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La ruse d'Akendeya l'araignée

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Description

Il était une fois, un tisserand nommé Akendeya. Il avait une renommée pas possible mais depuis quelques temps, ses affaires ne marchaient plus car ses concurrents des grandes usines vendaient dix fois moins cher que lui.

Ses pagnes lui restaient sur les bras et il n’arrivait plus à rien, même pour manger, si bien qu’il s’était endetté. Dans la forêt, seuls la termite, le coq, la panthère et le chasseur n’étaient pas encore ses créanciers. Akendeya était rusé, très malin, très astucieux, enfin bref, qui avait plus d’un tour dans son sac. Il décida donc d’élaborer un plan. S’il échouait, sa famille et lui n’auraient plus qu’à mourir de faim.

Un matin très tôt, Akendeya se rend chez la termite et lui parle en ces termes :

Akendeya : « Ma chère et belle termite, j’ai parcouru toute la forêt et tous ses habitants ré́pè̀tent en choeur qu’il n’y a pas plus gentille que toi. Je viens vérifier par moi-même la véracité d’un tel témoignage. S’il est bien vrai que tu n’as pas d’égal en matière de gentillesse, prête-moi quelques morceaux d’ignames que je te paierai le premier mercredi du mois prochain. Viens me voir à̀ 10 heures précises. Attention, si tu es en retard, ma dette sera annulé́e.

La termite ne peut résister à une telle flatterie, et la précision de la date et l’heure du remboursement lui inspirent confiance : elle donne donc douze grands sacs d’ignames à Akendeya.

Akendeya : « Merci mon amie ! »

La famille d’Akendeya a tellement faim qu’en seulement une heure quarante-sept secondes, les enfants ont fini les douze grands sacs d’ignames. A peine ont-ils fini de manger qu’ils ont encore faim. Leurs estomacs fredonnent des chansons que seule la faim peut traduire (Chanson des glou-glous-gla-gla-glou).

Akendeya met le cap sur la résidence du coq, à qui il tient ces propos :

Akendeya : « Ô toi, travailleur infatigable ! Toujours en train de fouiller, repérer, ramasser ! Je comprends pourquoi les animaux de la forêt répètent unanimement que rien ne manque dans ton grenier. Si tel est le cas, tu vas me donner quelque chose à manger pour ma famille. Je te paierai le premier mercredi du mois prochain. Viens me voir à 10 heures 05 précises mais attention, si tu es en retard, ma dette sera annulée.»

Le coq, pris au dépourvu, ne sait que répondre. Il accepte de donner des sacs de riz et de maïs tout en réglant sa montre pour ne pas rater le jour et l’heure du remboursement.

Au domicile d’Akendeya, les provisions de riz et de maïs sont englouties en trente minutes, Leurs estomacs reprennent la chanson que seule la faim peut traduire (Chanson des glou-glous-gla-gla-glou).

Akendeya décida alors d’aller voir la panthère pour lui demander de quoi nourrir les siens. 

Akendeya : « Je te rembourserai le premier mercredi du mois prochain à 10h10 précises mais attention, après cette heure, la dette sera annulée. »

La panthère considére cette précision comme un gage de confiance et elle lui donne des morceaux de viande séchée pour sa famille.

Les enfants d’Akendeya, en seulement vingt secondes ont vidé le plateau de viande séchée. Dès qu’ils ont fini le dernier morceau, leurs estomacs reprennent la chanson (Chanson des glou-glous-gla-gla-glou)

Sa dernière carte est le chasseur. Mais où trouver un monsieur qui bouge sans arrêt dans la forêt ? Akendeya part à sa recherche. Après quelques jours de marche, il finit par le rencontrer et lui fait part de sa situation.

Akendeya : « Oh courageux chasseur, homme au grand cœur, s’il te plaît donne-moi un gibier. Je te rembourserai le mercredi du mois prochain à 10h15 précises mais attention hein si tu es en retard ma dette sera annulée ».

La promesse de remboursement et la précision de l’heure rassurent le chasseur. Il lui remet du gibier séché en grande quantité.

Les jours passent, les heures avancent, les minutes s’enchaînent, les secondes défilent et le premier mercredi du mois suivant, à 9 heures 59, « bing », la termite se présente au domicile d’Akendeya pour réclamer son dû.

La termite : « Bonjour mon frère Akendeya »

Akendeya : « Bonjour la belle termite. Comment tu vas ?

La termite : " Bien, merci."

Akendeya : « Un peu d’eau ? »

La termite : « Non, merci ! »

Akendeya : « Et la famille ? »

La termite : « Ca va ! »

Akendeya : « Les enfants ? »

La termite : « Hé La termite, donne-moi ce que tu me dois, je vais rentrer. »

Akendeya : " Oh mais pourquoi tu te fais du souci ? C’est juste que c’est ma femme qui a gardé l’argent et comme elle est allée au marigot, il faut l’attendre. Dans cinq minutes, elle sera là. Allez, viens t’asseoir ! » .

Akendeya savait que le coq et la termite étaient des ennemis jurés. Dans l’attente de sa femme, c’est le coq qui arrive à 10h05 précises. Une fois dans la maison d’Akendeya, sans même saluer, le coq se jette sur la termite et l’avale. Akendeya dit alors au coq :

" Joli coq, tu vois la termite que je t’ai réservée n’est qu’un geste de reconnaissance pour le service rendu, mais je n’ai pas oublié ce que je te dois. C’est ma femme qui a gardé l’argent et comme elle est allée au marigot, tu vas l’attendre. Dans cinq minutes, elle sera là."

Le coq n’a pas le temps de fuir lorsque, à 10h10 précises, la panthère se présente, lui rompt le cou et le mange. Akendeya rassure la panthère. 

Akendeya : « Ce coq n’est qu’un modeste amuse-gueule. Bien sûr, votre remboursement va arriver dès que ma femme rentrera du marigot, dans cinq minutes, tout au plus ».

Pendant l’attente de sa femme, Akendeya dit à la panthère :

Akendeya : « J’ai souvent vu le chasseur rôder dans le quartier. Il vaut mieux, pour votre ̀sécurité, que vous vous cachiez dans les buissons ».

A peine a-t-il fini de mettre la panthère à l’abri que le chasseur fait son apparition, à 10h15 précises, pour réclamer son argent. Akendeya engage une causerie et demande au chasseur : « Est-ce que vous maîtrisez la technique de chasse dite du ‘’feu sur le buisson’’ ? »

Le chasseur répond par l’affirmative. Akendeya lui suggère alors de l’essayer sur un des buissons voisins car il a vu une panthère rôder dans le voisinage.

Le chasseur accepte de se prêter au jeu : il vise le buisson indiqué par Akendeya (coup de feu). Il tue la panthère. Akendeya lui dit alors : « C’est grâce à moi que tu as gagné cette panthère, plus question de te rembourser quoi que ce soit, nous sommes quittes ! »

Le chasseur, furieux qu’on puisse se débarrasser d’une dette aussi facilement, emporte la panthère en jurant de ne plus jamais venir en aide à Akendeya.

C’est ainsi qu’Akendeya, ayant perdu la confiance de tous, sombre dans la famine, se desséche jusqu’à devenir ce tout petit être aux longues pattes qui passe ses jours et ses nuits à tisser sa toile.

Crédits :

La ruse d'Akendeya l'araignée,

Interprété Flopy Mendosa et Vincent Kouamé. 

Musique : Jean Sempé Ake Olloé.

Recherche des contes et adaptations : Flore Kra, Valérie Gobey, Eugène Konan et Elvis Tanoh.

Production déléguée : Sonia Arruda Touré, Romain Masson

Assistant de production : Romain Chmiela, Eugène Konan,

Assistant à la réalisation : Elvis Tanoh.

Réalisation : Laure Egoroff et Tidiane Thiang.

Remerciements à Thomas Weill, Yanick Zagba, Sony Music Africa, Stéphane Dogbo, et les équipes de RFI.

Avec le soutien du programme "Accès Culture" de l'Agence française de développement et l'Institut français.

Une production Making Waves et Des Livres Pour tous - Côte d'Ivoire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 juin 2021
Nombre de lectures 2
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

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