Présentation des institutions de la francophonie : les structures multilatérales (le point sur le sommet des pays francophones de Moncton (Canada), septembre 1999), le dispositif français et les structures ministérielles (culture, éducation, affaires étrangères). La francophonie en actions : la politique linguistique et le pluralisme culturel, la défense du français dans les organisations internationales, l'enjeu européen ; l'action éducative (enseignement du français à l'étranger) , la coopération universitaire et la création de l'Agence EduFrance ; les propositions du rapport Bloche (décembre 1998) pour le développement de la francophonie dans la société de l'information ; la coopération juridique et administrative ; la coopération scientifique et technique ; l'action économique. Le budget de la francophonie. Etude de cas au Proche-Orient (Liban,Syrie) et en Europe de l'Est (République tchèque et Roumanie). Proposition de rassembler l'ensemble des organismes nationaux chargés de la francophonie autour d'un pôle interministériel unique.
Paternité, pas d'utilisation commerciale, partage des conditions initiales à l'identique
Langue
Français
Extrait
N 2592
ASSEMBLE NATIONALE CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958 ONZIME LGISLATURE
Enregistr la Prsidence de l'Assemble nationale le 21 septembre 2000.
RAPPORT DINFORMATION
DPOS
en application de larticle 146 du Rglement
PAR LA COMMISSION DES FINANCES, DE LCONOMIE GNRALE ET DU PLAN(1)
sur
les moyens et les structures de diffusion de la francophonie
ET PRSENT
PARM. Yves TAVERNIER,
Dput.
(1) La composition de cette commission figure au verso de la prsente page.
Politique extrieure.
La commission des finances, de lconomie gnrale et du plan est compose de Henri M. Emmanuelli,prsident; M. Didier Migaud,rapporteur gnral; MM. Michel Bouvard, Jean-Pierre Brard, Yves Tavernier,ivrsice-ps,dentMM. Pierre Bourguignon, Jean-Jacques Jgou, Michel Suchod,secrtaires ; MM. Maurice Adevah-Poeuf, Philippe Auberger, Franois d'Aubert, Dominique Baert, Jean-Pierre Balligand, Grard Bapt, Franois Baroin, Alain Barrau, Jacques Barrot, Christian Bergelin, Eric Besson, Alain Bocquet, Augustin Bonrepaux, Jean-Michel Boucheron, Mme Nicole Bricq, MM. Christian Cabal, Jrme Cahuzac, Thierry Carcenac, Gilles Carrez, Henry Chabert, Didier Chouat, Alain Claeys, Yves Cochet, Charles de Courson, Christian Cuvilliez, Arthur Dehaine, Jean-Pierre Delalande, Francis Delattre, Yves Deniaud, Michel Destot, Patrick Devedjian, Laurent Dominati, Tony Dreyfus, Jean-Louis Dumont, Daniel Feurtet, Pierre Forgues, Grard Fuchs, Gilbert Gantier, Jean de Gaulle, Herv Gaymard, Jacques Guyard, Pierre Hriaud, Edmond Herv, Jacques Heuclin, Jean-Louis Idiart, Mme Anne-Marie Idrac, MM. Michel Inchausp, Jean-Pierre Kucheida, Marc Laffineur, Jean-Marie Le Guen, Maurice Ligot, Franois Loos, Alain Madelin, Mme Batrice Marre, MM. Pierre Mhaignerie, Louis Mexandeau, Gilbert Mitterrand, Jean Rigal, Alain Rodet, Jos Rossi, Nicolas Sarkozy, Grard Saumade, Philippe Sguin, Georges Tron, Jean Vila.
9
Pages
a) LAgence pour l enseignement franais ltranger
b) LAssociation franaise daction artistique
c) LAlliance franaise
d) La Mission laque franaise et les associations congrganistes
2. La francophonie est une communaut politique fonde sur le partage dune mme langue17
1. La francophonie nest pas le Commonwealth
16
19
16
II. LA FRANcophonie incarne
1. Les structures multilatrales
A. la francophonie en institutions
Sommaire
3
CHAPITRE PREMIER la FRANCOPHONiE en question I. LA FRANcophonie insaisissable
B. Une construction politique
A. un concept Polysmique
a) Le Haut Conseil de la francophonie
2 Le dispositif institutionnel franais .
52
51
4 Les autres acteurs de la francophonie .
3. Le rseau
c) Les structures ministrielles
b) Le Conseil suprieur de la langue franaise
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47
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19
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19
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40
34
36
c) LAgence universitaire de la francophonie
e) Les autres oprateurs
a) Les sommets de chefs dtat et de Gouvernement
b) LAgence de la francophonie
14
13
d) TV5
INtroduction
4
4. Laction culturelle
a) La constitution progressive dune action culturelle extrieure
a) Laction en faveur de lenseignement franais ltranger
b) La coopration universitaire et la cration dduFrance
d) Lenjeu europen e) Une politique linguistique mondiale
3. Laction ducative
b) La dfense du franais en France
c) La dfense du franais dans les organisations internationales
b) Les entreprises et la francophonie
iii. LA FRANcophonie En CHIFFRES
6. Laction conomique
a) La francophonie conomique
a) la coopration juridique et administrative
b) La coopration technique et scientifique
b) Les inforoutes
5. Laction juridique, technique et scientifique
2. Le Liban fait partie des priorits de la politique de coopration 3. Des moyens importants 4. Un rseau consquent
1. Le contexte libanais
A. Un contexte francophone favorable une coopration importante
i. LE Liban : une terre francophone reconstruire
CHAPITRE II Francophonie APPLIQUe : tudes de cas au proche-orient et en europe centrale et orientale97
98
1. La population francophone89 2. La francophonie, objet budgtaire non identifi : le budget franais de la francophonie91
89
2. Une action relaye par une coopration scientifique et technique en dveloppement et par une prsence conomique importante107 a) La coopration universitaire107
106
b) La coopration culturelle et audiovisuelle
a) La coopration linguistique et ducative
1. Le soutien une francophonie dynamique
104
104
B. Une coopration diversifie CENTRE sur la FRANCOPHONIE
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104
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87 88
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74
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2. Laction linguistique
a) Une tradition de monoglossie
B. la francophonie en actions
1. Laction politique
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98
101
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53
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65
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b) La coopration technique
5
c) Une prsence conomique substantielle
111
111
3. La ncessit de lier francophonie avec dmocratie et dveloppement112 a) Le soutien ltat de droit112 b) Lentre dans la zone de solidarit prioritaire et laide au dveloppement conomique113
ii. La Syrie : UNE Francophonie encourager
A. Un contexte rigide susceptible douverture
1. Une structure politique et conomique monolithique 2. Laction de lUnion europenne
3. Lexemple de la coopration allemande
B. Une francophonie disperse
1. Une francophonie embryonnaire
2. Des moyens modestes et un rseau de qualit
a) Des moyens modestes
b) Le Centre culturel franais
c) Le centre de documentation pdagogique
d) Les coles franaises de Damas et dAlep
e) LAgence culturelle et de coopration ducative dAlep
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115 115
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130
f) Les instituts de recherche131 3. Des actions concentres sur la coopration universitaire et linguistique136 a) La coopration linguistique et ducative136
b) La coopration universitaire et de recherche
c) La coopration culturelle et technique
d) Lbauche dune coopration institutionnelle
137
140
142
e) Une coopration conomique embryonnaire142 iii. La Rpublique tchque : ADhsion l Union europenne et francophonie144 A. Le contexte local et rgional145 B. Une coopration centre sur le processus de pradhsion lUnion europenne146 C. Une francophonie circonscrite, en redressement sensible147 1. Ltatde la francophonie en Rpublique tchque147 2. La ncessit de maintenir un rseau culturel solide148 a) Un rseau diversifi148 b) Des moyens en rgression153
c) Le ncessaire appui des oprateurs privs
iv. La Roumanie : une francophonie prserver
A. Le Contexte local et rgional de la coopration
B. Une francophonie riche et diversifie, support dune coopration importante
1. Une situation privilgie
155
156
156
157
157
2. Des liens substantiels
3. Un rseau de diffusion dense a) Un rseau dense
6
b) LInstitut franais de Bucarest c) Les centres culturels de Timisoara et de Cluj d) Le centre culturel franais de Iasi
4 Une action francophone riche et diversifie . a) La coopration pr-universitaire b) La coopration universitaire c) La coopration dans le domaine du livre et de laudiovisuel
C. Une action francophone relaye par une coopration importante
1. La coopration administrative
2. La coopration juridique et judiciaire
3. La coopration scientifique et technique
chapitre III pour une francophonie renforce
I. RENFORCER LA PLACE DE LA FRANCOPHONIE DANS LA RFORM COOPRATION
158
159 160 163 165 165
167 167 168 168
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169
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171
173
E DE LA 174
A. REDONNER LA FRANCOPHONIE UNE VISIBILIT PERDUE174 B. DFENDRE LE FRANAIS DANS LES INSTANCES INTERNATIONALES175 C ORGANISER LES RELATIONS ENTRE BILATRAL ET MULTILATRAL176 D. ACCORDER UNE ATTENTION PARTICULIRE LA COMMUNICATION176 E. CHOISIR LES OBJECTIFS DU RSEAU DENSEIGNEMENT FRANAIS LTRANGER177
II. FAVORISER LA FRANCOPHONIE CONOMIQUE
178
III. RASSEMBLER LA FRANCOPHONIE ET LA DFENSE DE LA LANGUE DANS UNE SEULE STRUCTURE179
A. AU NIVEAU CENTRAL
B. DANS LES POSTES
IV. Identifier l effort budgtaire en faveur de la Francophonie
V. SANCTIONNER LES DRIVES
CONCLUSION
Examen en commIssion
ANNEXES
179
180
181
182
183
185
189
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INtroduction
8
Mon plus grand plaisir quand je quitte le Ministre est de relire Voltaire.ministre des affaires trangres Thran Ainsi sexprime au une interprte accompagnant une dlgation de parlementaires franais. Dans le contexte si particulier de lIran daujourdhui, lhommage rendu notre langue et notre culture illustre leur vocation universelle.
Lide du franais langue de luniversel oppose langlo-amricain langue du global a t remarquablement dveloppe le 24 juin dernier, loccasion du loccasion du cent vingt-cinquime anniversaire de luniversit Saint-Joseph de Beyrouth par le professeur Selim Abou, recteur de cette institution. Selon lui, langlais est linstrument dune homognisation culturelle favorable la diffusion des produits de consommation, dans le cadre de la mondialisation des conomies. Face la langue du commerce et de la consommation, le franais lui apparat comme la langue de lhumanisme critique qui a produit la Dclaration des droits de lhomme et du citoyen. Si la premire tend au monopole et lexclusion en voulant imposer un style de vie global, la seconde saffirme ouverte toutes les cultures, faisant de la diffrence un lment essentiel de la vie : dun ct, lexpression dun mode de vie unique et fortement conditionn ; de lautre, linstrument du pluralisme et du libre arbitre.
Cette analyse mrite rflexion. Le dbat nest pas thorique. Il est lun des enjeux majeurs du devenir de nos socits. La dfense des exceptions culturelles napparat pas alors comme lexpression dune attitude ringarde , mais comme llment central dun combat pour la diversit et la libert.
loccasion du dixime congrs de la Fdration internationale des professeurs de franais, qui sest tenue Paris du 17 au 21 juillet 2000, le Premier ministre Lionel Jospin a fort justement rappel que lenseignement du franais contribue louverture vers dautres modes de pense et que le franais pouvait devenir des langues dans une lesquelles sexpriment la rsistance luniformit du monde, lencouragement de la libert de chacun de crer et de sexprimer dans sa propre culture.
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Dans le combat pour la diversit culturelle, la francophonie apparat, ainsi que le dit M. Stelio Farandjis, secrtaire gnral du Haut Conseil de la francophonie, comme une voie mdiane entre le tout coca-cola et le ayatollah tout. Elle exprime le besoin dviter le laminage des cultures et des langues dans un vaste march aux gots standardiss.
Claude Hagge souligne fort bien la menace qui pse sur la singularit et la richesse de notre civilisation lorsquil crit : lnorme production de spectacles et dinformations prix avantageux et promptement amortis qui se rpand sur le march europen est loutil privilgi dun harclement mdiatique singulirement efficace. Investie par langlais, lEurope multilingue est toute bruissante de slogans unilingues. ()
Voil pourquoi la francophonie doit tre perue par nos concitoyens comme un enjeu majeur de la politique intrieure et extrieure de la France. Il est dans notre propre pays des responsables institutionnels pour lesquels langlais est devenu la langue quasi maternelle et qui qualifient darchaque la dfense de lespace et des valeurs francophones.
Comment ne pas tre choqu par M. Pascal Lamy, commissaire europen, dont la nomination a t propose par la France et qui, recevant une dlgation de lAssemble parlementaire de lOrganisation du trait de lAtlantique Nord, rpond exclusivement en anglais aux questions poses en franais, par des parlementaires franais. Ignore-t-il que notre langue est lgal de langlais, la langue crite et parle de lUnion europenne()?
Comment stonner que le monolinguisme envahisse toutes les institutions internationales ? De la mme faon, on peut regretter que, faute de la prsentation dune candidature adquate, le greffier franais de lAssemble de lUnion pour lEurope occidentale ait t remplac par un ressortissant britannique, ce qui a eu pour consquence immdiate, de rduire la peau de chagrin la place du franais dans les runions de travail de cette institution.
Limprialisme anglo-amricain trouve, il est vrai, une coopration et une collaboration intresse dans la plupart des domaines de la recherche scientifique. Langue usuelle dans les sciences exprimentales, langlais tend devenir le moyen de communication quasi obligatoire dans les sciences humaines. Beaucoup de chercheurs estiment que, pour tre lus, ils doivent publier leurs crits dans des revues anglo-saxonnes. Peu peu, la forme influe sur le fond et les concepts scientifiques tendent se rduire une vision homogne de lhistoire et du fonctionnement des socits.