Evaluation de la politique de formation continue des enseignants des premier et second degrés (sur la période 1998-2009)
131 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
131 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Le présent rapport propose une évaluation visant à identifier et à caractériser l'évolution des objectifs et des modalités de mise en oeuvre de l'action publique en ce qui concerne la formation continue des enseignants des premier et second degré. La mission IGEN-IGAENR s'appuie à cet effet sur les trois critères suivants : pertinence, efficacité, efficience. En conclusion, la mission essaie de tirer parti de cette évaluation pour proposer quelques pistes de réflexion pour adapter, voire modifier, la politique de formation continue des enseignants.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 juin 2012
Nombre de lectures 33
Licence : En savoir +
Paternité, pas d'utilisation commerciale, partage des conditions initiales à l'identique
Langue Français

Extrait

Rappo r-tn° 2010-11`20e  10 1 cootrb
   Inspection générale Inspection générdael el administration de léducation nationale de lÉducation natieo neta lde la Recherche    Évaluation de la politique de formation continue des enseignants des premier et second degrés (sur la période 1998-2009)     Rapport à monsieur le ministre de lÉducation nationale,  Porte parole du gouvernement   Rapport à madame la ministre de lEnseignement supérieur et de la Recherche        
 
 
 
 
 
 
 
 
 
                
         
MINISTERE DE LEDUCATION NATIONALE  _____  MINISTERE DE LENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE  Inspection générale Inspection générale de l’administration de l’éducation nationale de l’éducation nationale et de la recherche _____ _____   
Évaluation de la politique de formation continue des enseignants des premier et second degrés (sur la période 1998-2009)  
   
Alain HENRIET Max BRISSON Jean GERMAIN Gérard MAMOU Marie MÉGARD Frédéric THOLLON  Inspecteurs généraux de l’éducation nationale 
   
 
 
OCTOBRE 2010     Marie-Hélène GRANIER-FAUQUERT Philippe FORSTMANN Béatrice GILLE François LOUIS Yvon ROBERT   Inspecteurs généraux de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche 
 
Sommaire
Introduction ......................................................................................................... 1 
1. La finalité de l’évaluation de la politique publique de formation continue des enseignants .............................................................................. 3 
2. Le périmètre de l’évaluation ....................................................................... 5 
3. 
1. 
2. 
Les voies et moyens utilisés pour conduire l’évaluation ........................... 6 
3.1.  6Les sources documentaires..................................................................................... 
3.2. Les auditions............................................................................................................ 8 
3.3.  .................................................... 8L’enquête systématique auprès des académies 
3.4. L’introduction d’une instance d’évaluation ......................................................... 9 
PARTIE 1. La focalisation progressive sur l’objectif d’accompagnement des réformes remet en cause la pertinence de la politique de formation continue des enseignants définie au tournant des années 2000........................................................................... 11 
1.1.  12La genèse de la formation continue des enseignants ......................................... 1.1.1. Un cadre général de la formation continue des agents de l’État qui suit les évolutions adoptées dans le secteur privé .......................................................................... 12 1.1.2. au sein du ministère de l’Éducation nationale, entre lesUne approche différenciée premier et second degrés ................................................................................................... 14 
1.2. 
1.3. 
L’émergence d’une politique de formation continue des enseignants au tournant des années 2000 ..................................................................................... 17 1.2.1. Des objectifs assignés à la formation continue des enseignants précis et en phase avec les positions interministérielles et communautaires. ................................................. 18 1.2.2. Un pilotage national confié à la direction des enseignements scolaires............................ 19 1.2.3. La mise en œuvre de la formation continue est de la responsabilité des académies avec une marge d’autonomie ............................................................................................. 20 
La priorité donnée à l’accompagnement des réformes n’est pas en phase avec les attentes des enseignants en matière de formation continue ................ 21 1.3.1. L’abandon, plus ou moins explicite, de deux des trois finalités visées initialement........... 21 1.3.2. La conséquence : une politique publique en déphasage avec la demande sociale, ce qui soulève la question de sa pertinence ............................................................................ 24 
PARTIE 2. L’efficacité de la politique de formation continue des enseignants sur la période a souffert d’un déficit organisationnel........ 31 
2.1.  32Les bénéfices de la déconcentration sont liés à la qualité du pilotage.............. 2.1.1. La tendance au glissement vers le local ............................................................................. 32 2.1.2. des pratiques dans les pays européens ............Une logique qui correspond à l’évolution  35 2.1.3.  36Une déconcentration qui nécessite un pilotage idoine pour être efficace .......................... 
 
 
3. 
2.2. Un transfert de la formation continue vers les Instituts universitaires de formation des maitres (IUFM) qui n’a pas répondu aux attentes.................... 38 2.2.1.  .................. 38Les IUFM ont globalement difficilement assumé la succession des MAFPEN 2.2.2. recteurs ont rapidement « repris la main », conservant aux inspecteursLes territoriaux leur rôle central .............................................................................................. 39 
2.3. La logique de développement des compétences professionnelles, qui devrait être au cœur de la politique de formation, est insuffisamment prise en compte...................................................................................................... 41 2.3.1. La nécessité d’un éclaircissement des objectifs de la formation continue des enseignants au niveau institutionnel .................................................................................. 41 2.3.2. La montée en puissance du paradigme de la « compétence » dans le monde de la formation ............................................................................................................................ 42 2.3.3. Une polysémie du terme « compétence » qui soulève certaines difficultés ........................ 44 2.3.4. L’intérêt d’utiliser les référentiels de compétences professionnelles pour guider l’action en matière de formation continue des enseignants ............................................... 45 
2.4.  46Une qualité en question ........................................................................................ 2.4.1. Les résultats des évaluations des stages par les enseignants, réalisées la plupart du temps « à chaud », sont en règle générale peu exploités ................................................... 46 2.4.2. Le processus d’élaboration des plans académiques de formation souffre de rigidités ...... 48 2.4.3. Des contenus de formation mal connus et insuffisamment mutualisés............................... 50 2.4.4. Le besoin d’élargir le vivier des formateurs ...................................................................... 52 PARTIE 3. Une efficience de la politique de formation continue des enseignants difficile à mesurer mais qui semble compenser la baisse des moyens par le transfert vers les tiers ...................................... 53 
3.1.  55outil de suivi et de pilotage insuffisamment performant.............................Un  3.1.1. L’enquête annuelle de la DGESCO ne peut pas, en l’état, servir d’outil d’évaluation, ni même de pilotage. .................................................................................... 55 3.1.2. Le paradoxe de la formation continue : un coût apparent de quelques dizaines de millions d’euros, traité comme variable d’ajustement budgétaire, et un coût réel estimé à plusieurs centaines de millions d’euros ............................................................... 57 
3.2. ................................68....................ts mal cernés...................................ulta résDes 3.2.1. La nécessité de rapprocher les données quantitatives fournis par les enquêtes et le point de vue des enseignants .............................................................................................. 69 3.2.2.  de formation va de pair avec la variété des tionLa diversité des impacts d’ une ac situations dans lesquelles elle s’opère ............................................................................... 74 
3.3.  76Une tendance à la recherche de solutions alternatives moins onéreuses ......... 3.3.1. L’impartition volontariste par le biais du e-learning......................................................... 77 3.3.2.  ................................................................................................. 79L’impartition opportuniste 3.3.3. L’impartition vers des partenaires identifiés ..................................................................... 80 Conclusion .......................................................................................................... 85 
    
 
 
1. Les principaux constats.............................................................................. 86 
2. 
3. 
 
1.1. L’inadéquation croissante entre les attentes des enseignants et celles des décideurs ................................................................................................................ 86 1.1.1. Des attentes réelles en matière de formation continue....................................................... 86 1.1.2. Une priorité ministérielle donnée à l’accompagnement des réformes, justifiée par la volonté de transformer le système éducatif ........................................................................ 86 1.1.3. La déception des enseignants vis-à-vis d’une politique qui n’a pas tenu ses promesses ........................................................................................................................... 87 1.1.4. Un environnement qu’il faut prendre en compte................................................................ 88 1.2. Un pilotage perfectible tant au niveau national qu’au niveau académique .... 88 1.2.1. Un dispositif de collecte d’informations qui présente plusieurs failles.............................. 88 1.2.2. Un cadrage trop flou de la part des pilotes........................................................................ 89 1.2.3. Un manque de suivi personnalisé de la formation ............................................................. 89 1.3. Une organisation de la formation qui n’est pas totalement efficiente.............. 90 1.3.1. Les rigidités de fonctionnement du dispositif ..................................................................... 90 1.3.2. Un recours aux ressources pédagogiques en ligne qui mériterait d’être mieux encadré............................................................................................................................... 90 1.3.3. Un potentiel de relations partenariales à mieux exploiter ................................................. 91 Quelques pistes de réflexion pour le renouvellement de la politique de formation continue des maîtres............................................................ 91 2.1. Accroître la responsabilité des établissements et des bassins parallèlement au développement des formations sur site ............................... 92 
2.2. Favoriser un maillage générationnel entre les jeunes enseignants et leurs collègues confirmés ............................................................................................... 93 
2.3. Intégrer la dimension « formation continue » dans la politique de gestion des ressources humaines....................................................................................... 93 2.3.1. Introduire le « référentiel métier » des enseignants au cœur de la formation professionnelle continue..................................................................................................... 93 2.3.2. Prendre en compte la formation continue lors de l’évaluation des enseignants................ 94 2.3.3. Mettre en place le droit individuel à la formation (DIF) ................................................... 94 2.3.4. Organiser des procédures efficaces de recrutement, d’évaluation et de rémunération des formateurs ............................................................................................. 95 
2.4. Mettre en synergie les partenariats ..................................................................... 95 2.4.1. Un potentiel d’opérateurs qui peuvent contribuer à la formation continue des enseignants......................................................................................................................... 95 2.4.2. L’IUFM, composante à part entière de l’Université passée aux compétences élargies, doit se repositionner sur la formation continue .................................................. 96 2.5. Redéfinir le pilotage aux niveaux central et académique.................................. 97 
2.6.  98Faire évoluer l’outil statistique de recueil de l’information ............................. 
Un essai d’esquisse pour repenser le dispositif de formation continue des enseignants ............................................................................ 98 
 
 
Annexes.............................................................................................................101 
ANNEXE 1 ....................................................................................................... 103 
ANNEXE 2 ....................................................................................................... 109 
ANNEXE 3 ....................................................................................................... 115 
ANNEXE 4 ....................................................................................................... 119 
ANNEXE 5 ....................................................................................................... 121   
 
 
Introduction  A l’échelon international, les systèmes éducatifs connaissent des mutations culturelles, sociales, économiques et technologiques très importantes. L’idée est désormais communément admise que la formation initiale ne suffit pas en soi pour répondre aux besoins des enseignants et que le besoin de se former tout au long de la vie professionnelle est une nécessité pour la fonction enseignante comme pour les autres métiers. Ainsi la formation continue des enseignants est-elle appréhendée au niveau européen comme un moyen essentiel pour soutenir les enseignants dans la nécessité de s’adapter aux évolutions du système éducatif et de « relever les défis de la société de la connaissance ». Des observations internationales il ressort que, dans la plupart des pays avancés en termes de réflexion sur la performance des systèmes éducatifs, la formation continue est présentée comme un levier majeur pour faire progresser les résultats des élèves.  Dans ce contexte, l’évaluation de la formation continue des enseignants revêt une importance particulière, pour différentes raisons. La première d’entre elles est le constat queles performances du système éducatif ne s’améliorent pas sur la décennie écouléepas ici de faire une évaluation des. Il ne s’agit actions engagées sur dix ans pour faire évoluer le système éducatif dans son ensemble. Seuls quelques indicateurs significatifs qui permettent de justifier l’assertion de la mission sont ici présentés.  Un des objectifs centraux de la loi d’orientation sur l’éducation du 10 juillet 1989 était d’amener 80% d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat. Le tableau ci-dessous, élaboré à partir des indications fournies par la DEPP (cf publications annuelles de « L’état de l’École »), montre que le chemin parcouru dans la décennie 90 est dans la ligne de la progression constatée dans la décennie 80, grâce au développement du baccalauréat professionnel et dans une moindre mesure du baccalauréat technologique ; en revanche, on constate que le taux d’accès à une formation de niveau IV n’a progressé que de 1,8 point entre 2000-2001 et 2008-2009 et même seulement de 1,1 point pour les formations relevant du ministère de l’Éducation nationale, ce qui repousse à une date assez lointaine l’atteinte de l’objectif de 80% d’une classe d’âge au niveau IV.
 
 
 
 
 
 
1 --
 
Évolution des taux d'accès au niveau du baccalauréat (par type de formation)1 
énéral
echnologique 
rofessionnel 
nsemble
ont EN
22,1
11,9
33,4 34,2 34,6 35,1 36,4
17,6 21,7 20,4 18,8 18,3
5,0 14,0 14,7 15,8 17,0
34,0 56,0 69,9 69,7 69,7 71,7 33,0 54,0 63,4 63,5 63,2 64,5
Par ailleurs, le positionnement du système éducatif français par rapport à celui des pays étrangers au travers des enquêtes internationales n’est pas satisfaisant. La comparaison des résultats obtenus par la France dans les trois dernières enquêtes PISA (2000, 2003 et 2006) montre une certaine régression : la France se situait en 2006 sensiblement en-dessous des pays européens en ce qui concerne les compétences des élèves de 15 ans à l’écrit, alors qu’elle était classée parmi les tout premiers en 1991. La part des mauvais et très mauvais lecteurs est passée de 15,2% en 2000 à 17,5% en 2003 puis à 21,7% en 2006. Une évolution similaire est constatée au niveau de la culture mathématique où les élèves français faisaient preuve d’un bon niveau jusqu’en 2003. Enfin, le rapport de la Cour des comptes de mai 20102 souligne dans sa partie introductive que : «alors que, selon les objectifs fixés par la loi, l’enseignement scolaire vise à donner à tous les élèves un ‘socle commun de connaissances et de compétences’ à l’issue de la scolarité obligatoire, à leur assurer ‘une qualification reconnue’ et à ‘contribuer à l’égalité des chances’, aucun de ces objectifs n’est atteint aujourd’hui. Une proportion considérable d’élèves - de l’ordre de 20% - ne maîtrise pas les compétences de base en lecture au terme de la scolarité obligatoire. De nombreux jeunes quittent le système scolaire sans diplôme : en 2007, 18% des jeunes âgés de 20 à 24 ans n’avaient ni baccalauréat, ni brevet d’études professionnelles, ni certificat d’aptitude professionnelle. Enfin, de fortes inégalités sociales subsistent dans le système éducatif : 18% des élèves issus d’un milieu social défavorisé obtiennent un baccalauréat général contre 78% pour les élèves de familles favorisées ».  En un mot, si l’institution a globalement réussi à relever le défi de la « massification » dans les décennies 80 et 90, elle n’est pas parvenue à consolider cette évolution et à relever le défi de la « démocratisation » de l’accès au diplôme dans la décennie 2000, probablement en partie en raison de la difficulté de changement de posture de ses maîtres.  La nécessité de changement de posture, dans la relation enseignant-enseigné mais aussi dans les relations avec les pairs et la hiérarchie, est assez largement acceptée par les maîtres. Chaque enseignant est bien conscient que les transformations économiques, sociales et technologiques majeures de la fin du vingtième siècle doivent être prises en compte dans le système éducatif : informatisation des échanges, développement de la mixité scolaire et                                                  1Le taux d’accès au niveau du baccalauréat (niveau IV de formation) est égal à la somme des rapports entre les entrées en classe terminale générale, technologique ou professionnelle (apprentissage et formations agricoles compris) et les effectifs des générations concernées. 2Cour des comptes,L’éducation nationale face à l’objectif de la réussite de tous les élèves,mai 2010.
- 2 -
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents