Rapport d information fait au nom de la Commission des affaires sociales à la suite d une mission effectuée du 23 au 30 juillet 1999 par une délégation chargée d étudier la situation sanitaire et sociale en Guyane
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Rapport d'information fait au nom de la Commission des affaires sociales à la suite d'une mission effectuée du 23 au 30 juillet 1999 par une délégation chargée d'étudier la situation sanitaire et sociale en Guyane

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Description

Le rapport dresse un état des lieux préoccupant de la situation sanitaire et sociale en Guyane, marquée par une forte croissance démographique, un solde migratoire important, une population jeune, des pathologies importantes ou particulières à la Guyane et une répartition très inégale de la population. Il fait le bilan du paysage et de l'offre sanitaire. Il note les graves difficultés de la politique de l'emploi avec un marché du travail très déséquilibré et des moyens de lutte contre le chômage inadaptés. Il propose un plan de rattrapage concernant le secteur sanitaire et social qui ne peut être effectif qu'au prix d'un effort d'aménagement du territoire et doit s'appuyer sur des expériences innovantes et adaptées aux réalités locales.

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Publié le 01 décembre 2000
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Langue Français

Extrait

- 2 - 
N° 246
S É N A T
SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000
A n n e x e a u p r o c è s v e r b a l d e l a s é a n c ee r.0020ud1 ra sm 
R A P P O R T D ' I N F O R M A T I O N
FAIT
au nom de la commission des Affaires sociales (1) à la suite d’une mission effectuée du 23 au 30 juillet 1999 par une délégation chargée d’étudier la situation sanitaire et socialeen uGayen,
Par MM. Jean DELANEAU, Jacques BIMBENET, Louis BOYER, Bernard CAZEAU, Guy FISCHER, Francis GIRAUD, Alain GOURNAC, Jean-Louis LORRAIN et Philippe NOGRIX, Sénateurs.
(1) Cette commission est composée de :MM. Jean Delaneau,président Jacques Bimbenet, Louis Boyer, ; Mme Marie-Madeleine Dieulangard, MM. Guy Fischer, Jean-Louis Lorrain, Louis Souvet,vice-présidents; Mme Annick Bocandé, MM. Charles Descours, Alain Gournac, Roland Huguet,secrétaires ; Henri d’Attilio, François Autain, Jean-Yves Autexier, Paul Blanc, Mme Nicole Borvo, MM. Jean-Pierre Cantegrit, Bernard Cazeau, Gilbert Chabroux, Jean Chérioux, Philippe Darniche, Christian Demuynck, Claude Domeizel, Jacques Dominati, Michel Esneu, Alfred Foy, Serge Franchis, Francis Giraud, Claude Huriet, André Jourdain, Philippe Labeyrie, Roger Lagorsse, Dominique Larifla, Henri Le Breton, Dominique Leclerc, Marcel Lesbros, Jacques Machet, Georges Mouly, Lucien Neuwirth, Philippe Nogrix, Mme Nelly Olin, MM. Lylian Payet, André Pourny, Mme Gisèle Printz, MM. Henri de Raincourt, Bernard Seillier, Martial Taugourdeau, Alain Vasselle, Paul Vergès, André Vezinhet, Jean-Pierre Vial, Guy Vissac.
Départements et territoires d’outre-mer -Santé publique.  
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S O M M A I R E
Pages
TRAVAUX DE LA COMMISSION ..................................................................................... 5
AVANT-PROPOS ................................................................................................................ 9
I. UNE SITUATION SANITAIRE DÉGRADÉE................................................................ 12
A. L’ÉTAT DE SANTÉ PRÉCAIRE DE LA POPULATION ................................................. 12 1. Une espérance de vie écourtée ..................................................................................... 14 a) Une surmortalité relative ......................................................................................... 14 b) Des pathologies spécifiques ..................................................................................... 15 2. Des fragilités inquiétantes ........................................................................................... 16 a) La persistance durable de certaines pathologies ........................................................ 16 b) L’apparition de nouveaux problèmes sanitaires ......................................................... 18 c) L’existence de facteurs aggravants ........................................................................... 19
B. DES STRUCTURES SANITAIRES FRAGILISÉES..........................................................19 1. Un paysage sanitaire éclaté ......................................................................................... 20 a) Le secteur hospitalier .............................................................................................. 20 b) Les centres de santé.................................................................................................21 c) La médecine de ville ................................................................................................ 22 d) Les autres structures sanitaires ................................................................................ 22 2. Une offre sanitaire insatisfaisante................................................................................ 23 a) Une insuffisance quantitative ................................................................................... 23 b) Une inadaptation qualitative .................................................................................... 25 3. Des spécificités handicapantes..................................................................................... 28 a) L’impact de l’immigration ....................................................................................... 28 b) L’incidence du contexte financier ............................................................................ 29 c) Le rôle des contraintes réglementaires ...................................................................... 30
II. LES GRAVES DIFFICULTÉS DE LA POLITIQUE DE L’EMPLOI........................... 31
A. UN MARCHÉ DU TRAVAIL EXTRÊMEMENT DÉSÉQUILIBRÉ .................................. 31 1. Des évolutions préoccupantes ...................................................................................... 31 a) La croissance continue du chômage .......................................................................... 31 b) Une montée de l’exclusion ....................................................................................... 32 2. De sombres perspectives .............................................................................................. 32 a) Le poids du facteur démographique .......................................................................... 33 b) La faiblesse de la formation et des qualifications ...................................................... 33 c) Les conséquences néfastes d’une dépendance économique ......................................... 34
B. DES MOYENS DE LUTTE CONTRE LE CHÔMAGE LARGEMENT INADAPTÉS ......... 36 1. Les faibles résultats de la politique de l’emploi ............................................................ 36 a) La politique de l’emploi en Guyane .......................................................................... 36 b) Un bilan décevant ................................................................................................... 39 2. Des moyens inadaptés ................................................................................................. 40 a) L’organisation déficiente du service public de l’emploi ............................................. 40 b) Une politique de l’emploi trop orientée vers le secteur non marchand ........................ 43 c) Les carences de l’offre de formation ......................................................................... 44 d) Les risques du RMI ................................................................................................. 46
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CONCLUSION .................................................................................................................. 48
ANNEXE - PROGRAMME DE LA MISSION D’INFORMATION DE LA COMMISSION DES AFFAIRES SOCIALES EN GUYANE ............................................. 54
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TRAVAUX DE LA COMMISSION
Le mercredi 27 octobre 1999, sous la présidence de M. Jean Delaneau, président, la commission a entendu unentaoinuciocmm de M. Jean Delaneau,sur lamission d’information qui s’est dérouléeen Guyane1999 en vue de dresser un bilan de la situation du 23 au 30 juillet sanitaire et sociale de ce département.
M. Jean Delaneaua précisé qu’il avait jugé utile de faire un bref compte rendu de cette mission avant que la commission n’examine le budget de l’outre-mer le mercredi 10 novembre prochain.
Revenant sur l’objectif de la mission, il a précisé qu’elle s’inscrivait dans le cadre de la préparation de l’examen, par le Parlement, du projet de loi d’orientation sur les départements d’outre-mer annoncé par le Gouvernement. Il a indiqué à ce propos que la commission ne manquerait pas de se saisir pour avis de ce texte, rappelant qu’elle avait toujours été très attentive à la situation de l’outre-mer, où les difficultés sociales sont tout particulièrement exacerbées.
M. Jean Delaneau souligné qu’au terme d’un programme de a travail particulièrement dense et varié, la délégation était en mesure de dresser un état des lieux de la situation sanitaire et sociale de la Guyane. Il a ainsi observé qu’en dépit de nombreux atouts, la Guyane connaissait actuellement une crise de développement tout particulièrement sensible sur le plan sanitaire et social.
Abordant la question démographique, il a insisté sur la croissance particulièrement rapide de la population. Il a constaté que le dernier recensement évaluait la population à 157.000 personnes, soit une croissance de 37 % entre 1990 et 1999. Mais il a précisé que beaucoup des interlocuteurs de la délégation avaient estimé ce chiffre à 200.000 habitants. Il a rappelé que, pendant trois siècles et jusqu’en 1946, la population guyanaise avait stagné autour de 25.000 habitants.
Il a observé que deux causes principales étaient à l’origine de cette augmentation : une forte natalité et une immigration très importante, la population immigrée atteignant 70.000 personnes, soit près de 40 % de la population.
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Mais il a également insisté sur les deux particularités de cette population, à savoir sa jeunesse, 45 % des habitants ayant moins de 20 ans, et sa diversité ethnique.
Sur le plan sanitaire,M. Jean Delaneau a estimé que la situation était préoccupante comme en témoignaient certains indicateurs : un taux de mortalité périnatale qui atteint 26‰, la persistance du paludisme, la propagation du virus du Sida, les ravages de la toxicomanie, les menaces pesant sur la chaîne alimentaire.
Sur le plan de l’emploi et de l’insertion, il a rappelé que le chômage touchait 13.000 personnes, soit environ le quart de la population active. Constatant qu’il faudrait créer 25.000 emplois d’ici 2006 pour seulement stabiliser le taux de chômage du fait des évolutions démographiques, et observant que le nombre d’emplois avait diminué en 1998, il s’est inquiété du risque d’une dégradation de la situation de l’emploi. Il a également insisté sur la structure particulière de l’emploi dans ce département, où 56 % des emplois salariés relèvent du secteur public.
Il a jugé d’autant plus inquiétante la situation de l’emploi que le niveau de formation était faible. A cet égard, il a indiqué que 60 % des demandeurs d’emploi avaient un niveau de formation inférieur ou égal au niveau V bis.
Observant une croissance du nombre d’allocataires du revenu minimum d’insertion (RMI), il a souligné que celui-ci concernait directement ou indirectement 10 % de la population du département.
Face à ce constat d’une situation sanitaire et sociale très dégradée, M. Jean Delaneauque l’action publique restait très en retrait.a estimé
Il a ainsi observé que les structures sanitaires locales étaient saturées du fait d’un nombre insuffisant de lits et de personnels médicaux.
Il a également estimé que les résultats de la politique d’insertion étaient faibles. Soulignant l’absence de formation en alternance, il a indiqué que l’organisation du service public de l’emploi connaissait un certain retard avec l’absence de mission locale et d’entreprises d’insertion. Il s’est étonné de l’orientation de la politique de l’emploi dans ce département où l’on demande aux entreprises d’embaucher des personnes non qualifiées et où le secteur public et parapublic se réserve les personnes les plus qualifiées, notamment par l’intermédiaire des emplois-jeunes.
Au regard de ce bilan qu’il a qualifié de sombre,M. Jean Delaneau a considéré que la mission d’information avait d’ores et déjà permis de dégager deux enseignements principaux.
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