L’objectif in fine de ce projet était de rechercher des indicateurs biologiques susceptibles de mesurer l’état écologique des systèmes littoraux semi-fermés, à sédiments fortement envasés. Deux sites ateliers caractéristiques du littoral atlantique sont retenus, le Bassin d’Arcachon et l’estuaire de la Gironde, auxquels sont comparés deux sites réunissant une base de données pertinente vis-à-vis de cette étude : la baie de Marennes-Oléron et l’estuaire de la Seine. Les milieux littoraux semi-fermés, dont le temps de résidence des eaux est élevé, sont généralement des zones hautement productives soumises à une forte pression anthropique. L’évaluation de « l’état écologique » de ces milieux, caractérisés par une mosaïque d’habitats souvent enrichis en particules fines et par une diversité d’usages, nécessite une méthodologie appropriée. Dans ce contexte, conformément aux principes établis par la Directive Cadre Eau, l’étude a pris en compte trois compartiments biologiques : le phytoplancton associé aux paramètres physico-chimiques de la masse d’eau, la faune benthique invertébrée et les phanérogames marines représentées par les herbiers à Zostera noltii. Montaudouin (Xavier De). Bordeaux. http://temis.documentation.developpement-durable.gouv.fr/document.xsp?id=Temis-0078556
Cette partie peut être rendue sous forme non modifiable (fichier pdf de préférence). Son format est laissé à la libre appréciation de ses rédacteurs. I. Compartiment phytoplancton : Quels indices phytoplanctoniques pour l’évaluation de la qualité écologique des masses d’eau ? Exemples du Bassin d’Arcachon et de l’estuaire de la Gironde Université Bordeaux 1 CNRS, UMR 5805 EPOC : Y. Del Amo (MCU, responsable du volet phytoplancton), P. Chardy (PR), A. Amiotte (CDD Liteau 2), F. Poulain (CDD Liteau 2) ; C. Glé (Doctorante), S. Dubois (DES), G. Lamaison (Master), A. Le Bris (Master et CDD Liteau 2). IFREMER LER Arcachon : I. Auby (CR), D. Maurer (CR), M. Plus (CR) 1. Introduction : Contexte et objectifs Le phytoplancton a été sélectionné par la DCE comme un indicateur biologique pour évaluer la qualité écologique des masses deau. Cependant, la notion détat écologique est un concept dont la définition reste à établir et dont la mesure pose des problèmes méthodologiques non résolus. Le phytoplancton participe à la majeure partie de la production primaire marine. La disponibilité en éléments nutritifs ainsi que les paramètres environnementaux conditionnent les assemblages phytoplanctoniques, leurs abondances et leurs activités. Ces micro-organismes dépendent donc très fortement du milieu dans lequel ils évoluent. La rapidité de réponse des communautés phytoplanctoniques (en termes de biomasse et de composition) face à un changement environnemental (Sommer 1989) fait du phytoplancton un très bon indicateur de la qualité des masses deaux. Cependant, si la mesure de sa biomasse (concentration en chlorophyllea) est rapide et fiable, la taxinomie du phytoplancton est une partie de létude qui est certes peu coûteuse, mais qui représente néanmoins un travail long et laborieux, parfois subjectif par rapport aux différences dappréciation et dinterprétation des observateurs vis-à-vis des espèces observées. Par ailleurs, les spécialistes en la matière sont de plus en plus rares en Europe, ce qui risque de limiter à terme ces suivis. La présente étude, dans le cadre plus spécifique du projet QuaLif, se positionne dans une perspective de recherche destinée à faire évoluer les concepts et les méthodes indispensables à la qualification de létat écologique des masses deaux. Les objectifs du volet «phytoplancton» étaient, en premier lieu, de tester la pertinence de divers indicateurs phytoplanctoniques en milieu littoral (Bassin dArcachon) et dans les eaux à turbidité élevée (Estuaire de la Gironde). Dans un deuxième temps, il était aussi question dévaluer la qualité de linformation apportée par différentes stratégies déchantillonnage en termes de fréquence. Lobjectifin fineétant de proposer des modifications éventuelles des outils et méthodes de mesure, et des outils de classification (stratégie déchantillonnage, paramètres / indicateurs biologiques, seuils) mais aussi dadapter les nouveaux suivis aux réseaux de surveillance/observation actuels. 2. Dispositifs méthodologiques mis en œuvreLe cadre du projet QuaLiF a permis de mettre en place un certain nombre dactions, soutenues par la création dun CDD de 18 mois (F. Poulain, janvier à septembre 2006 ; A. Amiotte, décembre 2006 à août 2007) et dun CDD de 2 mois (A. Le Bris, juillet-août 2007). Ces actions ont concerné : -La recherche bibliographique sur niveau aules indicateurs biologiques basés sur le phytoplanctoneuropéen (EU WFD), et international. -des missions terrain en 2006 et 2007Le renforcement -Laide au traitement déchantillons en termes didentification et de dénombrement du phytoplancton (2005 à 2007)
-La mise au point dune méthodologie fiable pour le dénombrement et lidentification du phytoplancton dans les eaux dun estuaire très turbide. -Enfin, le traitement des données afin (1) détablir aux échelles saisonnière et décennale un schéma type des principaux paramètres, (2) de simuler létat écologique des 2 écosystèmes à laide de divers indicateurs biologiques, (3) de déterminer la qualité de linformation apportée selon la stratégie déchantillonnage adoptée, et (4) détablir un bilan critique en termes dindicateurs écologiques et de stratégie déchantillonnage. 2.1. Sites ateliers Le projet se concentre sur 2 masses deau : une masse deau côtière, le Bassin dArcachon, et une masse deau de transition, lestuaire de la Gironde. Le Bassin d’Arcachon (eaux côtières) Le Bassin dArcachon reçoit des influences océaniques et terrestres. Il existe un gradient thermohalin des passes océaniques vers le fond du Bassin qui a permis de définir deux masses deau en fonction des caractéristiques hydrologiques (Bouchet 1968, Vincent 2002): -les eaux néritiques externes ou aval du Bassin, avec des caractéristiques similaires aux eaux océaniques (la température varie de 9,5 à 21°C; la salinité de 34 à 35) ; -les eaux néritiques internes ou amont du Bassin au fond de la baie, fortement influencées par les apports deau douce (1 à 25°C, 22 à 33 unités de salinité). Quatre stations du Bassin dArcachon ont été considérées Océan(Figure I.1). B13 : 1°14W) profondeur à pleine mer de 19 m, (44°38N, Atlantiquesous linfluence océanique (Arcachon aval). Eyrac: (44°40N, 1°10W) profondeur à pleine mer de 6 m, sous linfluence continentale (notamment de la Leyre, EyracCo rianArcachon amont).Teychan : (44°39N, 1°10W) avec une Teychanmpprofondeur à pleine mer de 14 m, elle est située dans la zone Arcachon amont. Bouée13Comprian(44°40N, 1°05 W) avec une profondeur à : pleine mer de 7 m, située dans la zone Arcachon amont. Limite amont/avaldu bassin dFeigsustreatIi.o1ns:dC’aérctheadntuillBoansnsianged.’Arcachon etL’estuaire de la Gironde (eaux de transition) Lestuaire de la Gironde (45°20N, 0°45W), drainant un bassin-versant de 71 000 km² (Maurice, 1994), est situé dans le Sud-ouest de la France entre les régions Aquitaine et Poitou-Charentes. Avec une superficie de 625 km² (Audryet al., 2007), et 75 km qui séparent lembouchure du Bec dAmbès (confluence entre la Garonne et la Dordogne), il est considéré comme un des plus vastes estuaires dEurope Occidentale. La moyenne des débits de la Gironde (1863-1991) est de 989 m3.s-1annuel est caractérisé par des crues hivernales (janvier-février) et des. Le régime hydraulique étiages (août-septembre). Avec un régime de marée semi-diurne (période de 12h25), et des marnages de 1,5 à 5,5 m, lestuaire de la Gironde constitue lexemple type dun estuaire macrotidal.
Sur les critères dune typologie des masses deaux de transition établie par la DCE, lestuaire de la Gironde peutAval T7 être divisé en 3 parties : (1) lestuaire aval qui comprend lembouchure, de type 7 (grands estuaires moyennement àCentral T7 fortement salé et à fort débit) où la profondeur moyenne est de 5 m, (2) lestuaire central de type 7 où la profondeur moyenne est de 8 m, (3) lestuaire amont localisé auAmont T6 niveau de la centrale de Blaye, de type 6 (grands estuaires très peu salé et à fort débit) où la profondeur moyenne est de 10 m. Deux stations ateliers ont été retenues : lestuaire aval (point 2) et lestuaire amont (point E)(Figure I.2). Lamplitude thermique des eaux de lestuaire subit de fortes variations saisonnières (de 6°C en hiver jusquàLEGENDE: 25°C en été ; Gasparini, 1997) et des gradients de température et de salinité sont observés longitudinalementKsidpcnateenkmàpartirdeoBdraexu et verticalement.--- limites secteurs Fi l’estuaire de la Girondehalins et sections gure I.2 : Carte de et des points de prélèvements Par ailleurs, la Gironde est connue pour être lun des estuaires les plus turbides d'Europe, avec une moyenne de matières en suspensions (MES) de 350 mg.L-1(Abrilet al., 2002). Ainsi, la pénétration de la lumière dans la zone de turbidité maximale est réduite, et de ce fait, le développement phytoplanctonique y est limité (Irigoien, 1994), expliquant les faibles biomasses phytoplanctoniques observées (moyenne annuelle ~5 µg.L-1avec dautres grands estuaires européens (20 µg.L) en comparaison -1pour lEscaut, 225 µg.L-1pour le Sado ; Cabeçadaset al., 1999). 2.2. Organisation interne et coordination avec d’autres programmes nationaux Linformation utilisée est issue de données acquises par la Station Marine dArcachon (Univ Bx1 / UMR 5805 EPOC) et le LER Arcachon (Laboratoire Environnement et Ressource) de lIFREMER dans le cadre de mesures historiques (programmes de recherche, réseaux dobservation et de surveillance) ou de suivis spécifiquement mis en place dans le cadre de Liteau 2 en 2006 et 2007(Tableau I.1). Les données utilisées présentent des fréquences déchantillonnage variables, allant de bi-hebdomadaire à mensuelle.