Abrano : Tome 1
160 pages
Français

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Abrano : Tome 1 , livre ebook

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Description

De nombreuses fois déjà, l’Ombre a tenté de recouvrir les terres de l’Acor. Dans les guerres d’autrefois, les Géants et les Fées ont combattu ces créatures des ténèbres, mais cela n’a pas suffi. C’est maintenant au tour des Humains d’affronter cette terrible menace.
Abrano a entendu ces légendes. Grand chasseur, il sait reconnaître les signes du danger. C’est en voulant traquer un Grand Cerf que sa vie sera bouleversée à jamais. Alors que tombe la lumière, les Arepires, monstrueuses créatures envoyées par les forces malveillantes du Nord, lanceront l’attaque.
Au sein du Gouvernement, les partis ne s’entendent plus. Certains croient que l’Ombre n’est qu’un souvenir. Or, elle est bien réelle, prête à frapper de nouveau…

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 avril 2020
Nombre de lectures 16
EAN13 9782925009269
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Copyright © Les éditions ÉdiLigne Inc.
44 de Darvault, Candiac, Québec, Canada, J5R 6X5
Tél. : 514.990.6534
Tous droits réservés. Toute reproduction en tout ou en partie, par quelque moyen que ce soit, graphique, électronique, manuelle ou mécanique, est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur et de l’éditeur.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre: Abrano / Julien Poirier.
Noms: Poirier, Julien, 1990- auteur.
Description: L’ouvrage complet comprendra 2 volumes.
Identifiants: Canadiana (livre imprimé) 20200071130 | Canadiana (livre numérique) 20200071149 |
ISBN 9782925009245 (couverture souple : vol. 1) |
ISBN 9782925009252 (PDF : vol. 1) |
ISBN 9782925009269 (EPUB : vol. 1)
Classification: LCC PS8631.O3713 A62 2020 | CDD jC843/.6—dc23
Dépôt légal - Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2020
Dépôt légal - Bibliothèque et Archives Canada, 20 20
D’après l’idée originale de Julien Poirier-Godon
Éditrice : Annie-Claude Larocque
Couverture : Pierre Rig Rodrigue
Image du calendrier : Annie-Claude Larocque
Images des cartes : Pierre Rig Rodrigue
Mise en pages : Annie-Claude Larocque
Révision et correction  : Carine Paradis et Paquin & Carrier Révision
Première impression : 20 20

Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Réalisé au Québec, Canada


Le mouvement des astres

Dans le passé de l’Acor, le soleil, encore jeune, ne faisait le tour du monde qu’une seule fois par année. La lune, plus ancienne et plus rapide, le faisait douze fois, c’est cette dernière qui formait les douze mois indiqués sur le calendrier solaire de la page 11. Les étoiles, encore plus vieilles, bougeaient à la vitesse que nous connaissons aujourd’hui, soit à raison d’un tour par journée.
La période de l’année où le soleil était visible dans le ciel se nomme « Fara » ou « Jour », avec une majuscule, en raison de l’importance que les Orestoran accordaient à cette période. Il en est donc de même pour le terme « Nuit ».
« Teca » était le terme employé pour parler d’une seule journée, soit un tour d’étoiles. Pour alléger le texte, on utilise « jour » ou « nuit » avec une minuscule. La majuscule n’est employée que lorsque Fara ou Ilesme sont exprimés pour mettre l’accent sur la relation puissante entre la force du Jour et celle de la Nuit.
Aussi, le « Jour » coïncidait nécessairement avec la saison de l’été (Fare), tandis que l’hiver (Ilesme) s’étendait pendant toute la période de la « Nuit ».








Chapitre 1
INQUIÉTUDES DANS LE BOIS SOMBRE

Le vent du nord sévit sur mon visage. Sa vigueur n’est pas inhabituelle pour ce mois de l’année, mais il est étonnamment froid. Bien que le soleil soit bas dans l’ouest, l’air est à glacer le sang. Je resserre mon capuchon contre mon front. Mes pieds s’agitent d’eux-mêmes pour retrouver leur chaleur.
Mon frère fouette une fois de plus l’arrière-train de Donara, notre cheval.
― Erom, ne crois-tu pas qu’il a eu son lot ? lui dis-je brusquement. Il n’avancera pas plus rapidement au centième coup. 
Il grommelle quelque chose que je n’essaie pas de comprendre.
Mon père et mon autre frère, assis dans la charrette, se gardent de tout commentaire. Jamais nous n’avons affiché une humeur aussi sombre. D’ordinaire, lorsque nous revenons de la Cité après y avoir vendu notre marchandise, nos rires se dispersent dans tous les champs. Nos bourses tintent des pièces d’argent dont elles sont nouvellement remplies et les essieux de la charrette travaillent sous le poids de ce que nous nous sommes procuré dans les marchés.
Mais notre dernier tour ne nous a pas donné les résultats escomptés. Nous avons à peine de quoi payer les taxes du Royaume et notre chargement est tristement léger. L’été s’est révélé infructueux, pour ne pas dire désastreux. Nous avons de nombreux mois pour nous procurer ce qu’il nous faut : fourrure, graisse animale, ivoire et surplus de viande ; tous des produits que recherchent les riches propriétaires
Mon cœur se serre en songeant que nous ne retournerons plus à la Cité jusqu’au milieu de l’été prochain. Comment allons-nous passer l’hiver ? Et si le prochain été se révélait aussi peu généreux que les deux autres ? Bien que, depuis longtemps déjà, je me creuse la tête à la recherche d’une solution, mes efforts demeurent infructueux.
Après trois jours et demi de voyage depuis la Cité, nous traversons le dernier village que croise le Chemin-du-Bois-Sombre avant de plonger dans la forêt ténébreuse. Nous hésitons à poursuivre, mais soucieux de rejoindre au plus vite notre domaine, nous retardons encore le moment où nous camperons. Cette décision se révèle peu judicieuse puisqu’après une douzaine d’arpents, quand le bois s’est totalement refermé derrière nous, un plateau nuageux vient à notre rencontre. Une pluie froide et abondante ne tarde pas à se déverser sur nos têtes. Erom propose de rebrousser chemin, mais mon père, saisi d’une étrange détermination, rejette l’idée.
La fin du voyage se passe dans le morne silence de notre abattement partagé. À tout le moins, la pluie cesse plus rapidement que je ne l’avais d’abord prévu.
Notre tourment croît à l’approche de notre demeure puisque nous appréhendons déjà la manière dont ma mère et ma sœur prendront nos dernières nouvelles. Elles savent déjà que la chasse n’a pas rempli ses promesses habituelles, mais sans doute ne soupçonnent-elles pas combien nous avons dû vendre à bas prix : il semble que toute l’économie du Royaume ait été frappée par le mauvais temps.
Notre domaine se présente au bout de la route. Il sera bon d’avaler un repas tout juste sorti de la marmite, de s’installer avec un bon livre devant la chaleur de l’âtre et de prendre du repos dans un lit douillet, à l’abri du vent et de la pluie !
C’est Otvire, le grand-père de mon père, qui a bâti cette maison en bois rond. Du côté est de la clairière, son épouse a aménagé un vaste potager que les femmes de la famille ont pris coutume d’entretenir avec soin. Mon père a hérité seul du domaine : ses frères sont morts en bas âge et ses sœurs se sont mariées. Ses cousins, quant à eux, sont partis pour la région du Bedlial. Seul notre oncle Inilo est demeuré avec nous jusqu’à sa mort. Cet endroit magnifique, cerné par des bouquets de feuillus, est plus grand que tout ce que les résidents de la Cité peuvent espérer acquérir, même en dépensant une fortune.
Tandis que nous pénétrons dans la clairière, ma sœur sort du poulailler annexé à la grange, non loin des autres bâtiments. Le panier qu’elle transporte doit être rempli d’œufs frais. Elle regarde dans notre direction et s’arrête en nous envoyant la main. Je lui renvoie son geste. Puis je me tourne vers mes frères et mon père, et nous échangeons un regard qui en dit long sur la suite des choses.
Comme prévu, les nouvelles de notre séjour abattent ma mère et ma sœur de telle façon que notre propre moral, déjà chancelant, finit par s’effondrer complètement. À l’heure du repas, le silence meuble la salle à manger. Tout à coup, ma mère s’élance sans prévenir, faisant sursauter toute la tablée.
― Itlat, je t’en prie, dis-moi : qu’allons-nous donc faire ? Nous avons à peine l’argent pour payer les taxes du Royaume, du moment qu’elles n’augmentent pas l’année prochaine. L’hiver dernier, nos réserves de bois ont à peine suffi à nous chauffer. Voilà que nous avons deux cordes de moins qu’à la même date l’an passé. Le potager n’a jamais si peu donné et j’en ai honte, je l’avoue. 
― Ne sois donc pas si dure envers toi-même, Uria, répond Itlat. L’été a été froid et couvert de nuages ; qu’aurais-tu pu faire de mieux ? 
― Le fait est que nous n’aurons pas de quoi tenir tout l’hiver, dit-elle. Nous faudra-t-il quémander auprès des voisins ? Et nous aurons de la chance s’ils ont eux-mêmes assez de nourriture.
Personne n’ose ajouter quoi que ce soit à cela. Quant à moi, mes réflexions se sont hissées à un autre niveau. Je repense à ce que Vieux Norin nous a dit quand nous sommes passés chez lui. Les choses ne suivent pas leur cours normal, dans le nord.

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