Dynanmique de l inflation au Burkina Faso_Approche par les fonctions de consommation_S. NAPOLEON
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Dynanmique de l'inflation au Burkina Faso_Approche par les fonctions de consommation_S. NAPOLEON

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Laboratoire d’Analyse et de Politique Economiques de l’Université Ouaga II (LAPE) Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest / Unité Universitaire à Bobo-Dioulasso (UCAO / UUB) - - - - - - - - - - - Unité de Formation et de Recherche en Sciences Economiques et de Gestion (UFR/SEG) Mémoire de Master Domaine : Sciences Economiques et de Gestion Mention : Sciences économiques Spécialité : Macroéconomie et gestion du développement Titre Analyse des déterminants et de la dynamique de l’inflation au Burkina Faso : Approche par les fonctions de consommation Présenté et soutenu publiquement par : Service NAPOLEON Le mardi 19 mars 2013 Directeur de mémoire : Professeur Idrissa M. OUEDRAOGO Codirecteur de mémoire : Docteur Kassoum ZERBO __________ Jury Professeur Sado TRAORE de l’UCAO/UUB Membre Professeur Idrissa M. OUEDRAOGO de l’Université Ouaga II Président Docteur Kassoum ZERBO de l’Université Ouaga II Membre Préliminaires L’Université catholique de l’Afrique de l’Ouest / Unité universitaire à Bobo-Dioulasso (UCAO/UUB) n’entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans ce mémoire; elles doivent être considérées comme propres à leurs auteurs. S.

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Publié le 12 juillet 2014
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Laboratoire d’Analyse et de Politique Economiques de l’Université Ouaga II (LAPE) Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest / Unité Universitaire à Bobo-Dioulasso (UCAO / UUB) - - - - - - - - - - -Unité de Formation et de Recherche en Sciences Economiqueset de Gestion (UFR/SEG) Mémoire de MasterDomaine :Sciences Economiques et de Gestion Mention :Sciences économiques Spécialité :Macroéconomie et gestion du développement Titre
Analyse desdéterminantsetde la dynamique de l’inflationau Burkina Faso : Approchepar lesfonctionsdeconsommation Présenté et soutenu publiquement par :Service NAPOLEONLe mardi 19 mars 2013 Directeur de mémoire : ProfesseurIdrissa M. OUEDRAOGOCodirecteur de mémoire : DocteurKassoum ZERBO
__________ JuryProfesseurSado TRAOREde l’UCAO/UUB ProfesseurIdrissa M. OUEDRAOGOde l’Université Ouaga II DocteurKassoum ZERBOde l’Université Ouaga II
Membre Président Membre
Préliminaires
L’Université catholique de l’Afrique de l’Ouest / Unité universitaire à Bobo-Dioulasso (UCAO/UUB) n’entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans ce mémoire; elles doivent être considérées comme propres à leurs auteurs.
S. NAPOLEONp. I
Sommaire
Préliminaires
Dédicace ................................................................................................................................................................ III Avant-propos et remerciements......................................................................................................................... IV Liste des acronymes............................................................................................................................................... V Liste des schémas................................................................................................................................................. VI Liste des graphiques............................................................................................................................................. VI Liste des tableaux ................................................................................................................................................. VI Résumé/Abstract..............................................................................................................................................VII INTRODUCTION GÉNÉRALE........................................................................................................................ 1 CHAPITREI:TERMINANTSDEL’INFLATIONDANSLATHÉORIEÉCONOMIQUE........ 6 I – APPROCHES THÉORIQUES DES DÉTERMINANTS DE L’INFLATION.............................................. 6 II– SYNTHÈSE DES TRAVAUX ANTÉRIEURS..................................................................22............................ CHAPITRE2:ANALYSEEMPIRIQUE8..2...................................................................................................... I – ANALYSE DESCRIPTIVE DE L’INFLATION AU BURKINA FASO.....................................................28 II – ANALYSE ECONOMETRIQUE...........39....................................................................................................... CONCLUSION ET SUGGESTIONS DE POLITIQUE ECONOMIQUE.......................................57........ REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES................06......................................................................................... ANNEXES...............................................................................................................Erreur ! Signet non défini. TABLE DES MATIERES.....................................................................................Erreur ! Signet non défini.
S. NAPOLEONp. II
A mon père et à ma mère,
à mes frères et sœurs,
à toute la famille,
DEDICACE
 jedédie ce mémoire.
Préliminaires
S. NAPOLEONp. III
Préliminaires AVANT-PROPOS ET REMERCIEMENTSDans le cadre du mémoire de fin de cycle de master de recherche en macroéconomie à l’UCAO/UUB, les étudiants sont affectés dans différents centres de recherche en fonction de leur thème d’étude. C’est à cet effet que nous avons été affecté au Laboratoire d’Analyse et de Politique Economiques (LAPE) pour traiter de la question des déterminants et de la dynamique de l’inflation au Burkina Faso, à travers une approche par les fonctions de consommation de l’Indice harmonisé des prix à la consommation (IHPC).Au terme de cette recherche, nous tenons à exprimer notre profonde gratitude à l’endroit de toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation de ce travail. Nos remerciements vont tout d’abord au Pr Idrissa M. Ouedraogo (Enseignant Chercheur à l’Université Ouaga II (UO2) / Directeur du LAPE), qui a accepté de diriger ce mémoire, travail dont il s’est toujours acquitté avec application, malgré ses nombreuses responsabilités. Nous remercions également Dr Kassoum Zerbo (Enseignant Chercheur à l’UO2) notre codirec-teur de mémoire, qui nous a suivi avec patience et nous a orienté pendant ces six mois de recherche malgré ses diverses obligations. Nous remercions vivement Pr TRAORE Sado pour avoir accepté d’être membre dans le jury. Nous avons également bénéficié des conseils avisés de Ahmed Sebego (Economiste à la Direction de la prévision et des analyses macroéconomiques (DPAM)), Dr Abdoulaye Senghor (Enseignant cher-cheur à l’UO2), Dr Diarra Mamadou (Enseignant chercheur à l’Université de Koudougou), et Kebré Jean - Marie (Doctorant au LAPE). Nous les remercions en particulier d’avoir su nous faire comprendre l’intérêt des démarches ancrées dans l’économie de marché, et surtout d’avoir veillé à canaliser notre tendance à vouloir trop embrasser et mal étreindre dans nos spéculations intellectuelles… Comme le lecteur le découvrira bien vite, ils n’y sont pas totalement parvenus, et la faute nous incombe entière-ment. Nous disons de même merci à tous le personnel du laboratoire et à tous les doctorants pour leurs conseils et suggestions qui ont permis d’enrichir ce travail. Nous exprimons aussi, notre vive gratitude à Belemkoabga Lucien et Tougouma Jean - Gabriel (Statisticiens à l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) / Ouagadougou), et à Ouedraogo Souleymane (Statisticien à l’INSD / Direction régionale des Hauts Bassins) de nous avoir fourni les bases de données et veillé particulièrement à l’étude économétrique. Nous remercions l’administration de l’UCAO/UUB et l’ensemble du corps professoral de l’UFR/SEG pour avoir assuré notre formation sur le plan théorique et pratique. particulièrement nos camarades étudiants, notamment Nze BekaléNous tenons à remercier Yannick et Adama Djogo, qui ont accepté lire ce travail. Leurs questions ont contribué à la clarté du document. Nous avons aussi bénéficié des orientations éclairées de monsieur Dao Antoine. A tous nos amis (es), camarades, frères et sœurs, et parents pour les soutiens multiples, nous leur réitérons notre profonde gratitude.
S. NAPOLEONp. IV
Préliminaires
LISTE DES ACRONYMESACP :Analyse en composante principale ADF :Augmented Dickey Fuller AEN :Avoirs extérieur nets Al :Produits alimentaires et boissons non alcoolisées Ba :Boissons alcoolisées,Tabac et stupéfiants BCEAO :Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest Bsd :Biens et services divers CE :Crédits à l’économie CEA :Commission économique pour l’Afrique CEMAC :Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale Co :Communication COICOP :Classification of individual consumption by purpose DCVM/SPC :Direction des statistiques sur les conditions de vie des ménages/ Service des prix à la consommation Es :Enseignement FCFA :Franc de la communauté financière africaine Hb :Articles d'habillement et chaussures IE :Indice de l’énergie IHPC :Indice harmonisé des prix à la consommation IHPF & E: Indice hors produits frais et énergie INSD :Institut national de la statistique et de la démographie IPF :Indice des produits frais IPL :Indice des produits locaux IPM :Indice des produits importés Lg :Logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles Lo :Loisirs et culture M :Regroupe tous les moyens de payement stricto sensu : billets, monnaie et dépôts à vue 1 M :Comprend en outre tous les comptes sur livrets libellés en francs 2 M :Regroupe en plus les bons de caisse et d’épargne et le terme 3 MCE :Modèle à correction d’erreurs MCO :Moindre carré ordinaire Me :Meubles, articles de ménage et entretien courant du foyer NOAC :Nomenclature Ouest africaine de consommation OMD :Objectifs du millénaire pour le développement PAS :Programme d’ajustement structurel PIB :Produit intérieur brut PP :Phillips – Perron PPA :Parité des pouvoirs d’achats Rs :Restaurants et Hôtels SCADD :Stratégies de la croissance accélérée pour le développement durable au Burkina Faso SONAGES :Société nationale de gestion du stock de sécurité St :Santé Tr :Transports UA :Union africaine UE :Union européenne UEMOA :Union économique et monétaire ouest africaine VAR :Vecteur autorégressif WDI :World development indicator
S. NAPOLEONp. V
LISTE DES SCHEMAS
Préliminaires
Schéma 1. 1 : Courbe de Phillips et développement...................................................................11 Schéma 1. 2: Sources d’inflation par la demande / nos compilations...................................... 14 Schéma 1. 3 : Sources de l’inflation par les coûts / nos compilations......................................15 Schéma 1. 4: Boucle Salaire – Prix.................................................................................................16 LISTE DES GRAPHIQUESGraphique 2. 1 : Évolution de l’inflation au Burkina Faso, 1961 - 2011..................................29 Graphique 2. 2: Glissement annuel de l’IHPC au Burkina Faso, 1983- 2011......................... 31 Graphique 2. 3: Évolution des IPIM, IPL et l’IHPC, 2000 – 2011.......................................... 32 Graphique 2. 4 : Évolution des IPF, IE et IHPF&E, 2000 - 2011...........................................33 Graphique 2. 5 : Évolution comparée des indices: IHPC, Tr et Al, 1997 – 2011...................34 Graphique 2. 6: Analyse en composante principale (ACP)........................................................36
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 2. 1 : Les 12 fonctions de l’IHPC au Burkina Faso......................................................28 Tableau 2. 2 : Évolution du taux d’inflation dans les pays de l’UEMOA, 1997 – 2011. .......30 Tableau 2. 3: Matrice de corrélation.............................................................................................. 35 Tableau 2. 4: Résultats des tests de stationnarité......................................................................... 43 Tableau 2. 5: Critères d’information..............................................................................................45 Tableau 2. 6: Résultats de test de cointégration...........................................................................46 Tableau 2. 7: Résultats de régression de la relation de long terme............................................47 Tableau 2. 8 : Régression révisée de la relation de long terme ..................................................47 Tableau 2. 9: Test ADF sur les résidus de la relation statique................................................... 48 Tableau 2. 10 : Résultats de régression du modèle à correction d’erreur................................. 49
S. NAPOLEONp. VI
RESUME
Préliminaires
L’inflation est une des grandes sources d’instabilités macroéconomiques contemporaines, surtout ème dans ce XXIsiècle, marqué par des crises économiques et financières. Eu égard à cet état de fait, la recherche de la stabilité macroéconomique est-elle devenue un des grands objectifs de politique économique au Burkina Faso. L’atteinte de cet objectif, passe inéluctablement par la maitrise de l’inflation. Ce mémoire reconsidère les déterminants de l’inflation au Burkina Faso à travers une approche par les fonctions de consommation basée sur des observations mensuelles de l'IHPC et ses différentes composantes, sur la période allant de 1997 à 2011. Les résultats de l’Analyse en composante principale (ACP) et de l’estimation du Modèle à correction d’erreur (MCE) ont montré que les variables monétaires ne sont pas les plus déterminantes dans l’explication de l’inflation. Par contre, les prix des produits alimentaires (Al), les prix des biens meubles (Me) et les prix des trans-ports (Tr) seraient celles qui influencent significativement le niveau général des prix. À court terme, les prix des produits alimentaires prédominent dans l’explication de l’inflation et l’effet d’un choc constaté sur une des fonctions de consommation au cours d’un mois est intégralement résorbé au bout d’une période de deux mois. Cependant à long terme, les prix des biens meubles – majoritai-rement importés – influencent plus le niveau général des prix. L’effet de court terme s’explique essentiellement par le déficit d’offre interne en biens alimentaires qui a pour principales causes les changements climatiques et la faible mécanisation du secteur agricole à même de satisfaire la de-mande. Tandis qu’à long terme, la structure des importations explique largement l’inflation au Burkina Faso.
Mots clés:indice des prix, IHPC, fonction de consommation, Modèle à correction Inflation, d’erreur, politique économique, écart de production, inflation importée. ABSTRACT
Inflation is a major source of macroeconomic instability contemporary, especially in the 21st centu-ry marked by economic and financial crises. In consideration of its importance, the search for macroeconomic stability has become a major objective of economic policy in Burkina Faso. Achiev-ing this objective, passes inevitably through inflation control. This thesis reconsiders the determi-nants of inflation in Burkina Faso through an approach of consumption functions based on month-ly observation of the harmonized index of consumer prices (HICP) and its components from 1997 to 2011. The results of the principal component analysis (PCA) and the Error correction model (ECM)’s estimation have shown that the monetary variables are not the most influential in the explanation of inflation in Burkina Faso. Meanwhile, food prices (Al), property prices (Me) and transport prices (Tr) would be the one which affect significantly the general level of price. In short term, food prices dominate in explanation of inflation and the effect of a shock remarked on a consumption function during one month is completely absorbed after a period of two months. However, in the long-term, movable property prices - mostly imported – affect more inflation. The short term effect is mainly due to the lack of domestic supply of foodstuffs caused by the climate change and the lower mechanization of agricultural sector to satisfy the demand. While in the long term, the import structures largely explain the inflation in Burkina Faso.
Keywords:inflation, price index, HICP, consumption function, Error correction model, economic policy, production gap, imported inflation.
S. NAPOLEONp. VII
INTRODUCTIONGÉNÉRALE
Introduction générale
Au Burkina Faso comme partout ailleurs en Afrique subsaharienne, on assiste à une hausse soutenue du niveau des prix depuis le début des années 1990. Ce déséquilibre économique est communément connu sous le nom d’inflation. Celle-ci se définit comme une augmenta-tion du niveau général des prix et donc, une diminution du pouvoir d'achat de la monnaie (INSD, 2009). Autrement dit, elle est une augmentation soutenue et structurelle du niveau des prix. Elle est observée quand le processus de hausse des prix devient cumulatif et incon-trôlable.
Depuis les travaux sur la relation entre le taux de chômage et le taux de variation des salaires monétaires (Phillips, 1958), les économistes et les décideurs politiques ont révélé un intérêt constant pour l’inflation et sa dynamique. Cet intérêt a été renforcé ces dernières années en raison des conséquences de l’inflation sur les différentes économies, suite aux résultats empiriques obtenus dans les pays aussi bien développés qu’en voie de développement.
La théorie économique n’a cessé d’évoluer, principalement depuis les années 1970, afin d’offrir un cadre analytique de plus en plus rigoureux pour contribuer à une meilleure con-naissance des mécanismes de l’inflation. Quoique ancienne dans la théorie économique, l’inflation reste au cœur des débats de politique économique en raison de son influence directe sur les autres pylônes de la politique économique et sur la vie sociale.
Dans la littérature, il n’y a pas un consensus sur le niveau optimal d’inflation, mais on re-trouve tout de même des points de repère. Les auteurs sont unanimes à dire que l’hyperinflation et l’inflation chronique doivent être combattues à cause de leur effet déstabi-lisateur sur l’économie. Ainsi, la poursuite d'une maîtrise de l'inflation constitue ainsi une des pierres angulaires des politiques économiques contemporaines.
Au niveau mondial, on assiste depuis la fin des années 80 à un ralentissement du taux d’inflation. En effet, de 26 % en moyenne sur la période allant de 1963 à 1973, le taux d’inflation a diminué progressivement pour atteindre en moyenne 3 % durant la période 1998-2008 (Banque Mondiale, 2012). Il est tombé à 1,3 % en 2009, mais a atteint 2,2 % en 2010 et ce, bien que de nombreuses économies développées aient considérablement assoupli leurs politiques monétaires dans le but de stimuler la croissance économique (CEA et UA, 2010).
S. NAPOLEONp. 1
Introduction générale Dans l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), l’inflation est mesurée par l’évolution de l’IHPC. La question de l’inflation reste aussi au centre des préoccupations, car l’atteinte des objectifs économiques passe inéluctablement par la maîtrise de l’inflation. Par conséquent, l’objectif de la politique monétaire conduite par la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), à l'instar de la majorité des banques centrales, est d’assurer la stabilité des prix dans le souci de préserver la valeur interne et externe de la monnaie, afin de ne pas induire des distorsions dans les décisions des agents économiques. Toutefois, la politique monétaire ne peut pas agir directement sur ces cibles (stabilité des prix, croissance économique). En revanche, elle peut agir efficacement sur certaines va-riables, qui elles mêmes, influencent les objectifs de croissance et de stabilité des prix. C’est dans ce cadre que la BCEAO a mis en place un système tendant à contrôler l'expansion des crédits en ajustant la liquidité de l'économie en fonction de son évolution conjoncturelle, de la situation monétaire et des objectifs d'avoirs extérieurs.
Par ailleurs, parmi les critères de convergence macroéconomique de l’Union, la maîtrise de 1 l’inflation (au plus 3 % par an) fait partie des critères de premier rang. On appréhende subséquemment, la portée accordée à cette question. Cependant, de nombreuses études [Doe et Diallo (1997), Dembo Toe et Hounkpatin (2007), Dembo Toe (2010)] indiquent que les variables monétaires ne sont pas les plus significatives dans l’explication de l’inflation dans la zone ; par contre, les chocs externes (inflation importée) et l’écart de production sont les variables les plus déterminantes.
Au Burkina Faso, le fort taux d’ouverture qui caractérise l’économie se traduit par : 1) un système productif local qui exporte essentiellement de l’or et du coton ; 2) une demande intérieure qui porte essentiellement sur les produits importés (surtout en ce qui concerne les biens de consommation courante tels que les biens d’habillement, la communication, les biens et services divers,…).
Cette condition rend extrêmement fragile l’économie burkinabè face à la conjoncture inter-nationale. L’accroissement du cours du pétrole ou la contraction mondiale de la production de riz, de blé ou du lait se répercute de façon quasi automatique sur les prix intérieurs à la consommation et affecte le pouvoir d’achat des populations. (Chibber, 1991).
1 Acte additionnel N°05/2009/CCEG/UEMOA portant modification de l’acte additionnel n° 04/99 du 08 décembre 1999, modifie relatif au pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité.
S. NAPOLEONp. 2
Introduction générale En outre, la poursuite des efforts d’assainissement du cadre macroéconomique et de la relance des conditions favorables à une croissance soutenue et réductrice de la pauvreté au Burkina Faso reste fortement liée à la question de l’inflation. Ainsi, l’atteinte des objectifs de la stratégie de croissance accélérée pour le développement durable (SCADD) et ceux des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), reste fortement liée à la question de la maîtrise de l’inflation. En effet, l’inflation accroit le risque pour le futur, car le rythme auquel les prix s’accroissent est rarement prévisible. Cela fausse et rend asymétrique les informations sur lesquelles les agents économiques fondent leurs décisions. Dès lors, ils opèrent dans un univers incertain. Rien de tout cela ne favorise les investissements produc-tifs et le processus de développement.
Pendant ces dernières années, la hausse des prix des biens de consommation de première nécessité (lait, céréales, huile, …) a remis en selle le problème de l’inflation au Burkina Faso. En effet, le prix moyen d’un litre d’huile d’arachide est passé en moyenne de 407 FCFA en 1990 à 940 FCFA en 2011, soit une augmentation de 131 % ; celui du riz est passé durant la même période de 170 FCFA le kilogramme (Kg) à 484 FCFA le Kg, soit une augmentation de 185 % ; le prix moyen du sorgho blanc, aliment de base pour la population est passé de 77 FCFA la boite de tomate (environ 1,5 Kg) à 200 FCFA, soit une augmentation de 160 % dans la même période (INSD, 2011). Pendant que les prix augmentais, les niveaux des sa-laires nominaux sont restés sensiblement stables, ceci a pour conséquence la baisse des revenus réels des populations, ce qui a conduit inéluctablement à des problèmes d’ordre socio-économique.
Les manifestations contre les hausses vertigineuses des prix ont eu lieu au Burkina Faso par des grèves et des émeutes, notamment celles contre lavie chère, la nouvelle dénomination donnée au phénomène inflationniste (depuis début 2008). Ces manifestions ont causé plu-sieurs pertes (casses) et pillages des biens publics et privés à Ouagadougou, à Bobo-Dioulasso et dans d’autres villes. Ainsi, la question de l’inflation vient se greffer et aggraver la situation d’une population déjà pauvre, à faible pouvoir d’achat et confrontée au pro-blème de chômage.
Face à la hausse soutenue des prix, le gouvernement a, de façon ponctuelle, pris quelques mesures pour atténuer la hausse des prix. Parmi celles-ci, on peut noter : la vente desvivres
S. NAPOLEONp. 3
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