses capacités en recherche ou encore leur corps passant Epas », analyse Eric Cornuel pour lequel« Epas reconprofessoral », commente Eric naît des institutions qui ne possèdent pas forcément la structureCornuel pour lequel elles nécessaire pour obtenir une accréditation internationale ».travaillent de plus avec des ressources très limitées si on les compare à leurs consœurs :Un processus de longue haleine américaines :« Prenez une business school de régions en Obtenir une accréditation demande trois à cinq ans de travail, France, accréditée Equis et voire plus parfois, pour candidater, rencontrer différents comi-AACSB, et donnez les mêmes tés intermédiaires, entrer dans un processus d’éligibilité puismoyens à une business school d’accréditation. Chaque étape a un coût, externe avec des frais àaméricaine : vous verrez que payer, des consultants à rémunérer, des conférences internatio-rien n’en sortira ». nales où il faut se rendre et surtout interne en mobilisant toutes La « Data room » les équipes de longs mois après avoir embauché un personnel Les équipes internationales dédié. Au total, on peut l’estimer aux alentours de 60 000qui viennent visiter les écoles par an pendant trois à cinq ans pour chaque accréditation. L’EM – pendant deux jours et demi Strasbourg a ainsi embauché deux personnes à plein temps pour l’EFMD par exemple -pour suivre les accréditations et nommé des responsables dans s’attendent à avoir le maximum chaque programme.« Le vrai coût ce sont les infrastructures de données à disposition. D’où qu’il faut créer pour répondre aux standards des organismes la nécessite de leur proposer d’accréditation », note Thierry Grange.« Une business school une « data room » avec tout le peut très bien vivre sans Equis. Il ne peut pas y avoir que des matériel à leur disposition. © EM Normandie HEC Paris, des Insead, tous les modèles sont bons. Les business Des équipes bénévoles Les accréditations internationales coûtent cher mais pour autant ceux Un risque d’uniformisationqui eectuent les missions d’accréditation sont des Le plus grand reproche qui est fait aux accréditeurs c’estcritères sont ouverts et permettent aux écoles de conser-bénévoles – directeurs d’écoles de pousser les écoles à toutes se ressembler sur un modèlever leur identité. On voit une très grande variété d'écolesaccréditées et cadres – qui passent beaucoup de temps à unique – anglo-saxon – qui les empêche d’être créatives.accréditées, avec des stratégies diérentes, des orientations écrire des rapports très précis « Il ne faut pas se voiler la face, pour obtenir les accrédi- particulières, etc. »Selon lui la pression vers l’uniformité après chaque mission. tations certaines écoles ont dû se séparer de très bons en-vient plutôt des classements qui« à quelques exceptions seignants, mais qui n’étaient pas docteurs, ou modier des près ne procèdent pas à un audit ni à une réexion sur la programmes trop innovants », regrette Isabelle Barth. Unpertinence de leurs critères en termes de stratégie, dévelop-point de vue que conteste largement Frank Bostyn :« Les pement institutionnel, etc ».
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Il a créé la CEFDG Entretien avec Jean-Pierre Helfer
>Vous avez été le premier président de la CEFDG, qu’on a même longtemps connue sous le nom de « commission Helfer ». Dans quelles conditions l’avezvous créée ? Tout est parti de plusieurs rapports qui demandaient qu’on organise la filière. Ayant déjà présidé une section du Conseil national des uni-versités et les instituts d’administration des entreprises (IAE), j’avais acquis à l’époque une réputation d’ « as de la recherche du consen-sus ». Enseignant aussi bien à HEC qu’à Paris 1 Panthéon-Sorbonne je n’étais pas considéré comme sectaire. C’est comme cela que Claude Allègre m’a confié la mission de réfléchir à la création d’une commission d’accréditation des formations de gestion. Il fallait mettre de la clarté dans un système où, jusqu’ici, les écoles de com-merce obtenaient pour leurs diplômes des visas… à vie. >Cela n’a pas été trop compliqué de mettre tous les acteurs d’accord ? Pendant deux ans, de 1999 à 2001, j’ai constitué un groupe de travail et regardé ce qui se faisait dans d’autres domaines et, au premier chef, du côté de la Commission des titres d’ingénieurs (CTI). Nous avons réussi à décider sans trop de douleur qui seraient les membres de la nouvelle commission, issus de la Conférence des présidents d'université, de la Conférence des grandes écoles, du Conseil économique et social, etc. Les choses se sont compliquées quand il a fallu décider qui pourrait obtenir le « grade master ». Certains imaginaient compter les écoles élues avec les doigts d’une seule main, d’autres avec les deux mains. Pendant deux ans, tous nos avis ont d’ailleurs été systématiquement rejetés par le Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche (CNESER). >Quels critères avezvous privilégiés pour accorder visa et grade ?
Le plus important pour un établissement d’enseignement supérieur c’est de répondre à sa mission, de prouver la soutenabilité de son projet, de respecter un plan stratégique, d’assurer son développe-ment international et de bien insérer ses diplômés. Les deux critères qui ont été les plus difficiles à mettre en œuvre ont été l’encadrement, et d’abord l’encadrement professoral, et ce que j’ai appelé à l’époque la « participation au progrès des connais-sances ». Deux critères dont le développement était absolument nécessaire pour que nos écoles soient visibles à l’international. C’est comme cela que nous avons inventé la notion de « professeur pré-sent 4 jours par semaine dans son école ».
>Après plus de quinze ans d’activité la CEFDG estelle devenue incontournable ? Rien n’est jamais acté. Une instance d’évaluation maintient sans relâche ses efforts pour assurer ses 3 piliers constitutifs : la légiti-mité, la crédibilité, l’équité. La grande révolution qu’a apportée la CEFDG c’est de mettre en place un processus et des délais alors qu’auparavant les écoles n’étaient évaluées que quand elles créaient un nouveau diplôme. Je suis convaincu que si la CEFDG a fait un peu de bien aux écoles du top 10, elle en fait beaucoup plus aux trente autres. >Y atil quelque chose que vous regrettiez dans la façon dont la CEFDG a transformé le paysage des écoles de commerce françaises ? Quand je vois l’évolution de la qualité du travail des écoles je ne regrette rien. Prenez le laboratoire de recherche que je dirige
© EDC
D O S S I E R
On lui doit la création de la Commission d'évaluation des formations et diplômes de gestion (CEFDG) en 2001. Ancien directeur de l’IAE de Paris et d’Audencia BS, aujourd'hui doyen du corps professoral d’EDC Paris, JeanPierre Helfer nous explique comment il a introduit l’évaluation au cœur des écoles de management françaises.
aujourd'hui à l’EDC. La qualité des échanges qu’ont aujourd'hui nos professeurs avec d’autres chercheurs, leur connaissance des domaines, des méthodes, n’ont strictement rien à voir avec ce qui existait il y a encore une dizaine d’années. Aujourd'hui ESCP Europe et Paris 1 sont dans la même école doctorale, Montpellier BS et l’univer-sité de Montpellier partagent le même laboratoire de recherche, des responsables d’écoles président des associations scientifiques. Mon seul regret c’est d’être resté trop enfermé dans la seule catégorie de recherche que sont les publications. Par panurgisme on s’intéresse essentiellement aux revues de recherche sans s’intéresser plus large-ment au « progrès des connaissances ». Je regrette aussi qu’on ait parfois privilégié la défiance a priori à la confiancea priori.
>Mais que peuton dire aux écoles qui n’entrent pas dans les critères de la CEFDG ?
Il y a environ 40 écoles qui sortent du lot et la « muraille de Chine » qui les sépare des autres est regrettable. Je milite donc pour qu’on s’intéresse à toutes ces écoles qui assurent une bonne insertion à leurs élèves.
>Vous ne considérez pas que les différents systèmes d’accréditation conduisent à une uniformisation des cursus ?
Oui et non. Quoi qu’on fasse on se reporte forcément à des référentiels qui conduisent à une espèce de convergence inéluctable. Quand vous auscultez la valeur de la recherche d’une école, le plus simple est de lui demander combien d’articles ses chercheurs ont publiés dans des re-vues « étoilées ». Pour autant la CEFDG a donné le grade de master à des cursus « différents » comme, par exemple, le programme MIB « master in international business » de l’ESCP Europe alors qu’il sortait du cadre français en se déroulant dans plusieurs pays européens.
>Qu’estce qui différencie le travail de la CEFDG de celui des grandes accréditations internationales, AACSB et Equis ? La CEFDG accrédite des programmes quand AACSB et l’EFMD, pour Equis, accréditent des business schools. Sinon la différence tient dans l’impact. Obtenir Equis signifie forcément faire partie des « poids lourds » du système. Si la nature de l’évaluation est la même, son coût n’a donc rien à voir : il ne faut que quelques milliers d’euros pour présenter son dossier à la CEFDG quand cela peut monter à des dizaines de milliers, voire plus de cent mille, euros pour l’AACSB ou Equis. >On entend parfois que la CEFDG manque de moyens. Que faudraitil faire pour y remédier ? Je n’avais pas été favorable à l’idée de faire payer les écoles. Et je ne le suis toujours pas. Je crois plus à un système autogéré qui repose sur la poursuite d’avis consensuels fondés sur l’implication bénévole des acteurs. Il m'est d’ailleurs agréable de saluer la récente désigna-tion de ma collègue Carole Godard à la présidence de la commis-sion ; je lui souhaite un plein succès pour mener à bien cette tâche enthousiasmante.
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NOVEMBRE 2017|N°11
Le « grade master » La création du grade de master répond au besoin qu’ont les écoles de management françaises de délivrer un diplôme reconnu par la puissance publique pour pouvoir contractualiser avec leurs homologues publiques. L’idée de découpler le « grade » du « diplôme » vient de Jean-Pierre Korolitski. Le grade est universel et chacun peut proposer son propre diplôme qui y mène.« Jamais les universités n’auraient accepté que les écoles délivrent le diplôme national de master », révèle Jean-Pierre Helfer.
Quid du HCERES C’est une question que se posent beaucoup d’observateurs du sytème. Le HCERES (Haut Conseil de l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur) ne pourrait-il pas être tenté de reprendre un jour la mission de la CEFDG ?« Son prédécesseur, l’AERES, y a un temps songé mais a calé en estimant que c’était un travail trop dicile que nous faisions très bien », assure Jean-Pierre Helfer.
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