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La jalousie de la tortue

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Description

Dans un village vivaient Ijapa la Tortue et Adjà le Chien. Ces deux amis étaient les seuls animaux qui cohabitaient avec les hommes, les femmes et les enfants.

Un jour, alors qu’ils se baladaient, ils croisèrent Yawa, la femme la plus âgée du village. Elle portait sur son dos un fagot de bois très lourd et avait du mal à marcher. Adjà, le Chien, la salua :

ADJA LE CHIEN : « Bonjour grand-mère ! »

YAWA : « Bonjour mon enfant !» 

Pris de pitié, Adjà le Chien proposa à son amie Ijapa la Tortue d’aider la vieille dame à porter son fagot jusqu’à chez elle. Ijapa lui répondit :

IJAPA LA TORTUE : « Est-ce que tu m’as bien regardée ? Tu m’imagines, moi Ijapa, jolie comme je suis, en train de porter sur mon dos un gros fagot pour raccompagner une vieille femme aussi lente. Non, je ne peux pas perdre mon temps ! Je suis désolée. »

Puis, elle donna dos au Chien.

Choqué par la réaction de son amie, le chien répliqua :

ADJA LE CHIEN : « Ijapa, tu t’entends parler ? » et chuchotant à l’oreille d’Ijapa : « Tu sais bien que la tradition nous demande d’être respectueux envers les personnes âgées. »

Mais Ijapa la Tortue poursuivit sa route, laissant derrière elle Yawa, la vieille femme, et son ami Adjà le Chien, à qui elle lança en s’éloignant :

IJAPA LA TORTUE : « Vas-y, je ne t’arrête pas, va l’aider Monsieur le porte bagage. Moi j’ai mieux à faire. »

C’est ainsi qu’Adjà le Chien aida seul la vielle femme à porter son fagot.

La vieille dame fut touchée du comportement du Chien :

YAWA : « Merci beaucoup mon enfant.

Après avoir déposé le fagot Adjà le Chien lui demanda :

ADJA LE CHIEN : « Maman, est-ce que je peux faire autre chose pour vous ? »

YAWA : « Mon enfant, tu as assez fait. Je voudrais te récompenser, viens avec moi. »

Elle fit entrer Adjà le Chien chez elle.

YAWA : « Voici trois tambours : un grand, un moyen et un petit. Choisis celui qui te plaît le plus et apporte-le-moi. »

Adjà le Chien s’exécuta. Il opta pour le petit tambour qu’il remit à Yawa.

Elle aima le fait qu’il ait choisi le plus petit tambour, puis l’encouragea à rester humble toute sa vie. Elle ajouta :

YAWA : « À chaque fois, je dis bien à chaque fois que tu auras faim, bats simplement le tambour. Ce sera comme un signe que tu m’enverras et, automatiquement, la nourriture apparaîtra. »

Adjà Le Chien s’inclina, la remercia plusieurs fois et rentra paisiblement chez lui.

Un jour arriva, où la nourriture vint à manquer. Alors que les provisions des villageois s’étaient épuisées, Adjà le Chien, lui, ne manquait de rien. Il suivait scrupuleusement les indications de la vieille Yawa et mangeait chaque jour à sa faim.

Ijapa la Tortue et Adjà le Chien ne se fréquentaient plus. Jusqu’au jour où la rumeur se répandit dans le village qu’Adjà le Chien avait reçu un cadeau de la part d’une vieille femme qui lui permettait de ne plus souffrir de la faim. Ijapa la Tortue décida d’aller vérifier l’information par elle-même.

IJAPA LA TORTUE : « Bonjour mon très cher ami Adjà ! »

ADJA LE CHIEN : « Bonjour Ijapa, que me vaut l’honneur de ta visite ? »

IJAPA : « J’ai faim et j’ai entendu dire que tu avais de la nourriture. Au nom de notre amitié, Adjà, pourrais-tu m’en donner un peu ? »

Adjà le Chien qui était bon, expliqua à la tortue comment il avait reçu ce présent.

Il tapa plusieurs fois sur le tambour et de la nourriture apparut en abondance.

Tout en mangeant, la tortue dit au chien : 

IJAPA LA TORTUE : « Mais mon ami, pourquoi tu as choisi le plus petit tambour ? Il fallait prendre le plus grand pour que tous les villageois puissent en profiter ! »

Mais en son for intérieur, Ijapa la Tortue tenait un autre discours :

IJAPA LA TORTUE (pour elle-même) : « Prendre le plus petit tambour, kpô ! Moi Ijapa, j’aurais choisi le plus grand afin d’ouvrir un restaurant et de vendre cette nourriture à tous les villageois. »

Ijapa la Tortue décida alors de se rendre chez la vieille dame pour lui voler le grand tambour.  Elle se croyait maline, oubliant que seule la vieille dame pouvait donner à chaque tambour son pouvoir magique. Une fois chez elle, Ijapa la Tortue ferma ses portes, ses fenêtres, aligna ses assiettes, et commença à battre le tambour.

Malheureusement pour elle, ce tambour-ci renfermait un mauvais génie qui la frappa, la frappa, et la frappa encore. Elle appela à l’aide mais personne ne vint à son secours.

Il ne lui resta plus qu’à s’enfuir, le dos meurtri par les coups qu’elle avait reçus.

La légende raconte que les nombreuses blessures formèrent en guérissant la carapace que nous lui connaissons aujourd’hui. Les séquelles des fractures la condamnèrent pour toujours à se déplacer à l’allure d’une très vieille femme.

 

L’Afrique en conte est une série créée par l'ONG Des Livres Pour Tous - Côte d'Ivoire et le collectif Making Waves, en partenariat avec RFI. Ce projet a reçu le soutien du dispositif « Accès Culture » de l’Institut français de Paris et de l’Agence française de développement (AFD), du programme « ACP-UE Culture pour l’Afrique de l’Ouest - Awa » de l'Institut français et du Centre culturel Kôrè, du dispositif « Agir » du Département de Seine-Saint-Denis et de la Région Île-de-France.

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Informations

Publié par
Date de parution 12 juillet 2022
Nombre de lectures 4
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

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