Ce mémoire soulève la question de l' « imaginaire du travail », c'est-à-dire du sens et de la valeur que nous associons subjectivement à cette notion. Un survol historique des différents discours philosophiques émis sur la question depuis l'Antiquité permet, dans un premier temps, d'affirmer l'historicité de l'idée même de travail, et, plus encore, des jugements contemporains portés sur sa « réalité ». Les grandes césures de l'histoire occidentale paraissent avoir donné naissance à trois grands types de regard sur le travail : l'Antiquité en a fait un Enfer, le Moyen-Âge chrétien un Purgatoire, la modernité un Paradis. Nous postulons que ce triple héritage explique une certaine confusion axiologique entourant, de nos jours, la question du travail. Mais un bon nombre de raisons nous incitent à formuler l'hypothèse que les formes les plus avancées du capitalisme contemporain appellent au développement d'une nouvelle « éthique du travail », se rapprochant de l'idéal du « travail-paradis ». C'est à la recherche de ce nouvel ethos, pour reprendre le vocabulaire de Max Weber, que nous partons au cours de la partie empirique de ce mémoire, qui tente de répondre à la question suivante : les cadres vivent-ils leur travail comme un purgatoire, c'est-à-dire comme une médiation essentiellement négative vers un horizon essentiellement positif ? Ou bien comme un paradis, soit une perspective de bonheur immédiat ? 23 ans, Diplômé d'HEC en 2009 (majeure PIM).