À Jamais Sans Toi : Tome 2
159 pages
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À Jamais Sans Toi : Tome 2 , livre ebook

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Description

Parfois, quelques mots suffisent à faire éclater en milliers de morceaux vos dernières réserves d’espoir. Épuisée par l’existence qu’on lui a trop longtemps imposée, Faith n’a plus envie de se battre pour quoi que ce soit… même pour elle. Mais Donovan est prêt à tout afin d’offrir à la femme qu’il aime le second souffle dont elle a besoin pour s’épanouir.
Tandis que leur relation s’approfondit au fil de leurs échanges et des secrets qui éclatent, il devient impossible pour elle de nier ses sentiments envers le meilleur ami de son fils. Loin de la ville et des contraintes dans lesquelles elle a longtemps vécu, Faith peut enfin redevenir elle-même et aspirer à la vie dont elle a toujours rêvé. Mais alors qu’elle entrevoit la clarté d’un jour meilleur grâce à Donovan, il se pourrait bien que de nouvelles tempêtes s’abattent sur eux.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 novembre 2021
Nombre de lectures 13
EAN13 9782898320255
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Chapitre 1
La tête dans les mains, les coudes en appui sur les cuisses et le dos vautré, la cacophonie assourdissante de mes pensées me donne envie de me flinguer. Je n’ai qu’une foutue raison de tenir le coup dans cette vie de merde, et c’est elle. S’il fallait qu’elle ne survive pas à ça, je ne vois pas pourquoi je supporterais plus longtemps le chaos de mon existence.
Ils l’ont emmenée après que je l’ai déposée sur une civière. Et j’ai vu à quel point elle était petite. À quel point j’ai eu tort sur toute la ligne en songeant que pendant que je dépérissais, elle se portait bien. Bon sang, en la portant dans mes bras, j’ai bien constaté qu’elle avait perdu au moins dix kilos. Dix putains de kilos camouflés sur toutes les photos relatives au business de Marc. Dix kilos, témoins d’une douleur qui l’a rendue malade.
Josh a bien tenté de me glisser un mot sur elle chaque fois qu’on se voyait, mais j’ai choisi de changer de sujet. Toutes les fois… J’ai préféré haïr tous les instants qu’elle m’avait offerts, pour la souffrance qu’ils déclenchaient en moi chaque fois que j’y songeais, que d’écouter. J’ai bien vu qu’un truc avait changé chez elle lorsqu’elle est venue me voir à mon travail, mais l’éclat de soulagement qui faisait briller ses yeux menaçait si férocement de m’engloutir que je me suis surtout concentré à ne pas oublier l’année infernale qui s’était écoulée. Quand j’y pense, ce n’était rien en comparaison à ce que la vie me balance aujourd’hui. J’aurais dû lire dans ses yeux l’appel à l’aide qu’elle m’envoyait avec ses dernières forces. Encore plus lorsqu’elle a honoré notre rendez-vous ce soir alors que j’ai préféré penser à ma propre personne en broyant du noir. Pourquoi broyer du noir sur mon sort quand, sans Faith, mon existence n’a plus d’importance de toute manière ?
Pendant qu’une équipe médicale l’entraînait dans une salle, une infirmière est restée avec moi pour me demander si je savais ce qu’elle a pris. Tout en lui expliquant que je l’ai fait vomir, j’ai sorti de ma poche les contenants vides et les lui ai tendus en ayant l’impression que la vie me quittait. La femme a ensuite rejoint ses collègues et depuis, je respire à peine. Personne n’est revenu pour me dire ce qu’il advient de son état. Ou pire, s’ils ont réussi à la sauver. Et j’ai trop peur de demander. Bordel, je n’ai jamais autant eu la trouille de toute ma vie.
Les bruits coutumiers des centres hospitaliers sont ma seule compagnie, se heurtant aux pensées qui annihilent tout espoir de retrouver la femme que j’aime en bon état. Et si son corps parvient à survivre à ce qu’elle s’est infligé, je crains que son esprit n’ait pas cette même résistance.
—Donovan ? m’appelle une voix familière.
La tête toujours enfouie dans mes paumes, je me force à la lever en direction de mon interlocuteur. Mon regard rencontre celui du doc qui m’a plus d’une fois soigné ces dernières années. Il ne porte pas sa blouse blanche habituelle. Un sac à dos est suspendu à son épaule, par-dessus ses vêtements de tous les jours. Il me dévisage. Sans doute cherche-t-il à comprendre pourquoi je suis ici à cette heure, mais les syllabes se mélangent dans ma bouche alors que l’image de Faith, inconsciente, s’impose dans mon crâne.
—Ça ne va pas ? Tu ne te sens pas bien ?
J’essaie de parler, mais n’arrive pas à délier ma langue pour exprimer l’étendue de la situation, alors je secoue la tête en sentant ma vue se brouiller.
—Donovan, qu’est-ce qui se passe ? s’inquiète-t-il en s’approchant.
—J-je… dis-je avant de presser les lèvres tandis que mes traits se tordent de douleur. C’est… C’est m-ma, f-faute.
—Qu’est-ce qui est ta faute, Donovan ?
Son regard se fait plus dur, sa voix plus sèche. Je manque d’air. Ses yeux me scrutent intensément pour voir si je ne souffre pas d’un quelconque mal, mais même en voyant que je n’ai rien d’anormal, la tension dans l’air ne se décharge pas. Me connaissant assez bien pour savoir que je n’arriverai pas à parler tant que je n’aurai pas réussi à me calmer, le doc fonce droit vers l’infirmière qui se trouve à l’accueil.
—Quelqu’un a parlé à ce jeune homme depuis qu’il est arrivé ?
Cette dernière acquiesce en me regardant, puis elle lui raconte ce que je n’ai pas réussi à verbaliser. Mes mains tremblent tellement que je serre les poings pour les en empêcher avant de les ouvrir et de fixer mes empreintes en me demandant comment certaines personnes arrivent à prédire l’avenir seulement en détaillant les stries qu’elles contiennent. Ma mère avait-elle ce don ? « T’es né dans la crasse et tu vas crever dedans. T’es qu’un taré, qu’un bon à rien ! » Je la déteste, mais quelque part, je sais qu’elle avait raison.
Lorsque je relève les yeux de mes mains, le doc et l’infirmière ne sont plus là. Je les cherche du regard dans la salle, mais à cette heure, il n’y a que quelques patients assis plus loin. Je me lève de mon siège, fais abstraction de l’engourdissement qui a pris possession de mon postérieur et commence à faire les cent pas pour gérer le stress qui me consume comme un feu de forêt.
Je ne sais pas s’il s’est écoulé deux minutes ou vingt lorsqu’une main se pose sur mon épaule tandis que je fixe vaguement, par la grande fenêtre donnant sur le stationnement, mon pick-up garé devant la porte des urgences. Je sursaute avant de me retourner vers le doc.
—Suis-moi… dit-il d’une voix calme, mais qui n’est pas enjouée.
Alors qu’il commence à marcher dans une direction, je reste planté là, mes pieds soudés au sol. Voyant que je ne le suis pas, il revient vers moi, la mine plus sombre. Je remarque qu’il a enfilé sa blouse.
—Je commence mon quart de nuit, alors je vais pouvoir prendre le relais, m’explique-t-il.
—C-c-com…
Je grogne en serrant les dents, frustré de ne pas parvenir à dire une foutue phrase, ou même un seul mot.
—Ça va aller… me rassure-t-il.
Malgré tout, je le dévisage en secouant la tête, alors il s’approche encore un peu.
—Donovan, tu as fait ce qu’il fallait.
Sourcils froncés et nez plissé par le dégoût que je m’inspire moi-même, je baisse les yeux vers mes poings fermés. Il ne sait pas tout ce que je lui ai dit…
—Tu veux la voir ?
Mon regard se relève vers le sien, teinté d’une inquiétude qu’il a toujours eue à mon égard parce qu’il était plus humain que tous les hommes que j’avais croisés jusque-là. Je me souviens avoir reculé la première fois qu’il a voulu me toucher pour faire son boulot. Cependant, la bienveillance au fond de ses yeux et ses paroles rassurantes m’ont rapidement calmé, et j’ai remercié le ciel à toutes mes visites suivantes que ce soit lui et non un autre qui s’occupe de mes blessures.
Josh et moi, on s’est cassé la gueule assez souvent pour faire de nos visites à l’hôpital une sortie mensuelle. Comme si on ne s’était pas déjà assez brisé de trucs à vélo, on s’était mis à faire de la planche. Tibia fracturé, poignet cassé, genou ouvert au sang, doigt foulé, et j’en passe. À bien y penser, mon meilleur ami et moi avons été de vrais emmerdeurs pour une femme aussi sage que Faith, qui ne méritait pas de se faire du souci en plus de tout ce qu’elle vivait déjà.
Mon regard plonge dans celui du doc alors que je ne me suis jamais senti aussi désemparé.
—Viens, m’encourage-t-il.
Cette fois, mes pas suivent les siens. Je ne sais même plus si je respire. Je n’entends que les battements frénétiques de mon cœur pulser dans mes oreilles, comme les tambours d’une mise à mort. Quelle ironie… Nous dépassons le bureau des infirmières, puis il entre dans l’une des premières chambres. Lorsqu’il se décale un peu, mon attention se dirige immédiatement vers la silhouette qui repose sur le lit avant de se poser sur le moniteur cardiaque dont les variations semblent constantes. Mes poumons se vident d’un seul coup.
Si je ne me fie qu’à son teint livide et au drap qui épouse ses formes trop petites, il n’y a rien de rassurant, mais j’essaie de me concentrer sur son rythme cardiaque. Mon piercing entre les dents, je repense à la tristesse que j’ai fait naître dans ses yeux. Certes, elle était déjà fragile, mais si ce n’était de moi, elle n’aurait pas fait une telle chose. Toujours au pas de la porte, je déglutis difficilement.
—Tu peux entrer, m’invite le doc.
—C’est m-ma faute si elle a f-fait ça.
—Pourquoi dis-tu un truc pareil ?
Je ferme les yeux, inspire profondément pour faire passer la boule qui s’est logée dans ma gorge, puis je dis :
—J-je lui ai d-dit des choses v-vraiment b-blessantes.
—Donovan, une personne n’essaie pas de mettre fin à ses jours seulement parce que quelqu’un lui dit quelque chose de méchant… Le mal est généralement là depuis longtemps.
—J-justement… J-j’aurais pas d-dû lui d-dire ce que j’ai dit.
—Tu lui as dit…
—Q-que sa vie, c’était d-de la merde, terminé-je sa phrase.
Il m’offre un sourire compatissant avant de regarder vers le fond de la chambre.
—C’est humain de dire des trucs qui dépassent le fond de notre pensée quand ça ne va pas, parfois. Tu sais, Donovan, pour avoir traité plus d’une fois des patients qui ont fait des tentatives de suicide, je peux te dire qu’ils souffrent depuis un moment déjà quand ils passent à l’acte.
Je me souviens de la journée où je l’ai emmenée brûler ses vêtements avant de l’inciter à hurler tout ce qu’elle avait sur le cœur. Je me souviens de la douleur que j’ai ressentie en l’entendant dire qu’elle souhaitait parfois que tout s’arrête. À ces souvenirs, j’affronte le regard soucieux du doc en hochant la tête, mais ça ne dissout pas le mal qui m’oppresse la poitrine.
J’avance vers le lit et, sans me soucier de toute forme de jugement, je pose ma main sur le front de Faith dans un geste tendre. Je suis là, je ne t’abandonne pas… Ses cheveux sont ramenés sur le côté, étalés sur l’oreiller. Son teint presque blanc me fait mal à voir, mais ce n’est rien comparé à ses joues q

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