Bull Fighter Tome 1 : Clown de rodéo

Julie Laplante

Description

Quand les spectateurs quittent les gradins et que la poussière retombe, c’est là que débute le véritable affrontement. Ils devront tenir bon le coup des huit secondes requises au rodéo de l’amour.
Victime de violence conjugale, Angie revient dans sa ville natale, divorcée et dévastée. Colton « Coco » Smith, promoteur du circuit de rodéo Bull Fighter, l’engage comme infirmière en chef. Accueillie par ses amies, elle se rend au Shotgun Bar où elle fait la rencontre d’un mystérieux cowboy.
Jason Cooper est un clown de rodéo. Ex-militaire, il est courageux et téméraire. Quand il croise le regard d’Angie, il constate que le plus grand danger n’est pas celui de braver un taureau dans l’arène, mais bien les yeux d’un ange meurtri.
En route pour la saison des rodéos, au milieu d’une bande de cowboys mal dégrossis, ils devront apprendre à se faire confiance. Quand les spectateurs quittent les gradins et que la poussière retombe, c’est là que débute le véritable affrontement. Ils devront tenir bon le coup des huit secondes requises au rodéo de l’amour.

Sujets

• Rodéo
• Cowboy

Informations

• Publié par: Distribulivre
• Date de parution: 17 juin 2021
• Nombre de lectures: 6
• EAN13: 9782897754822
• Langue: Français

Extrait

Julie Laplante
 
 
BULL FIGHTER
TOME 1
Clown de rodéo
 
 
 
 
 

 
 
Conception de la page couverture : © Les Éditions de l’Apothéose
Images originales de la couverture : shutterstock_678410164 et shutterstock_683659438
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© Les Éditions de l’Apothéose Lanoraie ( Québec) J 0K 1E0 Canada [e-mail] www.leseditionsdelapotheose.com
 
 
Dépôt légal — Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2021 Dépôt légal — Bibliothèque et Archives Canada, 2021
 
ISBN papier : 978-2-89775-461-7
ISBN epub : 978-2-89775-482-2
 
 
Imprimé au Canada
 
 
 
 
 
 
 
À mon grand amour, Pascal, qui déteste lire, mais qui me soutient dans chacun de mes rêves.

 
 
CHAPITRE 1
LA BÊTE
 
 
Je suis accroupi au fond du baril, depuis déjà un bon moment. Mes jambes sont engourdies par ma position précaire. Pour rien au monde je ne veux bouger. Tous mes sens sont en éveil. J’attends. Je vois la menace par les interstices. Je sais qu’elle est inévitable. J’en suis ravi. C’est mon boulot après tout. Je ne suis pas là pour parer l’inévitable.
J’aime affronter mes peurs, contrôler le chaos. J’ai déjà été soldat, un bon en plus. Je le demeure dans l’âme, même si l’habit a changé et que l’ennemi a fait place à cette masse de muscles, d’agressivité et d’instinct animal. Je ne veux pas le dompter, je dois simplement faire avec, et surtout, lui tenir tête huit secondes.
Tommy sort de l’enclos avec Trucker. Huit. C’est un peu ridicule ce nom dont on l’a affublé. Sept. Six. Le stetson vole au milieu de l’arène. Cinq. Quatre. Le taureau n’a qu’une idée en tête : se débarrasser de ce petit con assis sur son dos. Trois. Deux. Mon pote s’apprête à gagner son pari, une fois de plus. Un   ! La cloche retentit. À moi de jouer à présent.
Je bondis de ma planque et vois Tommy sauter du dos du taureau. Il atterrit sur ses pieds, telle Nadia Comaneci aux Jeux olympiques. Il a une de ces veines, c’en est presque vexant pour l’animal. Tommy déguerpit vers la clôture la plus près. Une fois de plus, je dois sauver le cul de mon meilleur ami. Bras grand ouverts, je fonce droit sur le taureau.
— Eh   ! Mon gros   ! Oublie-le, je suis plus drôle. C’est moi le clown…
Bang   ! Juste sous les pieds de Tommy. Je vais être le prochain dans la mire de Trucker. Je connais la mécanique animale. Je dois l’esquiver et l’amener à son enclos. Zachary arrive sur ma droite. Son immense faux sourire cache la peur qui dévaste ses yeux. Je lui souris, histoire qu’il ne se pisse pas dessus devant cette foule.
— Allez, ramenons ce taureau chez sa mère   ! J’ai besoin de toi, Zach   !
— Oui m’sieur   !
— Cours vers la barrière, je protège tes arrières.
Zachary est novice. Il a encore beaucoup à apprendre. Cependant, il est un excellent sprinteur et la peur parvient à le faire détaler à une vitesse impressionnante. Sans crier gare, Trucker décide qu’il lâche le morceau et se calme. Le taureau rejoint son enclos, en trottant. Zach ne se rend pas compte que l’animal a changé de trajectoire. Il enjambe la clôture d’un bond. J’éclate de rire devant cette étonnante acrobatie. Je lève un pouce dans les airs, pour lui signifier qu’il n’a plus rien à craindre. Je ferme la barrière, puis me retourne pour saluer la foule. Je déteste cette partie du spectacle, celle où on me met sur la sellette. Le public doit prendre les clowns de rodéo pour des cinglés. C’est la base même de notre métier de nous élancer comme des appâts dans l’arène. Je suis toujours timide à recevoir les applaudissements, pour quelque chose que je suis censé accomplir. Je préfère qu’ils félicitent mes deux confrères Zach et Matt.
Colton «   Coco   » Smith, propriétaire du circuit Bull Fighter, a engagé Zach au début du printemps. J’ai entrepris de l’initier aux rudiments du rodéo. Je le mets en garde des risques du métier. Pour ce qu’il m’en a raconté, les familles d’accueil d’où il provient sont pires que l’arène d’un rodéo. Le gamin a encore bien des croûtes à manger, mais en ce qui a trait au spectacle, il trouve toujours une façon de m’impressionner. Je ne doute pas qu’il deviendra un bon clown de rodéo. Cependant, les gars ne peuvent pas se permettre d’attendre que sa formation soit complétée. Le danger ne prend pas de pause.
Coco a une intuition incomparable pour dénicher les talents. J’ai une confiance absolue en son flair. Ce vieux grincheux m’a pris sous son aile au pire moment de ma vie, pour ça, je lui dois le même respect que je vouais à mes supérieurs de l’armée. J’ai appris très jeune la résilience et l’obéissance. Les années passées au front m’ont appris qu’affronter l’autorité n’est définitivement pas la bonne solution. Un nombre incalculable de pompes m’ont convaincu de coopérer plutôt que de confronter. Cette notion assimilée, je suis monté en échelon et ils m’ont promu au grade de sergent. Mais ça, c’était avant.
Je rejoins le reste de l’équipe, sitôt la dernière performance terminée. Les spectateurs quittent bruyamment les estrades. Ils en ont eu pour leur argent. Les cowboys ont donné une bonne représentation et les bêtes peuvent maintenant aller manger. Tommy m’accueille avec une grande claque dans le dos.
— Merci Jason   ! Toujours là au bon moment   !
— Normal, c’est pour ça que Coco me paie   !
Je suis mal à l’aise devant le compliment. C’est qu’entre potes, nous ne nous autorisons que rarement autre chose que des vannes.
— Tu trouves que Trucker vieillit ou c’est moi   ?
— Il a peut-être ralenti après sa ruade dans la barrière, mais il t’aurait fait mordre la poussière sans aucun doute.
— Tu devrais faire un tour de piste à la fin, me reproche Tommy. Ils en redemandent, mais tu fuis à tous coups   !
— Bah   ! Je laisse la gloire pour toi et ton sourire de tombeur. D’ailleurs, c’est déjà l’heure des cheyennes   ! indiqué-je en pointant l’attroupement qui se dirige vers nous.
Tommy se retourne. Six jeunes femmes s’approchent de lui. Ce sont les cheyennes. Tous les cowboys y ont droit. Moi aussi j’en ai eu ma part. Plus que pas assez. Je m’en suis vite lassé. Toutes ont la même approche. Le sourire, celui qui annonce leurs couleurs. Une main dans les cheveux pour replacer une part de leur dignité, ainsi que leur chevelure impeccablement ébouriffée. Ça, je le sais, pour avoir vu ma mère se coiffer à maintes reprises. Ensuite vient la démarche, telle une panthère qui a repéré sa proie, elles avancent lentement prétextant une fausse gêne, mais personne n’y est dupe. Le battement de cils maîtrisé, pour faire ressortir leur côté femme fatale. Et finalement : le rire. Celui qui, lorsqu’il sort en cascades pour un oui ou un non, fait du cowboy l’homme le plus heureux du monde entier. De toute beauté, mais tellement prévisible   ! J’en ai un léger goût de vomi au fond de la gorge. Je sais bien qu’au final, très peu d’entre elles oseront s’aventurer dans une miteuse roulotte. Les plus téméraires n’y seront pas réinvitées. C’est ça la vie de rodéo des cheyennes.
Je me dirige vers mes quartiers pour me changer, avant d’aider les gars à nourrir les animaux. Ces vêtements sont bons pour le spectacle et pour exciter le taureau. Je préfère de loin mon jeans, mes bottes et mon vieux stetson. J’ai toujours refusé le putain de maquillage   ! Il y a tout de même une limite à ce que je peux tolé rer.
J’aperçois Coco. C’est un homme âgé, qui a conservé une forme remarquable. Grand et mince, sa prestance appelle le respect d’e